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moins l'un des auteurs qui ont contribué le plus à soustraire la philosophie française à cette tendance paradoxale, exclusive et systématique à l'excès que le XVIII° siècle avait léguée au XIX. M.Droz a toujours montré dans sa conduite privée une extrême bienveillance de caractère, beaucoup de bonne foi, de sagesse, d'esprit de conciliation et une aversion | profonde pour les exagérations de tous L-F-E.

genres.

DRUIDES, ministres de la religion. dans la Bretagne des anciens, dans la Germanie et les Gaules. Diogène Laërce dit qu'ils avaient chez les Bretons le même rang que les philosophes chez les Grecs, les mages chez les Perses, les gymnosophistes chez les Indiens et les

gistrature, se livra-t-il d'abord à l'étude du droit; mais la tourmente révolutionnaire le força d'y renoncer. Il renonça pareillement au projet de sa jeunesse de travailler pour le théâtre; et, après avoir servi pendant trois ans avec honneur dans les armées de la république, il fut nommé professeur d'éloquence à l'école centrale de Besançon. Il put dès lors reconnaître sa vocation véritable et la suivre en toute liberté. Lorsque l'école centrale fut supprimée, M. Droz vint à Paris, où il continua de s'occuper de littérature, de manière à se faire bientôt connaître avantageusement comme écrivain. Parmi les ouvrages qui alors et plus tard établirent sa réputation, les plus remarquables, au jugement de l'auteur lui-même, sont ceux qui roulent sur des sujets phi-sages chez les Chaldéens. Ils étaient plus losophiques. Ce sont : un Essai sur l'art d'étre heureux (1806, in-12), consacré à l'enseignement d'un épicuréisme sentimental qui laisse subsister les plaisirs de la conscience et les espérances de la religion; un Éloge de Montaigne (1812, in-8°), auquel l'Académie Française accorda en 1813 une médaille d'or égale au prix obtenu par M. Villemain; Étude sur le beau dans les arts (1815, in-8°); 4° De la philosophie morale ou des différents systèmes sur la science de la vie (1823, in-8°). Cet ouvrage, le plus considérable de tous ceux qu'a écrits M.Droz, remporta le prix Monthyon en 1824. L'année suivante (7 juillet), l'heureux lauréat fut reçu à l'Académie Française, dont il faillit être nommé secrétaire perpétuel en 1834, M. Villemain ne l'ayant emporté sur lui que d'une seule voix. Depuis son entrée à l'Académie, M. Droz n'a publié qu'un seul écrit, l'Application de la morale à la politique (1825, in-8°). En 1826, il a fait paraître en 2 vol. in-8° la collection de ses œuvres, comprenant, outre les ouvrages ci-dessus mentionnés, son Discours de réception à l'Académie Française et une Notice sur Michel de l'Hôpital. Tous ses écrits respirent une douce philanthropie; mais on y trouve plus de bon sens et de sentimentalité que de rigueur philosophique; ce sont souvent plutôt des exercices académiques que les produits d'une réflexion originale et forte. M. Droz n'en est pas

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que tout cela: ils réunissaient le sacerdoce et l'autorité politique; leur pouvoir était presque absolu. Ils présidaient aux cérémonies civiles comme aux cérémonies religieuses, instruisaient la jeunesse gauloise, mais seulement les jeunes gens de familles riches ou nobles, jugeaient toutes les contestations entre particuliers, connaissaient des meurtres, des successions, des limites, et décernaient les récompenses et les châtiments. Ils excluaient des sacrifices ceux qui refusaient de se soumettre à leurs arrêts, et telle était la terreur qu'inspirait cette sorte d'excommunication, que personne ne voulait avoir commerce avec celui qui en avait été frappé. Les druides se divisaient en trois classes: les druides proprement dits, les prêtres, étaient chargés du gouvernement civil et religieux; les eubages ou devins étudiaient les secrets de la nature, la vertu des plantes, faisaient les sacrifices, interrogeaient les astres, et cherchaient dans les entrailles des victimes la révélation de l'avenir; les bardes célébraient les louanges de la divinité, les grands événements et les exploits des héros. La dignité de grand-druide, ou chef des druides, était élective. S'il s'élevait quelque dispute relativement à cette élection, les armes en décidaient. Le grand-druide était le souverain de la nation, et son autorité, fondée sur le respect des peuples, était fortifiée par le nombre prodigieux des prêtres qui lui étaient subordonnés. Par

