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» n'a qu'à continuer d'être, comme il est public qu'il l'est, d'un sentiment contraire au vôtre » pour que toutes vos déclarations soient inutiles.. » Elles ne feront qu'éveiller de nouveaux scrupules dans les consciences. Finalement, quoi qu'il or>> donne aux peuples, vous serez, Messeigneurs, » tenus d'obéir et de vous soumettre, au moins » provisoirement, en attendant qu'il lui plaise de > rassembler l'Église en plein concile, et qu'il » plaise au concile de le réformer. Si ce n'est pas » là votre pensée, Messeigneurs, comme il semble » que ce ne devroit pas l'être, parceque les consé » quences en sont terribles; permettez-moi de vous » le dire, vous n'êtes pas d'accord avec vous» mêmes et vous voilà pareillement, sous ce rap» port, dans une espèce de schisme ou de sépara>>tion entre vous et votre propre chef (1). »

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Il dut être pénible pour les Prélats de 1682, d'avoir donné à l'hérésie de semblables avantages. Au reste, l'inconséquence que leur reprochoient les calvinistes est l'unique cause qui ait empêché la consommation du schisme en France. On soutenoit en théorie une doctrine de révolte, et dans la pratique on obéissoit. Le fond des cœurs étoit catholique. Ni le Roi, ni les corps de l'État ne désiroient une rupture complète avec Rome :

(1) Ibid. p. 34 et suivantes.

elle auroit trouvé d'ailleurs trop d'obstacles dans la nation. On alloit en avant sans se demander où l'on arriveroit. Le clergé posoit des principes dont il repoussoit les conséquences, et les Parlements eux-mêmes ne vouloient que les conséquences dont ils avoient besoin dans les cas particuliers qui se présentoient successivement.

Il n'en est plus ainsi maintenant. Fort peu importe la déclaration à ceux qui en font tant de bruit ce sont ses conséquences seules, ses conséquences tout entières qu'ils veulent. Ils aspirent au schisme; dans leurs vœux insensés et criminels, ils rêvent une église nationale, avec laquelle ils en auroient bientôt fini du christianisme. Qu'on ne s'y trompe pas, voilà leur but; et le moyen qu'ils ont choisi pour y parvenir seroit infaillible, si le clergé, fidèle à sa foi, à la foi catholique, apostolique, romaine, ne leur opposoit une barrière insurmontable. Oui, certes, le sacerdoce a aujourd'hui de grands devoirs, et plus que jamais il doit se presser autour de celui de qui seul il emprunte sa force. Qu'il tourne les yeux vers son chef: c'est là qu'est l'espérance. Gardien de la religion qui ne périra point, la Providence le charge encore, en ces jours de destruction, de veiller sur les débris de la société humaine. Elle lui en confie le soin, jusqu'au moment où il lui plaira de féconder de nouveau ces ruines. L'avenir du

monde est dans ses mains les ennemis de Dieu le sentent; pour lui, qu'il le sache, et qu'il remplisse avec confiance ses hautes destinées !

Mais, puisque les projets de l'impiété sont connus, puisqu'elle travaille ouvertement à précipiter la France dans le schisme, sous le prétexte de défendre les libertés gallicanes, il convient de montrer ce que c'est qu'une église nationale, et quelles conséquences auroit pour nous une pareille révolution, s'il étoit possible qu'on réussît à l'accomplir jamais.

CHAPITRE VIII.

Des églises nationales,

Les maximes gallicanes, proclamées précipitamment par des Prélats de cour, qui, dans l'aveuglement de la passion, n'y virent qu'une insulte au Pontife romain et une flatterie pour le monarque, tendoient, comme on l'a prouvé, à séparer totalement l'ordre politique de l'ordre religieux, et même à détruire l'ordre religieux, en le soumettant, contre sa nature, à l'ordre politique. Elles ne sont, sous ce rapport, que l'expression théologique des doctrines du siècle, des doctrines athées, dont la philosophie, née du protestantisme, s'efforce de faire l'application rigoureuse à la société ; et sous le même rapport, il est impossible de concevoir rien de plus opposé à la croyance unanime des peuples, et aux idées les anciens se formoient de la constitution de la cité, qui reposoit à leurs yeux sous la loi divine, source primitive et base nécessaire de toutes les lois humaines (1).

que

(1) Plat. de legib. lib. X, et alib.-Xenoph. Memorab. Socrat. lib. I.-Plutarch. contrà Colot. Oper. p. 1125.-Cicer. De legib. passim.

Le christianisme, en perfectionnant l'institution religieuse, et par conséquent aussi l'institution sociale, n'en déplaça pas les fondements; au contraire, il les affermit, et ce fut encore autour de l'autel que les hommes se rassemblèrent et s'unirent. Une nouvelle civilisation sortit du sanctuaire où s'étoit noué le lien politique, civilisation proportionnée dans son développement à celui des dogmes et des préceptes; car tout le droit public des peuples est dans les préceptes de leur religion, et toute leur raison dans ses dogmes. Quoi qu'en puissent penser ceux dont la science n'a su jusqu'à présent que détruire, la vie de la société n'est pas de l'ordre matériel. Jamais État ne fut fondé pour satisfaire aux besoins physiques. L'accroissement des richesses, le progrès des jouissances, ne créent entre les hommes aucuns liens réels, et un bazar n'est point une cité. Essayer de réduire à des relations de ce genre les rapports constitutifs d'une nation, c'est chercher les lois de la nature humaine et de la nature sociale dans ce que l'homme a de commun avec les animaux, c'est travailler dès lors à le rabaisser au niveau de la brute, condition indispensable pour le succès d'un pareil dessein: car tant que l'homme demeurera un être moral et intelligent, les lois de l'intelligence et de l'ordre moral se manifesteront

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