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cès de la reine Caroline (voy. ), il défendit | être mis à même de réaliser ces réforavec chaleur cette princesse, qu'il croyait mes, le rêve de toute sa vie. Les grands plus malheureuse que coupable, et ap- événements, qui signalèrent la seconde puya dans un discours remarquable la moitié de l'année 1830, la mort du roi motion du marquis de Tavistock pour d'Angleterre George IV, la dissolution censurer par un vote la conduite des mi- du parlement qui en fut la suite, les rénistres. Sa sollicitude constante pour la volutions de France et de Belgique, amecause de la réforme parlementaire se nèrent les whigs au pouvoir. Le beau-père révéla en 1821 par un projet qu'il pré- de lord Durham, le comte Grey, chargé senta le 8 avril; il ne différait guère de de composer un ministère, n'accepta celui qui fut adopté depuis qu'en ce qu'à la condition de faire de la réforme qu'il proposait l'abolition de la septen- une mesure de cabinet. Dans cet état de nalité et le rétablissement des parlements choses, les antécédents politiques de lord triennaux. Ainsi l'Angleterre, grâce à Durham l'auraient désigné à son choix, M. Lambton, eût pu être dotée dix ans quand même ses affections de famille plus tôt de cet immense bienfait, sans une n'eussent pas déterminé lord Grey. Son tactique ministérielle qui fit repousser gendre entra dans le ministère comme alors la proposition. Le premier jour du lord du sceau privé (novembre 1830). débat, les bancs de l'Opposition étaient au On sait les efforts de cette administration grand complet, les autres au contraire pour faire triompher la grande mesure à étaient presque vides. M. Vansittart, laquelle son nom restera associé, la résisalléguant l'importance de la question, tance des lords, l'éclatante adhésion de demanda que la chambre s'ajournât au la couronne et de la nation. Dans cette lendemain soir; le lendemain, le rejet circonstance solennelle, celui qu'on avait fut enlevé par un vote précipité, tandis surnommé le réformateur du Nord ne que M. Lambton et ses amis prenaient resta point au-dessous de sa haute misquelques aliments dans un lieu voisin. sion. Orateur infatigable, on le vit touEn 1826, quoique dangereusement ma- jours sur la brèche, toujours prêt à comlade, il fut réélu, pour la quatrième fois, battre les ennemis du bill. Ses discours comme représentant du comté de Dur- resteront parmi les plus éloquents qu'ait ham. Un incident, qui fit alors beaucoup fait éclore ce débat mémorable, si fécond de bruit en Angleterre, prouva son ex- en éloquents discours. On cite particutrême popularité : des démentis échan- lièrement son allocution à la Chambre des gés aux hustings d'Alnwick avec le ca- lords, après la seconde lecture du second pitaine Beaumont, concurrent de son bill de réforme : « Mylords, s'écria-t-il, beau-frère, lord Howick (voy. GREY), nous vous offrons l'occasion d'exercer amenèrent entre eux une rencontre qui votre haute prérogative d'une manière n'eut pas de suite fâcheuse, mais qui don- conforme aux droits du peuple et aux na lieu aux démonstrations les plus vives intérêts de l'état. Nous ne permettrons de sympathie et d'intérêt en sa faveur de pas qu'on touche à un seul des fleurons des populations du comté. de la couronne: nous voulons seulement Le 17 janvier 1828, le roi éleva M. en rehausser la splendeur. En même Lambton à la dignité de pair d'Angle- temps nous conférons à la nation le plus terre, avec le titre de baron Durham. Sur grand bienfait dont puissent jouir des ce nouveau théâtre ses talents ne brillèrent hommes libres, c'est-à-dire une voix dans pas d'un moins vif éclat; il déploya dans la représentation, pour prononcer sur la chambre des lords le même zèle pour ses droits, ses propriétés, tout ce qu'elle la cause des libertés publiques, la même a de plus cher au monde. » On a su haine pour l'arbitraire, et déjà le mo- depuis, par un discours que prononça ment approchait où lord Durham devait lord Durham à un banquet qui lui fut donné à Gateshead, le 23 octobre 1833, que

la part

(*) M. Lambton avait épousé en secondes noces (1816) Louise-Elisabeth Grey, fille du noble comte de ce nom dont nous retracerons ailleurs l'honorable carrière.

