Sayfadaki görseller
PDF
ePub

était, selon l'opinion la plus générale, fils de Louis, duc d'Orléans, et de Mariette d'Enghien, petite-fille d'Eustache d'Enghien, favori de Philippe-de-Valois et femme d'Aubert de Cani. Quelques | écrivains ont voulu faire croire que Mariette d'Enghien avait couvert de son nom la faute d'une autre femme d'un rang très élevé, qui serait soit la reine Isabeau de Bavière, soit la duchesse de Bourgogne, femme de Jean-sans-Peur. Valentine de Milan, épouse de Louis, duc d'Orléans, ne parut point jalouse et fit élever le bâtard avec ses trois fils; les grâces de cet enfant la charmèrent tellement, qu'elle regrettait de ne pas être sa mère on me l'a volé, disait - elle souvent.

La date de la naissance du bâtard d'Orléans n'est pas précise; nous ne croyons pas toutefois qu'il la faille rapporter à l'an 1404, comme le font beaucoup d'historiens, car il est reconnu qu'en 1407, à la mort de son père, il était âgé de 8 ans, et qu'il promit énergiquement à Valentine de Milan de venger le meurtre qui lui avait enlevé Louis. Cette princesse disait du jeune bâtard, en le comparant à ses propres fils : «Lui seul est taillé pour punir les assassins de son père. » On a cru, mais à tort sans doute, qu'il fut d'abord destiné à l'état ecclésiastique. En 1421 il était écuyer banneret au service de Charles VII (encore dauphin), qui lui fit don de la seigneurie de Vaubonnois en Dauphiné. Charles, devenu roi l'année suivante, le nomma chambellan et lui donna plusieurs terres. En 1424 il prit les armes et le titre de sire de Mortaing. Éloigné quelque temps de la cour, il y revint sur l'invitation du connétable de Richemont, que sa réputation de bravoure et de prudence avait intéressé on lui confia le MontSaint-Michel, qu'il sut défendre contre les Anglais. Bientôt ses exploits devant Montargis (1427), lui valurent une renommée telle que le connétable de Richemont en parut jaloux.

En 1428, le comte de Salisbury vint, à la tête des Anglais, assiéger Orléans, qu'on appelait alors le cœur de la France. Le bâtard que, par anticipation, nous appellerons Dunois, se jeta dans la place

avec quelques guerriers illustres et 1,500 hommes de noblesse. Salisbury fut tué dans une reconnaissance; Gaucourt, qui commandait dans la ville avant l'arrivée de Dunois, fut mis hors de service : Dunois fut donc le maître des opérations. Ce n'est pas ici le lieu d'entrer dans les détails de ce siége ni de la journée des Harengs, après laquelle la consternation fut extrême dans Orléans. Dunois blessé continua néanmoins à soutenir vaillamment les efforts des Anglais. Il sut jeter habilement la discorde entre eux et les Bourguignons. Ceux-ci venaient de quitter les alliés, lorsqu'un renfort de troupes royales arriva, sous la conduite de Jeanne d'Arc (voy.). Dunois, tout en profitant de l'influence qu'assuraient à l'héroïne le ton d'inspirée qu'elle prenait et sa bravoure toute masculine, ne lui accordait pas une confiance illimitée, et durant le reste du siége il agit plus d'une fois sans lui communiquer même ses projets. Il est certain que la plupart des autres capitaines français ne montrèrent pas envers la Pucelle une déférence plus réelle, lui laissant du reste toute l'action qu'elle pouvait exercer par ses inspirations divines sur les soldats et sur le peuple. Enfin le siége fut levé. << Si l'on en juge d'après les relations qui nous restent de cet épisode de notre histoire, dit M. Mazas (Vie des grands capitaines français, etc., t. VII), le Bâtard eut sans contredit la plus grande part de la gloire acquise par les Français dans cette circonstance; personne n'aurait déployé plus de sagesse et plus d'activité que ce guerrier. Aussi profond politique que général habile, il sut enflammer les Orléanais du plus pur patriotisme; il ne négligea aucun moyen, et s'occupa des moindres détails. Tour à tour gouverneur et soldat, il passait du conseil au rempart; on le voyait souvent partir avec une centaine de cavaliers pour protéger l'entrée de quelques chariots. En relevant, dans l'historien Guyon, toutes les sorties, on trouve plus de cent escarmouches auxquelles le Bâtard prit part. Sa conduite avec Jeanne fut admirable; tout autre, peut-être, aurait pu se montrer jaloux d'une femme qui venait lui enlever l'honneur d'une dé

fense longue et sans exemple; jugeant | que la coopération de Jeanne pouvait être utile à l'état, il la dirigea habilement, se montra docile à sa voix, et ne méprisa jamais son avis. »

