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dans cette phalange de beaux-esprits sensualistes et moqueurs qui s'agitaient en riant autour de Voltaire et de l'Encyclopédie. Dorat est cet homme. Il est né à Paris en 1734, et il y est mort le 29 avril 1780, assez à temps pour ne pas être témoin d'une révolution qui eût été plus imprévue pour lui que pour tout autre, et qui l'eût sans doute fait mourir d'épouvante comme en est mort Florian. Contrairement à la loi poétique de cette époque, Dorat le poète avait une fortune indépendante qui le mettait à l'abri des épitres dédicatoires et des autres formules de la mendicité poétique. Cela fit qu'on l'écouta tout d'abord, et qu'on fut tout disposé à le croire sur parole quand il se mit à chanter l'amour facile, les plaisirs de la jeunesse, les transports des cœurs oisifs. Un poète qui habitait une belle maison, qui avait du beau papier pour écrire ses vers et un domestique en livrée pour les porter, cela produisit un grand étonnement parmi les contemporains du poète Gilbert. Ainsi tout commençait à sourire à Dorat. Il était homme d'épée et homme de lettres, il chantait les maîtresses qui pouvaient bien n'être pas des Iris en l'air; on disait sérieusement qu'il en avait cinq (Qu'as-tu fait de tes cinq maîtresses?). Plus tard, dans une édition plus modeste, ce nombre-là fut réduit à trois (Qu'as-tu fait de tes trois maîtresses?), ce qui était encore bien honnête. Il était jeune, il était bien fait de sa personne, son œil était vif et noir; il avait les mains blanches, les dents nettes, son linge et son habit étaient sans reproche; il savait entrer dans un salon et en sortir sans scandale, en un mot c'était un poète comme il y en avait peu, un poète comme il n'y en avait pas. Ainsi posé dans la bonne opinion du beau monde, Dorat aurait pu obtenir les succès les plus faciles et passer sa vie dans une gloire tranquille à l'abri de l'envie et de la critique; mais cela ne lui suffit pas. On lui eût permis d'être Ovide, je veux dire un Ovide français, moins l'esprit, moins la passion, moins l'élégante et inépuisable fécondité de l'Ovide romain: il voulut être en même temps Voltaire et Marivaux. La poésie légère qu'on lui eût laissé exercer sans conteste comme un droit que lui

donnaient sa fortune et sa position dans le monde, ce pauvre et futile Dorat y renonça de gaîté de cœur pour se jeter dans les hasards du théâtre au XVIIIe siècle. Le malheureux jeune homme! il ne s'est jamais douté de ce qu'était le théâtre de son temps; il a cru innocemment que c'était encore le développement de quelques sentiments du cœur ou de quelque vieille intrigue comique ou tragique, pendant que le théâtre, en effet, n'était rien moins qu'une tribune du haut de laquelle le poète venait, aux grands applaudissements du parterre, déclarer la guerre, et une guerre impitoyable, à tout ce qui était la vieille société française. Sous prétexte de composer un drame, tout était remis en question, les lois, les mœurs, les croyances, le passé, le présent et l'avenir de la France. Le peuple parisien, ému et transporté de ces nouveautés brûlantes, battait des mains à toutes ces brutales hardiesses, en attendant le jour où la révolte passerait du drame dans la politique et du Théâtre-Français dans l'Assemblée constituante. Que pouvait faire, sur ces planches terribles, ce petit esprit naïf à la fois et prétentieux ? comment le terrible écho du Théâtre - Français eût-il consenti à le répéter même pour en rire? Aussi son ambition a perdu l'humble poète. Dorat eût pu être le poète favori des salons féminins et des boudoirs sans conséquence: il se fit un poète honni et sifflé au Théâtre-Français. Il eût été, s'il eût voulu, le poète de cette société de petits-maîtres et de danseuses dont Montesquieu lui-même, le grand écrivain, n'a pas dédaigné de tracer le portrait dans ses Lettres persanes. Malheureux Dorat! pour avoir voulu se mêler aux philosophes, il tomba dans la critique de ces messieurs qui déchirèrent en lambeaux ce petit Orphée couleur de rose, aussi impitoyables que les assassins femelles de l'autre Orphée. Que de peines alors vinrent accueillir notre pauvre ami! que de douleurs cuisantes! et qu'il dut être étonné et affligé quand il se vit, lui écrivain aux rimes faciles, la gazette rimée de son temps, lui élevé sur l'édredon du sopha de Crébillon fils, jeté tout d'un coup comme un jouet qu'on déchire au milieu des haines implacables et de la

