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rapportée, de forme conique, de un à trente mètres d'élévation; on les nomme en Angleterre barrow, en Écosse moatmotte, en Zélande terpen; les Romains les appelaient mercuriales ou Mercurii acervi. Voy. CELTIQUES (antiquités), DoNON, etc.

Les menhir, emblèmes de la divinité durant l'enfance des peuples, désignaient souvent aussi la place des grands événements, des batailles, des victoires, des traités; et il suffit pour s'en convaincre de se souvenir de la Bible, des récits de Xénophon et des poèmes d'Ossian. Ils marquèrent souvent aussi, quoi qu'on en ait dit, le lieu de sépulture des guerriers ou des grands rois. Les dolmen étaient, comme les menhir, les témoins des traités passés entre les nations; c'était sur ces tables, sur ces autels de pierre, symboles de force et de stabilité, que les peuples élevaient les guerriers qu'ils proclamaient rois; que les prêtres du polythéisme gau- | lois, long-temps peut-être avant l'établissement du druidisme dans la Gaule, immolaient à leurs dieux des victimes humaines, et que plus tard les druides accomplirent aussi leurs sanglants sacrifices. Les dolmen et les menhir, comme par exemple le dolmen de Trie et le menhir de Châteauneuf, servaient aussi quelquefois aux druides de tribunes sacrées du haut desquelles ils s'adressaient au peuple assemblé. Le dolmen de Trie, près de Gisors, est connu ; le menhir de Châteauneuf ne l'est point et mériterait beaucoup de l'être. C'est au hameau de Châteauneuf, commune de Pormort, sur la route de Vernon aux Andelys, que s'élève ce menhir; il est en pierre calcaire, et a 3,40 de hauteur, 2,60 de largeur, 0,65 d'épaisseur; on l'appelle dans le pays le gravas de Gargantua. La partie supérieure, grossièrement taillée, a la forme d'une tribune: c'est du haut de cette tribune sauvage, que le prêtre gaulois, les mains appuyées sur le sommet de la pierre et le visage tourné vers le nord-est, ha- | ranguait la multitude qui remplissait la vallée et la côte de Catignolle *.

Deux causes diversement puissantes, la religion et la barbarie, détruisirent un

(*) L'Institut, N° d'avril 1836.

grand nombre de monuments appelés druidiques. Comme on adorait encore les pierres aux VI, VII, VIII et 1x siècles, Childebert, Chilpéric, Charlemagne, et plusieurs autres princes, ordonnèrent aux habitants des campagnes, sous les peines les plus sévères, de rejeter de leurs champs tous les simulacres en pierre, toutes les pierres brutes, tous les dolmen ou menhir auxquels on rendait un culte. Toutefois quelques-uns de ces monuments durent à la protection superstitieuse du peuple, et peut-être aussi à leur obscurité, d'échapper alors aux rigueurs des capitulaires; mais, moins heureux dans les siècles qui suivirent, ils disparurent bientôt peu à peu, et le XIXe siècle laisse périr avec une coupable indifférence ce qui reste encore de ces vieux et derniers témoins de la civilisation de nos pères.

Les départements formés de l'ancienne Bretagne sont les plus riches en monuments de la nature de ceux dont nous parlons ici*. Nous nous contenterons de donner une idée de celui de Carnac.

Carnac est dans le département du Morbihan, à 5 l. et demie à l'ouest-sudouest de Vannes. L'étrange et brute colonnade qu'on y voit se composait, il n'y a pas encore deux siècles, de plus de cinq à six mille pierres fichées; mais on en a détruit beaucoup depuis, tant pour étendre la culture que pour des constructions modernes. Elles occupaient, à environ un quart de lieue vers le nord-est du bourg, à peu près 1,400 toises d'un terrain plat, entremêlé de bruyères sauvages, de champs fertiles, de quelques chaumières et de quelques moulins. Aujourd'hui l'on n'en compte plus qu'environ trois mille, dont quelques-unes sont éparses dans la campagne jusqu'aux approches du bras de mer de la Trinité, et les autres sont rangées en lignes droites sur onze files parallèles, dans une longueur de 763 toises seulement, et une largeur de 47. Le sol qui les porte étant tout entier de rocher, disposerait à croire qu'elles ont été tirées sur le lieu; mais cette étendue n'offrant ni carrières ni cre

(*) On peut en trouver l'indication presque complète dans le premier volume de l'Histoire de la Petite-Bretagne, par Manet, p. 68 et suiv.