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leur multiplication, les familles des druides formaient, pour ainsi dire, un peuple qui commandait à un autre. C'est dans la Bretagne que le commun des druides allait apprendre les mystères de la religion; le grand-druide y faisait sa résidence. Ceux des druides qui étaient revêtus du sacerdoce s'appliquaient continuellement à l'étude, et dès qu'ils avaient vaqué à leurs fonctions publiques, ils se retiraient dans des cellules au milieu des forêts. Ils n'écrivaient rien; leur science consistait en certaines pièces de poésie, contenant, dit-on, 20,000 vers, qu'ils apprenaient par cœur, et dans lesquels étaient renfermés tous les mystères de leur secte. | Leurs dogmes principaux étaient l'existence d'un être suprême et l'immortalité de l'âme. Pour inculquer plus, vivement ce dernier dogme dans l'esprit des peuples, ils avaient recours à certaines pratiques : ainsi ils prêtaient et empruntaient de l'argent, sous condition que cet argent serait rendu dans❘ l'autre monde; ils écrivaient des lettres aux morts et les déposaient dans leurs tombeaux. C'est dans l'Autunois, vers la montagne encore aujourd'hui connue sous le nom de Mont des Druides, que le principal corps des druides faisait sa résidence en été; ils passaient l'hiver à Chartres. C'est entre Dreux et Chartres que se faisait avec beaucoup de cérémonie le grand sacrifice du gui de chêne, le sixième jour de la lune, qui était le commencement de l'année, suivant leurs manières de compter par les nuits. On a reproché aux druides des sacrifices humains : ils égorgeaient en effet leurs prisonniers de guerre sur les autels. Dans les cas extraordinaires il fallait immoler une victime,quelle qu'elle fût : c'était alors un malfaiteur que l'on choisissait; à son défaut on prenait un innocent. Tertullien et saint Augustin nous apprennent de plus que ces victimes innocentes étaient des vieillards. Les druides continuèrent longtemps leurs sanglants sacrifices, malgré les sévères édits des Romains. Le druidisme ne s'éteignit complétement que dans le vie siècle.

Les femmes des druides, appelées DRUIDESSES, avaient autant de considération parmi les peuples que leurs maris.

Il y avait des temples dont l'entrée était interdite aux hommes, et où les druidesses réglaient seules ce qui concernait les cérémonies religieuses. Leur principale fonction était de consulter les astres, les entrailles des victimes, etc., et de prédire l'avenir. Plus cruelles peut-être que les druides, elles accomplissaient avec une joie féroce les sacrifices humains. Chez les Cimbres, les druidesses, pour ces sanglantes cérémonies, s'habillaient de blanc; elles étaient déchaussées et portaient une ceinture d'airain.« Dès que les Cimbres avaient fait quelques prisonniers, dit Strabon, ces femmes accouraient l'épée à la main, jetaient les prisonniers par terre, et les traînaient jusqu'au bord d'une citerne à côté de laquelle il y avait une espèce de marche-pied sur lequel se tenait la druidesse qui devait officier. A mesure qu'on amenait devant elle un de ces infortunés, elle lui plongeait un long couteau dans le sein et observait la manière dont le sang coulait. Les autres druidesses qui l'assistaient dans ses fonctions ouvraient les cadavres, en examinaient les entrailles et en tiraient des prédictions qui, communiquées à l'armée et au conseil, servaient à diriger les opérations les plus importantes. » Les druidesses étaient plus révérées encore chez les Germains que chez les Gaulois. Les Germains n'entreprenaient rien sans les avoir consultées; eussent-ils été certains de la victoire, ils n'auraient pas livré bataille si les druidesses s'y fussent opposées. On cite quelques-unes de leurs prédictions que le hasard confirma, celle par exemple d'une druidesse qui, à Tongres, dans la Gaule belgique, annonça à Dioclétien, alors simple soldat, qu'il serait un jour empereur.

A. A-T.

Les opinions sont partagées quant à l'étymologie du nom des Druides. A en croire les anciens, c'est du mot grec dpūs, qui signifie chéne, qu'il est dérivé. Les druides, en effet, attribuaient de grandes vertus au gui de chêne, et ils n'offraient leurs sacrifices que dans des bois de chênes. C'est sans doute pour cette raison que Pline et plusieurs autres écrivains remar quables ont prétendu que le nom de cet arbre était la racine de celui des druides. Cette opinion expliquerait aussi ce qu'a

« que god, gott, dieu, est aussi formé de << la même racine que good, gut, bon. »

Quoi qu'il en soit de l'étymologie du mot druides, le christianisme a rendu leur nom aussi odieux qu'il avait été respectable. Dans les langues galloise et irlandaise, on ne le donne plus qu'aux sorciers et aux devins; on peut même remarquer qu'il a reçu cette acception dès le temps des Anglo-Saxons. E. P-c-T.

