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les armes pour contenir et défendre leur parti.

Le nom de circoncellions ou scotopites fut donné aux donatistes, parce qu'ils rôdaient autour des maisons, sous prétexte de venger les injures, de réparer les injustices, de rétablir l'égalité parmi les hommes. Ils mettaient en liberté les esclaves sans le consentement de leurs patrons, déclaraient quittes les débiteurs, et commettaient des désordres de toute espèce. Ils portèrent d'abord des bâtons, qu'ils nommaient batons d'lsraël, par allusion à ceux que les Israélites devaient avoir à la main en mangeant l'agneau pascal; il prirent ensuite les armes pour opprimer les catholiques. Un faux zèle de martyre porta les circoncellions à se donner la mort : les uns se précipitèrent du haut des rochers ou se jetèrent dans les flammes; d'autres se coupèrent la gorge. Les évêques recoururent aux magistrats pour arrêter tant de fureur. On envoya des soldats dans les lieux où ils se rassemblaient les jours de marché plusieurs furent tués et honorés par les leurs comme des martyrs.

Julien favorisa les donatistes: sous cet empereur, ils furent tout-puissants et remplirent l'Afrique de massacres; mais eux-mêmes ne tardèrent pas à se faire une guerre cruelle entre eux. Les édits sévères portés contre eux par Honorius redoublèrent leur fureur. En 412, le fils de Théodose exila leurs évêques; mais ils ne connurent alors plus de frein, et ce ne fut pas sans peine que le comte Marcellin parvint à les réprimer. Théodose-le-Jeune renouvela les lois d'Honorius contre les donatistes. Leur parti était devenu bien faible, lorsque les Vandales, après la conquête de l'Afrique, persécutèrent également les catholiques et les donatistes. Ceux-ci s'éteignirent dans l'indifférence publique, après avoir fait encore des tentatives inutiles sous l'empereur Maurice. Ils disparurent sous la domination des Arabes. Leurs principaux adversaires, au plus fort de leurs attaques, avaient été saint Augustin et saint Optat. A. S-R. DONATELLO ( diminutif de DoNATO, vrai nom de l'artiste), partage avec

Ghiberti l'honneur d'avoir délivré la sculpture des langes dans lesquels les siècles gothiques l'avaient tenue enfermée. Il est à son art ce que furent à la peinture Giotto et Masaccio, à l'architecture Dioti le Salvi et Brunelleschi, promoteur, en Italie, d'une manière nouvelle, basée sur l'antique, et exempte de cette raideur, de ce manque d'expression et d'intelligence des formes qui caractérisent les sculptures du moyen-âge.

Donatello naquit à Florence en 1383, de parents pauvres. Un riche particulier prit soin de son éducation, lui donna pour maître de dessin un sculpteur nommé Laurent Bicci, qui, outre les éléments de son art, lui apprit la perspective et l'architecture. Son premier essai fut une Annonciation en pierre,aujourd'hui placée à Sainte-Croix de Florence, dans laquelle, pour la première fois, on vit une tête de vierge animée d'un aimable sentiment de candeur, d'humilité et de respect à la vue de l'ange qui lui annonce sa haute destinée; les draperies de ce basrelief sont traitées dans ce style antique méconnu depuis tant de siècles. Les applaudissements accordés à cet ouvrage attirèrent à son auteur de nombreux travaux et la protection toute particulière de Côme de Médicis, qui, l'ayant chargé de la restauration des nombreux monuments de sculpture antique recueillis par sa famille, contribua à accélérer l'œuvre de la régénération de l'art en procurant au Donatello l'occasion d'étudier de plus près le style et la manière des anciens et de s'exercer à les imiter jusque dans le mécanisme du travail. De là, on n'en peut douter, cette sagesse d'ordonnance, cette correction des formes, cette justesse d'attitude et de mouvement, cette force et cette vérité d'expression portée quelquefois jusqu'au sublime du pathétique, dont ses ouvrages donnent de nombreux exemples; de là aussi cette habileté d'exécution qui lui permit de traiter avec un égal bonheur la terre, le bois, le marbre et surtout le bronze, matière dans laquelle sont ses plus nombreux travaux.

