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moitié de cette sorte d'acte d'accusation, il y en aurait encore assez pour justifier complétement la flétrissure qui restera toujours attachée au nom de Dubois. M. O.

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en France un grand nombre de sagesfemmes imbues de ses principes et formées à la pratique sous ses yeux. L'administration des hospices l'avait, en 1802, nommé chirurgien en chef de la maison de santé qu'elle venait de fonder et à laquelle le nom de Dubois reste encore maintenant attaché dans l'opinion publique.

L'empereur Napoléon, dont il avait été le compagnon dans la campagne d'Égypte, eut toujours pour Dubois une haute estime et il lui en donna une preuve manifeste lors de l'accouchement de l'impératrice Marie-Louise, en confiant à ses soins la naissance de l'enfant sur lequel il fondait son espoir.

Dubois fut partout le même, grave et digne; et les circonstances politiques qu'il traversa le trouvèrent toujours debout et de pied ferme. Destitué en 1822 par un acte arbitraire et ridicule, il fut rappelé en 1829. La révolution de 1830 l'ayant placé comme doyen à la tête de l'Ecole de médecine, il se démit de ses fonctions neuf mois après, à l'occasion d'une opération qu'il dut subir, et qui fut suivie d'un entier succès.

DUBOIS (ANTOINE, baron), né le 18 juin 1756 à Gramat (Lot) et mort à Paris le 30 mars 1837, professeur de la Faculté de médecine de Paris, officier de la Légion-d'Honneur et membre de l'Académie royale de médecine, présente une longue et brillaute carrière, succé dant à d'obscurs commencements. Issu d'une famille peu aisée, après des études faites au collège de Cahors, il vint dans la capitale à l'âge de vingt ans, ayant des ressources pécuniaires très bornées. Il fallait vivre : il donna des leçons de lecture et d'écriture et copia des exploits chez un huissier. Pendant ce temps il faisait sa philosophie au collégé Mazarin et commençait ses études médicales sous Desauk (voy.) qui ne fut pas longtemps à le distinguer et à se l'attacher d'une manière particulière. Ce fut le commencement de ses succès et de sa fortune. Enseignant le soir ce qu'il avait appris le matin, il professa l'anatomie, la chirurgie et les accouchements, et acquit bientôt dans ces branches de l'art de guérir une juste célébrité. Elle le fit appeler comme professeur d'anatomie aux écoles de chirurgie de Paris, qui deviurent plus tard (1794) l'École de santé. Mais ce fut surtout comme professeur de clinique chirurgicale et d'accouchements que Dubois, pendant 30 ans de services non interrompus, a rendu d'immenses services à la science et à l'enseignement. En effet, il réunissait à une sagacité rare, beaucoup de dextérité et de présence d'esprit, qualités aussi néeessaires au chirurgien qu'à l'accoucheur, une admirable netteté d'exposition qui le rendait particulièrement propre à transmettre ses connaissances. Praticien par-dessus tout, mais praticien philoso-assuré une place distinguée dans l'estime phe et philanthrope, Dubois demandait peu aux livres, et lui-même il n'en a pas fait; mais que de bons élèves il a formés qui ont propagé ses doctrines dans de nombreux écrits! La maison d'accouchement dans laquelle il succéda au célèbre Baudelocque (1810) et où il fat lui-même remplacé par son fils, répandit

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Trois générations de médecins, comme l'a si justement dit M. Orfila, se pressaient aux funérailles de Dubois. Ses élèves, dont un grand nombre avaient reçu ses bienfaits, ont voulu trainer jusqu'à la tombe les restes d'un maître dont le souvenir vivra longtemps dans leurs

cœurs.

PAUL-ANTOINE Dubois, fils du précédent, est né à Paris en 1797. Avec d'heureuses dispositions et l'avantage d'avoir un maître comme son père, qui donna à son éducation des soins aussi assidus qu'éclairés, il ne pouvait maħquer d'obtenir des succès. Une vaste instruction, une raison élevée, beaucoup de prudence, de modestie et de bienveillance lui ont

comme dans l'affection de ses confrères. M. Paul Dubois s'est livré à la chirurgie, mais plus spécialement encore à l'art des accouchements qu'il professe à la Faculté de médecine depuis l'année 1834; il est également professeur et chirurgien en chef de la Maternité, membre de l'Académie de médecine, chevalier

de la Légion-d'Honneur, etc. Ses travaux consistent particulièrement en mémoires sur diverses parties de l'art des accouchements, en rapports faits à l'Académie de médecine, sur la vaccine, etc; ils sont tous remarquables par la précision, la clarté et par l'esprit judicieux qui y domine.

