Sayfadaki görseller
PDF
ePub
[blocks in formation]

Les lettres C. L. indiquent que l'article est traduit du Conversations-Lexicon. C. L. m. signifie Conversations-Lexicon modifié.

DES

GENS DU MONDE.

D (suite de la lellre).

DOMBROWSKI (HENRI-JEAN), général polonais, naquit dans les environs de Cracovie le 29 août 1755. Auguste III, électeur de Saxe, régnait alors en Pologne, et Michel Dombrowski, père de Henri, était colonel dans ses troupes saxonnes. L'anarchie ayant réduit l'armée polonaise à 17,000 hommes, Dombrowski, qui voulut suivre la carrière de son père, se décida à entrer dans le régiment des houlans du prince Albert de Saxe. Sous-enseigne en 1770, il fut nommé bientôt après aide-de-camp du général Bellegarde, commandant en chef la cavalerie saxonne.

En 1791 la nation polonaise, réveillée enfin de son long sommeil, résolut de porter son armée à 100,000 hommes. Kosciuszko quitta alors les drapeaux américains, Poniatowski ceux de l'Autriche, et Dombrowski l'armée saxonne, pour répondre à l'appel de la patrie. Nommé major de cavalerie, c'est dans ce grade qu'il fit la courte campagne de 1792 contre les Russes. L'insurrection de 1794 ouvrit un champ plus vaste à ses talents militaires; il était alors vice-brigadier. S'étant d'abord distingué pendant la défense de Varsovie contre FrédéricGuillaume de Prusse (ce qui lui avait mérité, de la part du généralissime, un anneau patriotique portant l'inscription La patrie à son défenseur), il fut envoyé ensuite dans la Grande-Pologne pour appuyer le soulèvement de cette province. Les victoires qu'il remporta sur les Prussiens à Labiszyn et à Bromberg lui valurent le grade de lieutenant général.

Encyclop. d. G. d. M. Tome VIII,

|

Mais bientôt les désastres de Macieiovice et de Praga anéantirent les espérances des Polonais. Dombrowski, rappelé à Varsovie, proposa à ses camarades de rassembler les débris de l'armée, de se frayer le chemin à travers l'Allemagne et de rejoindre les armées républicaines françaises plutôt que de se rendre à l'ennemi : les circonstances en décidèrent autrement. Amené devant Souvorof, il fut reçu avec distinction; Catherine et Guillaume lui offrirent du service dans leurs armées, mais le patriote ne se déshonora point.

Surveillé par la police prussienne, à Varsovie et à Berlin, ce ne fut que le 9 vendémiaire an V (30 septembre 1796) qu'il put arriver à Paris, où l'attendaient ses compatriotes réfugiés pour le mettre à la tête d'une sorte de représentation militaire, qu'ils résolurent de former sous la protection de la France. Mais les lois de la république interdisaient la création d'un corps étranger en France. Dombrowski sollicita donc et obtint l'autorisation d'en organiser un en Italie, et, le 3 janvier 1797, il signa, à cet effet, à Milan, une convention avec le nouveau gouvernement de Lombardie. Il publia aussitôt une proclamation à ses concitoyens, qu'il fit répandre partout, et en particulier aux avant-postes ennemis et aux dépôts des prisonniers faits dans la guerre contre l'Autriche. Un mois après, deux bataillons polonais purent entrer en campagne, et en peu de temps ce noyau des légions polonaises fut porté à 5,000 hommes. Après plu

26

sieurs années de guerre, et malgré les | la glorieuse bataille de Raszyn. L'activité

|

de Dombrowski fut dans ces circonstances d'une grande ressource. Après avoir fait prévaloir, dans le conseil de guerre, son avis d'abandonner Varsovie et de se