Parmi les ouvrages de ronde bosse du Donatello, on cite plus particulièrement le crucifix en bois placé à Sainte-Croix de Florence, imitation trop vraie de la

nature pour ne pas produire une impres- | bés de Saint-Laurent, ouvrages plus re

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sion désagréable; cinq statues diverses de Saint-Jean-Baptiste, dont une en marbre conservée dans la maison Nartelli à Florence; une autre dans la galerie ducale où ce saint est figuré exténué par le jeûne; une autre exécutée en bois pour le baptistère de Saint-Jean-de-Latran à Rome; celles des cathédrales d'Orviéto et de Sienne; une statue en bois de la Made- | leine pénitente, au baptistère de Florence, renommée pour son expression de componction, mais dans laquelle le sculpteur a trop montré sa science anatomique; les trois célèbres statues de l'ancienne loge appelée d'Or-san-Michele de Florence Saint-Pierre, Saint-Marc à qui Michel-Ange, dans un moment d'exaltation, disait : « Pourquoi ne me parles« tu pas?, » et Saint-Georges reproduit par Raphaël dans une composition à la plume d'une beauté achevée; le célèbre Zuecone (chauve), qui est la plus belle des six statues du même artiste décorant l'extérieur du campanile de la cathédrale de Florence, tous ouvrages dignes de l'antiquité par la beauté idéale des formes, le choix du costume, la profondeur du caractère et la hardiesse de l'exécution. Il faut compter encore parmi ses productions capitales en ronde-bosse le Mausolée du pape Jean XXIII, au baptistère de Florence; le célèbre groupe en bronze de Judith et d'Holopherne, sous la loge des Lanzi, et surtout la statue équestre, aussi en bronze, d'Erasme Gattamelata, érigée sur l'une des places publiques de Padoue, le premier monument de ce genre qu'ait produit l'art moderne renouvelé.

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Parmi les bas-reliefs de Donatello que le temps a conservés, les plus remarquables sont: à Naples, dans l'église de San-Angelo à Nilo, une Assomption sur le sarcophage du mausolée du cardinal Renaud Brancaccio; dans la chapelle Piccolomini à Mont-Oliveto, une nativité de Jésus-Christ; à Padoue, dans l'église Saint-Antoine, outre plusieurs bas-reliefs dont les sujets sont tirés de la vie du patron du lieu, une sépulture du Christ restée en argile, mais qu'on a dorée pour lui donner l'apparence du métal; à Florence, sur les deux tribunes ou ju- |

commandables par l'ordonnance que par l'exécution, laquelle a été achevée par Bartoldo, élève de Donatello; dans l'église du Saint-Esprit, une madone della Cintola, en bois, qui ne se montre que dans la première semaine de septembre; et, dans la cour du palais Riccardi, huit bas-reliefs, d'un travail exquis, imités de pierres gravées et camées antiques.

Donatello termina sa vie en 1466, a l'âge de 83 ans. Selon son désir, il fut enterré dans l'église de Saint-Laurent, à côté du duc Côme, son protecteur et son ami. Cet artiste était libéral, prévenant, et d'un tel désintéressement qu'il mettait son argent dans un panier suspendu au mur de sa chambre, afin que ses ouvriers et ses amis en usassent librement.

SIMON Donatello, son frère, qui mourut à 55 ans, fut son imitateur. Il exécuta vers 1431 les bas-reliefs de l'une des portes de bronze de Saint-Pierre de Rome, travail auquel il consacra douze années. Un de ses principaux ouvrages est le tombeau de Martin V dans l'église de Saint-Jean-de-Latran, pour lequel, comme en d'autres occasions, son frère l'aida de ses conseils. L. C. S.

DONATION. En termes généraux, une donation est une libéralité qu'une personne fait volontairement à une autre. En droit, c'est un des deux modes que l'on peut employer pour disposer de ses biens à titre gratuit; l'autre mode est le testament (Code civil, art. 893).

Il y a deux espèces de donations, la donation entre vifs et la donation à cause de mort. L'article 894 du Code civil définit la donation entre vifs « l'acte par lequel le donateur se dépouille actuellement et irrévocablement de la chose donnée en faveur du donataire qui l'accepte.»>

Pour faire une donation il faut être majeur et sain d'esprit ; pour la recevoir, il suffit de ne pas être placé dans la catégorie des personnes que la loi en déclare incapables; par exemple les docteurs en médecine ou en chirurgie, les officiers de santé et les pharmaciens, ainsi que les ministres des cultes, qui ont traité ou assisté une personne pendant la maladie dont elle est morte, ne peuvent profiter des dispositions entre vifs ou tes

tamentaires qu'elle aurait faites en leur faveur pendant le cours de cette maladie (Code civil, art. 909).

