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quelle on a attaché une importance sans doute exagérée dans les idées mêmes de l'auteur. Voy. LOUIS-PHilippe.

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conférer.

Rallié à l'établissement monarchique du 9 août par conviction autant que par un attachement personnel déjà de longue date pour le prince élu, M. Dupin contribua puissamment, comme rapporteur de la commission chargée de réviser la Charte (voy. AOUT), à poser les bases du régime qu'il s'agissait de substituer à celui que la branche aînée avait vainement tenté de fonder. M. Dupin paraît avoir eu une grande influence dans ce qui fut fait alors pour constituer ce qu'on appela plus tard le juste-milieu (voy.), c'est-à-dire pour opérer une rupture définitive entre le nouveau règne et le précédent, tout en restreignant dans de certaines limites une réforme qu'un engouement démocratique peu réfléchi voulait rendre bien plus radicale. Personne n'a mieux compris peut-être cette monarchie dégagée de tout alliage aristocratique, cette monarchie bourgeoise, accommodée aux formes de la société actuelle, mais dont quelques esprits nient encore la possibilité durable, parce qu'elle est, dans le fait, une grande innovation. M. Dupin s'est montré le plus chaud partisan de cette sorte de monarchie; il en a plusieurs fois exposé les principes, soit à la tribune, soit dans de petits écrits toujours remarquables par la netteté de la pensée et l'originalité de l'expression. C'est dans l'un de ces écrits que se trouve le fameux quoique Bourbon, tant répété depuis; formule ingénieuse, mais subtile, à la

Après avoir contribué à fonder le trône de juillet, M. Dupin se voua avec ardeur à sa défense contre les opinions extrêmes qui tendaient à son renversement; l'orateur vint avec sa parole énergique à l'appui de l'œuvre chancelante encore du législateur. Il eut alors un genre de courage qui souvent a manqué, dans les temps de révolution, à des hommes fort distingués du reste; celui de pouvoir sacrifier à ses convictions, à ce qu'il croyait être le bien du pays, une popularité si chère aux hommes publics*.

Devenu l'ardent adversaire des clubs et des associations démagogiques issus des barricades, il se vit en butte aux menaces violentes de ceux qui l'avaient autrefois exalté comme un des plus zélés soutiens de la cause populaire; un moment même sa sécurité put être menacée par l'émeute, sa fermeté n'en fut point ébranlée.

Nommé en 1830 procureur général près la Cour de cassation, M. Dupin en s'éloignant du barreau, théâtre de ses premiers succès, y laissa un successeur dans la personne de son plus jeune frère, M. PHILIPPE Dupin, né à Varzi en 1795, et qui s'est montré digne, par son talent, de recueillir ce difficile héritage. Dans l'exercice de ses nouvelles fonctions magistrales, M. Dupin ainé a apporté ce savoir éclairé par la raison qui constitue le véritable légiste; quelques points de jurisprudence encore indécis ont été fixés par des arrêts conformes à ses réquisitoires. Des habitudes de travail, auxquelles il est toujours resté fidèle lui ont permis de concilier rigoureusement les devoirs respectifs de ses fonctions judiciaires et législatives. Depuis 1832, investi chaque année par le choix de ses collègues de la présidence de la Chambre des députés, il a su conserver à cette position élevée toute sa dignité,

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vres de droit, 1818, 2 vol. in-8°; Ob servations sur plusieurs points importants de notre législation criminelle, 1821, in-8°; De la jurisprudence des arrêts à l'usage de ceux qui les font et de ceux qui les citent, 1822, in-18; Lois des communes, 1823, 2 vol. in-8°; Examen des actes de la commission militaire instituée pour juger le duc d'En

et il s'est élevé au-dessus de ses prédécesseurs par son intelligence prompte à saisir les difficultés des débats les plus confus, par sa haute et ferme impartialité envers les opinions diverses qui se partagent la Chambre, même par cet esprit d'à-propos qui lui a si souvent inspiré de ces vives saillies dont l'effet fut toujours immanquable en France. On sait avec quelle franche urbanité M. Du-ghien, 1823, in-8; Les libertés de l'Épin fait les honneurs des salons de la présidence, terrain neutre, comme il a dit spirituellement lui-même, où viennent se confondre, sans distinction de partis, tout ce qu'offrent d'hommes notables la politique, la science et les lettres.

