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tion de ses monuments et comme une
déploration de sa ruine, 1558, in-4°.
Cet ouvrage, réimprimé en 1562, fut
traduit en vers anglais par Edmond Spen-
cer, 1611, in 4o. Ce fut encore à Rome
Joachim Du Bellay écrivit, sous le
que
titre de Regrets, 183 sonnets qui ajou-
tèrent beaucoup à sa renommée. Il n'y
ménage pas les vices qui régnaient alors
dans la capitale du monde chrétien, et
il les poursuit jusque dans le conclave.
On l'appelait déjà le Prince du sonnet,
tandis que Ronsard était surnommé le
Prince de l'ode.

A son retour d'Italie, Joachim fut nommé (1555) chanoine de l'église de NotreDame, par son cousin-germain Eustache Du Bellay, évêque de Paris. Il brilla par son talent à la cour de Henri II, et fit imprimer sous les titres d'hymne, de discours, d'ode et d'épithalame, quatre petits ouvrages sur les événements de ce temps, la prise de Calais, la trève de 1555, etc. Revenu de Rome, un peu sourd, il adressa à son ami Ronsard, qui était sourd aussi, une hymne de la Surdité, dans laquelle il se félicite d'entendre avec difficulté, et il ajoute plaisam

évêque de Paris; il se démit de l'évèché de Paris en faveur d'EUSTACHE Du Bellay, son cousin. Si Martin fut le protecteur des gens de lettres, Jean en fut l'ami. Rabelais l'avait accompagné dans son premier à Rome. Le cardinal mouvoyage rut dans cette ville, en 1560, à l'âge de 68 ans. Il y avait fait construire un superbe palais, et il y était si estimé qu'à la mort du pape Marcel II, on parla de le faire son successeur. On a aussi de Jean Du Bellay plusieurs ouvrages. Ses poésies latines divisées en trois livres, ses harangues et une apologie de François Ier furent publiées, en 1546, en un vol-in-8° par Robert Estienne. Tн.D. DU BELLAY (JOACHIM), neveu du cardinal et le premier de nos poètes dont les vers offrent de la douceur, de l'harmonie, de la grâce et une facile abondance, qui le firent surnommer l'Ovide français, naquit, vers 1524, au château de Liré, à 8 lieues d'Angers; il était fils de Jean Du Bellay, sieur de Gonor, et de Renée Chabot, dame de Liré. Il nous apprend lui-même que son éducation, confiée à la tutelle d'un frère aîné, fut très négligée; que ce frère étant mort jeune, il devint à son tour tuteur d'un neveu, et qu'alors il eut à soutenir de longs et difficiles procès, à la suite desquels sa maison se trouva ruinée. Les chagrins ruinèrent aussi sa santé. Retenu deux ans dans son lit, il se mit à lire les poètes et se sentit appelé à partager leur gloire. D'heureux et rapides succès le firent accueillir à la cour de François 1er et de sa sœur, reine de Navarre. Il avait embrassé l'état ecclésiastique, mais sa vie était un peu mondaine : il aimait à chanter l'amour et les plaisirs. Il avait une maitresse angevine nommée Viole qu'il rendit célèbre sous le nom retourné d'Olive. Pétrarque avait composé 300 sonnets en l'honneur de la belle Laure:mina, in-40. Il mourut d'apoplexie, à Joachim en publia 115, qu'il intitula L'Olive, et qu'il appelait ses cantiques.

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ment :

Demi-sourd, oh!quel heur! plût aux bons dieux que j'eusse Ce bonheur tout entier, que du tout je le

feusse!

On a encore de Joachim Du Bellay un Discours de la poésie, des élégies, des odes, des épithalames; une traduction en vers du 4o et du 5o livre de l'Énéide, et une Défense et illustration de la langue française, le seul ouvrage qu'il ait écrit en prose.

Du Bellay avait cultivé aussi les muses latines, mais avec moins de succès. En 1569 fut imprimé le recueil de ses vers latins sous le titre de Xenia et alia car

Paris, le 1er janvier 1560, lorsqué le cardinal Du Bellay venait de le désigner son successeur au siége de Bordeaux.

Quand le cardinal Du Bellay se fut retiré à Rome après la mort de François Ier Aubert de Poitiers recueillit les œu· (1547), il appela auprès de lui son neveu vres françaises de J. Du Bellay, déjà puqui séjourna plus de trois ans en Italie. bliées séparément, et en donna une édiC'est là qu'il composa 47 sonnets qui fu- tion complète en 1567, Paris, 2 vol. in-8°. rent publiés à Paris sur les Antiquités de Elles furent réimprimées après dans la Rome, contenant une générale descrip-même ville, 1574, in-12; à Rouen, 1592 Encyclop. d. G. d. M. Tome VIII.