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vasses, si ce n'est peut-être une espèce d'étang qui en est à près d'une lieue, on a conjecturé qu'elles ont été prises à la côte voisine; ce qui redouble l'étonnement, vu la difficulté dụ transport et la distance. S'il y en a qui ne sont pas plus grosses que des bornes ordinaires, on en voit d'autres, surtout à l'extrémité des rangs, qui ont jusqu'à 22 pieds hors de terre, et qui ne doivent pas peser moins de 250 milliers. On en a spécialement mesuré une qui a 25 pieds de hauteur sur autant de circonférence. Leurs intervalles respectifs varient, sur la longueur des files, de 12 à 15 pieds; et beaucoup sont plantées de manière que leur plus grand volume est en haut et leur moindre en bas. Plusieurs de ces pierres sont mobiles et assises comme en équilibre sur un pivot. Toutes sont complétement brutes; quelques-unes ont un côté naturellement aplati, qu'on a tourné de façon à faire parement aux espèces d'allées qu'elles forment avec d'autres, pour conduire au dolmen qui en est proche. Quoiqu'elles soient toutes d'un granit fort dur, plusieurs ont été rongées par le temps; et leur aspect extraordinaire est encore devenu plus imposant, par le lichen d'un vert pâle dont leurs

sommets sont couverts.

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King's Servants et Duke's Company, qui au bout de quelques années se réunirent dans le local vaste et commode de Drury-Lane. La direction passa successivement dans les mains de Fleetvood, Green et Amber, Garrick et Sheridan. Après Garrick, les acteurs qui s'y distinguèrent le plus furent Macklin, Kemble, Mmes Cibber et Siddons. En 1809, un incendie détruisit l'ancienne salle : on en construisit une nouvelle, beaucoup moins vaste, en 1811, sur les dessins de M. Benjamin Wyat, à laquelle on ajouta en 1820 un portique d'ordre dorique. L'on y voit les statues de Kean, de Garrick et de Shakspeare. Mais une malheureuse idée qui semble inspirée par le génie du comfort plutôt que par celui des arts, a fait pratiquer dans le piédestal de cette dernière une cheminée où brûle un excellent feu de charbon de terre, en sorte que la statue peut passer pour une espèce de poêle dont le poète lui-même semble être le tuyau. La statue de Kean, représenté dans le rôle d'Hamlet, est un chef-d'œuvre de Carew. L'intérieur de la salle, vu de la scène, présente l'aspect d'un trois quarts de cercle; elle peut contenir 2,800 spectateurs. On y joue l'ancien répertoire et des pièces à spectacle, tirées le plus souvent de nos opéras français dont on retranche la musique, telles que Gustave, Lestocq, la Juive, etc. Aujourd'hui les principaux acteurs de Drury-Lane sont, pour la tragedie, Macready et miss Tree; pour la comédie, Harley, Farren et miss Jones. R-Y. DRUSES, peuplade de la Syrie qui habite dans les monts Liban et Antiliban. Les auteurs ne s'accordent pas sur l'origine de cette peuplade. Nous en avons consulté un grand nombre, ne voulant pas nous en rapporter à ce que nous avons appris des Druses eux-mêmes sur les lieux. Minadoi (Histoire des guerres de la Perse) et de Thou prétendent qu'ils sont d'origine française, descendants des Français qui suivirent Godefroi de Bouil

DRURY-LANE. C'est un des principaux et des plus anciens théâtres de Londres. Il s'appela d'abord le Cockpit et le Phoenix; puis, comme il était situé dans Drury-Lane ou ruelle des Drerwy, ancienne famille dont l'hôtel occupait autrefois cet emplacement, on s'habitua à lui donner ce dernier nom. Dès l'année 1617, on y établit une salle de spectacle, qui fut détruite dans une émeute. Lors-lon à la conquête de la Terre-Sainte; que la restauration de Charles II rouvrit les théâtres fermés par le puritanisme, Davenant et Killigrew obtinrent un privilége à l'effet d'exploiter deux troupes,

que lorsque les mahométans reconquirent Jérusalem et toute la Terre-Sainte sur les chrétiens, ceux-ci se réfugièrent dans les montagnes, où peu à peu ils

| Les Romains les contraignirent à quitter ce genre de vie, mais ils conservèrent leur indépendance. Leur territoire, divisé en plusieurs petites principautés, comprenait tout le Liban, des châteaux, des villes et même des ports de mer sur la côte; pendant les guerres civiles des Romains, ils s'agrandirent encore.

oublièrent ou négligèrent les dogmes du christianisme et embrassèrent une nouvelle religion qui leur fut enseignée par un faux prophète nommé Isman, nom qu'il faut peut-être lire Ismaël*. Lefèvre rapporte qu'ils se prétendent issus des Français qui suivirent l'étendard du comte de Dreux, et que c'est de ce nom de Dreux qu'ils ont pris celui de Druses. La majeure partie des auteurs leur accorde l'origine française; mais rabbi Benjamin de Tudèle est loin de partager cette singulière opinion.