Le Druidisme reposait sur deux grandes idées : l'universalité du créateur et l'éternité de la plus belle chose créée, de l'âme. Cette religion n'avait ni temples ni statues, parce que la divinité ne peut être ni renfermée ni représentée. Le druidisme était le culte de la nature, l'adoration de la Providence au pied de l'arbre dont elle donnait à l'homme l'ombrage et le fruit, au bord de la source qu'elle lui offrait pour le désaltérer. La science qu'on enseignait dans les colléges était celle de la nature, la physique, l'astronomie, la géographie, la médecine.

voulu entendre Diodore, en appelant les
druides saronides; et de plus, nous de-
vons remarquer que, dans tous les divers
dialectes qui composaient la langue cel-
tique, les mots dar, derou, derouen, dair,
darakh, darogh, etc., signifient un chéne,
sans doute à cause de la dureté de son
bois, du mot deour (fortis, robustus);
robur était devenu, par une raison sem-
blable, synonyme de quercus, en latin.
Mais tout porte à croire, du reste, que
c'est par hasard que le mot deour des
Celtes ressemble au mot des Grecs. Pour
no us, nous ferions dériver le mot druides
d'une origine toute différente. D'après
les Commentaires de César, c'était dans
les îles britanniques que la religión des
druides avait son centre, et c'était là aussi
que ceux qui voulaient en acquérir une
connaissance profonde allaient l'étudier:
il est donc clair qu'on doit chercher dans
les langues galloise et irlandaise la véri- |
table étymologie du nom des druides, qui
ne saurait raisonnablement dériver du
grec. Dans les poésies bretonnes des ve et
v1° siècles, c'est-à-dire au temps où la
religion des druides n'était pas encore
abolie, nous voyons qu'il est souvent parlé
des druides, dont le nom s'y trouve écrit
au pluriel, derouydden, et au singulier
derouydd. Or, d'après l'opinion des lexi-
cographes les plus distingués, ce mot est
composé de deux expressions celtiques :
dé ou di, et puis de rhouydd ou rhaydd,
participe du verbe irlandais rhaidhim ou
rhouidhim, qui veut dire parler, s'en-
tretenir. Ce qui vient appuyer cette opi-
nion c'est que nous voyons Diodore de
Sicile donner aux druides le nom de théo-tre-vingts ans.
logiens, et César nous apprend aussi que
la religion fut de bonne heure en grand
honneur chez les Celtes, qui, dès lors, ont
dû de bonne heure aussi ex primer l'idée du
souverain Être par un mot. Or, dé ou di est
un mot primitif qui dans la langue celti-
que signifie bonté, bienfaisance, bon,bien,
de même que da. Ce dernier mot a conser-
vé cette acception dans oui-da, pour lequel
on trouve oui-bien, dans quelques écri-
vains. « Il n'est pas surprenant, est-il dit
« à ce sujet, dans une note des Mémoires
« de Duclos, que l'idée de bienfaisance
« soit entrée dans la formation du nom
« de la divinité: dans la langue germani-

|

Les druides regardaient le feu et l'eau comme les deux plus puissants moteurs de l'univers; ou bien ils faisaient dépendre ses vicissitudes des grandes crises sociales et politiques : la mort d'un personnage illustre produisait une commotion dans le monde matériel; ils enseignaient le cours des astres et les causes des phénomènes atmosphériques. Le premier jour de leur année tombait sur le sixième d'une lunaison ce nombre six était mystérieux et symbolique, il commençait les mois, les années et les siècles qui alors ne se composaient que de qua