énormes pertes qu'elles essuyèrent, surtout sur la Trébia et à Mantoue, les braves légions de Dombrowski comptaient à la fin jusqu'à 12,000 hommes dans leurs rangs. C'est à leur tête qu'il pacifia Reg-jeter dans la Pologne autrichienne pour gio en 1797 et qu'il occupa le Capitole l'appeler à l'indépendance, il prit sur lui en 1798. Rome, érigée en république, d'organiser sur les derrières de l'ennemi, confia à Dombrowski l'organisation d'une dans la Grande-Pologne, une levée en nouvelle légion polonaise. Il contribua masse. Deux mois après, l'archiduc Ferensuite à la conquête de Naples en 1799, dinand, attaqué sur tous les points, fut et son brave lieutenant, le général Knia- forcé d'évacuer Varsovie; et au moment ziewicz (voy.), obtint à cette époque où Napoléon s'attendait à la nouvelle l'honneur fort envié de porter au Direc- d'une complète déroute de la petite artoire les drapeaux enlevés aux armées mée polonaise, il reçut celle de la déliennemies. A la bataille de la Trébia, où vrance de toute la Pologne autrichienne Dombrowski avait un commandement du joug étranger. La paix de Vienne ravit important, il eut plusieurs chevaux tués aux Polonais la moitié de leur glorieuse et ne dut son salut qu'à l'Histoire de la conquête. Vint ensuite la campagne de guerre de Trente-Ans de Schiller que par Russie. Dombrowski fit à son chef, le hasard il portait sur lui. Quand enfin vint prince Poniatowski, une proposition de la paix de Lunéville, et que les légions la plus hauteim portance. Prévoyant tou polonaises, après avoir versé tant de sang, tes les difficultés d'une guerre dans un virent leurs espérances frustrées et leurs pays aussi immense que stérile et défendu débris livrés à la fièvre jaune de Saint- par la rigueur de son climat, il voulait Domingue, le plus grand nombre de que, dans le cas d'un échec éprouvé par leurs chefs se déterminèrent à rentrer la grande armée, la Pologne pût maintedans leurs foyers. Dombrowski fut alors nir par elle-même son indépendance, et, appelé à Naples où il contribua à l'orga- à cet effet, il proposa au prince, qui était nisation de la nouvelle armée de ce pays. à la fois généralissime et ministre de la En 1806, lors de la campagne de Léna, guerre, de distraire de chaque régiment le sort parut de nouveau sourire aux un nombre considérable de soldats, de Polonais, Dombrowski courut aussitôt à distribuer cette espèce de cadre sur les Poznan, Sa proclamation, datée de cette frontières, de les autoriser à accueillir ville le 3 novembre 1806, produisit à les déserteurs russes, prussiens et autril'instant même son effet, et à peine les chiens, et de former ainsi, en secret, une armées de Napoléon entrèrent-elles en réserve respectable sur laquelle on pût Pologne qu'elles trouvèrent déjà 30,000 compter aux jours de revers. Tant de fois Polonais sous les armes. Bientôt Dir- trompés, les Polonais étaient certes en schau, Dantzig, Friedland furent témoins droit de prendre leurs sûretés. Quiconde leurs exploits et de la bravoure de que se rappelle l'état des armées russes leur chef, qui fut grièvement blessé qui poursuivaient les Français dans leur dans le dernier de ces combats. Après la retraite, conviendra que 20,000 hompaix de Tilsitt, Dombrowski obtint le mes de troupes fraîches, non démoralicommandement de la 3o division de l'ar-sées, auraient certainement suffi, à cette mée du grand-duché de Varsovie. Sa renaissante patrie le gratifia, à cette époque, du domaine de Vinnagora.

Les Autrichiens envahirent la Pologne en 1809; les plus beaux régiments polonais étaient alors en Espagne, et le prince Joseph Poniatowski (voy.) n'avait que 8,000 hommes de troupes régulières à opposer à 40,000 Autrichiens, dans

époque, pour sauver et la Pologne et l'empereur. Le prince Poniatowski ne crut pas pouvoir accepter ce projet; sa confiance dans l'étoile de Napoléon ne lui permettait pas de prévoir un échec.