rage sans pitié du parti philosophique! par une jeune négresse, il la rend mère, Pauvre bon jeune homme, de mœurs si et au premier navire qui passe, il vend la douces, d'un esprit si honnête, si innocent mère et l'enfant. La plume eût tombé des même dans sa fatuité amoureuse, le jouet mains de Dorat s'il eût été forcé de rade ses maîtresses et si heureux d'être leur conter toute cette histoire. « On dit que jouet! Quelles souffrances il dut ressentir« M. Dorat compte nous donner pludans son petit cœur en se voyant réduit a sieurs héroïdes dans ce goût-là. Ses en poudre par tous les grands hommes de la littérature contemporaine! Dorat traité comme l'archevêque de Paris, et tout aussi impitoyablement ! Dorat criblé d'épigrammes comme Lefranc de Pompignan ou comme Fréron! Toute la correspondance de Grimm et de Diderot, cette violente chronique où sont consignées toutes les gloires de ce fameux XVIIIe siècle, chargées de tant de louanges et de tant d'outrages, est remplie, qui le croirait? de l'histoire et du nom de Dorat. A chaque page survient Dorat au milieu de tous ces noms d'un si grand poids et tout étonnés de se rencontrer sur la même ligne que le nom de ce futile mousquetaire gris de lin.

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<< amis devraient bien lui conseiller d'al« ler plus doucement; il ne faut pas vou« loir être sublime tous les quinze jours.» Un mois plus tard Diderot élève la voix, et il accuse Dorat, à propos de sa première héroïde, de façon à lui ôter l'envie d'en écrire de nouvelles; «< c'est un morceau faible, sans chaleur, sans poésie, sans mouvement..... Cet homme est sans goût! » Avouez que c'était chose cruelle de tomber ainsi entre les mains de Diderot? Cela dit, on laisse en repos notre poète jusqu'au premier novembre. « M. Dorat vient de faire imprimer une Épttre à l'auteur des Gráces, M. de SaintFoix, pièce fort médiocre. Ce poète ne fait peut-être pas trop de vers, mais il Il est très facile, à l'aide de ces pages se fait certainement trop imprimer. » Un éparses çà et là, de construire l'histoire mois plus tard nouvelle héroïde : Lettre littéraire de Dorat. -«15 janvier 1764. du comte de Comminges à sa mère. « Cette M. Dorat vient de faire imprimer une es- lecture me fait estimer le talent du poète, pèce d'héroïde, où il y a de belles choses: mais je ne fais aucun cas de son ouLettre de Barnevelt dans sa prison à vrage. M. Dorat a l'élégance et la tourson ami Frumart. » C'était la suite d'une nure du vers. » Plus tard, Dorat quitte les assez, triste tragédie bourgeoise traduite héroïdes pour le roman. « M. Dorat écrit de l'anglais. Un marchand, épris d'amour l'Abailard supposé en société avec mapour une courtisane, tue son bienfaiteur dame de Beauharnais. » — Mais il faut pour le voler, et au moment où il va renoncer à suivre Dorat dans toutes ses mourir, il écrit sa petite héroïde. L'hé- œuvres, et je suis tenté de répéter avec roïde est une trouvaille de ce temps-là, Grimm et Diderot : M. Dorat imprime et elle a été fort en usage pendant quinze trop! En effet, après avoir passé de jours. Un mois plus tard, le 1er février : l'héroïde au roman, il repasse du roman « Je ne sais, dit la même correspondance, au poème sérieux de la saine philosoquel est l'indigne compilateur qui a oséphie. Építre à un ami dans sa retraite : a publier l'Esprit de Caraccioli, un des plus détestables auteurs de ce siècle? »> L'audacieux, c'était Dorat; vous voyez déjà que la critique arrive. Quinze jours plus tard Dorat publie une autre héroïde, Lettre de Zeila, jeune sauvage, esclave à Constantinople, à Valcour, officier français. C'est une touchante et terrible histoire que Dorat avait trouvée dans le Spectateur d'Adisson, et qu'il avait mise en vers, en ayant soin d'ôter à ce terrible récit toute sa terreur. Dans l'histoire, un jeune Anglais fait naufrage; il est sauvé

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« bavardage d'enfant», ajoute le critique. Viennent ensuite les tragédies. « Théagène et Chariclée est tombé; l'auteur est M. Dorat, sa tragédie de Zulica ne promettait guère de succès plus brillants. » A propos de Régulus, Diderot se récrie avec raison contre Dorat: Dorat et Régulus! Mais en revanche le 31 juillet 1773 est un beau jour pour Dorat : « M. Dorat a joui de la triple couronne sur le théâtre de la Comédie-Française. Sa tragédie de Régulus (quel démenti à Diderot!) a été applaudie avec transport. Les co