Après la levée du siége, Dunois se rendit à Loches auprès du roi Charles VII, qui avait conçu pour lui une prédilection singulière. Il contribua au succès de la bataille de Patay. Charles voulut qu'il l'accompagnat à Reims, à la cérémonie du sacre. Après de nouveaux exploits, il fut adjoint comme lieutenant au comte de Vendôme, nommé gouverneur de l'Ilede-France. Il ne démentit pas sa réputation dans la campagne de 1430, commencée sous de tristes auspices par la prise de la Pucelle, qui, l'année suivante, devait périr d'un odieux supplice, presque dans le même temps où Dunois, par un hardi coup de main, mettait la ville de Chartres au pouvoir de Charles VII. Bientôt le Bâtard contraignit le duc de Bedford à lever le siége de Lagny; mais alors même commençait sa jalousie et sa rivalité peu honorable avec Arthur de Richemont, connétable de France, devenu maître de la faveur et des conseils de Charles VII, après la disgrâce de La Trémouille. Cette jalousie n'éclata pas de suite pourtant; car Dunois passa deux années entières dans l'Ile-de-France ou dans la Beauce, livrant des combats journaliers, pendant que le comte de Richemont opérait sur les frontières de la Bretagne. Ces deux généraux ne se trouvèrent réunis qu'en 1434, à Vienne, où Charles VII tenait alors sa cour: malgré sa jalousie envers le connétable, le Bâtard se soumit à ses ordres, rendit des services signalés et augmenta sa réputation. Il enleva SaintDenis, repoussa Talbot, réduisit, en 1435, Houdan, Pontoise, Beaumont, Melun et Pont-Saint-Maxence. Les Anglais avaient repris Saint-Denis, que Dunois leur arracha de nouveau; il prit ensuite Marcoussi, Montlhéri, mais échoua devant Creil, alla rejoindre le connétable et le roi au siége de Montereau, et fut nommé, après le succès, gouverneur de cette place. Dès ce moment, sa faveur ne connut plus de bornes; son autorité devint presque l'égale de celle du connétable; mais plus sa fortune s'élevait,

Encyclop. d. G. d. M. Tome VIII.

|

plus sa jalousie augmentait à l'égard de Richemont, et cette rivalité divisa la cour en deux partis.

Charles VII était rentré dans Paris, qu'il n'avait pas vu depuis vingt ans. Dunois apprit alors la délivrance de son frère (Charles, duc d'Orléans), captif à Londres depuis vingt-cinq ans. Il s'empressa d'aller au-devant de lui à Calais, et ce prince, pour le remercier d'avoir défendu ses domaines contre les Anglais et contre les pillards, échangea avec lui la seigneurie de Vertus contre le comté de Dunois, possession bien plus importante. L'acte fut passé à Calais le 21 juillet 1439. Depuis cette époque, le Bâtard prit le titre de comte de Dunois, sous lequel il est plus généralement connu dans l'histoire. Cependant il continua à se faire appeler le Bátard d'Orléans, et ne prit le titre de comte de Dunois que dans les actes publics. Il était, dès ce temps, l'un des personnages les plus considérables du royaume. Sa première femme, fille de Louvet, président de Provence, étant morte en 1438 sans lui avoir donné d'enfants, il épousa Marie d'Harcourt, fille de Jacques d'Harcourt, comte de Tancarville. Quelques difficultés au sujet d'un héritage contesté augmentèrent encore sa jalousie contre le connétable. Celui-ci prenait à tâche de mettre un frein à l'avidité des gens de guerre, et Dunois se distinguait parmi les plus avides; il s'indigna de la sévère justice de Richemont et brava ses ordres. Richemont se plaignit au roi, qui ne pouvait encore faire grand usage de son autorité. Une ligue se forma, après la prise de Meaux, entre beaucoup de seigneurs: Dunois y entra. La Praguerie (voy.) n'eut pas le succès que ses fauteurs en attendaient; Dunois se rendit à Poitiers et se jeta aux genoux du roi, implorant son pardon. Charles, après l'avoir accablé de reproches, consentit à oublier sa faute, à condition qu'il irait dans l'Ile-de-France arrêter les progrès des Anglais. Dunois se signala par de nouveaux faits d'armes et empêcha Talbot de faire aucune tentative sur Paris. La Praguerie fut entièrement étouffée, et Charles parut pardonner au Dauphin, son fils, qui fut de

