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seau, renforçaient la garnison du camp retranché établi à Sidi-Ferruch,

Pour seconder davantage encore les opérations de l'armée de siége, l'amiral avait ordonné une fausse attaque sur les batteries de mer de l'ennemi. Le 1er juillet, une de ses divisions, favorisée par une brise maniable de l'ouest, défila sous les batteries depuis la pointe Pescade jusqu'au môle, à grande portée de canon, en ripostant de son feu à celui de l'ennemi. Cette division, parvenue à la portée des forts du môle, échangea ses boulets avec eux et continua sa route pour la baie.

La flotte mouilla dans cette baie le 2 juin. Elle en partit le 10, et le 12 elle aborda de nouveau la côte d'Afrique. Le 13, à huit heures du matin, elle défilait le long des forts et batteries de la ville d'Alger, et à sept heures du soir elle mouillait dans la baie de Sidi-Ferruch ou Torre-Chica, à l'ouest de la ville. La journée était trop avancée pour opérer le débarquement; mais l'amiral ordonna toutes les dispositions pour qu'il eût lieu le lendemain, à la pointe du jour. Effectivement, le 14, à quatre heures, la pre- | mière division de l'armée, avec huit pièces de campagne, débarqua sous le feu des batteries de l'ennemi. A six heures la seconde division et toute l'artillerie de campagne étaient à terre. A six heures et demie le général en chef et son état-major débarquèrent, et à midi l'armée entière avait quitté les bâtiments qui l'avaient transportée. Le soir, après avoir enlevé les batteries ennemies, elle occupait les hauteurs en avant de la presqu'île de Si-régna toute la journée rendit ce mouvedi-Ferruch.

Il restait à l'amiral à appuyer par ses bâtiments de guerre les opérations de l'armée de terre sur les divers points de la côte, et à faire opérer le déchargement et la mise à terre de l'immense matériel embarqué. On y travailla sans relâche; mais cette opération pénible, à laquelle les officiers et marins apportaient un zèle extraordinaire, se trouvant souvent retardée par les mauvais temps qui survinrent et qui se renouvelèrent fréquemment, ne put être entièrement terminée que le 28 juin. Voy. BOURMONT.

Pendant ce temps, l'armée de terre était aux prises avec l'ennemi, et le 29 elle était maîtresse des positions qui dominaient le fort de l'Empereur. L'amiral, de son côté, contribuait au succès de ses opérations; ses bâtiments légers se portaient partout où leur présence était jugée nécessaire, et trois équipages de ligne, formant un total de 2,100 hommes, sous le commandement d'un capitaine de vais

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De son côté, l'amiral, partí de la baie de Sidi-Ferruch avec le calme, faisait remorquer son vaisseau par un bateau à vapeur. En même temps sept de ses vaisseaux croisaient à l'ouvert de la baie, en communication avec elle et la partie de l'armée réunie devant Alger. Cette disposition était urgente pour la conservation et la sûreté de l'armée, qui déjà, dans trois coups de vent reçus du 13 au 26, avait été compromise.

Parvenu à la hauteur d'Alger le 2 juillet, l'amiral fit signal à la seconde escadre de le rallier, mais la faible brise quí

ment très difficile. Le lendemain, toute l'armée étant presque ralliée, à dix heures et demie, l'amiral signala de serrer le vent, de se ranger en ligne de bataille sans observer d'ordre, et de se tenir prêt à combattre les forts. A deux heures et demie, l'armée navale, le vaisseau amiral en tête, commença à canonner la ville et les forts d'Alger; tous les vaisseaux, frégates, et même les bricks défilèrent sous le feu de toutes les batteries, depuís celle des Anglais jusqu'à celle du môle inclusivement. Les bombardes ripostèrent, sous voiles, aux bombes nombreuses lancées par les Algériens. A cinq heures l'amiral fit cesser le feu. Ainsi, pendant deux heures et demie, l'armée navale fut exposée, à demi-portée de canon, au feu de plus de 500 pièces d'artillerie, et ce mouvement, en opérant une puissante diversion aux forces de l'ennemi, ne contribua sans doute pas peu, par l'effet moral qu'il dut produire, aux événements qui succédèrent.

la mesure générale qui annula les nominations faites par le roi Charles X; toutefois il ne tarda pas à recevoir un témoignage flatteur de l'estime et de la confiance du monarque que la nation venait de placer à sa tête : une ordonnance du 13 août 1830 le nomma pair de France et amiral.