F. R.

Dacier, comme secrétaire perpétuel; et il exerça ces fonctions jusqu'en 1742, époque de sa mort.-Ses principaux ouvrages sont : 1o Histoire des quatre Gordiens, où il prétend établir, d'après le témoignage des médailles, qu'il a existé quatre empereurs de ce nom. Malgré ses efforts, cette opinion n'a pas prévalu sur celle qui n'en admet que trois; 20

DUBOIS DE CRANCE (ÉDOUARDLOUIS-ALEXIS), membre fameux de l'As-Les intérêts de l'Angleterre malentendus semblée constituante, de la Convention nationale et du conseil des Anciens, naquit à Charleville (Ardennes) en 1747.

Il avait embrassé la carrière des armes et il entrà dans les mousquetaires du roi, mais sans pouvoir y rester, ses titres de noblesse ayant été jugés insuffisants. Ce fut comme député du tiers-état qu'il árriva à l'Assemblée constituante où il joua un rôle très actif. Dans la Convention, il vota la mort du roi sans sursis ni appel, et dut à ses violences d'être nommé membre du Comité de salut public (voy.), au nom duquel il se rendit à Lyon et dirigea ensuite le siége de cette malheureuse ville. Plus tard il entra au conseil des Anciens, et il était ministre de la guerre lorsqu'au 18 brumaire le général Bonaparte lui redemanda le portefeuille de ce département. Dubois-Crancé, qui s'est aussi fait connaître comme écrivain par des brochures et des articles de journaux, vécut depuis à Rhétel où il mourut le 29 juin 1814. S.

DUBOS (JEAN-BAPTISTE), né à Beauvais, en 1670, étudia d'abord la théologie, et

y renonça bientôt pour se consacrer à l'étude du droit public. Les succès qu'il obtint dans cette nouvelle carrière engagèrent les ministres de Louis XIV à lui confier quelques négociations secrètes, dans lesquelles il fit preuve de beaucoup d'habileté : il eut part à plusieurs traités, entre autres à celui d'Utrecht. Sous la minorité de Louis XV, le régent et son ministre Dubois l'employèrent aussi, dans d'importantes occasions; et de riches bénéfices devinrent le prix de ses travaux diplomatiques. Il y renonça cependant de bonne heure, pour ne plus s'occuper que de la culture des lettres. Reçu, en 1720, à l'Académie française, il y remplaça, deux ans après,

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dans la guerre présente, 1703; ouvrage d'une exécution maladroite, et dont la publication eut des résultats contraires au but de l'auteur. Il est à remarquer cependant qu'il y prédit l'émancipation des colonies anglaises, dans l'Amérique du nord; 3° Histoire de la ligue de Cambray, très louée par Voltaire, comme offrant un tableau aussi complet que fidèle de l'état politique de la société européenne, à la fin du xv siècle; 4o Histoire critique de l'établissement de la monarchie française dans les Gaules. Le système développé ici par l'abbé Dubos repose sur une donnée aussi hypothétique que paradoxale, puisque cet auteur prétend que les Francs s'établirent dans les Gaules, non comme conquérants, mais comme alliés des indigènes, fatigués du joug des Romains. Montesquieu s'est élevé avec force contre ce système, colosse immense, dit-il, qui porte sur des pieds d'argile. Mais l'ouvrage de l'abbé Dubos, malgré ses défectuosités incontestables, a cependant rendu un service éminent à la science de l'histoire, en offrant un exemple de l'esprit de critique philosophique, avec lequel elle doit être étudiée; 5° Réflexions critiques sur la poésie et sur la peinture. Voltaire s'est encore rendu l'apologiste de cet ouvrage, dont le sujet semblait

en dehors des habitudes littéraires de l'auteur. Il le regarde comme le plus utile qu'on ait jamais écrit sur ces matières, et celui où il y a le moins d'erreurs et le plus de réflexions vraies, nouvelles et profondes. >> P. A. V.