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médiens ont fait pour cette pièce une comte Hamilton, le Chevalier de Gramgrande dépense en décorations et en ha-mont, qui est le héros des deux pièces de bits. Elle a beaucoup de spectacle, les Dorat. Il n'y a là ni intrigue ni intérêt, vers en ont été trouvés beaux. Tous les mais beaucoup de petites grâces et soujeunes gens s'embrassaient,se félicitaient; vent de l'esprit. Il revenait de temps à c'était, suivant eux, le triomphe de autre à ses petits vers : « M. Dorat vient Melpomène. Il est vrai que quelques tê- de nous faire présent des Tourterelles tes rassises ont prétendu que les person- de Zelmis, poème en trois chants, orné nages de la tragédie de Régulus étaient de vignettes et d'estampes. C'est un ratout au plus de bons catholiques ro- mage plein de grâce, un sifflement de mains. Après Régulus on a joué une serin, mais autant en emporte le vent! Je petite comédie: la Feinte par amour; crains que M. Dorat ne reste toute sa le rôle principal était joué par Mile Fa- vie enfant et serin. Cette volière de jeunier, connue du public pour honorer nes poètes, que nous voyons souvent se l'auteur de ses bontés; la pièce est de remplir, deviendra importune à la longue. M. Dorat, l'actrice et la pièce ont réussi.» Cela ne sent rien, cela n'apprend rien; cela ne veut pas étudier les modèles de l'antiquité, cela veut courir les spectacles, les cercles, les promenades, et puis chanter. L'éducation d'un poète demande autre chose! » Tout cela est de l'excellente critique, fort bonne à relire aujourd'hui. L'Épître à Catherine II qui était la grande préoccupation des poètes français à cette époque, n'est guère moins bourrée d'amours et de plaisirs que tout le reste. Quand le marquis de Pezay vint à mourir, Dorat écrivit à l'ombre de cet ami, qui en effet était l'ombre de Dorat, une épître funèbre. M. le marquis de Pezay était un soldat et un poète de la force de Dorat : il est l'auteur de plusieurs poèmes doratiques, Zélis au bain, Épître à la maitresse que j'aurai; il était digne d'être chanté par Dorat, et Dorat était digne de le chanter.

Deuxième et huitième couronne. « Le Malheureux imaginaire (octobre 1776) de M. Dorat, avec beaucoup d'esprit, beaucoup d'élégance et de jolis vers, a paru d'un froid mortel, d'une marche éga❘ lement éloignée et de la nature et de l'art théâtral.» Deux ou trois mois plus tard, (j'ignore ce qu'aura fait ce pauvre Dorat), voici ce que rapporte son historien: << Philosophes, économistes, anti-économistes, jansénistes, molinistes, il n'y a presque aucun parti dont M. Dorat ne se soit attiré la haine, et cette étoile est rare sans doute, pour un faiseur de madrigaux :

Tant de fiel entre-t-il dans une âme si douce?»

Or, comment le poète aimable, qui s'était dévoué à l'insouciance, qui ne voulait chanter que Flore, Zéphyre et les Amours, peut-il se voir livré à des querelles si vives et si nombreuses? « C'est par la multitude de ses prétentions, de ses longues préfaces et de ses petits succès que M. Dorat a suscité contre lui cette nuée d'ennemis.» Et plus bas : « Le noble désespoir que lui ont inspiré les fureurs journalières de MM. de La Harpe et Palissot viennent de déterminer M. Dorat à publier ses Proneurs ou le Tartufe littéraire. » Il y a d'excellents passages dans cette comédie qui rappelle tout-àfait une comédie célèbre de nos jours, une comédie d'hier, la Camaraderie de M. Scribe. Dorat a fait jouer aussi deux autres comédies: Le Chevalier français à Turin, le Chevalier français à Londres; c'est le héros des mémoires du