Le 4 juillet, à dix heures du matin, l'amiral fit signal à l'armée de se former sur une ligne de bataille, et de se tenir de nouveau prête à combattre les forts; mais vingt minutes après, au moment où elle allait commencer le feu, une explosion très forte se fit entendre, et une partie du fort de l'Empereur sauta en Au mois d'octobre 1830, l'amiral Dul'air. Cet événement avait fait suspendre perré fut nommé président du conseil l'exécution du projet de l'amiral, lors- ❘ d'amirauté, et par une ordonnance du que, quelques moments après, un canot 22 novembre 1834 il fut appelé par le parlementaire, ayant à bord l'amiral de roi aux fonctions de ministre secrétaire la flotte algérienne, accosta le vaisseau la Provence. Cet envoyé venait réclamer, au nom du dey (voy.), la cessation des hostilités et demander la paix. A ce moment les batteries de l'armée de terre et celles des Algériens avaient aussi suspendu leur feu. L'amiral chargea l'envoyé de dire à son maître que les dispositions de l'armée navale étant subordonnées à celles de l'armée de terre, il devait s'entendre à ce sujet avec le général en chef. La soirée et la nuit se passèrent sans hostilités.

Le lendemain, à cinq heures du matin, le même envoyé vint renouveler ses sollicitations: l'amiral alors lui remit une note pour le dey, dans laquelle il lui signifiait qu'il ne recevrait plus aucune communication et qu'il ne cesserait les hostilités que lorsque le pavillon de France serait arboré sur les forts et batteries d'Alger.

Dès midi le pavillon algérien ne flottait plus sur le palais du dey et, à deux heures quarante minutes, le pavillon français était hissé sur la Casauba (Kasbah) et successivement arboré sur tous les forts et batteries. L'armée navale le salua de 21 coups de canon et des cris mille fois répétés de Vive le roi! Ainsi, en moins de trois semaines de siége, cette cité, considérée comme inexpugnable, et dont l'abaissement était, depuis tant de siècles, l'objet des vœux de l'Europe entière (voy. CHARles-Quint, Duquesne, EXMOUTH), se trouvait enfin au pouvoir des Français.

Cette conquête, à laquelle la marine a pris une part si grande et si glorieuse, a porté la réputation du baron Duperré au plus haut point de gloire. Élevé à la dignité de pair de France par ordonnance du 16 juillet 1830, il se vit compris dans

d'état de la marine et des colonies, qu'il
a remplies jusqu'à l'époque du 22 février
1836.
J. F. G. H-N.

DUPERREY (LOUIS-ISIDORE), capi-
taine de vaisseau, officier de la Légion-
d'Honneur et chevalier de Saint-Louis,
né à Mantes en 1784, entra dans la marine
à l'âge de seize ans. Il avait été élève de
Lacroix, à l'École normale de Paris. Il
fut reçu aspirant de première classe en
1808, et il se trouva sur le vaisseau amiral
l'Océan, dans l'affaire des brûlots de
l'île d'Aix. De là il passa sur le vaisseau
amiral l'Austerlitz, dans l'armée navale
de Toulon. Enseigne de vaisseau au mois
de juin 1811, il fit partie de l'état-major
du vaisseau le Suffren. A la Restauration,
en 1814, il fut embarqué sur l'un des
bâtiments de la première station envoyée
au Levant; mis en non activité en 1815,
on le rappela au service l'année suivante,
et il fut désigné pour être l'un des offi-
ciers de l'Uranie, sous les ordres de
M. Freycinet (voy.). Dans cette campagne
il prit une part très active aux travaux hy-
drographiques, et fut nommé lieutenant de
vaisseau au retour, dans le mois de mars
1821. Alors il travailla, à Paris, à ré-
diger les cartes levées durant le cours du
voyage. Il se réunit à son ancien collègue
du Suffren, M. Dumont-d'Urville (voy.),
et ces deux officiers présentèrent en com-
mun le plan d'une nouvelle campagne
d'exploration autour du monde. Le mi-
nistre Portal accueillit favorablement ce
projet, mais il ne fut exécuté que sous
M. de Clermont-Tonnerre, son succes-
seur. En conséquence, M. Duperrey,char.
gé du commandement comme le plus
ancien, mit à la voile sur la Coquille,

le 11 août 1822.

La Coquille rentra dans les ports de

France au mois de mars 1825. Peu de temps après, M. Duperrey fut nommé capitaine de frégate et chargé par le ministre de la publication de son voyage.