DUBOURG (ANNE), martyr protestant, naquit en 1521 à Riom, en Auvergne. Il était neveu d'ANTOINE DUbourg, chancelier de France, sous François Ier. Destiné d'abord au ministère

ecclésiastique, il prit l'ordre de prêtrise. | pas été moins violentes, et tous deux furent conduits à la Bastille. Dubourg, interrogé sur sa religion, fut déclaré hérétique, dégradé du sacerdoce par l'évêque de Paris, et livré au bras séculier. Dubourg appela de cette sentence à l'archevêque de Sens, alors métropolitain de Paris. Dans l'intervalle Henri II mourut. Mais les persécuteurs survivaient. Dubourg adressa au parlement un mémoire où il disait que s'il avait épuisé tous les degrés de juridiction c'était pour ne rien omettre de ce qui pouvait manifester la justice de sa cause, et non parce qu'il reculait devant un supplice non mérité. Les accusations qu'il renouvelait, dans ce mémoire, contre le pape et la papauté étaient comme autant de preuves de ce sentiment. L'électeur palatin à qui on a supposé la volonté de confier la direction de son université de Heidelberg à un homme de la réputation de Dubourg, écri vit à François II pour solliciter sa grâce; mais un événement funeste vint hâter la perte du conseiller réformé. Celui-ci avait récusé le président Minard, un de ses juges les plus hostiles, et l'homme de confiance du cardinal de Lorraine; on prétendait même qu'il l'avait menacé en disant : « Dien saura t'y forcer! » Peu après cette menace de Dubourg, le président Minard fut assassiné, et trois jours après, Dubourg fut condamné et pendu en place de Grève; son corps fut brûlé le 20 décembre 1559. Il était âgé de 38 ans. Il mourut avec tout le courage qu'on devait attendre d'une conviction que la ferveur des idées religieuses et la persécution fortifient d'ordinaire. Anne Dubourg avait publié plusieurs ouvrages qui sont entièrement oubliés. TH. D.

Son esprit, ses connaissances, la manière brillante dont il enseigna le droit à Orléans lui firent beaucoup de réputation. En 1557, il devint conseiller-clerc au parlement de Paris. L'esprit de la réforme, s'appuyant sur le droit d'examen, faisait alors en France de grands progrès et jetait partout les germes de cette grande révolution religieuse qui tourmenta le xvIe siècle et y répandit presque autant de sang que de gloire. Anne Dubourg adopta avec chaleur les opinions nouvelles, et les soutint avec toute l'ardeur de la jeunesse. Les persécutions si impolitiquement commencées, sous François Ier, contre les protestants, se continuaient sous son successeur Henri II. Ce prince se rendit en 1559 au parlement, pour assister aux séances appelées mercuriales; il avait ordonné à cette compagnie de délibérer sur le genre de peine à infliger aux réformés. Mais il n'y trouva pas la docilité qu'il en attendait. Les idées nouvelles avaient pénétré dans ce grand corps. Plusieurs membres en étaient les fauteurs et même les apôtres. Anne Dubourg osa tenir un langage hardi jusqu'à la témérité. « Les hommes, dit-il, commettent contre les lois plu<< sieurs crimes dignes de mort, tels que « les blasphèmes réitérés, les adultères, « les débauches de toute espèce, et ces << crimes restent excusés et impunis, malgré leur énormité, tandis qu'on de<< mande des supplices contre des gens à qui l'on ne peut reprocher aucun crime. << Car enfin peut-on imputer le crime de lèse-majesté à des hommes qui ne font << mention des princes que dans leurs a prières pour appeler sur eux la pro<< tection du Très-Haut? On sait bien << qu'ils ne sont pas séditieux, mais on « affecte de les regarder comme tels, « parce que, s'appuyant sur l'Écriture« Sainte elle-même, ils ont arraché tout << prestige à la puissance romaine et ex« posé au plein jour la turpitude d'une « église qui penche vers sa ruine; parce « qu'enfin ils demandent de salutaires « réformes qui seules peuvent ramener « la religion à sa dignité primitive. »dent, ce titre désignait plus spécialement Le roi, irrité, fit arrêter Dubourg ainsi que Faur, dont les paroles n'avaient