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la vieille église du Christ, mais surtout celles de St.-Warburgh et de St.-George; la mairie (mansion house), le théâtre royal, la bourse royale, la douane, le timbre, l'hôtel de la poste, le parlement où se trouve établie aujourd'hui la banque nationale; le palais de justice, appelé les Quatre-Cours, dont la majestueuse coupole domine la ville entière; le magasin royal de tabac, entièrement construit en fer; le bâtiment des archives, élevé il y a peu d'années aux frais du corps des jurisconsultes; l'université et ses dépendances; le bâtiment de la société de King's-Inns; la halle aux grains et celle aux toiles, le bazar et les casernes. Dans la partie occidentale se trouve le beau parc du Phénix, qui a trois lieues de tour et qui renferme une charmante maison de plaisance du vice-roi, ainsi que l'immense colonne élevée en l'honneur du duc de Wellington : elle a 63 mètres 84 centimètres (196 pieds) de haut. On voit dans le port un bâtiment circulaire, appelé le Casoon, qui semble sortir des eaux.

et 1597, in-12. Il y a encore une édition in-16. V-VE. DUBLIN, appelé en irlandais DromCholl-Cal, ville capitale de l'Irlande, chef-lieu de la province de Leinster et du comté du même nom, résidence du vice-roi ou lord-lieutenant, siége de deux archevêques, l'un catholique et l'autre anglican. Dublin est à 140 lieues N.-O. — 0. de Londres, et à 235 lieues N.-O. de Paris, par 53° 21' de lat. N. et 8° 39' de longit. E. La ville est bâtie au fond d'une vaste baie de la mer d'Irlande, sur la Liffey, que l'on y passe sur six ponts en pierre et en fer les deux plus remarquables sont l'Island-Bridge et celui de Carlisle, d'où l'on jouit d'une très belle vue. La Liffey, qui divise Dublin en deux parties presque égales, se jette, à environ 800 toises plus bas, dans la baie dont nous avons parlé. Elle ne peut d'ailleurs admettre que des bâtiments d'une moyenne grandeur. Dublin est presque de forme quadrangulaire. Autour de son enceinte extérieure règne un boulevard d'environ 4 lieues de circuit. Dans la partie occidentale les rues sont étroites et irrégulières, mais dans la partie moderne elles sont droites et larges, toutes ayant de 60 à 90 pieds. Les plus remarquables sont: Gardiner's - Row, North - GreatGeorge's Street, Granby - Row, Cavendish-Row, Palace-Row, et SackvilleStreet, au milieu de laquelle s'élève le monument de Nelson, colonne cannelée de 130 pieds de haut, surmontée de la statue du célèbre amiral; elle aboutit au Cirque-Royal (Royal-Circus), bâtiment magnifique qui rivalise avec ceux de Bath et de Brighton. On compte dans la ville plusieurs belles places publiques agréablement ornées d'arbres et de verdure, et parmi lesquelles on doit particulièrement citer celles de Rutland et de Merion-Squares et celle de St.-Stephen's Green, l'une des plus spacieuses de l'Europe. A quelques exceptions près, toutes les maisons sont bâties en briques et ont de trois à cinq étages. Peu de villes de la même grandeur renferment un plus grand nombre d'édifices publics: on remarque particulièrement le vaste et antique palais du vice-roi, avec sa belle chapelle gothique; la cathédrale de St.-Patrick,

Dublin possède l'université célèbre connue sous le nom de Collége de la Trinité; 300 étudiants y ont leur demeure; l'Académie royale irlandaise, l'Académie royale hibernienne de peinture, l'École royale de médecine et une de chirurgie, une de pharmacie d'Irlande (Apothecaries hall of Ireland); une société connue sous le nom de Société royale de Dublin, pour l'amélioration de l'agriculture et des arts utiles; une société biblique, dite aussi de Dublin, qui a fondé la bibliothèque la plus considérable du royaume, après celle de l'université; une société pour le progrès des sciences, d'où dépend l'École des sciences naturelles, et à laquelle on doit la fondation du grand jardin botanique de Glasnevin (extrà-muros); un grand nombre d'autres établissements d'instruction publique et de bienfaisance, entre autres l'école dite Blue coat hospital, pour 170 garçons, et l'institution des sourds-et-muets, sise