M. Dupin a eu plus d'une occasion de passer dans une sphère plus élevée encore. Il a pu dire à la tribune, il y a déjà | quelques années, qu'il avait refusé sept fois le ministère. La condition du gouvernement représentatif, l'action parfai- | tement libre du conseil sous la responsabilité collective et individuelle de ses membres, ne lui a pas paru toujours établie d'une manière assez nette pour qu'il consentît à y entrer; peut-être aussi cette position indépendante du pouvoir comme des partis, dans laquelle il se trouve placé comme président de la Chambre, s'accommode-t-elle mieux à ses goûts et à ses habitudes; peut-être se croit-il lui-même plus appelé à conseiller, à surveiller ceux qui gouvernent qu'à gouverner lui-même. Quoi qu'il en soit, dans cette position si utile et si honorable, M. Dupin a exercé une haute influence sur plusieurs résolutions des divers cabinets qui se sont succédé depuis la révolution de juillet,

Entre les nombreux ouvrages qui ont en grande partie absorbé les moments laissés à M. Dupin par les affaires publiques et le barreau, signalons plus particulièrement les suivants : Précis historique du droit romain, 1809, in-18, qui a eu de nombreuses éditions; Dictionnaire des arrêtés modernes, 1812, 2 vol. in-4°; Du magistrat d'autrefois, du magistrat de la révolution, du magistrat à venir, 1814, in-8°; De la libre défense des accusés, 1815, in-8°; Code du commerce des bois et charbons, 1817, 2 vol, in-8°; Lettres sur la profession d'avocat et bibliothèque choisie des li

glise gallicane, 1824, in-12; Consultation pour le comte de Montlosier contre l'illégalité des jésuites, 1826, in-8°; Notions élémentaires sur la justice, le droit et les lois, professées à S. A. R. le duc de Chartres, 1827, in-18; Révolu tion de juillet 1830; caractère légal et politique du nouvel établissement, etc., 1832, in-8°; Manuel des étudiants en droit et des jeunes avocats, recueil d'opuscules de jurisprudence, 1835, in-12. M. Dupin a publié en outre dans divers recueils, et notamment dans l'Encyclopédie des Gens du monde (voy. CAMUS, CUJAS, DUMOULIN, etc.), d'intéressantes notices sur quelques-uns de nos plus cé→ lèbres magistrats, dont il a toujours devant les yeux les grandes figures et les illustres exemples. P. A. D.

DUPIN (CHARLES, baron), député, conseiller d'état, membre du conseil d'amirauté, de l'Académie des Sciences et de celle des Sciences morales et politiques, commandeur de la Légiond'Honneur, etc., etc., est le frère puîné du précédent. Né à Varzi (Nièvre) le 6 octobre 1784, il se distingua dès ses plus jeunes ans par une aptitude spéciale pour l'étude des mathématiques. Admis à l'École polytechnique en 1801, il composa, encore sur les bancs, des essais de géométrie descriptive qui lui valurent la protection et l'amitié de l'illustre Monge. A sa sortie de l'école, de 1803 à 1807, il fut successivement employé, en qualité d'ingénieur de la marine, en Hollande, en Belgique, en Italie et en Provence. En 1808 il s'embarqua avec l'amiral Ganteaume pour les îles Ioniennes; là, pendant quelques années de séjour, il chercha à ranimer le goût des lettres et des arts antiques parmi cette population à qui un long despotisme a fait presque ou→ blier sa noble origine. Il devint le secré

taire d'une académie récemment fondée à Corfou, et pour donner lui-même de salutaires exemples à ses confrères, il s'occupa d'une traduction des Olynthiennes du grand orateur athénien.