Pendant la campagne de 1812, l'observation du fort de Bobruisk fut confié à Dombrowski. Le 21 novembre, il livra la bataille de Boryssow (Borissof), pour.

et sa bibliothèque : l'une et l'autre viennent d'être enlevées, par l'ordre de Nicolas, pour être transportées à SaintPétersbourg. Il laissa aussi à la même société un fort manuscrit de ses mémoires : ce manuscrit a servi de fonds à l'Histoire

assurer la retraite de la grande armée sur les ponts de la Bérésina, qu'il couvrit jusqu'au dernier moment. Blessé le 26 novembre, il fut enfin forcé d'abandonner le commandement, qu'il ne reprit qu'en Saxe, au début de la campagne de 1813. Après les affaires de Teltof, d'Insterbourg et de Matran, sa division fut destinée à défendre le faubourg de Halle à la bataille de Leipzig, et sa vigoureuse résistance sur ce point empêcha la prise de la ville par assaut. Dombrowski ramena ensuite les débris de l'armée polonaise en-deçà du Rhin.

des légions polonaises en Italie, que
M. Léonard Chodzko a publiée à Paris
en 1829, 2 vol. in-8°.
Ta. M-KI.

DÔME. On à vu au mot COUPOLE la synonymie qui existait entre les deux mots dans le langage des arts; on y trouvera aussi tout ce que nous aurions à dire concernant le dôme en fait d'architecture. Nous n'ajouterons donc ici que peu de mots.

En France, dans les XVII et XVIIIe siècles, le mot dôme était employé ordinairement pour désigner non-seulement la con

tion des bras d'une église, mais encore tout comble composé de lignes courbes et formant un corps isolé. Ainsi, les escaliers d'apparat, les grandes salles, étaient souvent couverts en dóme, comme l'on disait, et comme on dit encore quelquefois aujourd'hui fort mal à propos, puisque ces combles, sur des bâtiments carrés, ne sont pour la plupart que des voûtes en arc de cloître. Telles sont celles des pavillons du Louvre et des Tuileries.

Lorsque le congrès de Vienne eut rétabli en 1815 un simulacre de la Pologne sous le sceptre d'Alexandre, Dombrowski, élevé par celui-ci au grade de général de la cavalerie (supérieur à celui de lieutenant général), décoré de l'ordre destruction élevée au-dessus de l'intersecl'Aigle-Blanc, fut nommé en outre sénateur-palatin (membre de la chambre haute) du nouveau royaume. Mais il ne jouit pas longtemps de ces distinctions qui d'ailleurs flattaient peu l'illustre patriote affligé de ne point voir d'autres résultats d'une carrière aussi longue et aussi pleine de sacrifices. Retiré dans ses terres, il y finit ses jours le 26 juin 1818, au milieu de la consternation générale. Huit ans plus tard, les patriotes polonais entendirent prononcer son nom par la commission d'enquête établie lors de la conjuration de 1826, et qui découvrit que, sur son lit de mort, Dombrowski, inquiet sur l'avenir de sa patrie, fondait encore en secret une société patriotique, aux soins de laquelle il confia son dernier rêve, l'indépendance de la Pologne ! La république de Cracovie, fière de posséder les tombeaux des rois et des héros de la Pologne, réclama les dépouilles mortelles de Dombrowski; mais les trois cours protectrices n'y consentirent point. Il fut enterré à Vinnagora, et d'après sa dernière volonté deux sabres d'honneur qu'il avait gagnés sur le champ de bataille, et trois balles retirées de son corps, furent déposées dans son cercueil. Son nom a été gravé sur l'Arc de Triomphe de l'Étoile à Paris.

Dombrowski légua à la Société des amis des sciences, à Varsovie, dont il était membre, une collection d'antiquités

[ocr errors]

Les Italiens, par le mot duomo (dôme), ne se sont pas éloignés comme nous de l'étymologie du mot (dãμa, domus) : ils entendent par ce nom l'église principale d'une ville. On cite, par exemple, le dôme de Milan, d'Orviette, de Sienne.

Laissons aux églises des Invalides, du Val-de-Grâce, le nom de dôme qui leur a été donné lors de leur construction; mais disons la coupole du Panthéon de Paris, monument de notre époque. Ce mot doit aussi être employé en parlant des églises d'Italie. ANT. D.