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DUC, DUCHÉ. Les Romains appelèrent duces (du mot latin ducere, conduire, guider) les chefs, les commandants d'une armée ou d'un corps de troupes : c'est là l'origine du mot duc. Le duc fut donc dans le principe un officier militaire chargé d'un commandement. Un peu plus tard, c'est-à-dire dans les derniers temps de l'empire romain d'Occi

l'officier militaire qui commandait dans un district déterminé, et qui devait veil

montre des ducs souverains, tantôt complétement indépendants, tantôt tributaires de quelque roi voisin tels furent les ducs des Alémans, les ducs des Bavarois, etc.

ler à la garde d'un certain nombre de villes ou de châteaux. Le titre de duc était même tellement inhérent à l'office du gouverneur militaire d'un district, que l'officier qui perdait cet emploi d'une manière quelconque perdait aussi le titre de duc: Ammien Marcellin appelle ex-duc un officier qui était dans ce cas. On était duc d'un district, comme on fut plus tard gouverneur d'une province; mais le district gouverné par un duc ne prenait point le titre de duché : ce mot est d'origine plus récente.

La chute de l'empire romain d'Occident et la formation des sociétés qui naquirent de ses débris, changèrent en tous points la face des choses en Europe. Sous la domination des peuples germains, les rouages de l'administration se simplifièrent pour se mettre à l'unisson de la société nouvelle : les différentes branches de la puissance gouvernementale se concentrèrent à peu près en un seule : le pouvoir militaire absorba, pour ainsi dire, tous les autres pouvoirs. Alors le duc qui n'était que gouverneur de district fut gouverneur de district et commandant d'armée; il n'était qu'officier militaire, il fut officier militaire et civil tout ensemble.

Le duc avait sous sa dépendance une étendue de pays plus ou moins considérable, divisée ordinairement en plusieurs fractions administrées par des comtes*. Dans son gouvernement, le duc faisait la police, rendait la justice, administrait les finances, soit par lui-même, soit par les comtes qui lui étaient soumis; et quand le prince appelait les citoyens à la guerre, c'était encore le duc qui se mettait à la tête du corps d'armée formé par les hommes de son duché, réunis sous leurs comtes respectifs. Les ducs jouent un très grand rôle chez les historiens de nos deux premières races: leur autorité sur les peuples, et leur crédit, ou même leur influence auprès des rois, paraissent avoir été excessifs.

A la même époque, l'histoire nous

(*) Un duc eut jusqu'à douze comtes sous lui. Quelques auteurs ont même prétendu que c'était la règle générale; mais cette opinion a été souvent et victorieusement réfutée.

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Lorsque l'esprit féodal eut fait oublier les principes des gouvernements établis sur les ruines de l'empire romain d'Occident, les gouverneurs de provinces, ducs ou comtes, conquirent presque partout une indépendance absolue. Cette révolution s'opéra en France vers la fin de la deuxième race., Le roi ne fut plus roi que de nom; chaque duc était dans son duché un véritable souverain; et quand les descendants de Charlemagne furent exclus du trône, le plus puissant des ducs, le duc de France, Hugues-Capet, fut mis à sa place, du consentement des autres ducs, c'est-à-dire de ceux de Normandie, de Bourgogne, d'Aquitaine, de Gascogne et des comtes de Flandre et du Languedoc.

Ces duchés démembrés de la couronne rentrèrent successivement dans les mains des rois : Philippe-Auguste, Charles VII, Louis XI, Louis XII, les incorporèrent au royaume; et dès lors le nom de duc ne fut plus qu'un simple titre de dignité, héréditaire dans les familles; tous ses avantages consistèrent dans le nom et la prééminence qu'il donna.

Les ducs furent créés par lettres-patentes des rois; il y en eut de trois espèces, les ducs et pairs (voy. PAIRIE), les ducs héréditaires, et les ducs à brevet. Les premiers étaient les plus considérables: ils avaient séance au parlement et jouissaient de plusieurs autres priviléges; on appelait ducs héréditaires ceux qui possédaient des duchés non pairies, mais transmissibles à leurs enfants mâles; les ducs à brevet n'avaient d'autre prérogative que celle de porter le titre de duc et de jouir des honneurs attachés à cette qualité, mais leur titre s'éteignait avec eux. L'ancienneté du duché donnait rang à la cour, comme l'ancienneté de la pairie au parlement.