Ce docteur juif, mort en Espagne l'an 1173, avait voyagé en Orient avant la destruction de Jérusalem, et il parle des Druzins, qu'il juge sévèrement. Tout porte à croire que ce sont ces mêmes tribus qu'Almacin** appelle les Darares ; et ce qui fait pencher la balance en faveur de cette présomption, c'est qu'il faut lire dans Almacin Darazes, Durzes ou Druzes, un seul point suffisant en arabe pour causer ce changement. La secte des Darazes, Durzes ou Druzes est décrite par Almacin, quant au culte et au lieu principal de leur demeure, exactement comme les auteurs décrivent la secte des Druses actuels. Almacin dit très formellement que leur religion les autorise à la débauche, qu'elle abolit toute espèce d'exercices de piété, de jeûne, de prière et de pèlerinage à la Mecque. Leur religion n'a en effet aucun point de ressemblance avec celles des autres peuples de la terre. Ils ne sont pas circoncis, ils font usage du vin, donc ils n'ont rien de commun avec l'islamisme.

Les auteurs anciens font mention des Ituræi, peuple indigène des montagnes de la Syrie, habile à tirer de l'arc; la Bible en parle sous le nom d'Itur. Aristobule soumit l'Iturée et la réunit à la Judée. Ce roi asmonéen força les Ituréens à se faire circoncire et à se soumettre à d'autres rites hébraïques. Les Ituréens prirent occasion des troubles de la Syrie, sous les successeurs d'Alexandre, pour se rendre indépendants, et, comme les habitants des montagnes de l'Asie, ils devinrent fameux par leurs brigandages.

(*) Ebn Ismael el Durzi.

(**) Ou Elmacin, Historia Saracenica, traduction de l'arabe.

S.

A l'époque des croisades, en arrivant en Syrie, les chrétiens trouvèrent dans les lieux autrefois habités par les Ituréens, un peuple nommé Durzi ou Turzi, qui était sans doute le même que les Druses. Ce peuple parlait un arabe très pur.

Quoi qu'il en soit, la religion des Druses semble être un mélange des opinions de Zoroastre, de la métempsycose indienne et des dogmes mahométans, juifs et chrétiens. Ils conservent leurs livres sacrés avec le plus grand soin, et poussent la précaution jusqu'à les cacher sous terre pour les soustraire à la curiosité des profanes; ils gardent un secret inviolable sur leur doctrine.

Ils sont divisés en matière de religion; il y a trois classes : les Djahels, ou ignorants et mondains; les Navi, ou aspirants à la spiritualité, et les Okals ou Akales, c'est-à-dire les sages.

Pendant son séjour au milieu du peuple druse, l'auteur de cet article s'est appliqué à les étudier avec le plus grand soin. Il n'a vu chez eux aucune pratique de culte; ainsi que tous les Orientaux, ils se lavent le corps tous les jours, et les mains souvent dans la journée. Ils se livrent à des travaux d'agriculture avec beaucoup d'application; ils ont des états et travaillent beaucoup; la paix et la plus grande propreté règnent dans leur intérieur; ils sont d'une grande sobriété, quoiqu'ils aient du vin délicieux en abondance; ils aiment le luxe, et les femmes l'affichent avec ostentation; quand la paix cesse dans le ménage, d'un commun accord les époux se quittent et sont libres de former de nouveaux liens. Leur choix sort rarement de la famille; leur union a lieu avec la plus grande simplicité.