Les travaux les plus remarquables du voyage de la Coquille sont la découverte de deux iles dans l'archipel Dangereux, l'exploration de l'île Oualan, jusqu'alors vaguement indiquée, et la reconnaissance de plusieurs des îles Carolines. Une immense quantité d'objets d'histoire naturelle furent recueillis et rapportés par les naturalistes de l'expédition. Enfin, diverses observations du magnétisme, du pendule et de météorologie, furent exécutées pendant la campagne.

Malgré le long espace de temps écoulé depuis le retour de l'expédition de la Coquille, la relation de cette expédition et des découvertes qu'elle a amenées n'est point encore terminée. Cet ouvrage, intitulé: Voyage autour du monde exécuté par ordre du Roi sur la corvette de S. M. la Coquille, pendant les années 1822, 1823, 1824 et 1825, se compose de quatre divisions : la Zoologie, la Botanique, l'Histoire et l'Hydrographie, et devait former environ 6 vol. in-4° avec 4 atlas de 352 planches. Un travail extrêmement étendu sur le magnétisme terrestre avait jusqu'ici absorbé tous les instants de l'auteur. Ce travail sur le magnétisme, auquel il attache une grande importance et qui doit placer son nom parmi les savants distingués de notre époque, est enfin terminé; il est fondé sur une théorie nouvelle qui paraît séduire tous les esprits. Nous avons déjà vu deux grandes cartes du globe terrestre, dans lesquelles plus de 20,000 observations de la déclinaison de l'aiguille aimantée, recueillies dans tous les voyages qui ont paru de 1300 jusqu'en 1836, sont représentées de la manière la plus naturelle, c'est-àdire que la déclinaison en chaque lieu du globe y est indiquée par une petite flèche faisant avec le méridien terrestre un angle égal à sa propre valeur. C'est ainsi que le capitaine Duperrey semble être parvenu à tracer sur le globe la vraie figure des méridiens magnétiques qui leur sont perpendiculaires et qui sont en même temps des lignes isodynamiques déterminées avec une exactitude

Encyclop. d. G. d. M. Tome VIIL

à laquelle il était impossible d'arriver en faisant usage seulement des observations d'intensité magnétique que l'on ne peut pas rendre comparables entre elles dans les longs voyages.

Entièrement livré à ces travaux scientifiques et éloigné depuis longtemps du service de mer, M. Duperrey a été mis en retraite par ordonnance du 17 janvier 1837, au moment où il venait d'atteindre la douzième année de grade de capitaine de frégate. L'année précédente il avait été nommé officier de la Légiond'Honneur, sur la proposition de l'amiral Duperré. Le Journal de la marine, les bulletins des Sociétés de géologie et de géographie dont il est membre, et divers volumes de la Connaissance des Temps, contiennent des articles de cet officier*. C'est dans ce dernier ouvrage que se trouve le mémoire qu'il a publié sur les opérations géographiques faites dans la campagne de la Coquille. DE M.

DU PERRON (JACQUES DAVY, cardinal) naquit dans le canton de Berne, en 1556, de parents réfugiés en Suisse pour cause de religion. Son père, Julien Davy, lui enseigna le latin et les mathématiques; puis, sans le secours d'aucun maître, Jacques apprit le grec, l'hébreu et la philosophie. Doué d'une mémoire prodigieuse, il acquit en peu de temps une foule de connaissances qui lui firent une grande réputation. Il vint à Paris, où il donna des leçons de langue latine. Du Perron était fort bel homme et s'exprimait avec éloquence et facilité; mais, suivant Tallemant des Réaux, il était fort colère et vindicatif. S'il faut en croire l'auteur des Historiettes, Du Perron, dans sa jeunesse, poignarda un homme avec lequel il s'était pris de querelle; heureusement que le grand crédit du poète Philippe Desportes, abbé de Tyron, qui le goûtait fort à cause de son esprit, le tira de cette mauvaise affaire. Du Perron en fut quitte pour deux mille écus qu'il donna aux parents du mort et que son ami lui prêta. Ce ne fut pas le seul service que l'abbé de Tyron lui rendit : après l'avoir fait rentrer dans le sein de l'Église catho

(*) Au mot CoURANTS MARINS, nous avons parlé des observations intéressantes qu'il a faitse sur ce phénomène. S.