à Claremont, près de Glasnevin; l'Hôtel des invalides, appelé Hôpital royal de Kilmainham; un hospice pour les enfants trouvés, un pour les femmes en couches, supérieur à la Maternité de Paris,

par là à l'abri des venis d'E. et de S.-E., auxquels elle est exposée. A l'extrémité du grand môle, dont il vient d'être question, s'élève un beau phare. J. M. C.

et un pour les aliénés, fondé par Swift. Il y a dans la capitale de l'Irlande des fabriques de soieries, de bonneterie et de lainages, des brasseries et des distilleries. Son commerce est favorisé par de vastes bassins, capables de contenir plusieurs centaines de navires, et par les deux grands canaux dits le Grand canal et le Canal royal, lesquels aboutissent à la Shannon et lui ouvrent ainsi des relations faciles avec le reste du pays. Les importations d'Angleterre et des autres ports d'Irlande sont considérables. On exporte principalement du lin, des toiles, des serges, du poisson, du beurre, de la laine, etc. Le premier magistrat de Dublin a, comme celui de Londres, le titre de lord-maire. Cette ville est le lieu natal

du savant archevêque Usher (Usserius), des poètes Denham et Parnell, de Cuningham, Steel, Swift et Sheridan, ainsi que de l'auteur des Mélodies irlandaises, Thomas Moore. Ses environs sont embellis d'un grand nombre de maisons de campagne. A l'époque du recensement de 1831, sa population s'élevait à 265,316 habitants, y compris les faubourgs.

Dublin est d'une haute antiquité. L'an 155 de l'ère vulgaire, Alpinus lui donna le nom d'Auliana, en mémoire de sa fille qui s'était noyée dans la Liffey. Cette ville fut appelée ensuite Dublana, et Ptolémée lui donne aussi le nom d'Eblanâ.

DU BOCCAGE, voy. BOCCAge.

DUBOIS (GUILLAUME), successivement précepteur d'un prince, archevêque, cardinal et premier ministre. Cet homme, dont la fortune, dont la vie entière fut un scandale, était fils d'un apothicaire de Brives-la-Gaillarde. Il y naquit le 6 septembre 1656. Employé d'abord aux plus humbles fonctions de l'état de son père, le jeune Dubois montrait un esprit et des dispositions précoces qui décidèrent celui-ci à le faire entrer au collège de Brives, et à le destiner à l'état ecclésiastique. Tonsuré à 13 ans, il se rendit à Paris, où l'obtention d'une bourse lui permit de terminer ses études. Il y fit ensuite quelques éducations particulières, jusqu'au moment où, moitié par mérite, moitié par intrigue, il parvint à obtenir de M. de Saint-Laurent, gouverneur du duc de Chartres, la place de répétiteur près de ce jeune prince. Ce fut le premier échelon de cette élévation si extraordinaire à laquelle pourtant, dès ce temps, il osait aspirer.

Investi après la mort de Saint-Laurent des fonctions de précepteur, son habileté lui assura bientôt un grand ascendant sur son élève; en formant avec soin son esprit, il pervertit son cœur, et acquit sa confiance et sa faveur en se chargeant du vil emploi de fournisseur de ses plaisirs secrets; mais la dévotion de Louis XIV, la pruderie de madame de Maintenon, qui avaient «< avec le ciel des accommo« dements », pardonnèrent aisément à l'abbé Dubois et le libertinage du jeune

Dublana, d'où vient Dublinum et Dublin, dérive évidemment de Dub-Leana, qui en irlandais signifie noir lac de la mer, qualification fréquemment donnée à la baie de Dublin. En 1172, Henri II, roi d'Angleterre, obțint du comte Richard Strongbow la possession de cette ville et y tint un parlement. Le reste de son histoire est intimement lié à celui de l'Ir-prince et ses débauches particulières, en

lande entière.

La baie de Dublin, sous le rapport de son aspect pittoresque, n'a de rivale en Europe que le golfe de Naples et l'entrée du Bosphore, devant Constantinople. Deux vastes môles, dont l'un a plus de 2 lieues de long sur 30 pieds de large, y ont été élevés afin de prévenir la réunion des deux grands bancs de sable de North et South-Bull, septentrional et méridional, qui auraient ainsi intercepté l'entrée de la Liffey. En outre les bâtiments sont

faveur d'un service important. En dépit de la fierté germanique de Madame et de la répugnance du duc de Chartres à enchaîner si promptement sa liberté, l'adroit abbé parvint à lui faire épouser Mlle de Blois, une des filles naturelles du monarque. Une riche abbaye ajoutée à plusieurs bénéfices qu'il possédait déjà, récompensa le succès de cette négociation.

