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qu'il soit marié ou non, une pair de gants de femme, qu'il doit "offrir à celle qu'il estimera le plus." Nous verrons bientôt qu'il y a des FranchesMaçonnes, et que le culte des femmes est loin d'être proscrit parmi ces purs enfants du "grand Architecte de tous les mondes." Enfin, le Vénérable révèle au nouvel Apprenti les signes, mots de passe, et secrets particuliers à son grade, et lui donne le triple baiser fraternel.-Je ne sais quels peuvent être ces secrets particuliers; car d'après le Rituel de la Loge-Mère des Trois-Globes (sic), il est dit expressément que "l'on ne donne à l'Apprenti que des insinuations, jamais une explication complète ; parce que le plus petit point ne saurait être entièrement expliqué.

Quoi qu'il en soit, l'initiation est proclamée, toute la Loge applaudit, et le nouveau Maçon, ayant repris ses habits, est installé à sa place. Le "Fr... Orateur" lui adresse un discours qui termine cette fantasmagorie sacrilége.

IX.

Du grade de COMPAGNON, qui est le second grade maçonnique.

Le second grade de la Franc Maçonnerie extérieure est le grade de Compagnon-Maçon. Quand un malheureux Apprenti est fatigué de ne rien apprendre, il espère être initié à quelque chose en devenant Compagnon. Voici comment se passent les choses.

L'Apprenti postulant n'a plus les yeux bandés, puisqu'il a demandé la lumière, et qu'on lui a jeté de la poudre aux yeux; il vient frapper en Apprenti à la porte de la Loge*. Le Vénérable le fait entrer, l'interroge et lui ordonne de faire cinq fois le tour de la Loge, accompagné du Fr.. Maitre des cérémonies. On appelle cela "les voyages mystérieux.'

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Puis il lui fait taper trois fois avec un maillet sur une pierre brute (comprenne qui pourra). C'est ce qu'on nomme le dernier travail d'Apprenti. Le Vénérable lui explique soi disant ce que signifie une étoile flamboyante, peinte sur une toile qu'on a étendue par terre; il lui dit que c'est "le symbole de ce feu sacré, de cette portion de lumière divine dont le grand Architecte de l'univers a formé nos âmes" (ce qui est bel et bien une hérésie, et ce qui sent fort le panthéisme). Qu'il ait compris ou non, il est conduit à l'autel comme la première fois, et là, à genoux, il prête de nouveau le serment de fidélité maçonnique, cet horrible serment condamné par les lois divines et humaines.

Il est ensuite proclamé Compagnon aux applaudissements de la Loge, et conduit, non plus "à l'est," comme à sa réception d'Apprenti, mais

C'est-à-dire (du moins dans le rite écossais) deux coups frappés rapidement et assez fort; et, après une petite pause, un troisième frappé plus doucement. - Le Compagnon frappe, de la même manière, d'abord deux coups, puis un, puis encore deux. Le Maitre frappe trois fois les coups de l'Apprenti. Le Vénérable, ou Maitre de la Loge, frappe olympiquement un seul grand coup. C'est Jupiter qui tape!

en tête de la colonne du midi," où il subit un nouveau discours du " Fr... Orateur."

Tout cela est tellement niais, qu'on aurait envie de se mettre en colère, plus encore que de rire. Et il y a en France seize cent mille individus, la plupart instruits et lettrés, qui ont passé par ces fourches caudines des sociétés secrètes! Et, dans le monde entier, il y en a huit millions!

X.

Du troisième grade, qui est le grade de Maître-Maçon.

Il s'agit toujours et uniquement de la Franc-Maçonnerie extérieure le grade de Maître-Maçon est le troisième et le dernier; car la dignité de Grand-Orient et les autres dignités accessoires qui composent le conseil extérieur de l'Ordre maçonnique, ne sont pas des grades proprement dits. C'est comme un général qui, pour être devenu Ministre de la guerre, n'est pas pour cela monté en grade; il a une dignité, un commandement de plus; voilà tout. Ainsi le Maçon nommé Grand-Orient, est un MaîtreMaçon comme tous les autres, quoiqu'il ait reçu le commandement extérieur de toutes les Loges d'une obédience.