Il n'existe aucune hiérarchie parmi les Druses. Les anciens remplacent les autorités; l'émir ou prince des Druses n'a d'autre titre que celui de chef, sans en exercer les prérogatives. Il

peut cependant, dans un cas de danger | gine se trouvèrent si équivoques, qu'on ne sut s'il fallait en faire des chrétiens ou des Turcs on trouva plus facile de

immédiat,convoquer 40 et jusqu'à 60,000 fusils, car ce n'est pas par tête que l'on compte la force armée. Lorsque Faccar-les donner comme les descendants des din ou Fakr - ed-din s'empara de tout le pays depuis Tripoli de Syrie jusqu'à Saint-Jean-d'Acre, il fut assisté par les Maronites et les Libanais, et présenta aux forces envoyées contre lui une masse de plus de 80,000 fantassins et cavaliers. Aussi se maintint-il longtemps dans sa conquête.

croisés. Fakr-ed-din se garda bien de contredire une opinion qui lui était si favorable; il retourna dans ses états, n'emportant de son voyage qu'une passion démesurée des arts dispendieux et inutiles à son peuple. Pendant son absence, son fils Ali avait battu les Turcs, calmé les esprits et maintenu les affaires en bon ordre. Fakr-ed-din indisposa tout le monde par son faste; la faction des yamani reprit son audace, les pachas renouvelèrent les hostilités, Ali fut tué après avoir de nouveau battu les Turcs deux fois, et Fakr-ed-din fut obligé de se réfugier dans une caverne où il se défendit pendant un an contre ses ennemis. La trahison le livra à la vengeance des Turcs: Il fut conduit à Constantinople, où Amurat IV le fit étrangler en 1631. Sa famille continua de régner après sa mort; son dernier rejeton fut poiguardé

par l'émir Melhem, de la noble famille Chehab; il usurpa le pouvoir. Sous ces Chehab, les Druses regagnèrent momentanément la considération qu'ils avaient perdue depuis les revers de Fakr-ed-din; mais leurs divisions intestines leur ont toujours été funestes. Dans les soulèvements des peuples soumis à l'empire othoman, les Druses ont toujours été des premiers à courir aux armes; leur dernière insurrection n'a pas été couronnée par le succès : leur émir Behir, ayant été pris en 1825, fut étranglé à SaintJean-d'Acre.

En 1588, sous Amurat III, Ibrahim, pacha du Caire, força les Druses et les Maronites dans leurs retraites, en tira une contribution extraordinaire, et leur imposa un tribut qu'ils paient encore de nos jours. Jusqu'alors les Druses avaient vécu dans une espèce d'anarchie, gouvernés par divers chefs. On comptait deux factions dans la nation : celle des kaïsi, du drapeau rouge, et celle des yamani, du drapeau blanc. Cette division existe chez tous les peuples arabes. Ibrahim les contraignit à n'avoir qu'un seul chef, ou grand-émir. Cette mesure était impolitique et fut fatale aux Turcs, le titre de hakem donnant aux forces réunies de la nation une direction unique qui rendit son action plus redoutable. Fakr-ed-din, de la famille Maan, jouissant depuis des siècles d'un grand pouvoir parmiles Druses,devint hakem au commencement du xviie siècle; il envahit la plaine de Baalbek, le pays de Sour et de Saint-❘ Jean-d'Acre, et en chassa les Arabes qui les infestaient; il s'empara de toute la côte maritime depuis Latakié jusqu'à Jaffa (Joppé). La Porte avait d'abord vu avec plaisir les Druses chasser les Arabes; mais elle ne tarda pas à s'alarmer de leurs progrès, et se prépara à les refouler dans leurs montagnes. Fakr-eddin qui avait choisi pour résidence la ville de Beirout, l'ancienne Berytus, à laquelle Auguste donna le beau nom de Julia-Felix, s'inquiéta de ces menaces; contrarié par la faction des ramani qui lui était contraire, il se rendit en Italie pour y chercher du secours, et laissa le pouvoir à Ali, son fils aîné. Son arrivée en Europe fixa la curiosité publique; on rechercha l'origine du nom des Druses; les notions sur leur histoire et leur ori-âmes.

Le pays qu'ils occupent relève des pachas de Damas et de Séïd. Sa surface peut être d'environ 200 lieues carrées, s'étendant depuis Nahr-el - Keb jusqu'aux environs de Sour, entre la vallée de Bkaa, dans le Liban, et la côte de la Méditerranée. Ce territoire est divisé en cantons renfermant beaucoup de villages. Autrefois il fournissait, dit-on, de 45 à 50,000 combattants, y compris environ 5,000 chrétiens qui habitent des villages où ils ont des églises (voy MARONITES); mais aujourd'hui leur population ne va pas au-delà de 140,000

L'hakem ou grand-émir ne peut rien | sans le consentement d'une assemblée générale, où chaque Druse a le droit de voter. Les familles nobles sont en grand nombre; celles des émirs qui ont droit au gouvernement sont au nombre de sept. Les grands vassaux, nommés en arabe El-Sebaa-Tavaif, ne peuvent dans aucun cas, pas même pour cause de rébellion, ni être arrêtés ni être condamnés à mort le grand-émir, pour les punir, ne peut qu'envoyer des troupes pour ravager et ruiner leurs propriétés, s'ils ne peuvent les défendre. Ils ne sont tenus qu'à se ranger sous les drapeaux en cas de danger commun.

