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suis toujours en admiration devant la stupidité humaine. Je m'étonne de ne pas voir le monde entier frapper à la porte de tous les Vénérables, et demander à ces messieurs l'honneur d'être l'un des ouvriers choisis pour la reconstruction du temple de Salomon. Le prestige de l'inconnu exerce sur les hommes une telle puissance, que l'on se prépare avec tremblement aux fantasmagoriques épreuves de l'initiation et du banquet fraternel.

"Se trouver membre d'une Loge, se sentir, en dehors de sa femme et de ses enfants, appelé à garder un secret qu'on ne vous confie jamais, est pour certaines natures une volupté et une ambition.*"

Qu'en dites-vous? Quelle scélératesse !

Un autre Maçon, le Fr.. † Clavel, expose, bien qu'avec moins de cynisme, le même honnête système de recrutement. Voici ses propres paroles; il faut bénir DIEU de ce que ces impies nous livrent ainsi parfois le secret de leur conspiration: "La Franc-Maçonnerie, dit-on à ceux que l'on veut enrôler, est une institution philanthropique progressive, dont les membres vivent en frères sous le niveau d'une douce égalité... Le FrancMaçon est citoyen de l'univers : il n'existe aucun lieu où il ne rencontre des frères empressés à le bien accueillir, sans qu'il ait besoin de leur être recommandé autrement que par son titre, de se faire connaître d'eux autrement que par les signes et les mots mystérieux adoptés par la grande famille des initiés.

"Pour déterminer les curieux, on ajoute que la société conserve religieusement un secret qui n'est et ne peut être le partage que des seuls Franc-Maçons.

"Pour décider les hommes de plaisir, on fait valoir les fréquents banquets où la bonne chère et les vins généreux excitent à la joie et resserrent les liens d'une fraternelle intimité.

"Quant aux artisans et aux marchands, on leur dit que la FrancMaçonnerie leur sera fructueuse, en étendant le cercle de leurs relations et de leurs pratiques.-Ainsi l'on a des arguments pour tous les penchants, pour toutes les vocations, pour toutes les intelligences, pour toutes les classes.

Lecteur honnête, encore une fois qu'en dites-vous?

Pour complèter le tableau, nous pourrions ajouter: Quant aux chrétiens, pour ne pas les effaroucher, on les berne de belles paroles; on leur dit que la Franc-Maçonnerie n'exclut aucune religion; qu'il y a même des prêtres qui en font partie, etc.-Une bonne femme, mère de famille, n'est-elle pas venue un jour consulter un saint prêtre de mes amis, et lui demander très

Lettre à la Vente piémontaise, 18 Janvier 1822.

Ces trois points forment le triangle mystérieux, symbole du niveau égalitaire que la Franc-Maçonnerie entend promener sur toutes les régions du globe, pour en faire disparaître toute religion et toute autorité qui n'émanent pas d'elle.

Histoire pittoresque de la Franc-Maçonnerie, p. 1 et 2.

sérieusement s'il était vrai " que les PP. Dominicains fussent à la tête des Franc-Maçons, en France? On tourmente mon mari pour qu'il se fasse recevoir, ajouta-t-elle, et comme je m'y oppose de tout mon pouvoir, on est venu me dire que les PP. Dominicains étaient de cette société-là, et qu'ils la dirigeaient. Est-ce bien vrai ?"

Tels sont les honnêtes secrets du recrutement de la Franc-Maçonnerie.

IV.

Avec quel cérémonial on est fait Franc-Maçon.

Quand une de ces "certaines natures" s'est laissé attraper à la glu d'un meneur quelconque, voici ce qui arrive. C'est aussi grotesque que coupable; et ce n'est pas peu dire.

Le premier grade de la Franc-Maçonnerie extérieure est le grade d'apprenti; le second, celui de Compagnon, le troisième, celui de Maître. Grade veut dire ici degré d'ascension vers la lumière. Bien entendu, nous autres chrétiens, hommes de foi et de bon sens, nous ne sommes que des profanes, voués aux ténèbres.

On se présente donc d'abord pour devenir Apprenti-Maçon. Au jour fixé pour l'admission, l'aspirant," amené au local de la Loge par un Frère qu'il ne connaît pas," est introduit dans une chambre solitaire, où il trouve, entre deux flambeaux, la Bible ouverte au premier chapitre de saint Jean.-Pourquoi cela? Un Maçon innocent répondra: "Parce que nous sommes des gens religieux et éclairés;" mais que répondrait un Maçon de ces arrière-Loges dont nous parlerons tout à l'heure, où l'on vous dit carrément qu'il n'y a pas d'autre Dieu que la nature, et que le culte de la Maçonnerie s'adresse au soleil ?