Il y a, en effet, dans la Franc-Maçonnerie, plusieurs rites ou obédiences, qui ne diffèrent que par des nuances. En France, nous jouissons de trois rites maçonniques: le rite du Grand-Orient de France, le rite écossais, qui a pour Grand-Maître un vieil académicien; et un troisième, que l'on nomme le rite Misraim. Misraïm est le nom que la science cabalistique a donné de tout temps à un démon très-puissant et très-pervers. Le rite Misraïm se donne pour premier père le pieux Cham, fils maudit de Noé. Mais revenons à notre Compagnon qui brûle de passer Maître. Le cérémonial devient de plus en plus solennel.

La Loge elle-même ne s'appelle plus Loge: on la nomme la chambre du milieu. Le céleste empire chinois s'appelle, lui aussi, empire du milieu. Cette chambre du milieu donc est tendue de noir (en signe de lumière et de joie), avec des têtes de mort, des squelettes et des os en sautoir brodés en blanc sans doute par les Maçonnes "qu'estiment le plus " les Maçons de ce milieu.

Une bougie de cire jaune (notez bien: jaune), placée à l'orient (pas à l'occident tout serait perdu), et une lanterne sourde, formée d'une tête. de mort qui ne laisse passer la lumière que par les ouvertures du fond des yeux, sont placées sur l'autel du Vénérable. Le Vénérable n'est plus vénérable du tout. Dans ce milieu très-respectable, il s'appelle désormais le "Très-Respectable de la chambre du milieu." Cette "chambre du milieu" et son Très-Respectable sont éclairés en proportion de leurs besoins par la bougie jaune et la lanterne tête de mort. Au milieu de "la chambre du milieu," quand on a de bons yeux, on distingue (ô joies pures

de la Franc-Maçonnerie !) un cercueil! Oui, un cercuei!, un vrai cercueil; et ce cercueil renferme soit un Maçon, soit un mannequin (peu importe); d'après le Fr.. Clavel, "ce doit être le dernier Maître reçu." Le Rituel ne dit pas si, dans ce cercueil, ce dernier Maître trouve la plaisanterie à son goût. Je crois qu'il aimerait mieux être Très-Respectable.

Pour le consoler, on lui met une équerre sur la tête, un compas ouvert sur les pieds, et au-dessus de lui une branche d'acacia (sans doute pour le préserver du serein). Tous les Fr... Maîtres sont habillés, non pas de jaune, mais de noir; dans les loges les plus gaies, ils portent un tablier noir avec une tête de mort artistement brodée sur les jambes. Enfin, pour les compléter, ils ont tous de l'épaule gauche à la hanche droite, un grand cordon bleu, où sont brodés le soleil, la lune et les étoiles.

Et savez-vous pourquoi ils sont affublés ainsi dans leur "chambre du milieu?" Ecoutez le Très-Respectable: "Dans quel dessein nous assemblons-nous?" demande-t-il. "C'est pour retrouver la parole du Maître qui est perdue," répond gravement le Fr... Premier Surveillant. Le Très-Respectable ordonne alors qu'on cherche la " parole." Il paraît que chacun la sait puisqu'on la demande à chacun, et que de la part de tous on la lui rapporte. "Quel âge avez-vous ?" demande le Très-Respectable au Fr.. Premier Surveillant." Sept ans," répond ingénument celui-ci, on ne sait pourquoi. Un Maître-Maçon a toujours sept ans : c'est l'âge de la candeur." Quelle heure est-il ?" reprend le Respectable.-Midi bien sonné," dit l'autre. Après plusieurs questions et réponses non moins profondes, on entend frapper à la porte à la manière des compagnons: Toctoc, toc, toc-toc. C'est notre Compagnon-Maçon qui se présente. Il a les pieds nus, le bras gauche nu, le sein gauche nu; au bras droit de l'ingénu pend majestueusement une équerre; et autour de sa taille est une corde qui fait trois fois le tour; le bout de la corde est tenu par le Fr.. Expert, dans le rite du Grand Orient de France; par le Fr.. Maître des cérémonies, dans le rite écossais: par le Fr.. Premier-Diacre, dans les Loges anglaises et Américaines. Dans le rite Misraïm, il doit être tenu par le diable en personne. Dans cet accoutrement, le Compagnon récipiendaire frappe donc à la porte, et une scène impitoyable commence.