S.

c'était à lui que lord Grey avait confié la préparation du projet de réforme, immédiatement après la formation du

son patriotisme et son expérience le recommandent à la jeune reine comme un guide sûr pour la diriger à l'entrée de la difficile et brillante carrière que la Providence a ouverte devant elle.

ministère, et qu'il avait rédigé, de concert avec trois de ses collègues, lord John Russell, sir James Graham et lord Duncannon, ce premier bill, soumis au cabinet et au roi, et exempt, comme on le sait, de la plupart des imperfections qui déparent encore le second. Vers le milieu de l'année 1832, lord Durham fut chargé d'une mission spéciale à la cour de Russie, et dans le mois de mars de l'année suivante, ses services furent récompensés par le titre de comte de Durham, vicomte Lambton. Non moins cher à la nation qu'estimé du monarque, lord Durham, depuis la dissolution du ministère Grey (juillet 1834), n'a pas cessé de jouir, surtout dans le comté qu'il a représenté et où sont situés ses biens héréditaires, d'une grande et légitime popularité.

Nommé, sous le ministère Melbourne (1836), ambassadeur britannique à la cour de Russie, il se rendit à son poste par le chemin de Constantinople et de la mer Noire; il fut chargé de négociations difficiles avec ce cabinet relativement à la prépondérance russe en Orient et aux droits contestés de cet empire sur la Circassie (voy. TCHERKESSES): il les conduisit avec autant de convenance que de fermeté, et en même temps qu'il recueillit les témoignages de reconnaissance des négociants anglais établis à SaintPétersbourg, il se concilia l'estime du souverain près duquel il représentait si dignement son pays. Peu de temps avant son départ, l'empereur lui remit son ordre de Saint-André, accompagné de l'autorisation d'en porter les insignes que Nicolas Ier avait fait secrètement demander pour lui au gouvernement anglais.

Le retour du comte Durham coincida avec la mort du roi Guillaume IV qui venait de le nommer grand'croix de l'ordre du Bain. Il en reçut les insignes, le 25 juin 1837, des mains de la reine Alexandrine - Victoria Ire, à laquelle l'opinion publique et ses propres tendances politiques semblent le signaler comme devant prendre place au nombre de ses principaux conseillers. Son nom et sa popularité offriraient au ministère Melbourne, qui reste à la tête des affaires, un puissant appui, de même que

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DURILLON. Lorsqu'une partie quelconque de la peau subit des frottements réitérés, d'abord elle s'échauffe et s'enflamme, l'épiderme est soulevé, et il se forme des phlyctènes (cloches). Mais peu à peu l'habitude émousse la douleur, l'épiderme devient épais et dur, et forme comme une sorte de bouclier qui protége les parties sous-jacentes. Cela se voit aux pieds, aux mains des gens employés à de rudes travaux ; aux genoux, chez les couvreurs et les carreleurs; aux extrémités des doigts des personnes qui jouent du violon ou de la guitare. Si les causes viennent à cesser, les durillons s'exfolient et disparaissent; si elles continuent, on voit ces tumeurs grossir au point de devenir incommodes. Quelquefois au-dessous d'elles se manifestent des abcès fort douloureux. Il est à peine nécessaire de dire que les durillons sont un obstacle à l'exercice de la sensibilité tactile et que, quand on veut s'en débarrasser, il faut d'abord faire cesser l'action des causes qui les ont produits et ensuite employer des émollients ou des substances alcalines qui dissolvent l'épiderme endurci. F. R.

DUROC (GÉRARD-CHRISTOPHE-MICHEL), duc DE FRIOUL, grand-maréchal du palais sous Napoléon, naquit à Pontà - Mousson le 25 octobre 1772. Son père, d'une honorable famille d'Auvergne, était entré jeune au service; devenu capitaine et chevalier de Saint-Louis, il s'était retiré en Lorraine, et s'y était marié. Le jeune Duroc fit d'assez bonnes études militaires à l'école spéciale de Pont-à-Mousson; quand elle se trouva

et la reine par ses manières, et revint avec l'assurance que la Prusse, quoique pressée tantôt par les menaces, tantôt par les caresses de la Russie, garderait sa neutralité. Une nouvelle mission le fit partir bientôt après pour Saint-Pétersbourg; il alla complimenter le nouvel empereur, Alexandre I", sur son avénement à la couronne. Le général Duroc fut aussi chargé de faire ratifier à Vienne les préliminaires de la paix. Après la bataille de Marengo, un armistice avait été signé, puis rompu, et repris par l'Autriche. La cour de Vienne hésitait et n'osait conclure définitivement sans l'Angleterre, avec laquelle elle était engagée de 2 millions sterling. Les préliminaires signés à Paris par M. de Saint-Julien furent désavoués. Duroc ne put franchir les avant-postes autrichiens, et il fallut de nouvelles défaites pour forcer à la paix l'empereur d'Allemagne.