Appelé en 1811 en Italie, M. Charles Dupin y consacra deux ans à des travaux divers et revint dans sa patrie au moment où l'empire s'écroulait sur ses vastes fondements. Laissé quelques instants sans destination fixe, il profita de ce loisir pour obtenir un congé et se rendre en Angleterre. Le but de cette nouvelle excursion était l'observation et l'étude des améliorations introduites, depuis la révolution, par le gouvernement anglais, dans le service de la marine, objet de sa sollicitude constante et éclairée. C'est dans ce voyage, qui dura vingt mois et fut suivi de quelques autres, que M. Charles Dupin a recueilli les éléments de son grand travail sur les Forces maritimes et navales de la Grande-Bretagne, qui est un de ses principaux titres à la célé¬ brité et qui a contribué, avec quelques savants mémoires, à le faire admettre dans le sein de l'Académie des Sciences. Cet ouvrage fut un véritable service rendu au pays par l'auteur, car sa publication amena dans notre système de construction et d'organisation maritime d'importantes modifications dont l'expérience a suffisamment démontré depuis l'avantage.

Chargé dès 1820 du cours de mécanique au Conservatoire des arts et métiers, M. Charles Dupin s'était surtout appliqué à mettre la science à la portée d'auditeurs appartenant exclusivement à la classe ouvrière. De retour d'Angleterre en 1824, le zélé professeur concut l'heureuse idée de généraliser pour cette classe, dans toute l'étendue du royaume, un enseignement dont il avait constaté les bienfaisants résultats de l'autre côté du détroit; démarches, publications, soins de tous genres, rien ne fut épargné par M. Dupin pour réaliser cette pensée généreuse. Ses efforts furent couronnés par le succès : des cours pour l'enseignement de la géométrie et de la mécanique appliquées aux arts s'ouvrirent successivement dans 70 villes. Cet enseignement, développé encore depuis, accompagné des notions élémentaires de physique et

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Comme homme politique, M. Charles Dupin a constamment figuré à la Chambre, où il siége depuis son élection à Castres, en 1827, dans le parti libéral modéré. Rallié au gouvernement de la Restauration, sous lequel il était revêtu de fonctions importantes dans l'administration de la marine et qui l'avait récompensé de ses services par le titre de baron et le grade d'officier de la Légion-d'Honneur (août 1824), il s'est montré, comme son frère, dévoué au maintien du pouvoir politique institué après juillet par le vœu national. Il a pris, dans l'exercice de ce long mandat législatif, une part importante à la confection d'un grand nombre de lois. Les questions d'utilité publique, telles que l'abolition de la loterie, l'établissement des caisses d'épargnes, le développement de l'instruction populaire, ont toujours trouvé dans M. Charles Dupin un défenseur plein de zèle et habile à en appuyer la discussion sur des calculs statistiques qui ont eu l'heureux effet de propager en France le goût de ces sortes de recherches, aujourd'hui considérées comme d'un haut intérêt pour éclairer la marche progressive de la civilisation*.

En novembre 1834, M. Charles Dupin a fait partie, comme secrétaire d'état au département de la marine, du ministère dit des trois jours, formé sous les auspices de M. le duc de Bassano, et dont un défaut d'harmonie entre ses membres amena sur-le-champ la dissolution.

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Nous remarquerons, parmi les nom+ breux écrits dus à M. Charles Dupin 1° Développements de Géométrie, pour faire suite à la géométrie pratique de Monge, 1813, in-4°; 2o Essai sur Démosthène, 1814, in-8°; 3° Mémoire sur la marine et les ponts et chaussées

(*) On n'a pas oublié la fameuse carte de France de M. Charles Dupin, sur laquelle des teintes plus ou moins claires, plus ou moins foncées, indiquaient le degré d'instruction on d'ignorance, régnant dans chacun de nos dépar

tements.

S.

de France et d'Angleterre, 1818, in-8°;
4° Essai historique sur G. Monge, 1819,
in-8°; 5° Voyages dans la Grande-
Bretagne, 1820-1824, 6 vol. in-4° avec
atlas; 6° Applications de géométrie à la
marine, 1822, in-8°; 7° Discours et
leçons sur l'industrie, le commerce, etc.,
1825, 2 vol. in-8°; 8° Géométrie et
mécanique des arts et métiers, 1825-
1827, 3 vol. in-8°; 9o Le petit Produc-
teur français, collection de petits ou-
vrages destinés à éclairer les classes la-
borieuses, 1827 et années suivantes, 7
vol. in-18; 10° Forces commerciales et
productives de la France, 1827, 2 vol.
in-4°, etc.
P. A. D.
DUPLESSIS-MORNAY, voy. MOR-

NAY.

