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est celui qu'il a fait sur les dialectes variés que l'on parlait de son temps en Italie. C'est en les comparant, en tirant de chacun d'eux ce qu'ils contenaient de fort, d'expressif et d'élégant, qu'il est parvenu à constituer la langue toscane telle qu'il l'a écrite, telle qu'on la parle encore aujourd'hui. Ce beau et ingénieux travail qui décèle le linguiste profond, est d'autant plus remarquable de la part de Dante, que contre l'ordinaire de ceux qui ont le génie de la Grammaire, il possédait encore l'instinct du poète, élevé à sa plus haute puissance.

Le perfectionnement et la fixation de la langue toscane est sans doute un événement de la plus haute importance, mais dont les résultats ont influé particulièrement sur l'Italie. Or, avant tout, mon intention étant de faire ressortir celles des pensées et des opinions émises par Dante, qui ont imprimé des traces profondes dans les doctrines philosophiques et littéraires ainsi que dans les mœurs de l'Europe moderne, je ne ferai qu'indiquer en ce moment les études du grand poète Florentin sur les dialectes de l'Italie, matière qu'il a traitée dans son ouvrage intitulé: De vulgari eloquio, et dont je me réserve de parler lorsqu'il en sera temps.

Pour sauver le lecteur du déluge de discussions et d'hypothèses auxquelles la personne et la vie de Dante ont donné lieu, j'ai rapporté le petit nombre de faits positifs et incontestés que l'on a pu recueillir sur son éducation et ses études, sur sa magistrature et son exil, et enfin sur le changement de ses idées politiques relatives au gouvernement temporel de l'Italie. Il ne reste plus à considérer dans la vie de cet homme, que ce qui se rapporte directement à la composition de son grand poème

dont il fut particulièrement préoccupé pendant les vingt et une dernières années de son existence.

Vers 1274, Dante âgé de neuf ans, voit Béatrice, fille de Folco Portinari, et conçoit pour cette jeune enfant une passion réelle, mais respectueuse et mystique qui s'imprime profondément dans son âme et agite sans ces son imagination. Cet attachement mystérieux s'accroît avec le temps, éveille l'instinct poétique du jeune amant qui peint alors dans une suite de sonnets les sentiments variés que fait naître en lui l'accueil plus ou moins favorable de celle qui lui inspire un véritable culte. Cette adoration de Béatrice, dure et se manifeste ainsi jusqu'en 1290, année de la mort de la fille de Folco Portinari, à l'âge de vingt-quatre ans.

Une ou deux années après cet événement, Dante âgé de vingt-six ou vingt-sept ans (vers 1292-93) achève et fait connaître son premier ouvrage, la Vie nouvelle, dans lequel il fait entrer outre les sonnets que Béatrice vivante lui avait inspirés, ceux qu'il fit après la mort de sa noble dame; ayant soin d'intercaler entre chacun d'eux une narration historique en prose qui explique l'occasion qui lui a fait écrire ses vers, l'intention dans laquelle ils ont été composés, et de quelle manière il faut en interpréter le sens souvent mystérieusement caché. La douleur poétique que Dante exprime dans la Vie nouvelle, au sujet du trépas de Béatrice, aboutit à une espèce d'apothéose de cette femme, ce qui entraîne le poète à dire que toutes les époques et tous les actes de la vie de Béatrice, ayant été surbordonnés au nombre parfait neuf, cela donne à entendre qu'elle est un miracle dont la racine est l'admirable Trinité. Puis à la fin de ce livre étrange, le poète toujours exclusivement occupé de Béatrice,

est celui qu'il a fait sur les dialectes variés que l'on parlait de son temps en Italie. C'est en les comparant, en tirant de chacun d'eux ce qu'ils contenaient de fort, d'expressif et d'élégant, qu'il est parvenu à constituer la langue toscane telle qu'il l'a écrite, telle qu'on la parle encore aujourd'hui. Ce beau et ingénieux travail qui décèle le linguiste profond, est d'autant plus remarquable de la part de Dante, que contre l'ordinaire de ceux qui ont le génie de la Grammaire, il possédait encore l'instinct du poète, élevé à sa plus haute puissance.