dissoute, il entra à celle de Brienne
comme élève sous-
s-lieutenant d'artillerie;
il fut fait lieutenant en 1792, et quelque
temps après pris pour aide-de-camp par
le général L'Espinasse. Bonaparte, alors
général en chef de l'armée d'Italie, ayant
connu Duroc, conçut bientôt pour lui
cette vive affection qui devait élever si
haut le jeune officier. Duroc devint son
aide-de-camp, et fit sous ses ordres la bril-
lante campagne d'Italie. Les bulletins de
l'armée retentirent souvent de son nom.
Remarqué à Sismone et au combat de Gri-
molano, il fut blessé au passage de l'Ison-
zo. Il suivit son protecteur en Égypte,
fut mis à l'ordre du jour à Salahié, et,
au milieu de tant d'actions d'éclat, par-
vint à attirer les regards sur lui au siége
de Jaffa. Duroc, à la tête de quelques
troupes, attaquait une tour défendue avec
acharnement. Tout d'un coup, au mi-
lieu du feu le plus vif, il disparaît: on
le croit mort; mais il reparaît aussitôt
aux yeux des soldats, vainqueur et maître
de la tour. Blessé une seconde fois au
siége de Saint-Jean-d'Acre, il fut fait
chef de brigade après la bataille d'Abou-
kir, où il s'était également distingué.
Ainsi sa fortune croissait avec celle de

Bonaparte, et quand celui-ci revint à
Paris, il fut accompagné de Duroc qui
prit part au 18 brumaire (voy.).

It entreprit encore plusieurs négociations importantes: d'abord à Stockholm, puis deux fois auprès du roi de Prusse. La première, en 1805, alors que Bernadotte avait été forcé, au mépris de la neutralité, de violer le territoire prussien en quittant les rives de l'Elbe et du Weser pour aller rejoindre la grandearmée qui marchait sur Vienne : il fut reçu très froidement; la seconde fois, au moment où la Prusse, entraînée à la guerre, en avait été si cruellement punie par l'empereur des Français. Duroc rejoignit le roi à Osterode et en reçut pour toute réponse ces seuls mots : « Il n'est plus temps. » En effet, il n'avait plus rien à perdre.

Après cette journée, devenu maître du pouvoir, Bonaparte prit Duroc pour un de ses secrétaires; Bourrienne (voy.) était l'autre. Le premier consul possédait au plus haut degré cette parfaite connaissance des hommes, nécessaire à quiconque veut commander. Il avait de plus cé tact précieux qui sait les employer utilement, et ne pas les user aux choses auxquelles ils ne sauraient être propres. A un air profond, réservé, Duroc joignait un esprit sûr, discret, impénétrable, sous des manières polies et gracieuses. Bonaparte reconnut en lui un homme fait pour conduire habilement une négociation diplomatique, et quoiqu'il n'eût encore que des preuves de sa bravoure sur le champ de bataille, il l'em-et, si l'on en croit Bourrienne, il fut sur le ploya aussitôt à plusieurs missions importantes. D'abord envoyé à Berlin pour y faire agréer le 18 brumaire, Duroc y fut parfaitement accueilli, charma le roi

La faveur de Duroc était au comble; l'empereur ne pouvait plus se passer de sa personne. Grand-maréchal du palais, duc de Frioul, sénateur, général de division, président à vie du collége électoral de la Meuse, il était décoré de tous les principaux ordres des états de l'Europe. Il avait commandé un instant les grenadiers de la garde impériale, en remplacement du maréchal Oudinot, blessé;

point de s'allier à l'empereur lui-même en épousant Hortense Beauharnais qui l'aimait. Napoléon ne s'opposait point à ce mariage: s'il manqua, ce fut par la ré

est regardée comme la meilleure, C'était une œuvre remarquable pour le temps par son style nerveux et par ses situations énergiques.