Toute la médecine des druides consistait dans quelques panacées qui ont en elles-mêmes des propriétés iatriques. Le sélage est un purgatif assez énergique; les baies amères et visqueuses du gui possèdent une faculté astringente dont Boerhaave, Van Swieten et de Haen se servaient avec succès pour combattre les affections nerveuses; mais ces plantes, ainsi que la verveine, la camphrée et la samole, ne devaient leurs vertus miraculeuses qu'à la manière dont on les recueillait et à certaines formules mystiques. Quant à l'anguínum, cet œuf formé de la bave de plusieurs serpents entortillés

les uns dans les autres pendant les cha- | auxquels on mettait le feu après les avoir leurs de l'été, c'était moins un moyen de remplis de victimes, mais aucun d'eux calmer les souffrances du corps que de n'avait assisté à ces holocaustes; les êtres procurer des jouissances à l'âme, en fai- entassés dans ces cercueils d'osier étaient sant gagner un procès et en donnant un sans doute des criminels; peut-être la facile accès près des souverains; cepensociété se débarrassait-elle alors par le dant le sortilège, au lieu de réussir auprès feu de ses membres gangrénés, comme de Claude, conduisit à la mort le cheva-elle le fait aujourd'hui par le fer. lier gaulois qui en fit usage.

La science était exprimée dans des vers que l'élève devait apprendre par cœur (p. 606), car les druides tenaient leurs enseignements secrets et n'écrivaient pas même l'histoire; les bardes la chantaient, et souvent au lieu où un fait remarquable s'était passé s'élevait un menhir, grossière pyramide qui était comme un jalon pour la mémoire dans cette histoire non écrite. Cependant quand vous rencontrez dans quelque lande inculte des pierres longues, attachez-y plutôt une pensée funéraire : on a fait à leurs pieds plusieurs fouilles et l'on a retiré des débris humains; presque tous les noms des lieux où elles se trouvent ont la mort pour étymologie.

Les menhirs ne sont pas les seuls monuments druidiques (voy. l'art. suivant): les prêtres séjournaient avec leurs familles, non dans des troncs d'arbres, comme on l'a écrit, mais dans des enceintes sacrées nommées cromlech. C'étaient de petites pelouses ordinairement circulaires, entourées d'arbres plantés fort près l'un de l'autre et d'une ceinture de pierres brutes qui formaient une barrière destinée à maintenir le peuple à une distance convenable.Là les druides délibéraient sur les affaires de l'état, rendaient la justice, répondaient à ceux qui venaient les consulter sur l'avenir et sur les dogmes; au milieu de chaque cromlech on apercevait un dolmen ou une large pierre horizontale, un peu inclinée, sillonnée de rigoles, percée de part en part pour l'écoulement du sang, et assise sur plusieurs autres pierres verticales. Un dolmen était tout à la fois l'autel du sacrifice et la tribune du haut de laquelle les prêtres haranguaient la multitude.

Ce qu'on offrait le plus souvent à Ésus, l'Etre-Suprême, c'étaient les prémices des moissons, et non du sang humain. Les historiens parlent de grands paniers d'osier

La conviction d'une autre vie où l'on retrouvait ceux qu'on avait connus, où l'on recommençait à exister ensemble, mais avec des conditions de bonheur bien plus multipliées; cette croyance druidique, qui a été la base de toutes les religions modernes, entraînait les Celtes dans quelques usages bizarres : on en a cité un plus haut; de plus, ils brûlaient avec le cadavre le compte de ses affaires et des lettres qu'il devait lire dans l'autre monde; on jetait dans le bûcher les armes, les ornements et tout ce que le défunt possédait de précieux, afin qu'il pût encore en jouir; et parfois aussi, mais bien rarement, sa femme, ses enfants, ses esclaves, pour continuer d'être avec lui, mouraient avec lui.

Si le sang de l'homme avait été une libation ordinaire et, aux yeux des druides, l'offrande la plus agréable à Dieu, il aurait coulé aux jours des grandes solennités du druidisme; et pourtant, à la fête même du gui, voyez des chevaliers armés de pied en cap mêlés à des gens du peuple et qui tous ont à la main un rameau de l'arbre sacré, et au cou une chaîne, emblème de leur dépendance à l'égard du dieu inconnu; le grand-druide, le front ceint d'une couronne de chêne, les pieds nus, un sceptre à la main et sur les épaules, un manteau blanc rayé de pourpre; voyez des victimaires conduisant au sacrifice deux taureaux blancs qui n'ont pas encore subi le joug; les prêtresses qui portent les objets nécessaires au sacrifice : l'acerra, petit coffret dans lequel étaient les couteaux sacrés ou secespita, des parfums et de l'encens; les préféricules à anses qui contenaient le vin des libations, les ollas dans lesquels on faisait cuire les entrailles des victimes. Le pontife coupait le gui avec une faucille d'or; un autre prêtre le recevait dans un sagum blanc, et pendant que les sacrificateurs arrosaient de vin et de sang le pied du chêne et

soumettaient les entrailles à l'inspection | vouloir écrire cette page de l'histoire de

des prêtresses, le grand-druide distribuait à chaque assistant une parcelle de gui, de cette plante née sans germe et tombée du ciel.