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Mais laissons de côté tous ces succès et toutes ces catastrophes de Dorat: la Réponse de Valcour, Avis aux sages du siècle, où l'on donne avis à M. Dorat qu'il recevra, lui écolier, cent coups de verges bien appliqués. Aménités littéraires ! N'est-ce pas être dignement un mousquetaire et un poète? - les Baisers, précédé du Mois de mai, ouvrage tout printanier, livre charmant, dans lequel il y a encore beaucoup plus de vignettes que de baisers. Baisers arides et froids et sans volupté; les Sacrifices de l'amour, que Grimm appelle les sacrifices du bon sens de l'auteur à la pauvreté de son imagination. On y voit un Socrate de toilette tout affublé des fanfreluches de la philosophie; l'Inocula

la France, il lui adresse des vers où il lui dit : Je viens de rire à tes dépens! Il fallait être bien hardi et bien insensé pour rire aux dépens de Voltaire. Dorat mit le comble à toutes ces faiblesses en voulant acheter la gloire à prix d'argent. Il soudoya le parterre et il acquit au prix de toute sa fortune quelques-uns de ces applaudissements de mauvais aloi qui n'étaient pas si fréquents alors qu'ils le sont de nos jours. Il était donc ruiné corps et bien, ruiné d'esprit, triste et malheureux, tout autant que le serait un grand homme méconnu de ses contemporains, quand il fut surpris par la mort au milieu de toutes ces ruines. Eh bien! la mort le trouva calme et résigné. Il était à bout de fortune, d'esprit, de plaisirs et d'amours; qu'avait-il à faire qu'à mourir? Il voulut donc mourir comme

tion, ode. Une ode par M. Doral! Laissons aussi de côté les violences de La Harpe contre Dorat, dont il était l'o- | bligé, et les épigrammes sans fiel du poète contre les morsures envenimées du critique, et en un mot tous ces grands❘ événements de la petite littérature qui agitaient tous ces grands génies et qui fait sourire de pitié nos grands génies modernes. Finissons cette longue nomenclature d'ouvrages oubliés, en donnant de justes éloges au meilleur ouvrage de Dorat, son poème didactique sur la Déclamation théâtrale. C'est vraiment un assemblage de vers fort jolis et très agréablement tournés. On n'aime plus assez les vers aujourd'hui, même pour lire le meilleur poème de Dorat, et c'est dommage, car ce poème est rempli de charmants passages. Jamais le gazouillement de Dorat n'a été plus frais et plus jeune.avait vécu. Il mourut, non pas deLe livre est en outre rempli d'excellents conseils, dont les comédiens de tous les temps feraient bien de profiter.

Telle est, écrite au courant de la plume, la facile biographie de ce poète qui fut trop longtemps un jeune homme, qui eut dans sa tête trop peu d'amour et trop de vers; homme qui eût dû être heureux, en sa qualité d'écrivain inoffensif, et qui passa par toutes les tortures que donne la gloire véritable. Il y a trop d'épines parmi les fleurs de Dorat, pour que cette parure orne sa tête. Il a passé sa vie à la comédie et dans son cabinet, dans la frivolité et dans le travail, sur le giron des actrices et sous la férule des censeurs, dans toutes les vanités et dans toutes les peines de la renommée. Il a passé à travers toutes les dissipations et tous les labeurs. Il a adressé des vers à tout le monde, et il s'est trouvé, tant il était un maladroit flatteur, que les hommages qu'il voulait faire se changeaient malgré lui en critique. C'est ainsi qu'à la belle Hollandaise, Mme Plater, Dorat adresse une satire contre la Hollande; dans une épître à David Hume il insulte les Anglais en masse; il offense Mlle Clairon à propos d'une tragédie, toujours sans le vouloir; il s'attaque à Jean-Jacques Rousseau qui dédaigne de lui répondre; il n'épargne même pas Voltaire, et sans respect pour le roi de l'Europe et de

bout comme Marc-Aurèle, mais il mourut en chenilles, fardé, frisé et pommadé, écrivant encore et recevant des lettres d'amour. Outre les œuvres dont nous avons parlé, il a fait encore 4 livres de fables; Alphonse, un conte charmant; 4 tragédies, Zulika, Adélaïde de Hongrie, Zoramis, Alceste; sept comédies, un volume entier d'odes et d'épîtres; cinq volumes, Volsidor, Lettres de la marquise de Syrcé; Floricourt, Point de lendemain. Il a donné le Journal des Dames, et certes le Journal des Dames et Dorat étaient bien dignes l'un de l'autre. Il avait eu soin de recueillir ses œuvres en 20 volumes in-8o! elles ont été réduites en trois petits volumes in-12 qu'on pourrait encore réduire à un petit volume in- 18. Dorat prétendait « qu'il fallait beaucoup semer dans le champ de la gloire, parce que tous les grains ne levaient pas!» il eût mieux fait de planter un seul oranger dans le petit coin de terre qui lui était donné, plutôt que d'y semer comme il a fait à pleines mains tant de fleurs inodores et étiolées. Sa biographie est la plus salutaire en réflexions qui se puisse proposer à la méditation des grands poètes et à celle des inépuisables improvisateurs de ce temps-ci.