46

puis Louis XI. Pour éviter de nouvelles ruptures entre le connétable et Dunois, il les sépara. Le Bâtard alla porter la terreur parmi les Anglais qui, sous les ordres de Sommerset, occupaient la Normandie. Il y eut de brillants succès, dont il laissa l'honneur au Dauphin. Cette modestie accrut son crédit auprès du roi, qui lui donna, par lettre datée de Saumur le 20 septembre 1443, le comté de Longueville, qui avait appartenu à Du Guesclin. Dunois représenta le roi dans les conférences avec les Anglais qui amenèrent une trève, signée à Tours le 1er juin 1444, et qui fut prolongée ensuite jusqu'en 1449.

Charles ne sut jamais rien lui refuser: ce furent les vives et pressantes instances de Dunois qui obtinrent la grâce du comte d'Armagnac, condamné à mort pour cause de rébellion. Il ne fut pas étranger non plus au licenciement définitif des compagnies d'aventuriers; il se trouva mêlé aussi dans les négociations entamées par Charles VII pour mettre un terme au grand schisme d'Occident; puis il fut chargé d'une mission auprès de Henri VI, roi d'Angleterre, mais elle ne réussit pas quoiqu'on le comblat d'honneurs dans ce pays. A son retour il enleva le Mans aux Anglais (1447). Lorsqu'avec l'argent de Jacques Cœur et soutenu par le talent de Jean Bureau, maître de l'artillerie de France, Charles VII crut pouvoir entreprendre la conquête de la Normandie, il donna à Dunois le commandement de l'un des deux corps d'armée destinés à agir dans cette province, et le titre nouveau de lieutenant général du roi en ses guerres. Pendant que le connétable soumettait au roi la Basse-Normandie, le Bátard aux longues jambes (comme on appelait quelquefois Dunois) faisait dans la HauteNormandie de rapides progrès. Grâce à son adresse autant qu'à sa bravoure, le roi put entrer dans Rouen; toute la province ne tarda pas à être soumise. Depuis quelques années Dunois avait été grand-chambellan de France : le roi lui donna encore le gouvernement de Rouen. Charles VII lui confia aussi le commandement d'une expédition destinée à chasser les Anglais de la Guienne;

une série de succès qu'il y remporta pa-
rut assurer l'entière soumission de cette
province. Révoltée pourtant, elle fut
une seconde fois réduite par lui. On sait
que Talbot (voy.) périt dans ces com-
bats. Pour récompenser Dunois de ses
nouveaux services, Charles VII, par un
décret, le déclara prince du sang légi-
time et apte, ainsi que sa lignée mascu-
line, à succéder au trône, si toutes les
autres branches de la famille royale s'é-
teignaient. Le monarque se plut encore
à le décorer du titre pompeux de restau-
rateur de la monarchie. Vers ce même
temps eut lieu le déplorable procès de
Jacques Cœur (voy.), où furent compro-
mis les noms de beaucoup de personnages
illustres de l'époque; mais on n'y trouve
pas celui de Dunois, quoique les persé-
cuteurs de l'argentier fussent ou les amis
ou les parents du comte de Longueville.
On ignore s'il eut part aux dépouilles de
Jacques Cœur, comme il avait eu part à
celles de Xaincoings. Lors des querelles
qui s'élevèrent entre Charles VII et le
Dauphin Louis, Dunois dut marcher con-
tre celui-ci, retiré dans le Dauphiné;
c'est encore lui qui arrêta le duc d'A-
lençon, accusé de haute-trahison et de
relations coupables avec les Anglais; il
fut enfin désigné pour exécuter une des-
cente en Angleterre, qui n'eut pas lieu,
du moins d'une manière complète.

Après la mort de Charles VII, Dunois alla au-devant du nouveau roi, qui le reçut froidement. A son arrivée à Paris, Louis XI lui ôta le titre de lieutenant général, le priva du gouvernement de la Normandie, et supprima l'inspection des places de Guienne, qu'on avait donnée au Bâtard. Celui-ci se disposait à se rendre

en Italie pour soutenir les droits de la maison d'Orléans à l'héritage de Valentine Visconti; mais le roi,cédant aux instances de Sforze, son allié, interdit cette entreprise au comte de Longueville, qui, pour se venger de tant de contrariétés, entra dans la ligue du bien public (voy.). Par le traité de Conflans, Louis XI lui rendit les domaines dont il l'avait dépouillé, et lui accorda d'autres grâces. Dunois partagea dès lors les travaux des premières années de Louis XI. Il fut nommé président d'un conseil formé pour la police et les

affaires du royaume, et dirigea encore quelques opérations militaires sans importance. Il mourut enfin à Saint-Germain-en-Laye, le 28 novembre 1468. D'après ses intentions, son corps fut enterré à Notre-Dame de Cléri, et son cœur porté à Châteaudun. A. S-R.