DUPLICATA, mot emprunté à la langue latine et qui s'est introduit dans la nôtre à l'époque où les jugements et les actes étaient rédigés en latin. Il désigne le double d'une quittance, d'un brevet, d'un diplôme, d'un écrit quelconque.

On délivre un duplicata d'un acte, soit pour assurer d'autant plus la preuve de certains faits, soit pour suppléer à l'original, lorsqu'il se trouve égaré ou détruit. Il importe presque toujours de mentionner sur le double qu'il n'est fait que pour duplicata, surtout dans le cas où ce double constate un paiement, un prêt, etc. L'usage des duplicata est très fréquent dans les rapports d'un gouvernement avec ses colonies lointaines et avec ses agents diplomatiques. C'est, comme on le sent, un moyen de parer aux accidents de la mer, et de faire tourner au profit de la rapidité de la transmission des dépêches les inégalités de la navigation entre vaisseaux partis d'un même point.

Dans notre ancien droit, on entendait quelquefois par duplicata le parchemin qui était double en certains actes de chancellerie, et sur lequel on écrivait les arrêts d'enregistrement, de prestation de serment, etc. E. R.

DUPLICITÉ. Au sens propre, ce mot s'emploie en parlant des choses qui sont doubles, et qui devraient être simples. Ainsi l'on dit: il y a duplicité d'action dans cette pièce de théatre. Au sens figuré, le même mot exprime l'habitude ou la faculté de se contrefaire, de paraître autre

que
l'on est en effet. La duplicité est un
vice de même famille que le mensonge
et l'hypocrisie. Presque toujours l'intérêt

en est le but et souvent la trahison en
est le moyen. Ses apologistes la décorent
du nom de finesse. C'est ainsi, par exem-
ple, qu'on la qualifie dans la politique,
et surtout dans la diplomatie. La sagesse
ancienne avait dit : « Omnis homo men-
dax, tout homme est menteur.» Le sa-
voir-faire moderne a été plus loin, en
disant: La parole a été donnée à l'homme
pour déguiser sa pensée. La duplicité
passait pour être le trait caractéristique
des Grecs, et parmi eux Ulysse en était
le type le plus complet. Il est certains
peuples modernes auxquels on attribue,
sous ce rapport, la survivance des Grecs.

Ce vice odieux a trouvé dans le nom de Judas un symbole à jamais exécrable aux yeux de la religion et de l'humanité. Parmi les mauvais princes, Denys-l'Ancien, Jugurtha, Tibère, Louis XI, Richard III et Philippe II ont été d'effrayants modèles de duplicité. Ce vice était aussi la base du caractère de Cromwell et de celui de Robespierre, flatteurs du peuple avant d'en être les tyrans. Dans la littérature, Virgile, en peignant Sinon; Racine, en traçant les figures de Narcisse et de Mathan, et Molière, en burinant celle de Tartuffe, ont marqué du sceau de leur immortel génie ces fictions, images vivantes d'un vice trop réel. Shakspeare et Fielding ont fait aussi des chefs-d'œuvre de duplicité, le premier du personnage de Jago, dans Othello, le second de celui de Blifil, dans son admirable Tom Jones. P. A. V.

DUPONT (PierRE-SAMUEL), dit DE NEMOURS, philosophe et naturaliste, naquit à Paris en 1739. Disciple de Turgot, dont il était l'ami, et comme lui membre de la Société des économistes, il le seconda dans les travaux de son ministère et le suivit dans sa disgrace. Dupont occupait déjà un rang distingué comme publiciste lorsqu'éclata la révolution de 1789. Il fit partie de l'Assemblée constituante comme député du bailliage de Nemours, vota pour le veto suspensif et pour que l'assemblée s'abstint d'intervenir dans la police de l'état, et l'infortuné au 10 août,