Lorsqu'à la mort de Louis XIV, le prince, alors duc d'Orléans, eut ob

fit

tenu du parlement cette régence que lui avait refusée le feu roi, Dubois ne mit plus de bornes à ses espérances et à son ambition. Entrant aussitôt dans la carrière diplomatique, et envoyé en Angleterre comme ministre plénipotentiaire, il y d'un talent et d'une finesse repreuve marquables en triomphant d'une foule d'obstacles pour amener la conclusion d'abord de la triple, et ensuite de la quadruple alliance, traités qui créaient pour la France un système de politique extérieure entièrement nouveau. Revenu à Paris, il ne servit pas le régent moins utilement dans la découverte de la conspiration du prince de Cellamare (voy.). Plus tard, comme tous les moyens lui étaient bons, il sut, en gagnant par argent la nourrice de la reine d'Espagne, se débarrasser de la dangereuse et active inimitié du premier ministre de ce pays, de ce cardinal Albéroni (voy.) dont il avait l'ambition, la ruse et les ressources.

En 1720, l'archevêché de Cambrai, devenu vacant, tenta à la fois la cupidité et la soif de dignités du favori de Philippe. On sait avec quelle impudence il osa demander, exiger, en quelque sorte, le siége de Fénélon; comment il sut escamoter, pour ainsi dire, l'ordination et les divers degrés du sacerdoce qui lui étaient nécessaires pour monter dans un seul jour au rang des prélats. C'est avec regret que l'on trouve le nom célèbre de Massillon parmi ceux des évêques courtisans qui, dans cette occasion, consentirent à se porter garants de la pureté des mœurs et du savoir théologique du nouvel élu.

L'indignation qu'avait inspirée ce choix, non-seulement aux hommes religieux, mais à tous les gens honnêtes, fut bien plus vive encore quand, l'année suivante, secondé par les manœuvres de ses dignes agens, le jésuite Laffiteau et l'intrigant abbé de Tencin, Dubois put placer sur son front le chapeau de cardinal. Il plut, à ce sujet, dans notre railleuse capitale des bons mots, des brocards et des caricatures. Les amateurs en ont conservé une où cette nomination, malignement attribuée à l'intervention de la Fillon, fameuse entremetteuse de ce temps, est stigmatisée d'une manière sanglante.

Dubois n'en poursuivait pas moins sa carrière ambitieuse, et, en 1722, il obtint enfin du régent le poste de premier ministre, objet de tous ses vœux. Il est juste de dire qu'à la moralité près, ce fut certainement celle de ses places qui se trouva la mieux remplie. Infatigable travailleur, il était levé à cinq heures du matin pour se livrer aux occupations de son ministère jusqu'à sept heures du soir. Naturellement très sobre, il donnait peu de temps à ses repas de la journée, et le genre de ses distractions, ne lui ravissant que des instants ordinairement consacrés au sommeil, ne pouvait nuire à ses laborieuses habitudes.

Ce n'est pas là au surplus, outre son talent pour les affaires, le seul moyen par lequel le cardinal sut se placer à la hauteur du nouveau poste qui lui était confié: il savait aussi apprécier les hommes capables, et les employer d'une manière utile pour la réussite de ses travaux. C'est ainsi que tour à tour il fit servir habilement à ce but, et Destouches (voy.) qui préludait par des succès diplomatiques en Angleterre à ses succès dramatiques à Paris, et l'immoral mais adroit Tencin (voy.), et l'honnête et habile Pecquet, premier commis des affaires étrangères. Enfió les deux écrivains les plus distingués de son époque, Fontenelle et Lamothe-Houdard (voy.), étaient chargés de rédiger ses exposés, ses manifestes, etc.; le premier lui évita même, diton, la peine de composer son discours de réception, lorsque sa vaste ambition voulut joindre encore à tant de dignités les honneurs académiques.

Avare et fastueux en même temps, Dubois trouva dans ses places éminentes de nombreux moyens de satisfaire ces deux passions; les bénéfices de toute espèce qu'il s'était fait donner avaient, dans ses dernières années, porté son revenu à près de deux millions, qui en vaudraient plusde trois aujourd'hui.Plusieurs princes étrangers, les moines de ses abbayes, lui firent des présents d'une valeur considérable: on cite, entre autres, un superbe attelage de douze chevaux qui lui fut envoyé par le roi de Danemark. Quant à la pension qu'on l'accuse d'avoir reçue secrètement du roi d'Angleterre à

la suite de sa mission dans ce pays, le fait | porté à Saint-Roch, enlevé de cette der

est regardé comme douteux, non certes à cause de la délicatese du diplomate, mais parce qu'on ne voit pas trop quelle reconnaissance lui aurait dû l'Angleterre pour un traité que l'on considérait alors comme avantageux surtout à la France.