profit des enfants à naître de leur mariage, dans le cas où le donateur survivrait à l'époux donataire. Pareille donation, quoique faite au profit seulement des époux ou de l'un deux, est toujours, dans le cas de survie du donateur, pré

Une personne, si elle a des enfants ou ce que l'on appelle des héritiers à réserve, ne peut donner qu'en se conformant aux règles tracées par la loi relati-sumée faite au profit des enfants et desvement à la portion disponible (Code cendants à naître du mariage. On apcivil, art. 913 et suivants). pelle ces donations institutions contractuelles.

Tous actes portant donation entre vifs doivent être passés devant notaire, dans la forme ordinaire des contrats, et il doit en rester minute, sous peine de nullité (Code civil, art. 931). La donation entre vifs n'engage le donateur et ne produit aucun effet que du jour où elle a été acceptée en termes exprès (id., | art. 932); mais lorsqu'elle a été dûment acceptée, elle est parfaite par le seul consentement des parties, et la propriété des objets donnés est tranférée au donataire, sans qu'il soit besoin d'autre tradition (938).

La donation entre vifs ne peut compren. die que les biens présents du donateur: si elle comprend des biens à venir, elle est nulle à cet égard ( id., art. 943); elle est nulle, si elle est faite sous des conditions dont l'exécution dépend de la seule volonté du donateur (944).

Nous avons dit plus haut que la donation entre vifs était irrévocable: il y a cependant quelques exceptions à cette règle. Ainsi elle est révoquée dans les trois cas suivants : inexécution des conditions sous lesquelles elle avait été faite, ingratitude du donataire envers le donateur, survenance d'enfants au donateur (953). Elle ne peut être révoquée pour cause d'ingratitude que si le donataire a attenté à la vie du donateur, s'il s'est rendu coupable envers lui de sévices, délits ou injures graves, s'il lui refuse des aliments (955). Il y a encore exception à la règle de l'irrévocabilité des donations entre vifs dans le cas où elles sont faites entre époux pendant le mariage (1096).

Les pères et mères, les autres ascendants, les parents collatéraux des époux et même les étrangers, peuvent, par contrat de mariage, disposer de tout ou partie des biens qu'ils laisseront au jour de leur décès, tant au profit des époux qu'au

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Telles sont les règles principales qui concernent la donation entre vifs dans la législation française. La donation à cause de mort est celle qui est faite en vue de la mort et pour n'avoir lieu qu'après le décès du donateur, en sorte qu'elle est toujours révocable tandis qu'il vit. Il ne faut pas néanmoins confondre la donation à cause de mort avec les testaments, dont il sera question à ce mot.

Avant le Code civil, les donations étaient régies par la célèbre ordonnance du mois de février 1731. Aujourd'hui le titre II du livre III du Code (art. 8331100) contient les règles relatives aux donations et aux testaments, dont beaucoup sont puisées dans l'ordonnance dont on vient de parler. De savants traités ont été faits sur cette matière: nous nous contenterons de citer ici ceux de Ricard, de Furgole, de Pothier, et de M. Grenier; les ouvrages de MM. Merlin et Toullier renferment aussi des notions utiles sur cette importante partie du droit. A. T-R.

DONATISTES, voy. DONAT.

DONATUS(ELIUS) enseignait, l'an 354 de J.-C., la grammaire à Rome, où il compta saint Jérôme parmi ses auditeurs. Il a laissé deux ouvrages, l'un intitulé: Ars sive editio prima de litteris syllabisque, pedibus et tonis ; l'autre, editio secunda de octo partibus Orationis. Ces deux parties réunies forment une grammaire complète, et la première grammaire systématique de la langue latine qui ait existé. Elle a été la base de tous les livres élémentaires de ce genre anciens et modernes. Ælius Donatus a aussi laissé un ouvrage intitulé: De barbarismo, solœcismo, schematibus et tropis, et un commentaire sur cinq comédies de Térence. Ce dernier travail, comme presque tous les commentaires anciens qui nous restent, paraît n'être qu'un

abrégé de celui que Donat avait fait. On lit, dans le troisième volume de la bibliothèque latine de Fabricius, une vie de Donat que Pierre Daniel a trouvée dans un manuscrit de la Bibliothèque du roi. C'est un chef-d'œuvre d'absurdité de quelque écrivain de la basse latinité.