DOMERIE, titre que prenaient quelques abbayes en France, et sur le sens duquel on n'est pas d'accord. Quelques écrivains ont cru que ces abbayes étaient appelées ainsi parce qu'elles étaient des espèces de maison-Dieu (quasi domus Dei) ou d'hôpitaux dans lesquels on exerçait plus particulièrement la charité. Selon d'autres, le nom de domerie vien

|

drait du titre de dom (abréviatif de do- | Vers 1767 la chambre des lords demanminus), que portaient certains religieux, da par une adresse au roi que le Docomme les bénédictins, et qu'ainsi do- mesday-book fût rendu public aux frais merie signifie seigneurie ou maison des de l'état. En conséquence on fondit des seigneurs. Cette dernière opinion est fon- caractères particuliers, indiquant toutes dée sur ce qu'effectivement la plupart de les abréviations du manuscrit original. ces domeries avaient la seigneurie tem- En 1773 l'impression fut commencée; porelle de leur territoire. A. S-a. elle ne finit qu'en 1783, année où l'ouvrage fut publié en 2 vol. in-fol., sous le titre de Domesday-book, seu Liber censualis Wilheimi 1, regis Angliæ. En 1816 on publia, également en deux vol. in-fol., un complément de ce rôle, sous le titre de Additamenta et indices. Des savants ont fait paraître aussi diverses parties séparées du grand rôle, ainsi que les enquêtes partielles sur lesquelles le Domesday-book est fondé. Pour l'intelligence de ce grand document, on peut consulter Kelham, Domesday-book illustrated, 1788, et H. Ellis, General introduction to the Domesday-book, Londres, 1833, 2 vol. in-8°. Dans ce dernier ou→ vrage, imprimé aux frais de l'état par la commission des archives du royaume, on trouve des listes alphabétiques de tous les tenanciers et sous-tenanciers, normands et autres, inscrits dans le rôle authentique de Guillaume.

DOMESDAY-BOOK, ou livre du jugement, nom anglais du grand rôle des propriétés foncières, que Guillaume-leConquérant fit dresser environ 20 ans après la conquête de l'Angleterre, de 1080 à 1086, d'après les procès-verbaux des enquêtes que ses délégués avaient été obligés de faire dans tous les districts du royaume, ceux du nord exceptés, en interrogeant les barons, les curés, les reves ou chefs de villages et un certain nombre de vilains. Quelques-unes de ces enquêtes partielles existent encore. Ces délégués enregistrèrent, d'après les déclarations comparées des diverses classes de la société, les noms des terres, leurs propriétaires, leurs revenus, les droits et obligations qui y étaient affectés, etc., le tout à trois époques différentes, savoir sous le roi anglo-saxon Édouard, immédiatement après la conquête de l'Angleterre par les Normands, et enfin à l'époque où le rôle fut dressé. Ce grand livre de la propriété féodale devait servir et servit en effet, dans la cour de justice normande, à régler toutes les contestations au sujet des fiefs, des propriétés foncières quelconques, des coutumes et usages, etc. : aussi fut-il conservé précieusement aux archives de l'abbaye de Westminster, où il existe encore. C'est un document précieux et unique; on y apprend une foule de détails curieux: d'abord tous les noms des Normands tenanciers ou sous-tenanciers qui avaient reçu une part de la conquête; ceux des Anglo-Saxons qui, avant cette époque, possédaient la plus grande partie du sol anglais; ce que ce conquérant ou ses barons leur avaient laissé, ce que l'Église avait obtenu, les divisions territoriales, la valeur des biens fonciers d'alors, la constitution des classes sociales, les coutumes des villes et bourgs, même quelques détails sur le commerce et l'industrie de cette époque.

|

D-G.

DOMESTICITÉ. La domesticité (de domesticus, mot latin dérivé de domus, maison), est l'état d'une personne qui loue, à prix d'argent, son temps, ses facultés et ses services à une autre, qui passe dans sa maison, qui s'incorpore, en quelque sorte, à sa famille. Celui qui s'engage ainsi prend le nom de domestique, mot générique auquel on peut donner une acception plus ou moins vaste; car de très grands seigneurs étaient jadis domestiques à la cour, et en Pologne une grande partie de la petite noblesse vivait en domesticité dans les palais des plus riches familles. Cependant il ne s'emploie habituellement que dans un sens restreint on ne considère pas comme domestiques toutes les personnes attachées à une maison, et on ne donne ce nom qu'aux individus qui sont voués à des travaux manuels.

La domesticité était inconnue aux anciens chez eux il n'y avait que des esclaves (voy.). Les serfs (voy.) attachés en si grand nombre au service particulier

« ÖncekiDevam »