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faible ressort et se referme ainsi d'elle-même. Tout se passe donc en définitive comme dans le télégraphe, et l'électricité n'a d'autre fonction que d'aimanter en temps opportun des pièces de fer disposées auprès des soupapes.

Il était important, pour diminuer la dépense, que la pile ne fonctionnât qu'au moment où l'orgue devait jouer. Pour cette fin, les zincs de chaque élément ont été suspendus à demeure au-dessus du soufflet, tandis que les vases renfermant l'eau acidulée reposent sur le soufflet même. Au moment où celui-ci est mis en action, les zincs plongent dans les vases placés audessous, et la pile fournit de l'électricité; le soufflet revient-ils au repos, les vases descendent avec lui et les zincs restent à sec.

C'est à la fin de juin, dans l'Eglise de St. Augustin, à Paris, qu'a été inauguré le premier orgue électrique. Le jeu, au dire des journaux, en est extrêmement doux, la répétition de la note rapide et suivant fidèlement l'attaque; aussi le rapport de la commissien d'examen a-t-il été extrêmement favorable aux inventeurs. C'est une garantie solide lorsqu'on sait que cette commission renferme des noms tels que ceux de Dumas, du baron Séguier, de Du Moncel et de Lissajoux.

Avant de quitter l'Europe mentionnons quelques autres travaux qui ne sont pas sans intérêt. Nous aurions vivement désiré faire part à nos lecteurs des essais qui se poursuivent depuis quelque temps, sous les auspices du gouvernement français, pour appliquer le pétrole au chauffage des navires à vapeur; mais nous préférons attendre le moment où nous pourrons publier une étude complète sur les huiles minérales.

Une poudre nouvelle, dont on dit des merveilles, vient d'être inventée parallèlement par MM. Cleroitad et Castelhaz. Elle diffère de la poudre ordinaire en ce que le soufre de cette dernière se trouve remplacé par un sel détonant, le picrate de potasse. L'introduction dans la poudre d'un élément détonnant permettra d'obtenir des propriétés nouvelles qu'on ne pouvait pas attendre des anciens procédés. On peut rendre la poudre aussi brisante qu'on veut en augmantant la proportion du picrate, ou bien modérer sa force en mêlant au picrate des ubstances inertes telles que le charbon. La puissance balistique peut varier d'un à dix suivant la quantité du sel détonant. Cette quantité est comprise entre 8 et 14 pour 100 pour les canons; elle va jusqu'à 20 pour cent pour les fusils. Quant à la force brisante, utilisée par les projectiles creux, elle peut être portée à un très-haut degré et on obtient son maximum lorsqu'on emploie un mélange, en parties égales, de picrate et de nitrate de potasse.

Pour se rendre compte de l'action de la nouvelle poudre, on a fait des analyses attentives des produits de sa combustion. On a trouvé que ces

produits sont, pour les armes à feu, de l'azote, de l'oxygène et du carbonate de potasse mêlée d'un peu de charbon. Il n'y a donc pas ici ce maudit sulfure de potassium qni encrasse si vite les armes avec la poudre ordinaire; la fumée elle-même se trouve considérablement diminuée et l'on comprend tout de suite quel résultat peut avoir dans une bataille, cette diminution de fumée. Ajoutons que la poudre en picrate ouvre à la pyrotechnie un champ vaste et tout nouveau. On a remarqué, en effet, qu'on peut obtenir des flammes d'une beauté remarquable et de colorations très-variées en mélangeant, dans des proportions variables, des picrates à base d'ammoniaque, de strutiane, de potasse, de baryte, de fer, etc. Quels beaux feux d'artifice pour nos réjouissances publiques, si nos artificiers veulent se hâter d'étudier la poudre que nous lui faisons connaître aujourd'hui !

La sympathie que nous éprouvons pour les photographes et aussi pour ceux qui recourent à leur art, nous porte à leur faire part des idées de M. Carey Lea sur la combinaison du portrait avec le paysage naturel.

C'est très-beau sans doute d'avoir son portrait isolé sur une carte, mais ce serait encore plus beau de l'avoir entouré d'un superbe paysage qui le ferait ressortir avec avantage. Le procédé dont nous allons reproduire la description a pour but de procurer à nos lecteurs cet agrément sans les obliger d'aller poser au milieu des bois, sur les bords des prés fleuris ou au pied des grandes cataractes.

Il faut d'abord se procurer quelques glaces et quelques feuilles de mica exactement de la même dimension. Le sujet ou le groupe (car c'est un des principaux avantages de ce procédé de s'appliquer aussi bien et aussi simplement au groupe le plus compliqué qu'à un modèle isolé) doit être disposé pour la pose en face d'un fond noir et sur un plancher noir, et le portrait en est fait sur une feuille de mica. Lorsque l'épreuve ainsi obtenue est fixée et vernie, on applique, au dos de la feuille de mica, une couleur foncée qui recouvre toutes les parties transparentes des personnages représentés sur le cliché. En dehors des figures de ces personnages, tout le reste de la feuille de mica reste transparent. C'est dans ce but que le modèle a dû poser sur un plancher

noir.