TIBERIUS CLAUDIUS Donatus était également grammairien, mais on ne sait à quelle époque se rapporte son existence. Il a laissé une vie de Virgile, qui, à ce qu'il paraît, servait d'introduction à son commentaire sur les Bucoliques, qui s'est perdu, et des scholies (Interpretationes) sur l'Énéide, qui ont pour but principal d'expliquer les beautés de la poésie. Elles parurent pour la première fois en 1535, à Naples, in-fol., et depuis dans différentes éditions de Virgile. La vie du poète se trouve aussi dans plusieurs de ces dernières, et notamment dans le t. V de celle de Heyne, Ce même Donat est aussi l'auteur des arguments des Métamorphoses d'Ovide. A. S-R. DONGOLAH, contrée de la Nubie centrale, qui formait jadis un royaume puissant auquel obéissaient les Chaykiés, le Barbar et plusieurs autres pays voisins. Elle a environ 45 lieues de long et s'étend sur les deux rives du Nil, par 18° 12' de lat, N. et 28° 47′ de longitude E. Comme le reste du pays, elle est aujourd'hui sous la domination du pacha d'Égypte. Exposé depuis 60 ans aux ravages des Arabes Chaykiés ou Chakiés, le Dongolah offrait, à l'époque du voyage de M. Cailliaud, l'aspect le plus triste, un grand nombre de ses habitants s'étant expatriés et étant allés habiter la province de Barbar et celle de Chendy, et même le Kordoufan et le Darfour. Par suite de cette dépopulation, la presque totalité des terres étaient incultes quoique en général d'un bon rapport. Les productions du sol sont les mêmes que celles des régions inférieures de la Nubie (voy.); mais il y a peu de dattiers, et les grands acacias et les nibkas y croissent en abondance, ainsi que l'asclépias, qui atteint de 20 à 25 pieds de hauteur. On y élève des chevaux d'une belle race et des bœufs qui ont la plupart une bosse très saillante sur le dos. La population se divise en deux parties : les Barabrahs ou ha

bitants des bords du Nil et les Arabes nomades qui sont en grand nombre. Le dialecte du Dongolah diffère de celui de la Basse-Nubie, mais pas assez cependant pour empêcher les deux peuples de se comprendre. Le chef-lieu de cette contrée, où florissaient jadis Méroé el Napata, est Dongolah, ville célèbre, aujourd'hui en majeure partie ruinée et qui s'élève sur un rocher dont la base est baignée par le Nil. On n'y comptait en 1821 que 300 familles, ou même moins encore. J. M. C.

DONJON, en basse latinité donjo, dongeo, dominio et dominium. C'est, comme nous l'avons déjà dit au mot CHATEAU, la partie la plus haute et la mieux fortifiée de nos vieilles demeures féodales. Le donjon était, d'ordinaire, une tour de forme ronde ou polygonale, disposée de manière à pouvoir être encore défendue quand tout le reste était occupé par l'ennemi. Par ce motif, c'était la dernière retraite des assiégés, et le lieu où l'on conservait le trésor, les archives, etc. Dans la plupart des vieux châteaux de l'intérieur de la France que nous avons visités, le donjon est construit en briques. Le plus célèbre de ceux que l'on peut voir encore aujourd'hui est celui de Vincennes, près de Paris, achevé par Charles V, qui y résida longtemps. Il devint par la suite une prison d'état où furent détenus successivement le cardinal de Retz, le grand, Condé, Diderot, Mirabeau, Latude, et les ministres de Charles X en 1830.

La tour Blanche (White Tower), édifice régulier élevé au milieu des vieilles constructions dont l'ensemble porte le nom de Tour de Londres, peut être regardée comme un véritable donjon. C. N. A.

DONNÉE, voy. SUJET pour l'acception littéraire de ce mot (donnée dramatique, etc.); et pour son acception scientifique, voy. QUANTITÉ (quantité connue).

