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généralement dans ce pays que les frais de culture s'élèvent habituellement aux deux tiers de la récolte.

Ce résultat, plus que toute autre observation, prouve que la fécondité du sol est entièrement l'ouvrage de l'art, et nullement celui de la nature, qui dans les pays qu'elle a favorisée, tels que les plaines de la Lombardie ou la Campagne de Naples, a disposé tellement la terre que les frais de culture n'excèdent jamais le tiers du produit de la récolte.

Les labours soignés et la grande division de la terre sont ici regardés, avec raison, comme un des moyens d'augmenter la production.

Les engrais sont recherchés avec avidité et distribués avec intelligence. On élève beaucoup de bestiaux; en effet on compte dans ce département 110 mille bœufs ou vâches; ce nombre est par comparaison plus grand que celui qu'on voit par-tout ailleurs, sur la même surface de terrein. Par eux, les habitans convertissent en substance animale une partie de leurs produits végétaux; ils y trouvent deux profits: le premier est une nourriture plus substancielle pour l'homme; le second c'est de 'refaire, par cette méthode, de nouveaux engrais, et de soutenir leurs cultures.

Peu contens de ces engrais qui se forment dans la ferme et sur le lieu même, le laboureur achete dans les villes tout ce qu'on y peut recueillir dans les ménages particuliers, où tout est mis en réserve pour ses besoins; il fait venir à grands frais des fumiers de la Hollande; il emploie avec discernement et suivant les qualités particulières du sol, la marne, la chaux, les cendres de bois, le plâtre, etc. en un mot

rien ne lui est inconnu de ce qui peut convenir le plus à son champ, et il sait sur-tout stimuler sa fécondité, en lui faisant produire successivement et dans un ordre bien entendu, les diverses sortes de fruits que lui demandent tour-à-tour ses différens sens, ou qui le mettent le plus à même de recevoir les labours c'est-à-dire les préparations préliminaires qui lui sont nécessaires.

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Une des causes qui font que le pays produit en suffisance et au-delà la nourriture de ses nombreux habitans, est la culture multipliée des pommes de terre, culture introduite dans le pays, en 1709, par les' Anglais. Cette circonstance est une preuve que ce pays, vent le théâtre de longues et sanglantes guerres, en a par fois tiré quelqu'avantage. L'année dernière, on avait planté, en pommes de terre, 20,216 hectares, qui ont rendu plus de 7 millions de quintaux de pommes de terre, et qui auraient rendu seulement 666,968 quintaux de froment, ou 727,616 quintaux de seigle. En effet, on a reconnu que les produits moyens d'un hectare sont, en pommes de terre 347 quintaux, en froment 23 quintaux, et en seigle 26.

Or, on sait, par l'analyse de la pomme de terre, quelle contient seulement, en substance nutritive, le quart de ce qu'en contient une quantité de bled qui lui est égale en poids, en conséquence les sept millions de quintaux de pomme de terre offrent la même nourriture que 1,750,000 quintaux de bled, et comme la terre qui a produit les sept millions de quintaux de pommes de terre n'aurait rendu qu'environ 667,000 quintaux de bled, il s'ensuit qu'en lui faisant porter des pommes de terre on en

a obtenu de quoi nourrir trois hommes contre un seulement qu'elle aurait nourri, en donnant du bled.

Quoiqu'on ne se serve pas de bœufs pour les labours, le nombre des chevaux dans les campagnes n'est pas égal au quart du nombre des boeufs ou vâches qui sont dans les fermes ou dans les genièvreries. On a reconnu que le cheval n'est bon à élever que pour son travail, au lieu que la vâche donne en beurre, en petit lait et en fromage des alimens sains, dont le peuple est avide et qu'elle finit par être ellemêine, un autre aliment recherché, de même que celui des porcs, dont le nombre s'élève à 55,000, et qui subsistent de tout ce qui serait, pour ainsi dire, perdu si on ne le recueillait pour eux.

