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'des seigneurs russes, polonais, etc. et de leurs maisons, sont dans une condition très peu supérieure à celle des esclaves. Cependant de nos jours,on est arrivé àcomprendre le dogme de la dignité humaine, et non-seulement il n'est par permis à un homme de réduire ses semblables en servitude, mais encore il n'est loisible à personne de faire le sacrifice entier de sa liberté: il ne peut que l'engager temporairement. Mais tous les hommes ont besoin des autres, et c'est précisément cette faiblesse individuelle qui détermine et nécessite la réunion des hommes en société. Du moment donc où l'on consent à engager ses services et son temps pour une rétribution déterminée, que cet échange est basé sur une convention libre, sur laquelle, d'ailleurs, on peut revenir aussitôt que les parties contractantes ont à se plaindre de leur pacte, la morale et la justice sont satisfaites; et cette espèce de servitude gagée est, du reste, l'histoire de toutes les relations sociales.

Le fait de la domesticité impose des obligations réciproques au serviteur et au maître. Le premier est obligé de veiller avec zèle aux intérêts de celui-ci ; admis dans sa famille, il y doit l'exemple de l'ordre, d'une conduite régulière et d'une fidélité à l'épreuve. Pour le second, tout ne se réduit pas à payer à son serviteur le salaire convenu, à nourrir et à vêtir son corps: il lui doit aussi sa protection, et c'est à lui qu'appartient encore le soin de diriger son éducation morale et de lui apprendre, surtout par son exemple, à aimer la vertu. Le maître doit voir dans ses subordonnés autre chose que les instruments de ses fantaisies et de ses caprices, et ne jamais perdre de vue que ce sont des hommes dont il est responsable, non pas seulement devant les lois humaines, mais devant Dieu, et auxquels sa supériorité doit se révéler par des bienfaits et une assistance bienveillante, non par le despotisme et le mépris. S'il ne veut pas avoir à se plaindre de ses gens, il doit éviter d'avoir lui-même des torts avec eux ; les bons maîtres doivent seuls prétendre à avoir de bons serviteurs. Surtout, qu'il ait soin de les traiter avec douceur, et qu'il n'oublie jamais que le sort qui condamne un homme à servir son

semblable est assez dur par lui-même, sans que le maître vienne encore l'aggraver par son orgueil et ses mauvais traite

ments.

Dans un temps où tout faisait corps dans l'état, où les relations de famille étaient chose plus sacrée qu'aujourd'hui, la domesticité était moins un métier qu'un lien naturel. Le serviteur s'attachait à son maître comme le lierre à l'arbre,lui vouait un dévouement et une affection qui allaient jusqu'au culte, entrait dans sa maison dès l'enfance et n'en sortait guère que par la mort. Mais aujourd'hui les Caleb (tout le monde connaît ce héros de la Fiancée de Lammermoor, roman de W. Scott) sont bien rares, ou plutôt le type en est presque perdu, surtout dans les grandes maisons. Là, les serviteurs, entourés d'un luxe pour lequel ils n'étaient pas nés, enchaînés dans de somptueux hôtels dont ils sont les premiers meubles, s'imprègnent de tous les vices de la civilisation et copient tous les travers de leurs maîtres, sans en avoir ni les grâces ni les vertus. Antipathique à tout ce qui souffre, le cœur du valet ne semble pas avoir une fibre, ses yeux pas une larme pour le malheur. Voyez ces satellites de la richesse se hisser avec orgueil derrière la voiture de leurs maîtres: grooms, laquais, jockeys ou chasseurs, tous affichent d'égales prétentions dans leur pose étudiée; ils affectent dans leur maintien je ne sais quelle dignité comique et grimaçante; ils ont la tête haute, l'œil fier; on voit à leurs airs qu'ils sollicitent des suffrages, qu'ils appellent l'admiration. Ils prennent en pitié le cocher qui, craignant la police et les amendes, se détourne pour éviter d'écraser la foule des piétons, et ils s'indignent de la trouver sans respect pour la bigarrure de leur livrée, le clinquant de leurs épaulettes et de leurs panaches. Hâtons-nous de dire cependant que dans les classes moyennes, où au lieu d'une opulence fastueuse on trouve cette honnête aisance qui est le fruit du travail et dont la conservation est subordonnée à la même condition, il n'est pas rare de rencontrer encore, de maître à serviteur, cette affection, ce dévouement antique qu'on chercherait vainement ailleurs. Là, jamais la dignité

d'homme n'est méconnue dans le serviteur; il est comme un membre de la famille, admis à s'asseoir avec elle autour du foyer domestique, à partager la même table, et souvent initié aux joies et aux douleurs de ses maîtres.