On laisse l'aspirant seul pendant quelques minutes : l'attente donne du piquant à la chose. On lui ôte ensuite ses vêtements; on lui met à nu le côté gauche et le genou droit; on lui fait mettre un soulier en pantoufle (ce point est d'une immense importance); on lui enlève son chapeau, son épée (il doit en avoir une) et tout "son métal," c'est-à-dire son argent. On lui bande les yeux, et on le conduit dans le " cabinet... des réflexions." On lui défend d'ôter son bandeau avant qu'il ait entendu frapper trois grands coups. On le laisse seul de nouveau, et quelque temps se passe dans l'attente inquiète que donne à cet imbécile cette suite de mystères. Enfin il entend le signal; il ôte bien vite son bandeau : il se voit dans une salle tendue de noir, et sur les murs il lit, avec une joie, facile à concevoir, des inscriptions encourageantes comme celles-ci:

Si tu es capable de dissimulation, tremble! on lira au fond de ton cœur. -Si ton âme a senti l'effroi, ne va pas plus loin.-On pourra exiger de toi les plus grands sacrifices, même celui de la vie: es-tu prêt à le faire? etc...

Dans ce cabinet des réflexions," le candidat est obligé de faire son testament et de répondre par écrit aux trois questions suivantes :

"Quels sont les devoirs de l'homme envers DIEU?"—" Quels sont ses devoirs envers ses semblables ?"-" Quels sont ses devoirs envers lui-même?” Puis. "le Fr.. Terrible" (sic) vient prendre avec la pointe d'une épée le testament et les trois réponses, pour les porter à la Loge. Dans l'argot franc-maçon, on appelle Loge les réunions des adeptes; le lieu de l'assemblée s'appelle temple (réminiscence pieuse des Templiers et de leurs mystères); le président s'appelle Vénérable.

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Le Fr.. Terrible apporte donc au Vénérable le testament et les réponses. Quelles que soient ces réponses, le candidat est toujours admis. Proudhon, l'athée, le blasphémateur, fut admis, et il venait de répondre Justice à tous les hommes."-" Dévouement à son pays.— Guerre à Dieu !" Il est vrai, c'était la Loge de la Sincérité, Parfaite Union et Constante Amitié. Une Loge si suave ne pouvait repousser un candidat si parfaitement sincère, si sincèrement parfait.

Le Fr.. Terrible revient au pauvre candidat, lui bande encore les yeux, et lui passe autour du cou une corde dont il tient le bout, pour le conduire ainsi à la porte du Temple, où il le fait heurter trois fois avec force. Ceux qui sont dedans tâchent de ne pas rire.

Le Temple est tendu de bleu, ce qui se passe là étant tout céleste. Un Fr.. nommé Premier-Surveillant, signale gravement au Vénérable ces coups frappés à la porte. Dialogue entre le Vénérable, le Premier-Surveillant et le Fr.. Terrible; après quoi le postulant est introduit dans le temple. Il y a deux colonnes entre lesquelles l'aspirant est amené, toujours la corde au cou. Le Fr.. Terrible lui appuie fraternellement la pointe de son épée sur le coeur, et l'interrogatoire commence.

Le Vénérable, mettant ses lunettes sur son vénérable nez, dit d'une voix sombre, mais vénérable. "Que sentez-vous? Que voyez-vous ?" (questions indélicates vis-à-vis d'un pauvre diable qui a les yeux bandés et à qui l'on pique l'estomac.")

Le postulant avec candeur.-" Je ne vois rien; mais je sens la pointe d'une arme."

Le Vénérable." Réfléchissez bien à la démarche que vous faites. Vous allez subir des épreuves terribles. Vous sentez-vous le courage de braver tous les dangers auxquels vous pouvez être exposé?''

Le postulant énergiquement. "Oui, Monsieur !"

Le Vénérable, sans rire.-"Alors je ne réponds plus de vous!... Fr.. Terrible, entraînez ce profane hors du temple, et conduisez-le partout où doit passer le mortel qui aspire à connaître nos secrets."-Tout cela est textuel ainsi que tout ce qui va suivre. C'est tiré du Rituel maçonnique, réédité avec grand soin dans ces derniers temps.

Aussitôt le Fr..Terrible tire la corde, entraîne l'aspirant, dont les

yeux sont toujours bandés, le fait pirouetter sur lui-même une demi-douzaine de fois dans une salle dite des Pas-Perdus; quand il le voit dérouté, il le ramème finement dans la Loge, sans que le patient s'en doute. Attention! les épreuves vont commencer. Ce serait le martyre de Jocrisse, si ce n'était l'initiation à des choses détestables.

V

Première et terrible épreuve de l'Apprenti-Maçon.

Au milieu de la Loge est préparé un grand cadre, tendu de papier, comme les cerceaux que percent les écuyères dans nos cirques. Des Frères soutiennent ce cadre, instrument de la première épreuve.

"Que faut-il faire du profane?" demande le Fr.. Terrible au Vénérable. Et le Vénérable: "Introduisez-le dans la caverne." Deux Maçons saisissent aussitôt l'aspirant, le lancent de toutes leurs forces sur le cadre, et le papier livre passage en se déchirant. Deux autres Maçons reçoivent le patient de l'autre côté sur leurs bras entrelacés. On referme violemment les deux battants de la porte. On imite le bruit de verrous et de serrures, et l'intelligent postulant peut se croire enfermé dans la fameuse caverne.. Quelques instants se passent dans un silence profond; c'est le silence de la tombe!