Le perfectionnement et la fixation de la langue toscane est sans doute un événement de la plus haute importance, mais dont les résultats ont influé particulièrement sur l'Italie. Or, avant tout, mon intention étant de faire ressortir celles des pensées et des opinions émises par Dante, qui ont imprimé des traces profondes dans les doctrines philosophiques et littéraires ainsi que dans les mœurs de l'Europe moderne, je ne ferai qu'indiquer en ce moment les études du grand poète Florentin sur les dialectes de l'Italie, matière qu'il a traitée dans son ouvrage intitulé : De vulgari eloquio, et dont je me réserve de parler lorsqu'il en sera temps.

Pour sauver le lecteur du déluge de discussions et d'hypothèses auxquelles la personne et la vie de Dante ont donné lieu, j'ai rapporté le petit nombre de faits positifs et incontestés que l'on a pu recueillir sur son éducation et ses études, sur sa magistrature et son exil, et enfin sur le changement de ses idées politiques relatives au gouvernement temporel de l'Italie. Il ne reste plus à considérer dans la vie de cet homme, que ce qui se rapporte directement à la composition de son grand poème

dont il fut particulièrement préoccupé pendant les vingt et une dernières années de son existence.

Vers 1274, Dante âgé de neuf ans, voit Béatrice, fille de Folco Portinari, et conçoit pour cette jeune enfant une passion réelle, mais respectueuse et mystique qui s'imprime profondément dans son âme et agite sans ces son imagination. Cet attachement mystérieux s'accroît avec le temps, éveille l'instinct poétique du jeune amant qui peint alors dans une suite de sonnets les sentiments variés que fait naître en lui l'accueil plus ou moins favorable de celle qui lui inspire un véritable culte. Cette adoration de Béatrice, dure et se manifeste ainsi jusqu'en 1290, année de la mort de la fille de Folco Portinari, à l'âge de vingt-quatre ans.

Une ou deux années après cet événement, Dante âgé de vingt-six ou vingt-sept ans (vers 1292-93) achève et fait connaître son premier ouvrage, la Vie nouvelle, dans lequel il fait entrer outre les sonnets que Béatrice vivante lui avait inspirés, ceux qu'il fit après la mort de sa noble dame; ayant soin d'intercaler entre chacun d'eux une narration historique en prose qui explique l'occasion qui lui a fait écrire ses vers, l'intention dans laquelle ils ont été composés, et de quelle manière il faut en interpréter le sens souvent mystérieusement caché. La douleur poétique que Dante exprime dans la Vie nouvelle, au sujet du trépas de Béatrice, aboutit à une espèce d'apothéose de cette femme, ce qui entraîne le poète à dire que toutes les époques et tous les actes de la vie de Béatrice, ayant été surbordonnés au nombre parfait neuf, cela donne à entendre qu'elle est un miracle dont la racine est l'admirable Trinité. Puis à la fin de ce livre étrange, le poète toujours exclusivement occupé de Béatrice,

avertit que son intention est de chanter ses louanges sur un ton bien plus élevé encore, et dans un ouvrage beaucoup plus important que celui qu'il termine. « J'espère,

dit-il, à la fin de la Vie nouvelle, dire d'elle ce qui n'a » pas encore été dit d'aucune autre; et ensuite, qu'il plaise à celui qui est le seigneur de la courtoisie, que » mon âme puisse aller voir la gloire de la Dame, c'est» à-dire la bienheureuse Béatrice, qui regarde glorieu» sement en face de celui qui est : Per omnia sæcula, » benedictus. Laus Deo. »

Pour achever de faire connaître le caractère de cette production singulière, il faut ajouter que les sonnets et le récit en prose, composant la Vie nouvelle, sont accompagnés d'un commentaire courant, écrit selon les formules scholastiques, aussi sec et aussi vide que le texte est abondant de figures et parfois même d'exagérations poétiques.

Tel est le germe du système poétique qu'adopta Dante. Le culte de la femme en fait le fondement; la forme employée pour le développer est très-souvent empruntée à la théologie scholastique; et ce système a pour objet, en partant de la beauté visible, de faire élever successivement l'âme au beau éternel, pour parvenir enfin jusqu'à Dieu. Béatrice, la Femme en un mot, est l'objet de l'adoration et du culte de Dante, en tant que symbole visible de la beauté divine, de la sagesse et de la sainteté, prises absolument.

Telle était l'idée fondamentale que Dante avait déjà développée dans un assez grand nombre de sonnets, de chansons et surtout dans sa Vie nouvelle, lorsqu'après avoir fait un mariage qui ne fut qu'un accident passager dans sa vie, comme on l'a vu, il se lança inconsidéré

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