DONON. Le Donon est une des principales montagnes des Vosges, et sépare la Lorraine de l'Alsace; on lui donne quelquefois le nom de montagne de Framont. Quelques auteurs ont avancé, mais sans aucun fondement, que cette déno

mination vient de Mons Pharamondi, Į parce que le roi de ce nom aurait été inhumé sur la montagne; d'autres font dériver Framont de Ferratus Mons, montagne aux mines de fer; d'autres enfin veulent que Ferratus Mons, Mont ferré, provienne d'une ancienne voie romaine qui aurait servi de communication aux pays situés de l'un et de l'autre côté du Donon. Quoi qu'il en soit, c'est l'une des plus hautes montagnes des Vosges; les observations les plus récentes portent son élévation à 1010 mètres au-dessus du niveau de la mer (Jollois, Annuaire des Vosges).

Montfaucon, dom Calmet, Schopflin, dom Martin ont disserté, avec plus ou moins d'étendue, sur les antiquités dont cette montagne est couverte. Depuis, le même sujet a exercé MM. Jollois, Schweighæuser et Beaulieu ; ce dernier surtout, dans un ouvrage intitulé Recherches sur le comté de Dachsbourg, aujourd'hui Dabo (Paris, 1836).

La plate-forme de la montagne a 375 mètres de long et une largeur moyenne de 80 à 100 mètres; tout cet espace est couvert de bruyères. La cime du Donon est élevée de 40 mètres au-dessus de la plate-forme et elle offre même une plateforme plus petite. De tous les édifices qui existaient sur la grande, on ne retrouve plus que les fondations d'un seul, quelques chapiteaux et quelques troncs de colonnes. Les fouilles font paraître souvent des briques et des débris de vases romains. Dans une anfractuosité du rocher principal de la cime est un bas-relief d'un mauvais travail, exécuté dans le creux, à la manière des Égyptiens; il représente un lion et un sanglier. Audessous du lion on lit : BELLICCUs, écrit avec deux C, et sous le sanglier SURBUR; aux deux extrémités de l'inscription sont figurées des espèces de boucliers. M. Jollois y voit une allégorie, une allusion à l'invasion des Gaules par les Romains: le lion serait l'emblème des armées romaines qui ont dompté les Gaulois, représentés par le sanglier, animal consacré à Mercure, l'une de leurs principales divinités; Schoepflin et dom Calmet croient que ce prétendu lion n'était qu'un chien. M. Gravier, qui vient de publier une

bonne histoire de Saint-Dié, les réfute; peut être va-t-il trop loin quand il soutient que le sanglier était l'emblème particulier des Sequani. Une autre question plus grave et plus discutée par les antiquaires est celle du sexe des Mercures qui paraissent s'être trouvés en grand nombre sur la cime; quelques-uns ont voulu en faire des druïdesses. Nous ne pouvons entrer ici dans ces détails. M. Jollois a observé huit fragments de statues dont cinq seulement ont été publiés par Schoepflin. On s'accorde assez généralement à reconnaître que ces monuments sont postérieurs à l'invasion des Romains; M. Beaulieu, sans en faire au Donon une application spéciale, pense que le culte des statues remontait plus haut chez les Gaulois. M.Schweighauser, à la p. 92, t. II, des Antiquités d'Alsace, avait déjà constaté le véritable état des figures de Mercure. On doit à ce savant une remarque plus importante: c'est que dans l'une des inscriptions du Donon Mercure paraît avoir reçu le surnom de Vogesus; il est d'ailleurs constaté que le dieu Vogesus avait un culte dans ces montagnes, car on a trouvé autrefois à Saverne un marbre avec ces mots : VOSEGO MAXSIIMINVS V S L L. Le renversement de la syllabe Vosegus pour Vogesus doit d'autant moins surprendre qu'elle se retrouve dans les mots Vosges, Wasgau. Dans le moyen-âge on disait Vosagus. Une autre remarque de M. Schweighæuser, c'est qu'au Donon se trouve aussi dans une inscription le nom d'Hécate, ce qui est fort rare dans les monuments purement romains. P. G-Y.

DONZELLE, mot emprunté à l'italien, où sans doute il a dû être un diminutif de donna, et dont on se sert en français, dans le langage vulgaire et familier, pour désigner une jeune fille sur le compte de laquelle on veut plaisanter. Autrefois le mot paraît avoir eu une signification plus relevée, même en français. X.

DORAT (CLAUDE JOSEPH). Il y eut au XVIIIe siècle un jeune homme bien né, moitié avocat, moitié mousquetaire, qui, avec un peu plus de passion dans le cœur ou seulement avec un peu plus d'ordre et de suite dans les idées, eût conquis à coup sûr une position distinguée

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