La théocratie n'a jamais été aussi puissante que chez les nations soumises à la religion d'Ésus. Les druides disposaient non-seulement de la multitude, par l'ignorance superstitieuse dans laquelle ils la tenaient, mais aussi des grands euxmêmes par l'excommunication; ils fai-❘ saient des parias de ceux qui refusaient d'obéir; ils formaient dans les Gaules une convention souveraine qui avait la garde du trésor public et des enseignes militaires, qui ordonnait la paix ou la guerre, nommait dans chaque province le vergobret et les autres fonctionnaires, jugeait leur conduite d'après les lois fondamentales établies par elle-même et les déposait à son caprice. Pouvoir colossal qui absorbait toutes les richesses et toute la domination, qui disposait de la liberté et de la vie des citoyens, qui réglait les croyances, la science, la destinée de peuples d'ailleurs isolés par les différences du climat et des usages! Et quand un druide apparaissait sur un champ de bataille, le combat cessait; s'il ne venait pas, les sectateurs d'Ésus s'élançaient avec enthousiasme dans le danger, car leur religion promettait le ciel à ceux qui mouraient pour la patrie.

La publicité est dans les sciences mystérieuses ce qu'est une lumière qui brille dans les ténèbres et les dissipe: les druides l'avaient bien compris et tant que leur suprématie ne fut pas chancelante, ils renfermèrent leurs dogmes dans la solitude et ne les jetèrent point en påture à la critique. Les générations contemporaines et celles qui ont suivi ont vécu dans une telle ignorance des dogmes druidiques que personne ne pourrait même dire si les Celtes avaient un seul dieu ou plusieurs, s'ils croyaient à un autre monde ou, à la métempsycose : dès lors le druidisme devient une question stérile et qu'on ne pourra jamais prendre de haut, car dans l'histoire des institutions religieuses, civiles et politiques, le chapitre le plus solennel est celui de leur influence sur l'état social;

Encyclop. d. G. d. M. Tome VIII.

la religion d'Esus, ce serait s'exposer au sort d'un homme qui s'élancerait dans une carrière inconnue, un bandeau sur les yeux et sans avoir jamais bien su quel point de départ il devait prendre. Quand le druidisme se sentit mourir, il voulut laisser au monde un souvenir: Thaliessin, Aneurin et Merlin l'enchanteur écrivirent quelques-unes de leurs rapsodies; mais à cette époque, le culte avait été bien altéré par la venue du vieux paganisme et par celle de la jeune religion qui le remplaça; puis, ces traditions étaient vagues, empreintes de mysticisme et de merveilleux et le plus souvent inintelligibles comme des paroles d'enchanteurs et auss. comme les derniers chants du cygne qui exhalent une plainte mélodieuse et meurent. Ce fut de la poésie, ce ne fut pas de l'histoire. P. B-D.

DRUIDIQUES (MONUMENTS). Les antiquaires désignent généralement sous ce nom les menhir et les dolmen dont on a parlé dans l'article précédent; mais cette dénomination est-elle tout-à-fait exacte? Élevés et consacrés depuis un grand nombre de siècles peut-être par les prêtres du polythéisme gaulois, les menhir et les dolmen paraissaient être plus anciens que le druidisme dans les Gaules; il conviendrait alors mieux de les appeler monuments celtiques ou gaulois. Le dolmen (du bas-breton taol, tol, dol, en construction, table, et men, pierre, selon M. Éloi Johanneau) est connu dans un grand nombre de départements français sous les noms de pierre levée, pierre levade, pierre couverte, table ou tuile des fées, table du diable, etc. Le menhir, ou, avec l'article, ar menhir (du breton ar, le, men, pierre, hir, longue, au pluriel mein-hirion), est aussi appelé pierre fiche, pierre fichade, pierre fixe, pierre fite, pierre de Gargantua. Le peulvan (de peul, pilier, et maën, mean, man, en construction, van ou ven, pierre) est un obélisque brut; le menhir et le peulvan sont les noms d'uu même monument. On a donné ci-dessus l'explication du cromlech (de cromm, courbe, et lec'h, pierre sacrée). On désigne en France, sous le nom de tumuli, de tombelles, de buttes, des éminences de terre

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