J. J. DORDOGNE (DÉPARTEMENT DE LA). Il est formé de l'ancien Périgord et de quel

dans la partie sud-est, où les sommets ne dépassent pourtant pas la hauteur de 200 mètres. Quelques-unes de ces collines paraissent recéler des feux volcaniques; d'autres renferment des cavités très curieuses la grotte de Miremont, entre Sarlat et Périgueux, l'une des plus belles de France, offre, toutes ses branches comprises, un développement de 4,229 mè– tres. Les montagnes du département présentent à l'exploitation d'importantes richesses minérales, telles que du fer d'ex

ques parties du Limousin et de l'Angou- | mois, situé dans la région du sud-ouest, et borné au nord par les départements de la Charente et de la Haute-Vienne, à l'est par ceux de la Corrèze et du Lot, au sud par celui de Lot-et-Garonne, à l'ouest par la Gironde et la Charente-Inférieure. Il est presque en entier compris dans le bas sin de la Garonne; cependant la ligne de partage des eaux entre ce bassin et celui de la Charente pénètre sur son territoire dans le nord et en laisse une portion peu étendue au bassin de la Charente. L'in-cellente qualité, du cuivre, du plomb, de clinaison générale des terrains est, dans la houille, du marbre, de l'albâtre, des tout le département de la Dordogne, à pierres lithographiques, du gypse, etc.; il l'ouest et au sud-ouest vers le départe- existe plusieurs sources d'eaux minérament de la Gironde, où vont se porter les les, mais aucune n'est d'une grande imeaux qui viennent généralement du Lot portance. Le sol, en général montueux, et de la Corrèze. Parmi ces cours d'eau est assis sur un fonds calcaire et aride; nous devons remarquer la Dordogne, le il n'est fertile que dans les vallées. De plus important de tous, et qui donne vastes plateaux couverts de bruyères et son nom au département qu'elle traverse de genêts enlèvent à la culture 100,000 de l'est à l'ouest dans la partie méridio- | hectares, ou environ le neuvième de la nale. Ses sources sont au Mont-d'Or superficie totale, qui est de 941,406 hec(Puy-de-Dôme); elle est flottable à Beau- tares : ce sont des déserts où l'on ne renlieu (Corrèze) et navigable à Mayenne contre pas d'habitation. De vastes forêts (Lot); son cours total est d'environ 100 de chênes et de châtaigniers couvrent les lieues; dans le département elle n'est na-parties où le sol offre moins d'obstacles à vigable toute l'année que sur une étendue la végétation; le loup, le renard et plude 30,000 mètres. La navigation est in- sieurs espèces fauves se rencontrent dans terrompue en été par le Pas de la Graces forêts, qui occupent environ 167,000 tasse, lit de rochers à fleur d'eau qui hectares et que recommande également à l'attention du naturaliste une grande variété de plantes aromatiques et médicinales. Dans cette partie élevée du territoire, le climat est ordinairement froid; partout ailleurs on jouit d'une température fort douce. Les pluies sont abondantes en hiver et au printemps, et les orages, qui sont fréquents en été, causent quelquefois de grands ravages. On a cru remarquer que depuis une trentaine d'années les observations thermométriques présentent tour à tour un maximum d'élévation et d'abaissement plus considérable qu'autrefois. Les vents soufflent le plus ordinairement du nord et de l'ouest; les affections rhumatismales et pulmonaires sont les plus communes.

n'a pas
moins de 1,753 mètres de long et
devient souvent une cause de sinistres.
Nous devons signaler en outre la Vezère
et l'Isle, affluents de droite de la Dordo-
gne; la Haute-Vezère et la Dronne, qui se
jettent dans l'Isle, et le Dropt, affluents de
la Garonne. Toutes ces rivières sont na-
vigables dans une partie de leur cours,
mais elles attendent des travaux de cana-
lisation projetés pour devenir des moyens
faciles de communication. Quelques-unes
sont fort poissonneuses : la Dordogne et
la Vezère fournissent entre autres de ma-
gnifiques saumons. Les étangs et marais,
qui sont très nombreux et couvrent en-
viron 650 hectares, offrent aussi des pro-
duits abondants à la pêche, notamment
d'énormes brochets.

Le territoire du département est coupé par un grand nombre de chaînes qui forment les dernières ramifications des montagnes d'Auvergne; les plus élevées sont

|

La portion du sol livrée à l'industrie agricole se subdivise en 348,000 hectares de terres labourables, 78,000 de prés et 90,000 de vignes; les produits sont en céréales, parmi lesquelles figurent sur

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