Tout porte à croire aussi que ce mariage qu'il avait, a-t-on dit, contracté dans sa jeunesse, et dont il aurait fait disparaître les preuves, est une fable inventée et propagée par la haine qu'on lui portait, et que, sur ce point, Dubois lui-même a pu être calomnié. Mais à défaut d'un mariage véritable, une foule d'aventures galantes, et souvent avec les courtisanes de la classe la plus infâme, avaient assez révélé à quel indigne prince de l'Église la pompe romaine avait été prostituée.

nière en 1793, il fut recueilli dans le Musée des monuments français, où on aurait pu le laisser comme objet d'art sans le réintégrer à Saint-Roch; car, ni la religion, ni la mémoire du défunt n'avait eu, ce semble, rien à gagner à cette restauration.

Le riche héritage du cardinal fut partagé entre son frère, homme assez vulgaire, et le neveu chanoine dont on vient de parler, pieux et charitable ecclésiastique, qui formait un parfait contraste avec son oncle, et qui disposa en faveur des pauvres de sa part entière de cette impure succession.

L'ouvrage intitulé Mémoires inédits et correspondance secrète du cardinal Dubois, publié en 1817 par Sévelinges, d'après les pièces originales du dépôt des affaires étrangères, donne une juste idée de l'habileté et des talents diplomatiques de ce ministre. Sa Vie privée a été l'objet de publications beaucoup moins favorables à sa mémoire: on fit imprimer, sous ce titre, en 1789, un vol. in-8o, recueil de turpitudes qui, toutefois, n'est encore que l'extrait d'un manuscrit in-fol. sur le même sujet appartenant à la bibliothèque de l'Arsenal. C'est l'œuvre d'un nommé De la Houssaye-Pegeault,commis des affaires étrangères, qui avait été l'un des secrétaires du cardinal, et par con

Ces excès, peut-être aussi les emportements auxquels il avait l'habitude de se livrer, finirent par corrompre son sang et lui causer une maladie qui exigeait une opération de la nature la plus douloureuse. On eut beaucoup de peine à l'y décider en effet il : y survécut peu, et pour compléter les scandales de sa vie, trouvant moyen, sous des prétextes d'étiquette, d'éloigner les prêtres de son lit de mort, on vit un cardinal mourir sans sacrement. Ce fut le 10 août 1723 qu'il expira au château de Versailles, âgé de près de 67 ans. On connaît l'épitaphe-séquent à portée de le bien connaître. Il impromptu que lui composa le prince qu'il avait corrompu et servi, en écrivant sur-le-champ au comte de Nocé, exilé à la demande du cardinal : << Morte la bête, mort le venin ! reviens, « Nocé. » Une foule d'épitaphes d'un genre plus cynique signalait l'opinion publique sur le compte du cardinal-ministre; et lorsque le corps, transporté à Paris, passa devant le marché des QuinzeVingts, les poissardes ne lui ménagèrent ni la boue ni les invectives. Ce fut là sa seule oraison funèbre; la pudeur publique empêcha que les temples fussent profanés par une autre.

Toutefois un magnifique tombeau, sculpté par Coustou, fut élevé au cardinal Dubois dans l'église Saint-Honoré, dont son neveu était chanoine; et, lors de la démolition de cette église, trans

faut, il est vrai, se défier un peu de l'exagération qu'a pu mettre dans ses récits un homme qui commence par se plaindre de ce que ses services avaient été fort mal récompensés; mais, d'un autre côté, la franchise même de cette déclaration et le style plus que naïf de l'auteur, qui ne fait pas supposer un esprit bien susceptible d'invention, peuvent lui mériter quelque confiance. On voit, d'ailleurs, par son épître dédicatoire au cardinal de Fleury, que c'est à la demande de cet autre premier ministre que Pegeault écrivit cette histoire; il est difficile de penser qu'il se fût permis d'ajouter beaucoup de fictions à des faits encore si récents, et sur lesquels il eût été difficile d'en imposer à un lecteur placé dans une si haute position. Quand il faudrait au reste ne croire qu'à la

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