Tout à coup le Vénérable (éternue), tape un grand coup de maillet (sur n'importe quoi), fait mettre à genoux l'aspirant, et adresse une manière de prière au Patron de l'établissement qu'ils appellent "le Grand Architecte de l'Univers." La Maçonnerie est très-prodigue de ces espèces de prières; elle met le nom de DIEU à toute sauce. C'est une indigne hypocrisie; car nous verrons tout à l'heure, qu'en réalité, la Franc-Maçonnerie est athée, et "que le culte de la Nature est le but du Maçon," comme ose le déclarer l'auteur sacré dans un de ses livres officiels.*

Le Vénérable fait asseoir l'aspirant, qui a toujours les yeux bandés, sur un siége hérissé de pointes (pour plus grande commodité) et lui demande s'il persiste dans son noble dessein. Jocrisse répond majestueusement que oui. Suivent des questions morales et saugrenues, un discours pathétique du Vénérable sur les devoirs des Maçons, dont le premier, dit-il, "est de garder un silence absolu sur les secrets de la Franc-Maçonnerie."-Nous verrons bientôt si ces secrets sont en harmonie avec tout ce puéril cérémonial; et puis, pourquoi des secrets dans une société qui se dit uniquement bienfaisante et philanthropique ?

Ensuite commence une autre simagrée: le Vénérable demande à l'aspirant s'il est sincère et s'il en peut donner sa parole d'honneur. Par son ordre "le Fr.. Sacrificateur" conduit le patient" à l'autel" et le fait

Le Fr.. Ragon; Cours philosophique et interprétatif des Initiations anciennes et modernes.

Dans ce "cabinet des réflexions," le candidat est obligé de faire son testament et de répondre par écrit aux trois questions suivantes :

"Quels sont les devoirs de l'homme envers DIEU ?"-" Quels sont ses devoirs envers ses semblables?""Quels sont ses devoirs envers lui-même?" Puis. "le Fr.. Terrible" (sic) vient prendre avec la pointe d'une épée le testament et les trois réponses, pour les porter à la Loge. Dans l'argot franc-maçon, on appelle Loge les réunions des adeptes; le lieu de l'assemblée s'appelle temple (réminiscence pieuse des Templiers et de leurs mystères); le président s'appelle Vénérable.

Le Fr.. Terrible apporte donc au Vénérable le testament et les réponses. Quelles que soient ces réponses, le candidat est toujours admis. Proudhon, l'athée, le blasphémateur, fut admis, et il venait de répondre Justice à tous les hommes."-" Dévouement à son pays.— Guerre à Dieu!" Il est vrai, c'était la Loge de la Sincérité, Parfaite Union et Constante Amitié. Une Loge si suave ne pouvait repousser un candidat si parfaitement sincère, si sincèrement parfait.

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Le Fr.. Terrible revient au pauvre candidat, lui bande encore les yeux, et lui passe autour du cou une corde dont il tient le bout, pour le conduire ainsi à la porte du Temple, où il le fait heurter trois fois avec force. Ceux qui sont dedans tâchent de ne pas rire.

Le Temple est tendu de bleu, ce qui se passe là étant tout céleste. Un Fr.. nommé Premier-Surveillant, signale gravement au Vénérable ces coups frappés à la porte. Dialogue entre le Vénérable, le Premier-Surveillant et le Fr.. Terrible; après quoi le postulant est introduit dans le temple. Il y a deux colonnes entre lesquelles l'aspirant est amené, toujours la corde au cou. Le Fr.. Terrible lui appuie fraternellement la pointe de son épée sur le coeur, et l'interrogatoire commence.

Le Vénérable, mettant ses lunettes sur son vénérable nez, dit d'une voix sombre, mais vénérable. "Que sentez-vous? Que voyez-vous ?" (questions indélicates vis-à-vis d'un pauvre diable qui a les yeux bandés et à qui l'on pique l'estomac.")

Le postulant avec candeur.-" Je ne vois rien; mais je sens la pointe d'une arme."

Le Vénérable." Réfléchissez bien à la démarche que vous faites. Vous allez subir des épreuves terribles. Vous sentez-vous le courage de braver tous les dangers auxquels vous pouvez être exposé?”

Le postulant énergiquement. "Oui, Monsieur!"

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Le Vénérable, sans rire." Alors je ne réponds plus de vous!... Fr.. Terrible, entraînez ce profane hors du temple, et conduisez-le partout où doit passer le mortel qui aspire à connaître nos secrets."-Tout cela est textuel ainsi que tout ce qui va suivre. C'est tiré du Rituel maçonnique, réédité avec grand soin dans ces derniers temps.

Aussitôt le Fr.. Terrible tire la corde, entraîne l'aspirant, dont les

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