accompagna,

Louis XVI, lorsque ce prince se rendit à l'Assemblée législative. Obligé de se cacher durant le régime de la terreur, Dupont composa dans sa retraite sa Philosophie de l'Univers (Paris, 1797, in-80), ouvrage remarquable par les sentiments de philanthropie qui y règnent et qui contrastent si vivement avec l'esprit de cette odieuse époque. Rendu à la liberté par les événements du 9 thermidor, Dupont reparut sur la scène politique comme membre du conseil des Cinq - Cents ; mais la hardiesse de ses opinions le rendit encore suspect aux terroristes, et il n'évita de nouvelles persécutions qu'en se retirant aux États-Unis, pays dont la géographie, l'histoire naturelle et les mœurs lui inspirèrent une foule d'observations précieuses et intéressantes. A son retour en France, Dupont fut admis dans la classe des Inscriptions et Belles-Lettres de l'Institut, et développa avec plus d'étendue qu'il ne l'avait fait jusqu'alors son système sur le caractère, les habitudes et les institutions des animaux; système souvent critiqué, mais qu'il sut défendre avec beaucoup de talent et toujours de manière à intéresser les nombreux sceptiques qu'il ne pouvait réussir à convaincre. A la Restauration, Dupont fut nommé conseiner d'état. Il garda ce poste jusqu'au 20 mars et s'enfuit de nouveau, presque octogénaire, aux ÉtatsUnis, où résidaient deux fils qu'il avait eus d'un premier mariage. Il y mourut au mois d'août 1817, des suites d'une goutte remontée.

Les ouvrages de Dupont de Nemours, qui n'ont pas tous joui d'une égale célébrité,se distinguent en général par une grande vivacité d'imagination et par une multitude d'aperçus profonds et délicats. Économiste habile, observateur ingénieux, Dupont était encore poète, et a laissé une traduction en vers de plusieurs chants du Roland furieux (Paris, 1812, in -8°). Il avait épousé en secondes noces la veuve d'un homme également célèbre, de Poivre, dont la mémoire sera toujours chère au commerce français, et particulièrement aux habitants des îles de France et de Bourbon, contrées qu'il administra pendant plusieurs années avec tant de prudence et d'intégrité.

A.. B-E.

DUPONT (JACQUES-CHARLES), dit DE L'EURE, ancien garde-des-sceaux, ministre de la justice, citoyen honorable, homme intègre, est né à Neubourg (Eure), le 27 février 1767. Après avoir fait de solides études, il embrassa de bonne heure la carrière du barreau, et fut reçu avocat au parlement de Normandie en 1789. Ses opinions, favorables à la révolution, le firent nommer, en 1792, maire de sa commune, le jour même où il atteignait sa vingt-cinquième année, qui constituait alors la majorité. Il montra dans ce poste honorable cette droiture et cette probité qui ne l'ont jamais abaudonné depuis, et qui lui ont valu le surnom d'Aristide de la tribune française, dans un temps de corruption où l'égoïsme et l'intérêt personnel sont la plaie de notre société. Peu de temps après, il devint administrateur du district de Louviers, et puis juge au tribunal de cette ville. Il fut ensuite nommé, en l'an V, substitut du commissaire du Directoire exécutif près le tribunal civil du département de l'Eure; en l'an VI, accusateur public près le tribunal criminel du même département. Membre du conseil des Cinq - Cents (1797), il fut, deux ans après son élection, nommé conseiller à la cour d'appel de Rouen, et, la même année, le gouvernement consulaire lui confia la présidence du tribunal criminel d'Évreux.

Une affaire grave, dont la police de Fouché espérait un grand triomphe, y fut portée: M. Dupont, sourd à toutes les sollicitations, à toutes les intrigues du pouvoir, n'écoutant que les inspirations de sa conscience dans l'examen des faits qui lui furent soumis, et ne trouvant pas la culpabilité des accusés bien établie, il n'hésita pas à prononcer leur acquittement et à placer sa rigoureuse et inébranlable équité entre des têtes innocentes et les poursuites ou les vexations d'une administration ombrageuse.

Lors de la réorganisation de l'ordre judiciaire, en 1811, M. Dupont revint à Rouen en qualité de conseiller, et fut nommé, bientôt après, à une présidence de chambre de la cour impériale. Présenté deux fois, en 1806 et en 1812, comme candidat au Corps législatif par le collége électoral de l'Eure, il ne fut nommé dé

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