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la grâce; il contribua encore à rétablir la paix entre le Saint-Siége et les Vénitiens. Nommé à l'archevêché de Sens, Du Perron revint à la cour remplir la charge de grand-aumônier et prit une part active aux disputes théologiques. Il défendit le livre de Bellarmin sur le pouvoir du pape; il provoqua la disgrâce de Richer, syndic de Sorbonne; il s'opposa, aux États-Généraux de 1614, à la signature du formulaire présenté par les députés du Tiers, et mourut d'une rétention d'urine.-On a de DuPerron le Traité de l'Eucharistie contre DuplessisMornay; la Réfutation de toutes les obser

lique, il lui procura la place de lecteur d'Henri III, avec une pension de 1,200 écus. Du Perron embrassa l'état ecclésiastique, obtint plusieurs bénéfices, traduisit en vers français deux livres de l'Enéide, que Desportes et Bertaut vantèrent beauMais ce qui accrut sa fortune et sa coup. réputation, ce fut l'oraison funèbre de Marie Stuart, reine d'Écosse. Il s'attacha au cardinal de Bourbon, que les ligueurs firent un moment roi; puis il eut pour Gabrielle d'Estrées des complaisances qui lui valurent les bonnes gràces de Henri IV et l'évêché d'Évreux, en 1591. Du Perron, que Desportes avait ramené à l'Église catholique, essaya à son tour d'yvations des hérétiques sur des passages ramener le roi. Il lui persuada que c'était l'unique moyen de rendre la tranquillité au royaume; il l'instruisit secrè– tement et assista à son abjuration. Envoyé à Rome avec le cardinal d'Ossat pour solliciter la levée de l'interdit lancé sur la France, il réussit dans sa mission et fut approuvé du roi, quoiqu'il se fût, dit-on, soumis à des conditions humiliantes. De retour dans son diocèse, il obtint des succès éclatants par ses prédications et fit rentrer une foule de cal

de saint Augustin; le Traité de la rhé-
torique, l'Oraison funèbre de Ronsard,
les Ambassades, et des vers fort médio-
cres. Ses œuvres complètes forment 3
vol. in-fol., et l'on a réuni dans un vol.
in-12, intitulé Perroniana, des traits
comiques et des mots scandaleux qu'on
attribuait au cardinal.
TH. D.

DUPES (JOURNÉE DES). C'est ainsi qu'on appelle dans l'histoire le 11 novembre 1630. Marie de Médicis et Gaston d'Orléans avaient arraché à Louis XIII, malade à Lyon, tandis que le cardinal de Richelieu était devant Casal, la promesse de destituer le ministre de toutes ses places: le cardinal, instruit de ces intrigues, vole à Versailles auprès du roi, et le décide sans peine à lui livrer ses ennemis. Ces derniers, qui avaient compté au moins sur la discrétion du roi, furent ainsi dupes. Richelieu se vengea sur la mère et le frère du roi, et sur leurs adhé

vinistes dans le sein de l'Église. Sponde, depuis évêque de Pamiers, et Sancy, général des Suisses, furent du nombre. Les calvinistes pour se venger de ces défections, lancèrent contre lui de sanglantes épigrammes auxquelles sa conduite privée ne donnait que trop beau champ. Sa fameuse conférence de Fontainebleau, en 1600, imprimée en un gros volume in-8°, accrut encore la réputation de Du Perron. Duplessis-Mor-rents, avec une excessive rigueur. Voy. nay, son adversaire, ou s'y défendit mal RICHELIEU. A. S-R. ou céda trop tôt la victoire. Mais Du DUPETIT-THOUARS (ARISTIDEPerron ne fut pas aussi heureux en com- AUBERT), chevalier de Saint-Louis, chef battant d'Aubigné, ni dans ses efforts de division des armées navales, naquit au pour ramener la sœur du roi (duchesse château de Boumois, près Saumur, le 31 de Bar) à la religion catholique. Cepen- août 1760. Il avait à peine quatre ans dant le rituel qu'il publia dans son dio- que son grand-père, présageant déjà pour cèse, et dans lequel il inséra la bulle In lui des destinées qui pourraient un jour cœná Domini, que les parlements re- servir à l'illustration de sa famille, voulut jetaient comme contraire aux libertés qu'il joignit à son nom celui de SAINTde l'Église gallicane, lui valut le cha- GEORGES, qui jusque-là n'avait été afpeau de cardinal, qui faisait l'objet fecté qu'aux ainés de sa maison, nom de son ambition. Renvoyé à Rome en qu'il porta jusqu'à son entrée dans la 1604, il obtint du pape qu'il ne pren- marine. Aristide avait neuf ans révolus drait aucun parti dans les disputes sur lorsqu'il alla s'asseoir sur les bancs de

...