sistance de Joséphine et,ce qui toutefois est moins croyable, par l'indifférence même de Duro. Il continua de vivre dans l'intimité de l'empereur et de lui être extrêmement utile en toute occasion. Ce fut lui qui réorganisa l'armée après les désastres de Russie; mais il succomba tout à coup au milieu de sa brillante existence. Après la bataille de Bautzen, le 22 mai 1813, à Wurschen, le dernier boulet tiré, tuant raide le général Kirchner avec lequel il s'entretenait, blessa lui-même mortellement. Le bulletin de l'armée raconte une entrevue touchante qui eut lieu entre Duroc expirant et l'empereur; mais plusieurs personnes ont regardé les paroles mises dans la bouche du duc de Frioul comme une invention de Napoléon lui-même.

le

Quoi qu'il en soit, l'empereur ressentit vivement cette perte. Il aimait véritablement Duroc, et rien ne doit faire supposer dans celui-ci qu'il ne le payât pas de retour. Le duc de Frioul s'était surtout rendu nécessaire à l'empereur par l'ordre admirable qu'il avait introduit dans sa maison. Lui seul organisait tout, fêtes, cérémonies, voyages, et s'en acquittait toujours bien. Aussi, après sa mort, toutes les fois que l'empereur trouvait quelquechose mal fait il s'écriait aussitôt : « Duroc! Duroc ! » D'ailleurs celui-ci, avec beaucoup de droiture et d'honnêteté, possédait un grand fonds de retenue qui l'empêchait d'importuner Napoléon pour en obtenir des faveurs soit pour lui, soit pour les autres. Cette extrême discrétion plaisait d'autant plus à Napoléon qu'il était obsédé des demandes de ses généraux, de ses anciens camarades et des membres de sa famille,

Il fit faire à Duroc de magnifiques funérailles, et parlait encore à Sainte-Hélène du chagrin que lui avait causé sa mort. Il songea aussi à la duchesse de Frioul, fille de Duroc, pour lui faire un legs considérable. A. D. T-N.

DU RYER (PIERRE), né à Paris en 1605 et mort en 1658, fut un de nos auteurs les plus féconds, et cependant l'un des moins bien traités par la fortune. Dix-neuf pièces, tant comédies que tragicomédies et tragédies, composèrent son théâtre. Scévola, l'une de ses dernières,

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Tour à tour secrétaire du roi, puis de César, duc de Vendôme, emplois fort peu rétribués, Du Ryer, dont un mariage d'inclination avait augmenté la gêne, traduisit à l'entreprise, pour se procurer des ressources, presque tous les auteurs latins. On lui payait sa prose à 30 sous la feuille et les grands vers à 4 francs le cent, Hérodote, Tite-Live, Cicéron, etc., etc., passèrent ainsi successivement sous ses mains expéditives. On eût pu le nommer le Scudéry des traducteurs.

En 1646, l'Académie Française appela dans son sein Pierre Du Ryer de préférence à Pierre Corneille, son concurrent. Il se peut que ce choix ait été déterminé par la résidence de Du Ryer dans la capitale (condition exigée par le réglement), tandis que Corneille habitait encore Rouen à cette époque. Voy. CORNEILLE (t. VII, p. 12).

Nommé sur la fin de ses jours histo¬ riographe de France, avec une pension assignée sur le sceau, Du Ryer profita peu de cette faveur tardive, et sa fiu prématurée ne lui laissa pas le temps d'entrer, par quelque ouvrage nouveau, en exercice de ses fonctions historiques. M. O.

DUSSAULT (JEAN-JOSEPH), un des plus habiles critiques contemporains, naquit à Paris le 1er juillet 1769, fit d'excellentes études au collége de SainteBarbe, devint admirateur enthousiaste de l'antiquité, et ne sut pas toujours rendre assez de justice aux génies qui ont illustré l'Italie, la France, l'Angleterre et l'Allemagne. S'il eût vécu dans le temps où s'éleva la grande querelle entre les partisans des anciens et ceux qui préféraient les modernes, il eût pris la lance des mains de Mme Dacier pour s'escrimer contre Perrault et la Motte-Houdart.

