La ville de Gand possède encore une école d'anatomie; une de chirurgie, une d'accouchemens: les cours qui se donnent dans ces écoles sont très-fréquentés. Celui des accouchemens est suivi particulièrement par les femmes.

CONTRIBUTIONS.

La contribution foncière de ce département est de 4,161,000 quoique son revenu imposable ne surpasse pas 16 ou 17 millions.

Il résulte du rélévé de toutes les impositions auquel il était assujetti avant sa réunion à la France, qu'il payait en contributions de toute nature une somme de 8,718,532 francs, et que depuis sa réunion il ne paye que 8,308,393 francs 29 centimes, de sorte qu'il est moins chargé qu'il ne l'était autrefois de plus de 410,000 francs

et

Tous les administrés de ce département ont sur cette question une opinon contraire, elle provient entièrement de la nature des contributions qui se payent aujourd'hui.

Autrefois le département payait pour subsides, entretien du gouvernement, dépenses de la province, pour droits de barrières, droits sur les voitures publiques, pour dépenses des châtellenies et métiers, pour celles des communes, pour droits d'octroi et dimes 7,428,532 fr., seulement pour ce qui concernait la partie autrichienne; la partie du département qui était sous la domination hollandaise payait 1,290,000 francs, ce qui portait annuellement la totalité des charges de ce département à 8,718,532 francs. Le montant des contributions actuelles, réunies ensemble, ne forment qu'un total de

D

8,308,393 francs; il est donc évident qu'il est moins surchargé qu'autrefois.

Avant la réunion de ce département à la France, comme on vient de le voir, la somme des contributions demandées en argent directement aux contribuables, ne se montait qu'à 4,000,000 de francs environ. Le reste consistait en dîmes, que le propriétaire ou le fermier acquittait en nature sans difficulté et même sans s'en appercevoir, ou en contributions du genre d'octroi, qui se confondaient avec le prix même des objets quand le consommateur les achetait. Aujourd'hui les contributions foncière, personnelle, mobiliaire et somptuaire, la taxe sur les portes et fenêtres et sur les patentes, les centimes additionnels et leur perception, font ensemble plus de 6,743,000 francs, qu'on ne peut recouvrer qu'avec beaucoup de contrainte et de poursuite, en demandant en même tems au contribuable une somme assez forte par comparaison à ses facultés. L'effet sur l'opinion est tout différent qu'il ne l'était et son résultat nécessaire est que chacun pense que la masse des impôts est augmentée, tandis qu'elle est réellenent moindre.

TRIBUNAUX.

Le département a un tribunal criminel, un de commerce, quatre tribunaux civils d'arrondissement, et 41 justices de paix.

Le tribunal d'appel auquel ressortissent les tribunaux civils, est à Bruxelles.

Les chefs-lieux des 4 tribunaux civils, sont : Gand, Audenarde, Termonde, Assenede. Ceux des justices de paix, sont:

Gand (Nord), Gand (Sud), Gand (Est),

Gand (Ouest), Cruyshautem, Deynse, Eecloo, Evergem, Loochristi, Nazareth, "Nevele, Oosterzéele, Somergem, Waerschoot, Audenarde (1.re partie), Audenarde (2.me partie), Grammont, Herzele, Maria-Hoorebeke, Nederbrakel, Ninove, Renaix, Sottegem, Alost (1.er arrondiss.), Alost ( 2.me arrond.), Beveren, St.-Gilles, Hamme, Lokeren, St-Nicolas, Tamise, Termonde, Wetteren, Zele, Assenede, Axel, Caprycke, l'Ecluse, Hulst, Isendyk, Oostbourg.

HOSPICES ET ÉTABLISSEMENS DE BIENFAISANCE.

Peu de départemens contiennent un aussi grand nombre d'établissemens de secours que celui de l'Escaut. Ils sont les monumens de la charité de ses habitans, ils attestent que la commisération y fut une vertu publique depuis longtems.