"A ce bruit," dit le Fr.. Clavel," à ce bruit, l'assemblée s'émeut.” Il y a de quoi. D'une voix altérée, le Fr.. Premier-Surveillant s'écrie : "Très-Respectable, un Compagnon vient de frapper à la porte."—"Voyez .... ce que veut.... ce Compagnon," répond avec une émotion bien naturelle le Respectable.

On va aux informations, et comme on sait tout d'avance, l'affaire n'est pas compliquée. "Pourquoi le Maitre des cérémonies vient-il troubler notre douleur? dit d'un ton lugubre le Très-Respectable. Ce Compagnon ne serait-il pas un de ces misérables que le ciel livre à notre vengeance? Fr.. Expert, armez-vous et emparez-vous de ce Compagnon. Visitez-le

et assurez-vous s'il n'existe sur lui aucune trace de sa complicité dans le crime qui a été commis." Ce crime est soi-disant le meurtre de l'architecte Adoniram, mis à mort par trois Compagnons pendant qu'il dirigeait les travaux du temple de Salomon; en réalité, c'est l'exécution des Templiers, aïeux spirituels des Francs-Maçons.

L'Expert arrache le tablier du Compagnon; et pendant que celui-ci reste à la porte, fraternellement gardé par quatre Frères armés jusqu'aux dents, il revient au Très-Respectable et lui dit très-respectueusement : Très-Respectable, je n'ai rien trouvé sur le Compagnon qui indique qu'il ait commis un meurtre. Ses vêtements sont blancs, ses mains sont pures, et ce tablier que je vous apporte est sans tache."

"Vénérables

Le Très-Respectable feint de n'être pas convaincu. Fr.., dit-il, veuille le pressentiment qui m'agite, etc. Ne faudrait-il pas l'interroger? Tous les Frères baissent leurs têtes de Maçons en signe d'assentiment, et comme le Très-Respectable apprend du Fr.. Expert que le Compagnon sait le mot de passe, il s'écrie, frappé de stupeur: "Le mot de passe!.. comment peut-il le connaître ? Oh!.. Ce ne peut être que par suite de son crime." Aussitôt nouvelle perquisition dans toutes les poches, dans tous les coins et recoins du Compagnon, qui est toujours là, à moitié nu, comme Malborough entre ses quatre-z-officiers.

Pendant tout ce temps-là, l'infortuné Maître dernier reçu se morfond dans son cerceuil et réfléchit tout à son aise sur la profondeur des cérémonies maçonniques. Comme c'est un peu long il a dû prendre ses précautions d'avance.

Le Fr.. Expert visite donc le Compagnon. Il regarde sa main droite: "Grands dieux! qu'ai-je vu!" s'écrie-t-il avec terreur, en faisant semblant d'apercevoir quelque chose. "Parle, malheureux! Avoue ton crime.. Comment donneras-tu le mot de passe ? Qui a pu te le communiquer ?” L'innocent Compagnon répond avec une sérénité parfaite: "Le mot de passe? je ne le connais pas. Mon conducteur le donnera pour moi." C'est alors qu'il est introduit à reculons, jusqu'au milieu de la "Chambre du milieu;" et, arrivé auprès du cerceuil, on lui fait faire volte-face, et il aperçoit le dit cerceuil avec le Maître dernier reçu qui fait le mort.