La révolution française détruisit tout cela; et aujourd'hui, les ducs, soit d'ancienne soit de nouvelle création, ne possèdent plus qu'un titre honorifique qui

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En Allemagne, ce fut sons le règne de l'empereur Henri IV que les dues commencèrent à usurper le droit de souveraineté qu'ils exercèrent sans contestation depuis Lothaire II de Saxe, et qui fut reconnu dans la suite par des lettres-patentes impériales. Cet état de choses se perpétna jusqu'à nos jours; mais plusieurs des dues primitifs (voy. Saint EMPIRE) échangèrent ce titre d'abord contre celui d'électeur (voy.) et plus tard contre ceux de grand-duc ou même de roi. Cependant on compte encore neuf ducs parmi les membres de la confédération germanique, le duc de Holstein (roi de Danemark), les trois ducs de Saxe, le duc de Brunswic, celui de Nassau, et lès trois ducs d'Anhalt. Le titre d'archiduc (voy.) | paraît dans l'histoire dès l'année 959, où l'archevêque Brunon de Cologne se l'arrogea; en 1156 les ducs d'Autriche le prirent également. On traduisit aussi pár magnus dux le titre des souverains de la Lithuanie (le roi de Pologne) et de la Russie; mais dans la langue du pays, ces souverains ont toujours été qualifiés de grands-princes (voy. PRINCE). Maxi- | milien II confirma le même titre de grand-duc aux princes de Toscane; et de nos jours Napoléon le conféra au roi de Saxe comme souverain du débris de l'ancienne Pologne auquel il ôta même ce nom, à l'électeur de Bade, au prince primât d'Allemagne, etc. Aujourd'hui sept grands-duchés figurent parmi les états qui composent la confédération germanique: ce sont ceux de Bade, de HesseDarmstadt, de Luxembourg (Pays-Bas), de Saxe-Weimar, de MecklembourgSchwerin, de Mecklembourg-Strelitz et d'Oldenbourg.

En Angleterre, les ducs sont pairs du royaume et jouissent de certains priviléges à la cour : il y en a 20; le plus ancien en titre est le duc de Norfolk, et le plus nouveau celui de Cleveland. Dans ce nombre, les membres de la famille royale ne sont pas compris.

En Angleterre, comme autrefois en France, en Allemagne, etc., le titre de prince n'est pas supérieur à celui de duc, mais il l'èst dans quelques autres, et l'on

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sait que Napoléon a promu au rang de prince plusieurs de ses lieutenants déjà pourvus du titre de duc. Autrefois il n'y avait de princes français que ceux de la famille royale; cependant les frères d'un duc se paraient quelquefois du titre de prince obtenu à l'étranger: c'est ainsi que M. Jules de Polignac, frère puîné du duc de ce nom, est prince romain; d'autres membres de familles françaises le sont ou l'étaient du Saint-Empire, etc. En Russie, le titre de duc est inconnu, mais les écrivains latins traduisent par mot dux celui de kniaz ou prince. Cependant l'empereur est véritablement duc, du chef de ses ancêtres, ducs de Holstein, etc. J. H. S.

DUC (h. n.), voy. CHOUETTE.

le

DU CANGE (CHARLES DU FRESNE, seigneur) peut être cité parmi les savants de tous les temps et de tous les pays comme un de ces esprits d'élite doués d'une capacité tellement extraordinaire pour les recherches de l'érudition, que l'immensité de leurs travaux semble un paradoxe en dehors des vraisemblances de l'humanité. Le phénomène intellectuel que Henri Estienne avait offert à l'admiration du xvio siècle, Du Cange le présenta au siècle suivant. Une vie dont le calme fut en harmonie avec l'état social de son temps, comme l'existence orageuse de H. Estienne avait répondu aux tourmentes d'une époque d'effervescence passionnée, permit à Du Cange de donner à l'histoire du moyenâge, dont il est en quelque sorte le fondateur, une suite de développements à proportions vraiment colossales.

Cet illustre personnage, originaire d'une noble et ancienne famille de Picardie, naquit à Amiens le 18 décembre 1610. Après de brillantes études au collége des jésuites d'Amiens, il fit son droit à Orléans, et fut reçu avocat au parlement de Paris, le 11 août 1631. De retour dans sa ville natale, il commença à se distinguer par l'extension toute nouvelle qu'il donna à l'étudé de l'histoire. S'étant marié le 19 juillet 1638, il acheta en 1645 au seigneur de Drancourt, son beaupère, sa charge de trésorier de France, dont il remplit les fonctions à Amiens, tout en continuant ses vastes études his

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