Chaque commune possède son comité de bienfaisance, appellé autrefois table des pauvres.

Les communes de Gand, Termonde, Alost, St.-Nicolas, l'Ecluse, Ardenbourg, Audenarde Grammont et Ninove ont des hospices plus ou moins considérables, suivant les localités.

La commission des hospices de Gand, a sous son administration les établissemens suivans : Les maisons de Portacker, de St.-Jean et St.-Paul, de St.-Jean à l'huile, de St.-Laurent, de Ste.-Catherine et d'Hebberecht, qui donnent azile à 108 femmes, âgées et ayant peu de moyens de subsistances; on leur donne là une chambre propre, où elles sont réunies avec leur petit mobilier. Ordinairement c'est pour leur vie. Si une de ces femmes est en état de

travailler, la maison ne lui donne rien, si elle ne peut gagner qu'une partie de sa nourriture, la maison lui donne le reste.

Outre ces établissemens, il y a trois hospices que l'on nomme des Fouleurs, des Tailleurs, des Tisserands, où 55 hommes sont traités comme le sont les femmes, dont on a parlé plus haut. Par leur dénomination, on voit que ces maisons doivent leur origine à des corps de métiers.

ou

La ville de Gand a un grand et petit Béguinage, qui contiennent ensemble mille femmes environ. Ces établissemens si nombreux dans la Belgique, étaient de vastes couvens plutôt des quartiers de ville, dont toutes les maisons étaient accordées pour leur vie à des femines plus ou moins avantagées de la fortune moyennant une somme une fois payée, qu'elles donnaient à l'établissement, et qui se calculait sur la grandeur du logement et l'âge de la contractante. Les béguines étaient assujetties à un espèce de réglement qui ne prenait rien sur leur liberté; si parmi elles, il s'en trouvait quelqu'une momentanément affligée par la misère, elle était assistée par la société, si elles devenaient malades, elles se soulageaient dans un hospice ou infirmerie qui faisait partie de l'établissement: dans beaucoup de cas elles admettaient à l'infirmerie des malades étrangères.

Il y a dans la ville de Gand deux maisons destinées à la réclusion des insensés des deux sexes. Celle des foux contient 55 individus et celle des folles 47. Les soins dûs à leur déplorable situation leur sont donnés dans ces maisons avec intelligence et humanité.

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La vieillesse dans l'indigence et l'enfance sans

appui trouvent aussi à Gand un azìle. Trois maisons consacrées à la retraite des personnes âgées et infirmes des deux sexes, renferment près de deux cents individus, nourris, vêtus et soignés. Dans trois autres on élève des enfans des deux sexes, que leurs familles sont absolument hors d'état de nourrir, et qui sont sans ressource comme sans protecteurs.

Le grand hospice de la Byloke de Gand est destiné aux malades des deux sexes de la classe indigente du peuple. Quelques-unes des religieuses qui dirigeaient cet hospice avant la suppression des couvens, viennent d'y être rappellées.

La commission des hospices de Gand administre tous les établissemens dont on vient de parler.

Indépendamment des vingt établissemens cidessus, la ville de Gand a encore un bureau de bienfaisance, dont les revenus surpasseront bientôt 100 mille francs, et qui sont consacrés à des secours à domicile ces secours se distribuent partie en objets de première nécessité comme bois de chauffage, vêtemens et couvertures, partie en argent.

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11 y avait autrefois à Gand une institution dite des Soeurs-Noires, qui soignaient les malades dont elles reçoivent une rétribution. Il y avait aussi une autre institution d'hommes dévoués aux malades, et qu'on nommait Alexiens, qui, de même que les Soeurs-Noires, n'allaient que dans les maisons où ils étaient appellés et salariés; on espère voir bientôt rétablir ces institutions, pour être destinées au soulagement et au traitement des malades indigens à domicile,