Il est un genre de domesticité plus relevée, dit-on, que celle dont nous venons de parler et que le préjugé a autrefois érigée en titre d'honneur : nous voulons parler de la domesticité de cour. Les Romains avaient des esclaves affectés uniquement au service de leurs personnes, tandis que d'autres étaient voués exclusivement à l'agriculture et aux travaux manuels; de même, les princes francs employaient à leur service personnel non pas des esclaves, mais des hommes haut placés par leur naissance, et il fut un temps où la domesticité près de nos rois devint un privilége recherché par la noblesse avec une telle fureur d'engouement qu'on eût dit que l'ambition de l'homme ne pouvait pas se proposer un but plus élevé. On sait ce qui arriva un jour à Louis XIII encore enfant. Le roi s'étant mis à table, le prince de Condé et le comte de Soissons coururent l'un et l'autre prendre sa serviette pour la lui offrir : ils la saisirent en même❘ temps, et, chacun d'eux prétendant avoir seul le droit de remplir cet office, se disputaient le linge avec un acharnement grotesque; aucun d'eux ne voulut céder, et le roi dina sans serviette. La révolution de 1789 enveloppa, comme on sait, la domesticité de cour dans la proscription générale dont elle frappa tant de distinctions souvent abusives. Mais Napoléon, en entourant son trône de toute la pompe impériale, lui rendit le prestige qu'elle avait un instant perdu, et les personnages les plus éminents briguèrent avec une fureur toute féodale l'honneur d'être les premiers valets du maitre. Aujourd'hui la domesticité de palais a perdu à peu près toute son importance, et si l'on emploie quelquefois l'expression de domesticité du château, c'est pour désiguer les personnes qui passent pour être le plus en crédit près du souverain.

Nous arrivons enfin à la domesticité la plus naturelle de toutes, celle des animaux. Elle semble exister même entre

eux; car il est constaté maintenant qu'il y a des espèces de fourmis condamnées à travailler pour d'autres fourmis, et que, parmi les abeilles, les unes sont vouées au travail, tandis que d'autres vivent dans l'oisiveté, sans autre occupation que celle de contribuer à la reproduction de l'espèce. Mais cette domesticité des animaux existe surtout relativement à l'homme. L'asservissement des espèces animales semble être pour lui un élément indispensable de progrès, la première condition du développement qui le rend complet. L'animal domestique, en se chargeant de tout le poids de la besogne matérielle, laisse à l'homme la liberté d'esprit et le temps nécessaire à la culture de l'intelligence; et si l'antiquité compte tant de grands hommes, c'est qu'ils rejetaient sur leurs esclaves tout le faix des travaux manuels pour se livrer sans distraction aux savantes recherches et à ce recueillement d'esprit qui les ont rendus immortels et ont élargi le domaine de l'entendement humain.

Nous n'entrerons ici dans aucun détail: le lecteur consultera, outre l'article ANIMAUX DOMESTIQUES et ceux auxquels on y renvoie, les mots spéciaux, comme CHIIN, CHEVAL, CHAMEAU, etc., ainsi que le mot APPRIVOISEMENT. V. de M-N.

DOMESTIQUE (GRAND-), première diguité militaire de la cour de Constantinople pendant la seconde moitié du Bas-Empire. Le grand-domestique fut d'abord le chef du corps d'élite qui remplissait auprès de la personne des empereurs les fonctions de gardes-du-corps, sous le titre de domestici equites, en grec δομέστικοι ου σχόλαι, mots si éloi gnés dans cette acception de nos mots école et domestique, malgré l'identité d'étymologie. Le commandant de ces chevaliers gardes du palais eut naturellement le titre de μέγας δομέστικος ου μεγαδομéçıxos, en bas latin megas domesticus ou megadomesticus. Un grade qui rapprochait continuellement celui qui en était revêtu de la personne de l'empereur, dont la conservation reposait sur sa fidélité, était de nature à prendre une grande extension d'importance. Aussi le grand - domestique finit-il par occuper une charge qui répondait presque entiè

latifs à certains actes déterminés. Nous
allons succinctement indiquer les princi→
pales règles qui régissent l'un et l'autre,
et nous parlerons ensuite du domicile
politique.