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L'hakem n'a que ses revenus propres, le produit des douanes qu'il afferme pour son compte; ces ressources lui suffisent pour entretenir une suite assez imposante pour un peuple sans faste. Il répartit et prélève avec équité le tribut qu'il doit annuellement payer à la Porte.

La dernière classe des Druses est celle des cultivateurs: ils sont libres et leurs propriétés assurées.

C'est au château de Beteddin, en face de Daïr-el-Kamar (palais de la lune), capitale des Druses, bourg situé dans les montagnes à 10 lieues nord de Séid, que réside l'émir et que se traitent les affaires de la nation. Protégés pas les montagnes, les Druses n'ont pas besoin de forteresses pour se défendre contre l'ennemi du dehors.

Braves jusqu'à la témérité, quelquefois même féroces, les Druses se distinguent par leur obéissance aux chefs, ainsi que par leur santé vigoureuse et leur sobriété. Ils ont une grande opinion d'eux-mêmes, beaucoup de fierté, d'énergie, d'activité, et un véritable esprit républicain. Réputés dans tout le Levant pour être inquiets, entreprenants et hardis, ils joignent au mépris de la mort une très grande délicatesse sur le point d'honneur, ce qui donne à leur conversation et à leurs manières une politesse que l'on est surpris de trouver chez des paysans; chez les grands, cette politesse est poussée jusqu'à la fausseté et la dissimulation. La moindre injure est punie d'un coup de poignard; la terrible loi du talion y est, plus que partout

ailleurs, en vigueur; le meurtrier a tout à craindre de la famille de sa victime, et, comme parmi les Arabes, la vengeance passe en héritage. De même que les Arabes, les Druses sont très hospitaliers; un étranger qui se met sous leur protection, n'a rien à craindre de ses ennemis. A tort ou à raison, leur ignorance est proverbiale dans l'Orient et on les accuse même de stupidité (Revue britannique, no de juillet 1835, p. 102).

Ils n'aiment point à s'allier hors de leur famille, et partagent avec d'autres peuples orientaux l'usage des Hébreux qui voulait qu'un frère épousàt la sœur de son frère. Les femmes sont voilées et vêtues à peu près à la turque; elles portent à leur coiffure une pyramide horizontale richement ornée de bijoux et de pièces d'or; on reconnait les femmes mariées, parce qu'elles ont cette corne à droite, tandis que les filles l'ont à gauche.

M. Rommel a donné, dans l'Encyclopédie allemande d'Ersch et Gruber, un savant article que le lecteur consultera avec fruit. B. DE V.

DRUSILLA (JULIA), fille de Germanicus et d'Agrippine, femme de Lucius Cassius Longinus, était née à Trèves l'an 15 de J.-C., et mourut l'an 38, femme ou maitresse avouée de son propre frère Caligula (voy.), dont la douleur, à la mort de cette sœur chérie, alla jusqu'à la frénésie. Il célébra l'apothéose de Drusilla en lui donnant le nom de Panthée, et il ínstítua des jeux en son honneur.

S.

DRUSUS. Sortie de la célèbre famille des Liviens (gens Livia) dont elle était une des branches, la maison des Drusus, l'une des plus puissantes de Rome, fut illustrée par plusieurs de ses membres. Elle avait pris le nom de Drusus depuis la victoire remportée par le préteur M. LIVIUS EMILIANUS sur le chef gaulois Drusus (Suet., Tib. 3). CAIUS LIVIUS DRUSUS, personnage consu→ laire, fut son petit-fils et eut lui-même pour fils MARCUS LIVIUS Drusus, qui, nommé tribun du peuple l'an de Rome 63, se déclara l'antagoniste de Caius Gracchus, son collègue. Le sénat l'avait à dessein poussé au tribunat, afin de l'opposer à Gracchus, et les services que Dru

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