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Mais de deux puissances du même ordre, l'une supérieure, l'autre inférieure, la première est sans contredit la puissance suprême, ou la puissance véritablement souveraine: donc, d'après la déclaration, la souveraineté réside dans le concile; seul il possède la puissance suprême.

Et comme le concile se compose de plusieurs, et non pas d'un seul, quoiqu'il puisse être présidé par un seul, distingué de tous les autres par l'éminence de son rang, de ses fonctions et de son autorité, néanmoins la souveraineté qui réside dans le concile est une souveraineté collective, pareille à celle qui auroit pu appartenir au sénat de Rome ou au conseil de Venise (1): donc, d'après la déclaration, l'Église n'est pas une monarchie, mais une républiquè.

Et comme le concile, qui ne peut se convoquer lui-même et qui ne s'assemble qu'à des intervalles quelquefois de plusieurs siècles, n'est pas par son institution une puissance permanente et perpétuelle dans l'Église, donc, d'après la déclaration il n'existe point dans l'Église de puissance suprême, ou de souveraineté permanente et perpétuelle. Reprenons ces conséquences.

1o Le concile possède seul la puissance suprême ou

(1) Un auteur gallican, Burigny, a comparé effectivement le gouvernement de l'Église à celui de la république de Venise.

la souveraineté. C'est ce que Bossuet, d'accord avec la déclaration, exprime d'une autre manière en ces termes : « La puissance qu'il faut reconnoître » dans le Saint-Siége est si haute et si éminente, >> si chère et si vénérable à tous les fidèles qu'il » n'y a rien au-dessus que toute l'Église catholique » ensemble (1): » ou, suivant le deuxième article le concile qui représente toute l'Église catholique

ensemble.

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« Il ne s'agit pas, dit M. l'évêque d'Hermopolis, » de juger la constitution de l'Église d'après de » vaines théories, mais d'après la volonté même de » son divin fondateur. Or, d'après l'institution de » Jésus-Christ, l'autorité suprême dans la société spirituelle ne réside, ni dans les fidèles, ni dans » les princes chrétiens, ni dans les simples prêtres, » mais dans l'épiscopat, dont le Pape est le chef, » comme il l'est de toute l'Église (2). »

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Un autre écrivain, dans un ouvrage récent dédié à monseigneur l'évêque d'Aire et de Dax, parle ainsi : « Parmi toutes les Églises de la chré» tienté, l'Eglise gallicane s'est toujours distinguée. » dans cette authentique déclaration, qu'à raison » de sa primauté, le Pontife de Rome avoit dans » l'Église une autorité prééminente; qu'il pouvoit et

(1) Sermon sur l'unité, IIa partie.

(2) Les vrais principes de l'église gallicane, p. 92, 3° édit.

» devoit pourvoir, d'office et d'autorité, à la pro pagation et à la conservation de la foi catholi » que; comme aussi à l'exécution des canons et des » coutumes qui regardent la discipline générale » mais aussi l'Église gallicane a toujours ajouté et » déclaré que le souverain Pontife ne pouvoit ainsi »> exercer son autorité que dans la dépendance (1) » du corps épiscopal (2). »

Dire que l'Église catholique, ou le concile qui la représente est au-dessus du Pape; ou que l'au torité suprême réside dans l'épiscopat; ou que le Pape ne peut exercer son autorité que dans la dépendance du corps épiscopal: c'est affirmer que la puissance suprême réside dans le concile ou l'épiscopat, et non dans le Pape.

Il est clair, comme le reconnoît M. l'évêque d'Hermopolis, qu'il s'agit ici da fon dement même de la constitution de l'Eglise, c'est-à-dire, de la question dogmatique la plus importante, puisque de sa solution dépend la solution de toutes les autres et il est clair encore qu'elle doit être décidée, comme le dit aussi M. l'évêque d'Hermopolis, non d'après de vaines théories, mais d'après la

(1) L'auteur souligne lui-même le mot dépendance. (2) Précis des maximes du droit ecclésiastique, en rapport avec les maximes de l'église gallicane, par J. B. Saint-Marc, prêtre, licencié en droit canon; p. 19 et 20.

volonté même du divin fondateur de l'Église, d'après l'institution de Jésus-Christ.

Or, comment connoîtrons-nous avec certitude l'institution de Jésus-Christ, et sa volonté touchant la constitution de son Église? Sans doute par les définitions des conciles généraux, dont les gallicans avouent l'infaillibilité. Tout ce que les conciles généraux ont défini sur la question présente, est donc vérité de foi; et toute proposition contraire à ce qu'ils ont défini, une hérésie (1).

On ne sauroit contester ceci sans cesser d'être catholique. Il ne reste donc qu'à chercher, dans les actes des conciles, ce qu'ils ont défini sur le pouvoir du Pape ou sur la constitution de l'Église. Écoutons d'abord celui de Florence. « Nous définis» sons que le Saint-Siége et le Pontife romain pos» sèdent la primauté sur tout l'univers, et que le > même Pontife romain est le successeur du bien» heureux Pierre, prince des apôtres, le vrai vi» caire de Jésus-Christ, le chef de toute l'Église, » le père et le docteur de tous les chrétiens; et qu'il » a reçu de Jésus-Christ, dans la personne de

(1) Postquam autem aliqua essent auctoritate universalis ecclesiæ determinata, si quis illi determinationi pertinaciter repugnaret, hæreticus censeretur: quæ quidem auctoritas principaliter residet in summo Pontifice. S. Thom. 2a 2, quæst. XI, ad 3.

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» Saint-Pierre, une pleine puissance pour paître, régir et gouverner l'Église de Jésus-Christ, ainsi qu'il est marqué dans les actes des conciles œcu»méniques et dans les sacrés canons (1). »

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Près de deux siècles auparavant, le deuxième concile général de Lyon, avant d'admettre les Grecs dans la communion de l'Église, fit souscrire et jurer par leurs ambassadeurs, autorisés des évêques, la profession de foi suivante :

« La sainte Église romaine possède une pri» mauté et une souveraineté pleine et suprême sur » toute l'Église catholique; souveraineté qu'elle a » reçue de Jésus-Christ même, avec la plénitude de » la puissance, dans la personne de Saint Pierre, » dont le Pontife romain est le successeur. Étant » tenue plus que les autres de défendre la vérité de » la foi, les questions qui naissent sur la foi doi» vent être décidées par son autorité. Tout le monde

(1) Definimus sanctam apostolicam Sedem et romanum Pontificem in universum orbem tenere primatum, et ipsum Pontificem romanum successorem esse beati Petri principis apostolorum, et verum Christi vicarium, totiusque Ecclesiæ caput, et omnium christianorum patrem ac doctorem existere; et ipsi in beato Petro pascendi, regendi, et gubernandi universalem Ecclesiam à Domino nostro Jesu-Christo plenam potestatem traditam esse, quemadmodum etiam in gestis oecumenicorum conciliorum, et in sacris canonibus continetur. Collect. conc. P. Labb., tom. XIII, col. 515.

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