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L'ÉGLISE ORTHODOXE RUSSE

Depuis l'automne de 1899, une assez nombreuse colonie de doukhoborstes est installée dans les plaines du Nord-Ouest canadien. Ils vont tout probablement y rester, en dépit des plaintes qui ont déjà été portées contre eux. D'ailleurs, dès le moment de leur arrivée, on avait assez vivement discuté, de tous les côtés, la valeur des nouveaux venus; les opinions, à leur sujet, étaient fort divisées. C'est dans le but de contribuer pour sa part à résoudre cette question encore débattue et dans l'espérance d'y ajouter un peu de lumière, que l'Université Laval a voulu faire étudier plus à fond ces nouveaux importés. Son espérance était qu'il serait plus facile de prévoir, dans une certaine mesure, ce que nous pouvons en espérer, ou, peut-être, ce que nous devons en craindre." C'est à nous que cette tâche a été assignée.

Or une telle étude était impossible sans une connaissance préliminaire de l'Eglise officielle de Russie. Avant donc d'aborder l'examen des doctrines sociales et religieuses de ces hérétiques russes, nous avons été obligé de passer en revue l'origine et l'organisation de l'Eglise orthodoxe. Il en est résulté malheureusement, que notre travail, quelque long qu'il paraisse au lecteur, est loin d'être complet. Nous ne pouvions pas prétendre, dans le court espace de deux conférences, traiter à fond un sujet aussi étendu, aussi complexe que celuilà. Nous n'en avons effleuré, à vrai dire, que les points principaux. Cependant nous osons espérer que cette étude n'aura pas été tout à fait inutile, malgré sa brièveté et ses nombreuses imperfections.

Nous avons tenu à faire nos recherches aussi consciencieusement que possible. Après avoir mis à profit, tout d'abord, les observations personnelles que nous avons été à même de faire pendant le séjour d'un mois que nous avons fait en Russie en 1897, nous avons eu recours à un assez grand nombre d'ouvrages spéciaux, se rapportant, de près ou de loin, à l'empire des Tsars. Nous en donnons la liste complète. Ces ouvrages sont loin d'avoir tous la même valeur; mais chacun d'eux nous a fourni quelques détails intéressants, lesquels s'ajoutaient, en les complétant, aux renseignements pris ailleurs.

Nous avons cru inutile d'indiquer plus particulièrement, dans le corps du texte lui-même, tous ces emprunts qui en constituent comme le squelette. Ceux qui désireraient nous contrôler de plus près, n'auront qu'à consulter ces différents livres, pour être à même de rendre justice à leurs auteurs. Ils se convaincront en même temps que nous n'avons rien exagéré, en bien ou en mal. Nous citons quelquefois textuellement le plus souvent, nous abrégeons.

Nous comptons sur la bienveillance de ceux qui nous liront, pour nous pardonner ce défaut d'originalité, défaut que nous sommes les premiers à déplorer. Nous n'avons eu ni le temps, ni la faculté de recourir aux document de première main. Nous avons simplement résumé de notre mieux ce qui avait été trouvé par d'autres. Nous reconnaissons que c'est sans doute un grave défaut, mais que le conférencier qui est sans péché sur ce point nous jette la première pierre.

C. LAFLAMME.

BIBLIOGRAPHIE

L'empire des Tsars, par Leroy-Beaulieu. Ouvrage de haute valeur, très consciencieux, très véridique et parfaitement renseigné. Ce livre a été prohibé en Russie; c'est peut-être une présomption qu'il doit dire la vérité sur bon nombre de points délicats, politiques ou religieux. Nous lui avons emprunté la plupart des détails que nous donnons sur les hérésies de l'Eglise russe.

Papes et Tsars, par le P. Pierling, jésuite russe. C'est le dernier mot sur les négociations qui se sont poursuivies si longtemps entre Rome et Moscou.

A travers l'Orient, par l'abbé Pizani; traite surtout du schisme de l'Eglise grecque.

Pierre-le-Grand, Littérature russe, par Walizewski.

L'Eglise orthodoxe, par le P. Tournebise, S. J.

Géographie russe, par Ls Delavaud.

Religion russe, par Legeal.

Au pays russe, par Jules Legras. Difficile à surpasser, même à égaler, comme exactitude de description ethnographique ou panoramique.

Le Pope, par Potapenko. Excellente monographie du pope idéal, tel que devrait être le pope russe. Malheureusement, Potapenko a tracé un portrait qui court grand risque de rester longtemps dans le domaine exclusif de l'idéal.

Chez nos amis les Russes, par de Beauregard.

La Russie, ses sols, par Sibiztzew.

La sainte Russie, par le comte Wasili.

Histoire de la Russie, par Rambaud.

PREMIÈRE CONFÉRENCE

L'ÉGLISE RUSSE, SON ORIGINE, SON ORGANISATION,
SON CLERGÉ

Assister, en 1897, au congrès international de géologie à Saint-Pétersbourg, était un rêve que les géologues de deux continents caressaient depuis 1891, alors qu'on nous avait transmis, à Washington, l'invitation officielle de la Russie. M. Tschernischew, le porte-parole des autorités russes, nous informait en même temps que le tsar mettait à notre disposition un crédit de 100,000 roubles, avec le privilège de la circulation gratuite sur tous les chemins de fer russes. Le profit d'un tel voyage était double. Il y avait d'abord l'intérêt scientifique considérable que présentent toujours, pour les congressistes, ces assises solennelles de la science; et ensuite nous pouvions profiter de la circonstance pour voir de près. les villes et les campagnes de la sainte Russie, privilège qui n'est pas accordé à tout le monde.

Nous en avons largement usé. Et voilà comment il se fait que, successivement, nous avons été secoués sur les pavés de Saint-Pétersbourg, Pskof, Moscou, Koursk, Kharkof, Kief, Odessa, etc., dans les infects fiacres russes, lesquels, au dire du prudent Bedecker, sont presque des voitures. Nous avons fait, de cette façon, la connaissance intime des pavés ronds ou pointus des villes moscovites. Nous avons voyagé des semaines entières dans les steppes du Donetz et de l'Ukraine, expérimenté les heurts affreux d'un tarantass enlevé au triple galop par une fougueuse troika, et avalé sans broncher l'héroïque dose de poussière à laquelle doit toujours se rési

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