1o Le véritable domicílé ( civil) s'ac-
quiert par l'habitation de fait; il se con-
serve par l'habitude et par l'intention de
retour quand on en sort; c'est, comme
l'a dit encore M. Proudhon, un quasi-
contrat qui rend le domicilié passible des
charges publiques, en participant des
avantages communs dans le lieu où il a
voulu attacher les habitudes de sa vie.
Quelques personnes ont un domicile dé-
terminé par la loi : ce sont celles qui exer-
cent des fonctions conférées à vie; les
autres fonctionnaires ne sont pas censés
avoir renoncé à leur ancien domicile
quand ils changent de résidence, et en
général le simple changement de résidens
ce est insuffisant: il faut
que l'intention
s'y joigne et qu'elle soit manifestée par
une déclaration, ou au moins par un en-
semble de circonstances que les tribu-
naux apprécient en cas de contestation.
La condition subalterne de quelques per-
sonnes les attache au domicile d'autrui,
par exemple le mineur non-émancipé,
l'interdit, la femme mariée, les domesti→
ques. L'effet du domicile civil, quant à
l'étranger, est de lui conférer le droit d'in-
colat. Le mariage ne peut être célébré
qu'au domicile de l'un des époux; mais
il suffit pour le constater, en ce cas, de
six mois de résidence sans autre formá-
lité; et le procès-verbal de la discussion
du Code Napoléon au conseil d'état
prouve clairement qu'en fait de mariage
on y a entendu par domicile la simple
demeure. Quand on a une action person-
nelle à diriger contre quelqu'un, l'assi→
gnation ne peut être donnée que devant
le juge du domicile du défendeur.

rement à celle du connétable en Occi- | le domicile élu n'a que certains effets re
dent. C'est avec cette puissance qu'il pa-
raît dans l'histoire, où Du Cange signale
pour la première fois sa présence sous le
règne d'Héraclius. L'historien Codinus
a consacré le XVIR chapitre de son traité
Des offices de la Cour impériale aux
prérogatives du grand-domestique : il
portait l'épée de l'empereur, portée en
son absence par le protostrator; il était
généralissime de toutes les troupes de l'em-
pire et tenait toujours à l'armée le pre-
mier rang après l'empereur, qu'il repré-
sentait en son absence. Il n'y avait pas
d'exception pour les enfants de l'empe-
reur:
r: quelles que fussent leurs dignités, ils
ne venaient qu'après le grand-domestique
dans la hiérarchie militaire. Lorsqu'il se
trouvait dans le même lieu que l'empe-
reur, il avait des droits qui semblaient
comporter une sorte d'égalité, comme
celui de déployer sa bannière sans atten-
dre que le signal en fût donné par la
bannière impériale, et celui d'une part
dans le butin égale à celle de l'empereur;
car le butin devait toujours être divisé
en cinq parts, dont l'empereur avait la
première et le grand-domestique la se-
conde. Des prérogatives aussi magnifi-
ques dans le chef de l'armée lui don-
naient nécessairement une influence re-
doutable au chef suprême de l'empire,
dont l'élévation dans un état sans cesse
ballotté par les révolutions fut due sou-
vent à la volonté du grand-domestique.
Jean Cantacuzène échangea en 1345 l'é-
pée de grand-domestique contre le dia-
dème impérial, et leur fit succéder, au
bout de douze ans,
la tonsure de moine
du mont Athos.
J. B. X.
DOMICILE. Ce terme de la législa-
tion française ne désigne pas la demeure;
le domicile est, comme le définit fort bien
M. Proudhon, la relation morale de
l'homme avec le lieu de la résidence où
il a fixé le siége administratif de sa for-
tune, l'établissement de ses affaires. Il ne
consiste ni dans l'existence physique, ni
dans la résidence de fait, et très souvent
il est séparé de la demeure. Le domicile
civil se distingue en domicile réel et en
domicile élu. Le premier est, d'après la
désignation du Code civil, article 102, le
lieu où l'on a son principal établissement;

Le domicile élu est de pure fiction; il
suppose une personne domiciliée dans le
lieu où elle ne l'est pas réellement. Sou-
vent elle est commandée par la loi pour
certains actes, par exemple pour la vali-
dité des inscriptions hypothécaires, pour
les saisies, pour les libertés sous caution.
Ces matières donnent lieu à beaucoup
de questions de droit
de questions de droit et par conséquent

