Les fils du Goulag

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(Presses de la Cité) réédition numérique FeniXX - 232 sayfa
En 1947, l’Union soviétique jouit, en France comme ailleurs, du prestige de la puissance victorieuse qui vient d’abattre l’Allemagne nazie, aux côtés des Alliés et au prix de vingt millions de morts. Manquant désespérément d’encadrement et de main-d’œuvre, la “patrie du socialisme” se pare alors de plumes séduisantes, destinées à attirer par milliers les bras, les cerveaux, les spécialistes en tous genres, russes, géorgiens, ukrainiens, arméniens, émigrés en Occident, désormais indispensables à la reconstruction du pays. De plus, après les accords culturels de Gaulle-Staline de 1946, le gouvernement soviétique invite de nombreux enseignants, chercheurs, spécialistes étrangers, à professer en U.R.S.S. Jean-Baptiste Maloumian, professeur de traumatologie sportive à Paris, est invité à ce titre. En compagnie de sa femme et de deux de ses fils, il quitte la France pour une durée de deux ans en Arménie. Ancien combattant de dix-neuf ans, Armand Maloumian, le fils cadet, découvre en effet un autre monde : un univers où règnent la pauvreté, la disette, la terreur. Un immense bagne, dans lequel le jeune engagé volontaire de l’armée française sera irrésistiblement aspiré. Condamné à mort comme traître à une patrie qui n’est pas la sienne, Armand Maloumian demeurera 2 685 jours dans les griffes du tout-puissant et omniprésent MGB, futur KGB. Quatre-vingt-huit mois, dont trois à attendre la mort, heure par heure, jour après jour. Neuf mois au secret, comme prisonnier politique. Enfin, cinquante-cinq mois de bagnes et camps spéciaux, du désert glacé du cercle polaire, au fin fond de la Sibérie. S’il est — avant tout — un témoignage, ce récit des “classes” d’Armand Maloumian au “paradis des travailleurs” veut être également une mise en garde. Ni réquisitoire tardif, ni règlement de comptes, c’est une œuvre qui tente de réhabiliter, si besoin était, ces valeurs prétendument surannées, ces notions qualifiées de vieillottes, qui ont nom Courage, Justice et Liberté, qui existent – pour lui – chez tout homme libre.

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