Dès les premiers temps de la révolution, Dussault l'embrassa avec ardeur; après le 9 thermidor, il se fit le collaborateur de Fréron dans l'Orateur du peuple. Jeune alors, il avait de l'exaltation dans le style et dans les idées. Il publia en l'an III (1795) de curieux Fragments pour servir à l'histoire de la

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Convention nationale. La même année, | blié en 4 vol. in-8°, sous le titre un peu il fit imprimer une Lettre au citoyen solennel d'Annales littéraires. Dussault Roederer sur la religion, et une Lettre opposa au mauvais goût une barrière; au citoyen Louvet sur son journal (la mais si presque toujours il flétrit la méSentinelle). Il avait, l'année précédente, diocrité, plus d'une fois il découragea le composé, sur l'air d'une romance de J.-J. talent. Au surplus, ces recueils d'articles Rousseau, une complainte facétieuse et et de feuilletons, s'ils ne sont plus ludidans le style du temps, sur la fin tragique | bria ventis, sont loin aussi de conserver dufameux marchand de fourneaux, Hé- l'intérêt qu'ils offraient au moment de bert, dit le père Duchéne. Il concourait leur apparition. L'année même de sa mort, à la rédaction du Véridique lors de la qui arriva le 14 juillet 1824, Dussault fit révolution du 18 fructidor; condamné à publier, par les soins de M. Massabiau, être déporté avec un grand nombre d'au- un cinquième volume sous le même titre tres journalistes, il eut le bonheur d'é- d'Annales littéraires, et il annonçait un chapper à la proscription. sixième volume qui n'a point paru.

Amí de La Harpe, dont il était, ainsi que Fontanes, comme le disciple, il fut admis, en 1800, parmi les rédacteurs du Journal des Débats (voy.), où, pendant près de vingt ans, il acquit et garda la réputation d'un critique éclairé, inflexible, judicieux, quand son enthousiasme pour les anciens ou d'autres préventions ne venaient point égarer et fausser ses jugements. Grand ennemi des traducteurs, il eût voulu qu'on n'eût jamais traduit les classiques anciens. Il signait ses articles de la dernière lettre de l'alphabet, tandis que M. de Féletz signait les siens de la première.

Admirateur du gouvernement impérial, il se fit plus d'une fois rappeler ses phrases du temps de la république; car il s'était fait des ennemis par la sévérité et même par la passion de sa critique, lorsqu'il dépeçait, soulignait, montrait les défauts d'un ouvrage et glissait sur ses beautés.

En 1818, Dussault fut décoré de la croix de la Légion-d'Honneur, et peu après il obtint une place de conservateur de la bibliothèque de Sainte-Geneviève; déjà une pension lui avait été assignée sur la caisse du journal dont il avait, pour sa part, agrandi la fortune.

Un écrivain estimable, M. Eckard, conçut en 1818 le projet de publier un choix des articles que, pendant dix-huit ans, Dussault avait publiés dans le Journal des Débats; il en recueillit près de 300, et ce n'était pas la moitié de ceux que le critique avait composés. Une longue lettre d'autorisation que l'éditeur reçut de Dussault sert de préface à ce recueil pu

Les autres travaux littéraires de Dussault sont: Lettre à M. Chénier dont il attaquait le cours à l'Athénée; une Lettre au citoyen La Harpe; une bonne édition de Quintilien avec des notes, 5 vol. in-8° (1821-23), dans la collection des classiques latins publiée par Lemaire; une édition des Oraisons funèbres de Bossuet, Fléchier, Massillon, etc., avec un discours sur l'oraison funèbre et des notices biographiques (1820-24), 4 vol. in-8°; une nouvelle édition des Helviennes de l'abbé Barruel, précédée d'une notice sur l'auteur, 1823, in-8°; les Mémoires de Me Dumesnil, précédés d'une notice sur cette comédienne, 1823, in-8°. Toutes ces notices, au nombre de sept, ont été réunies dans le cinquième volume des Annales littéraires. On a aussi de Dussault quelques petites pièces de vers dont nous avons cité la plus singulière, celle où l'on voit le père Duchêne siffler la linotte et puis mettre sur l'échafaud la téte à la fenêtre. V-VB.

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DUSSAULX (JEAN), petit-neveu de Nicole, naquit d'une famille de robe, à Chartres, le 28 décembre 1728, fit au collége de La Flèche de bonnes études qu'il vint terminer à Paris dans les colléges du Plessis et de Louis-le-Grand. Ses parents le destinaient au barreau, mais sa vocation l'appelait dans une autre carrière. Il acheta une charge de commissaire de la gendarmerie, et fit, avec ce corps, sous le maréchal de Richelieu, la campagne de Hanovre dans la guerre de Sept-Ans. Porté par son goût vers les lettres, mais fatalement entraîné par sa passion vers le jeu, il revint,jeune encore,

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