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à beaucoup de procès. Souvent le domi- | de gloire a fait paraitre sa force et sa puiscile élu est purement conventionnel; lorsque les parties choisissent un lieu pour l'exécution d'un acte, cette désignation devient attributive de juridiction. Il y a des règles particulières pour les successions, les sociétés, les faillites, etc., etc. Le domicile politique est celui où une personne exerce ses droits de citoyen. Tout Français a le sien dans l'arrondissement électoral où il a son domicile réel; néanmoins il peut le transférer dans tout autre arrondissement électoral où il paie une contribution directe, à charge d'en faire six mois 'd'avance sa déclaration au

greffe du tribunal, tant dans l'arrondissement qu'il quitte que dans celui où il | transporte l'exercice de ses droits. Quand l'électeur a ainsi séparé son domicile politique de son domicile civil, le changement de ce dernier n'emporte pas le changement de l'autre (loi du 19 août 1831, articles 10 et 12).

:

P. G-Y. DOMINANTE. C'est la note placée une quinte juste au-dessus de la tonique, celle que le moyen-âge nommait quinta toni. Le nom de dominante lui a été donné par Rameau, parce qu'elle est après la tonique la corde la plus essentielle, et qu'elle constitue un accord particulier du ton, ce que ne peut faire la médiante. De plus, elle fait partie des deux accords qui établissent le plus franchement la tonalité: ainsi en ut, ut mi sol et sol si ré. Quelques théoriciens en ont fait un point central, vers lequel convergent divers degrés de la gamme; ils ont nommé par exemple, la sixte sus-dominante, et la quarte sous-dominante: cette innovation peu importante n'a pas obtenu faveur. Dans le plain-chant, la dominante n'est autre que la note qui est le plus souvent rebat-❘ tue, quelle que soit la distance qui l'éloigne de la note finale. Mce B.

DOMINATION, voy. EMPIRE. DOMINATIONS, en latin dominationes. L'église distingue neuf chœurs d'esprits bienheureux, qui assistent devant le trône de l'Éternel ou qui exécutent ses ordres. Un de ces chœurs porte le nom de dominations. Dans la plupart des préfaces les dominations obtiennent le quatrième rang. L'apôtre saint Paul (épitre aux Éphésiens, 1,20) dit que le Père

|

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sance en ressuscitant Jésus-Christ d'entre les morts et le faisant asseoir à sa droite dans le ciel, au-dessus de toutes les Principautés, de toutes les Puissances, de toutes les Vertus, de toutes les Dominations. » Il dit aussi (épître aux Colossiens, I, 16): « Tout a été créé par le Fils bien-aimé dans le ciel et sur la terre, les choses visibles et invisibles, soit les Trônes, soit les Dominations, soit les Principautés, soit les Puissances. >> On voit que l'apôtre ne garde pas toujours le même ordre dans le dénombrement des chœurs angéliques. Il n'a pas été mieux conservé par les pères de l'Église et par les théologiens. On ignore pourquoi les dominations ont été ainsi nommées et à quel ministère elles sont destinées.

J. L.

DOMINICAINS, ordre religieux institué à Toulouse par saint Dominique (voy.), dont il porte le nom, approuvé par Innocent III en 1215, confirmé par Honorius III en 1216, sous la dénomination de frères précheurs, destinés à l'instruction des peuples et à la conversion des hérétiques. En 1218 fut fondée, à Paris, la maison de la rue Saint-Jacques par saint Dominique lui-même, ce qui fit donner aux Dominicains le nom de jacobins. En 1220, cinq ans après l'institution des frères précheurs, Dominique, qui avait pris le titre de général par ordre du pape Honorius, tint à Bologne un chapitre auquel assistèrent tous les supérieurs; ils étaient déjà nombreux. En 1221 ils furent divisés en huit provinces. Ils étaient astreints, par la règle, à des jeûnes rigoureux, à l'abstinence perpétuelle de la viande, à la plus exacte pauvreté, sans qu'il leur fût néanmoins défendu d'avoir des biens, pourvu qu'ils fussent possédés en commun.

Le premier habit des dominicains était celui des chanoines réguliers (soutane noire et rochet); ils y substituèrent en 1219 une robe blanche avec un scapulaire et un capuchon de la même couleur; hors de leurs maisons, ils mettaient pardessus un manteau et un capuchon noir. Le rosaire ou chapelet, suspendu à la ceinture, était leur marque distinctive, parce qu'ils en étaient les instituteurs et les propagateurs.