DUNOYER (ANNE - MARGUERITE PETIT, madame) était née à Nimes, en 1663, d'une famille protestante. Elle fit abjuration pour épouser un capitaine au régiment de Touraine; mais, après avoir tourmenté son mari pendant dix années par son excessive jalousie, elle finit par l'abandonner et se sauver avec ses deux filles en Hollande, où elle revint au pro

testantisme.

Mme Dunoyer, qui écrivait avec assez de facilité, mit sa plume aux gages des libraires de Hollande. Ce fut pour eux qu'elle composa ses Lettres historiques et galantes, recueil de faits et d'anecdotes controuvées en grande partie, mais où l'on trouve parfois des récits qui ne sont pas sans intérêt et quelques particularités assez piquantes.

Voltaire qui, très jeune encore, avait fait un voyage en Hollande, y vit Mme Dunoyer, devint amoureux de sa fille cadette, que l'on nommait Pimpette, et voulut l'épouser. Le marquis de Châteauneuf, son parrain, ambassadeur de France, s'opposa à ce mariage et fit repartir Voltaire pour la France. Quelques-unes des lettres du jeune Arouet à sa chère Pimpette ont été insérées dans l'ouvrage de sa mère, qui mourut en 1720, sans avoir revu son pays.

Dans l'édition de 1757, on a joint aux Lettres de Mme Dunoyer ses Mémoires écrits par elle, ceux de son mari, où elle est assez mal traitée, et une assez plate satire dramatique contre l'un et l'autre jouée à Utrecht en 1713, sous le titre du Mariage précipité. M. O.

De nos jours, M. CHARLES-BARTHÉLEMY Dunoyer, avocat, s'est fait un nom comme publiciste. Il a rédigé le Censeur en société avec feu M. Comte, et il a publié différents ouvrages sur la morale et sur l'industrie. Après la révolution de juillet 1830, il fut nommé préfet du département de la Somme, et, quelque temps après, élu membre de

l'Institut, Académie des Sciences morales et politiques.

X.

DUNS SCOT (JOHN), un des plus grands philosophes du moyen-âge, a eu la gloire de créer une grande école qui a lutté avec beaucoup d'éclat contre celle de saint Thomas. On sait que les débats philosophiques des Thomistes et des Scotistes ont rempli toute la dernière période de la philosophie scolastique.

Jean Duns, surnommé Scot (Scotus), doit être né vers l'année 1270. On n'est d'accord ni sur l'époque ni sur le lieu de sa naissance. L'Irlande, l'Angleterre et l'Écosse se sont disputé la gloire de l'avoir vu naître; suivant l'opinion la plus générale, il serait né à Dunstane. dans le Northumberland, et c'est de là que lui serait venu son nom de Duns Scot. Suivant Hugues Carll, il serait né en Irlande, dans le tractus Dunsius, et aurait été nommé Scot à cause de l'origine écossaise de sa famille.

Duns Scot entra très jeune dans l'ordre des franciscains ou minorites. Il passa plusieurs années à Oxford, d'abord comme élève, ensuite comme professeur. Ses succès déterminèrent les supérieurs de son ordre à l'envoyer, en 1304, à l'université de Paris, qui était, comme on sait, le centre du mouvement scientifique au moyen-âge. A cette époque les différences de nationalité s'effaçaient dans la grande unité de l'Église catholique; on accueillait avec une grande joie les étrangers distingués dans toutes les universités de l'Europe, et les professeurs qui ont le plus illustré l'université de Paris étaient en partie nés au dehors du royaume.

A Paris, Duns Scot se trouva en présence de l'école de saint Thomas, dont il combattit les doctrines. Il était franciscain et saint Thomas dominicain : les deux ordres religieux prirent parti pour les deux philosophes qui les représentaient; ce dissentiment jeta dès l'origine un grand éclat sur les discussions de saint Thomas et de Duns Scot et contribua à les perpétuer. En 1308, Scot reçut de Gondisalvus, général des franciscains, l'ordre de se rendre à Cologne pour y enseigner la philosophie. Il se trouvait par là arrêté dans les succès toujours croissants qu'il obtenait à Paris et

[ocr errors]

trine beaucoup plus dangereuse, le spinozisme.