Ce qui a surtout augmenté le nombre des bêtes-à-corne, c'est la facilité de les engraisser avec les résidus des genièvreries, et de les vendre au loin, avec profit. On est fondé à croire que chaque année il sort du département 12 à 15 mille boeufs gras qui s'envoyent, pour une petite partie, en Hollande, et pour le reste dans l'intérieur de la France.

Une chose particulière, et dont on ne peut indiquer la cause, c'est que l'on élève pen de moutons; on n'en compte que 70 inille. Il faut attribuer ce peu de goût pour l'éducation d'un animal si utile, à la division étonnante des propriétés, au défaut de grandes fermes, et de pâturages communs, à l'impossibilité d'envoyer sur le territoire de la commune le troupeau paître après la moisson, parce qu'à la première récolte, on en fait succèder une de navets. Au reste, l'habitant qui

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a peu de moutons, est assez sage pour le faire entrer pour peu de chose dans sa nourriture. On le voit par les registres de l'octroi de Gand, qui apprennent que cette ville, habitée par 60 mille ames, ne consomme pas annuellement

3000 moutons.

Le cheval flamand est toujours d'une taille assez considérable. Sa force le rend propre uniquement au trait, et comme il n'est pas fort agréable dans ses formes , on ne l'employe guères qu'aux charrois ou aux travaux des champs, pour lesquels il est très-bon.

MANUFACTURES.

La manufacture de toiles est la plus impor tante du département. Le chanvre y est peu cultivé, aussi y fait-on peu de toiles de chanvre, c'est une substance d'une qualité inférieure que l'on néglige parce que Ton en a une préférable. Les toiles de chanvre sont d'une espèce médiocre, quelques parties servent pour la marine, d'autres pour les objets les plus grossiers du ménage, tels que ceux de la cuisine. La manufacture des toiles de lin est une partie très-intéressante du commerce; suivant les rélevés qui ont été faits, 101,033 individus d'un âge fait, s'occupent à la filature du lin, et 20,821 sont employés à le tisser. Il résulte de leur travail 175.373 pièces de toile de toutes grandeurs, et de, et d'aune du pays de largeur. Comme on peut évaluer leur longueur moyenne à 75 aunes, toutes ces pièces font environ 13,160,250 aunes du pays ou 9,580,662 mètres, l'aune du pays valant 0728 mètres.

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Cette quantité de toile à 1 franc 10 centimes

le mètre, représenterait une valeur de 10,538,728 francs, dont on peut admettre que les 2/5 font la valeur de la matière première, de sorte que le fileur et le tisserand gagnent par leur travail environ 6,323,235 francs. La plupart de ces toiles sont destinées pour l'étranger, spécialement pour l'Espagne, qui les envoye dans ses

colonies.

Presque toutes les toiles du pays se blanchissent sur les prés et non d'après les procédés des citoyens Bertholet et Chaptal. La cause principale de la lenteur apportée à faire usage de ces procédés, provient de ce que les négocians disent qu'il leur importe de conserver leurs toiles en bonne réputation chez l'étranger et surtout à Cadix; que si par circonstance l'impéritie des premiers manipulateurs, qui appliqueront ce nouveau procédé, allait altérer les toiles des premières expéditions, Cadix en recevrait une impression défavorable, qui donnerait sans retour un avantage immense aux toiles de Silésie qui y rivalisent avec celles de la Flandre.

DENTELLES.

Cette partie de l'industrie est très-multipliée dans le pays, elle pourrait l'être encore d'avantage; elle a cela de précieux qu'elle peut occuper les femmes d'une manière un peu plus lucrative que la filature du lin et du chanvre.

En général, il ne se fait pas ici comme à Bruxelles des dentelles d'une perfection achevée, destinée au luxe de Paris. Ce qu'on fait en dentelles sert pour différens départemens, ou s'expédie pour l'Espagne, qui les fournit à ses colonies; ces expéditions se montent annuelleinent à des valeurs très-considérables.

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