Le Très-Respectable lui explique comme quoi ils sont tous occupés á pleurer leur Très-Respectable Maître Adoniram, méchamment tué par trois Compagnons (il y a environ deux mille huit cent soixante ans) et il lui montre le pauvre Maître dernier reçu, couché dans le cercueil. Le Compagnon déclare, bien entendu, qu'il n'a pas tué le Maître Adoniram ; et le Très-Respectable, très-satisfait de cette justification, ordonne, pour la peine, qu'on le fasse "voyager." On connaît ces ridicules voyages: celuici ne diffère des autres que par l'accompagnement fraternel des quatre Maçons armés. Le Fr.. Expert suit le voyageur, et le tient en laisse par le bout de la corde. Revenu de ses "voyages," le Compagnon est reçu

Maître; il prête serment à genoux, les deux pointes d'un compas ouvert appliquées sur sa poitrine. Il est conduit à "l'Occident," d'où il est ramené à "l'Orient;" c'est la "marche mystérieuse" du grade de Maître.

Cette "marche mystérieuse " donne au Frère mort le temps de sortir sans bruit du cercueil, et quand le récipiendaire s'en rapproche, la place est vide. Le très-Respectable descend de son trône; car il a un trône ; et tous les Frères se rangent autour du cercueil. Ici commence le récit lamentable du soi-disant assassinat du respectable Maitre Adoniram par les trois Compagnons jaloux, Jubelas, Jubelos et Jubelum; le Très-Respectable s'interrompt trois fois, pour laisser au Fr. .Premier-Surveillant le loisir de frapper le nouveau Maitre comme Adoniram a été frappé par ses trois meurtriers; d'abord au cou, avec une règle de fer; puis au cœur, avec une équerre; enfin, au front, avec un maillet. Après quoi, deux s'emparent de l'Adoniram fictif et l'étendent dans le cercueil, comme s'il était mort. Les assistants font semblant de chercher leur cher Maitre Adoniram; après de pénibles recherches de l'Orient à l'Occident et de l'Occident à l'Orient, ils le trouvent grâce à la branche d'acacia qui leur indique où est son cadavre. Le Très-Respectable déclare qu'il est en pourriture, et dit: Mac Benac, c'est-à-dire la chair quitte les os. (Tout cela est d'une gaieté folle.) Le susdit Très-Respectable tire du cercueil le soi-disant mort, lui pose la main gauche sur l'épaule gauche, et lui dit à l'oreille droite: Mac, et à l'oreille gauche Benac, paroles qui inondent le ressuscité de lumières et de consolations. Des Frères, avec leurs tabliers noirs et leurs têtes de mort, à la lumière de la bougie jaune et de la tête de mort transformée en lanterne, éclatent en chants joyeux.

Le Fr.. nouveau Maître renouvelle le serment "de ne rien révéler à des Frères inférieurs ni à des profanes," et on lui donne l'initiation, c'està-dire le Catéchisme maçonnique et le signe de Maître. On fait ce signe en fermant quatre doigts de la main droite, en posant le pouce sur le ventre, de manière à former un angle, tandis qu'on tient le revers de la main gauche devant les yeux, le pouce en bas. Le Catéchisme des Maîtres appelle ce signe le signe d'horreur, "parce qu'il signifie l'horreur dont les Maîtres furent saisis quand ils aperçurent le cadavre d'Adoniram."

Cette sombre jonglerie est le cérémonial d'initiation au troisième et dernier grade de la Franc-Maçonnerie extérieure. Cela sent déjà de loin la conspiration et la société secrète; et l'on comprend combien facilement cet innombrable public des Loges sert de recrues à la Franc-Maçonnerie occulte, aux meneurs des sociétés secrètes. - Nous verrons de quelles grossières impiétés se composent les mystères que l'on découvre en ce moment au nouveau Maître. C'est du matérialisme tout pur.

Aussi peut-on le dire hardiment: tout dupes qu'ils peuvent être, les Francs-Maçons, Apprentis, Compagnons et Maîtres, sont de grands coupables, de grands imprudents et de grands nigauds.

(A continuer.)

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