La Flèche. Le régime de cette école était taire vint, au commencement de l'année austère et méthodique: aussi eut-il beau- 1776, interrompre le cours de ses études. coup de peine à s'y plier. Il y était depuis quatre ans, lorsqu'enfin las d'être régenté, il conçut le projet de s'évader. L'entreprise était difficile, car non-seulement il fallait traverser un large canal rempli d'eau qui séparait la maison du parc, mais encore franchir les murs très élevés de l'enceinte. Son plan bien arrêté, il fait part de sa résolution à deux de ses camarades, qui, loin de l'en détourner, lui proposent de s'associer à son entreprise. Au jour fixé, nos trois étourdis, échappés à la surveillance de leurs maitres, se jettent dans un batelet qu'ils trouvent attaché au bord du canal, gravissent le mur, et bientôt ils sont de l'autre côté. Mais à peine se sont-ils mis en route qu'on les saisit et que tous trois sont ramenés à l'école militaire, où l'on pense bien qu'une punition sévère leur fut infligée.

Son admission comme cadet-gentilhomme dans un régiment d'infanterie, où bientôt il devint sous-lieutenant, ne détourna pas ses idées de la marine. En 1778, tout présageant une guerre prochaine entre la France et l'Angleterre, il écrivit au ministre de ce département pour lui demander à passer de l'armée de terre dans l'armée navale. Il reçut l'ordre de se rendre à Rochefort pour y subir son examen. Au comble de la joie, il quitte Metz, où il était en garnison, et arrive à sa destination. Il subit son examen avec un tei succès qu'il fut reçu le second au concours; sa nemination data du 1 mars 1778: il avait alors dix-sept ans et demi. Je me crus maréchal de France, écrivait-il depuis, lorsqu'on me fit garde de la marine.

er

Embarqué sur le Fendant, qui faisait partie de l'armée navale aux ordres du comte d'Orvilliers, il assista au combat que cette armée livra sous Ouessant, le 27 janvier 1778, à celle de l'amiral Kep

On sera peut-être curieux de connaître ce qui avait pu porter un enfant de treize ans à une entreprise aussi hasardeuse. Un volume de Robinson Crusoepel, et auquel ce vaisseau prit une part était tombé entre les mains d'Aristide et il l'avait dévoré. Depuis ce moment son imagination ardente ne rêvait plus que voyages, navigation, îles désertes à découvrir, sauvages à policer, etc., etc., et il lui tardait de franchir l'enceinte de son collége, de se débarrasser du grec et du latin, pour devenir un nouveau Robin

son.

A peine sorti de prison, il s'échappe de nouveau; mais cette seconde évasion ne lui réussit pas mieux que l'autre. Rattrapé et ramené au collége, il fut condamné à trois mois de détention, et l'on agita même la question de le renvoyer à sa famille comme un sujet incorrigible.

Un an après, Dupetit-Thouars sortit du collège de La Flèche pour entrer à l'École militaire de Paris.

Là il s'efforça par son application de justifier la bonne opinion qu'on avait de lui; mais toujours tourmenté par sa passion pour la marine, il s'attacha plus particulièrement à l'étude des mathématiques, qui seules pouvaient lui en faciliter l'entrée. Il y faisait déjà de rapides progrès, lorsque la réforme de l'école mili

si glorieuse. L'année suivante, il assistait à la prise du fort Saint-Louis, du Sénégal, au siége de la Grenade, au combat du 6 juillet 1779, et aux trois combats que l'armée navale du comte de Guichen soutint contre celle de l'amiral Rodney, en 1780...

Toujours avide de ces hasards dont on court plus les chances à bord des frégates que sur les vaisseaux, Dupetit-Thouars obtint de s'embarquer sur l'Amazone, qui était destinée à croiser sur les côtes d'Espagne. Il visita avec cette frégate les ports des Etats-Unis, Porto-Ricco, PortoCabello, Curação, etc., et deux tempêtes successives lui firent connaître les douceurs du métier pour lequel il était si passionné.

Après la paix de 1783, Dupetit-Thouars, qui avait été nommé enseigne de vaisseau, passa sur le Téméraire, commandé par un ami de sa famille et dont la mission était de tenir station à Saint-Domingue : il y passa trois années consécutives. DupetitThouars employa une partie de ce temps à étudier les mœurs et les usages de ce pays,et l'esprit d'observation philosophi

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