L'office de maître du sacré palais, dont saint Dominique fut revêtu, est affecté à l'ordre des frères prêcheurs. Ce lui qui le remplit est comme le théologien domestique du pape; il assiste à tous les consistoires, confère le degré de docteur en théologie, approuve les thèses et les livres, et nomme les prédicateurs de la cour pontificale.

Vers 1233, le pape Grégoire IX nomma deux dominicains inquisiteurs en Languedoc, au rapport de Bernard Guidonis et de Guillaume du Puy-Laurens. Depuis ce temps l'ordre a été chargé presque partout de ce terrible emploi, mais avec des modifications variées selon les temps et les pays.

Il existait une grande rivalité entre l'ordre des dominicains et celui des franciscains, si unis dans le principe. Les dominicains avaient adopté la doctrine de saint Thomas-d'Aquin, et les franciscains celle de Scot: les premiers croyaient que la Vierge Marie avait été conçue dans le péché originel, les autres professaient qu'elle avait été conçue sans péché. De là des discussions interminables et des scènes scandaleuses.

Les jésuites ont accusé les dominicains d'avoir soutenu la doctrine durégicide encore plus qu'eux-mêmes et de leur avoir frayé le chemin. Leur conduite, après l'assassinat de Henri III par le dominicain Jacques Clément, n'est point honorable, et il n'est pas étonnant qu'on ait voulu donner à l'exécuteur des hautes œuvres la cuculle de saint Dominique pour marque distinctive.

Dans le xvII° siècle, l'ordre des dominicains, suivant le P. Hélyot et Stévens, était divisé en 45 provinces, dont le général résidait à Rome, sans y comprendre douze congrégations ou réformes particulières gouvernées par autant de vicaires généraux.

Cet ordre a donné à l'Église quatre papes, plus de soixante cardinaux, un grand nombre de patriarches, d'archevêques et d'évêques. Il a produit des savants, des prédicateurs et des écrivains célèbres. En 1719, le P. Jacques Échard, dominicain français, publia à Paris l'Histoire des écrivains de son ordre, 2 vol. in fol. Depuis, le P. Touron, autre do

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minicain français, a publié l'histoire des grands hommes qui ont illustré le même ordre, 6 vol. in-4o.

DOMINICAINES, religieuses de l'ordre de saint Dominique, fondées en 1206 à Notre-Dame-de-la- Prouille, entre Toulouse et Carcassonne. Elles suivent, comme les dominicains, la règle de saint Augustin, qui leur fut donnée par saint Dominique.

Leur costume est le même que celui des pères : dans la maison elles sont vêtues d'une robe blanche et du scapu-laire de la même couleur; au chœur, elles prennent par-dessus une chape noire. Elles mettent un voile noir sur le voile blanc.

Sainte Catherine de Sienne réforma les dominicaines dans le xive siècle. Elles ont différentes congrégrations, comme on peut le voir dans l'Histoire des ordres monastiques du P. Hélyot, t. III.

Ces religieuses étaient fort répandues avant la réforme; cependant elles n'avaient pas pénétré en Angleterre, quoique les dominicains y possédassent 43 maisons, suivant Tanner. La révolution française les supprima, mais elles ont été rétablies depuis, peut-être en plus grand nombre. J. L. DOMINICALE. On appelle ainsi un cours de sermons pour les simples dimanches de l'année.

Quant à la lettre dominicale nous en avons donné l'explication aux mots CaLENDRIER ECCLÉSIASTIQUE ET PERPÉTUEL et CYCLE. A. S-R.

DOMINIQUE (SAINT) OU DOMINGO, naquit en 1170 à Calarhuega, dans la Vieille-Castille, diocèse d'Osma. Les dominicains le font descendre de la famille de Guzman, mais cette origine n'est nullement prouvée. Son père se nommait Félix, et sa mère Jeanne. Il n'était âgé que de 21 ans lorsque, après avoir fait de solides et brillantes études à Palencia (Léon), dont l'université fut plus tard transférée à Salamanque, il vendit ses livres, ses biens et tout ce qu'il possédait, pour en distribuer le prix aux pauvres, pendant une famine désastreuse.

En 1198, don Diego Azebedo, nommé à l'évêché d'Osma, introduisit dans son chapitre la règle de saint Augustin et y

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