Scot fait une part plus grande au libre arbitre: il regarde la volonté comme étant une causalité libre, une spontanéité absolue; c'est de cette spontanéité que dérive, suivant lui, toute moralité. Par rap

relégué sur un théâtre moins digne de son talent. Cependant il obéit sans murmurer, avec cette soumission monacale qui le distingua toujours. Il fut reçu à Cologne avec de très grands honneurs. Les habitants se po'rtèrent à sa rencontre à plusieurs lieues de la ville, et il fit une entrée triomphante à Cologne, Dans l'an-port à la nature divine, Scot n'admet pas, née même de son arrivée, il fut atteint d'une maladie soudaine à laquelle il succomba, âgé de 38 ans suivant les uns, et de 42 suivant les autres.

Tous les historiens qui ont parlé de Duns Scot ont rendu hommage à son caractère; il faut excepter seulement le trop fameux chroniqueur Paul Jove, l'Arétin de l'histoire, dont les récits méritent en général peu de confiance. C'est Paul Jove qui a inventé sur la mort du philosophe une fable ridicule qui a été souvent répétée après lui. Il prétend que le tombeau de Duns Scot fut ouvert après sa mort et qu'on y trouva le cadavre déplacé et retourné, ce qui fit conjecturer qu'il avait été enseveli dans un état de léthargie, qu'il s'était réveillé ensuite et qu'il était mort dans cette situation.

comme saint Thomas, que la liberté de l'Être-Suprême soit limitée par les lois de son intelligence et de sa sagesse; il lui attribue un libre arbitre absolu. Il en est de même par rapport à la nature humaine. Saint Thomas, attribuait les vertus des hommes à l'action de la grâce: Scot les attribue au libre arbitre. On sait que cette grande question métaphysique a divisé dans tous les temps les docteurs de l'Église catholique, qui a condamné quelques idées fausses émises sur ce sujet, mais qui a eu la sagesse de ne pas vouloir imposer aux chrétiens aucune solution absolue par rapport à ce mystérieux problème.

Dans la question du libre arbitre, Scot se rapprochait d'Aristote plus que saint Thomas; pour la nature des idées générales, c'est au contraire saint Thomas qui défend la doctrine d'Aristote, tandis que Scot, qui croit être aristotélique, défend en réalité la théorie de Platon. On sait que le problème de la nature des idées générales était regardé au moyen

phie. Le nominalisme, défendu au x1° siècle par Roscelin, avait été anathematisé par l'Église. Au x11° siècle le réa

Ce qui doit être principalement signalé dans la philosophie de Duns Scot, ce sont ses rapports avec celle de saint Thomas : la lutte de ces deux écoles est une des plus remarquables que présente l'histoire de la philosophie scolastique. Ce qui faisait le principal sujet du dissen-âge comme le pivot de toute la philosotiment des deux philosophes, c'était leur opinion au sujet de la liberté, soit dans la nature divine, soit dans la nature humaine. Saint Thomas définissait la libertélisme triomphait, mais seulement en apcomme étant l'union de la pensée et de la volonté ; il admettait la liberté en Dieu et dans l'homme, mais il la concevait comme étant nécessairement réglée par les lois de la pensée. On ne peut pas contester que saint Thomas ne soit tombé dans l'erreur qu'on a reprochée plus tard à l'école cartésienne, celle de donner trop d'importance à la pensée et pas assez à la volonté. Comme l'école de saint Thomas était soumise à l'orthodoxie catholique, cette tendance l'a conduite seulement à renouveler les idées de saint Augustin sur l'action absolue de la grâce dans l'école purement rationnelle de Descartes, cette même tendance a abouti à une doc

parence; car si Duns Scot est réaliste, saint Thomas ne l'est pas. Il admet que les idées existent en dehors des choses, non pas en acte ni en réalité, mais seulement en puissance, ce qui détruit le principe. fondamental du réalisme.

La discussion des thomistes et des scotistes sur les idées générales n'a pas beaucoup contribué aux progrès de la philosophie, non plus que toutes celles qui ont eu lieu dans le moyen-âge sur le même sujet. Cela provient surtout de ce qu'à cette époque on suivait encore la terminologie obscure de Platon et d'Aristote et on posait la question des idées d'une manière tout-à-fait inexacte. C'est

« ÖncekiDevam »