Ce premier cliché obtenu, on choisit une vue convenable, puis on prépare une glace de la dimension de la feuille de mica par un procédé sec quelconque. Ainsi préparée, la glace est placée dans le châssis de la chambre noire, la feuille de mica étant placée en avant et en contact avec elle, et l'on prend, à la manière ordinaire, une épreuve négative du paysage. La glace, débarrassée de la feuille de mica, est alors développée, fixée et vernie. Le résultat de l'opération est en ce moment un cliché représentant un paysage avec des blancs absolus occupant la place des

figures et des personnages. On enlève ensuite la couleur placée au dos de la feuille de mica et l'on colle cette feuille exactement sur le cliché précédent, à la même place qu'elle occupait pendant l'exposition de la glace. Les personnages représentés sur le mica se trouvent ainsi, et d'une manière définitive, introduit au milieu d'un paysage naturel.

Notre tour de France est maintenant fini et nous voguons vers la Puissance du Canada. Nous nous arrêterons tout d'abord au phare de Sambro, à seize milles d'Halifax. Là nous verrons, installé sur l'un des paquebots de la ligne Cunard, un nouveau signal maritime bien répandu déjà, mais fort peu connu probablement de nos lecteurs. Il s'agit de la trompette signal.

L'expérience démontre que le son de la trompette est beaucoup plus net et facile à saisir que celui du sifflet à vapeur et des cloches. On a pu l'entendre à la distance d'une lieue et demie, tandis qu'une cloche de 250 livres ne l'était, dans les mêmes circonstances, qu'à une distance trois fois moindre.

Il ne peut être question ici, bien évidemment, de la trompette ordinaire ou du clairon dont les militaires font usage; ces instruments seraient toutà-fait insuffisants pour transmettre des signaux entre des points trèséloignés. La trompette marine est beaucoup plus grande et ce n'est point avec les lèvres qu'on la fait vibrer, mais au moyen d'un jet d'air ou de vapeur qu'on lance avec force à travers son embouchure.

L'emploi de la vapeur présente plusieurs inconvénients: elle est d'un maniement difficile: elle exige, pour sa transformation, l'emploi d'eau douce, qu'il est souvent difficile de se procurer loin des côtes, enfin elle se condense en traversant les tuyaux qui la conduisent à la trompette, parceque ces tuyaux sont toujours à la température ambiante, au moment où l'on s'apprête à donner le signal.

Aucun de ces inconvénients ne se présente quand on substitue à la vapeur l'air comprimé.

Un moteur Ericson, semblable à celui qui fonctionne dans les ateliers de M. Plinguet, imprimeur à Montréal, sert à comprimer de l'air ordinaire dans un réservoir très-solide. Il suffit ensuite d'ouvrir un simple robinet pour que l'air, par sa force élastique, se précipite dans la trompette et fasse jouer les anches dont celle-ci a été munie.

On sait qu'une trompette est beaucoup mieux entendue, du côté vers lequel se tourne le pavillon évasé qui la termine. Il fallait donc que ce pavillon put regarder successivement tous les points de l'horizon. Pour cela la trompette porte une roue d'angle qui, par un mécanisme très-simple, l'oblige à tourner doucement et progressivement; puis à revenir sur ses pas. La facile installation de la trompette à air comprimé, la simplicité de son mécanisme, la puissance de son jeu, en fait le meilleur de tous les

signaux à la mer. Nous souhaitons donc que l'usage s'en introduise promptement dans tous les ports et les points du littoral dangereux pour la navigation. Elle rendra d'importants services, spécialement dans les temps brumeux où il devient impossible d'apercevoir la lumière des phares.

D'Halifax à Kingston, la distance est considérable; nous allons cependant la franchir d'un seul bond pour vous faire assister à une opération du docteur **. Ceux qui sont trop délicats ou trop sensibles pourraient se contenter de regarder à travers les vitres.

Voici donc notre docteur assis près d'une table, au milieu de sa pharmacie. Devant lui sont rangées des vases soigneusement étiquetés sur lesquels ont lit: acide phénique, suif de mouton, noir de fumée.

L'acide phénique est un liquide âcre, volatil, extrait du castoreum qui provient lui-même d'une glande que possède le castor. Le docteur verse deux drachmes de ce liquide sur deux onces de suif et une petite quantité de noir de fumée; il mélange soigueusement ces divers ingrédients, et voici qu'ils se changent en une pâte onctueuse ou onguent gras.

Il couvre d'une épaisse couche de cet onguent une rondelle de ouate noire qui ressemble d'autant plus à un masque qu'on y a découpé des yeux, un nez et une large bouche.

Si vous êtes curieux de savoir à quoi va servir cet appareil, suivez le docteur à l'hôpital vers lequel il se dirige en ce moment. Le voici auprès d'un pauvre patient qu'une affreuse maladie vient de rendre presque méconnaissable; il est atteint de ce que quelques personnes appellent la picotte et que nous préférons désigner sur son vrai nom qui est petitevérole.

On commence par laver le visage avec de l'eau tiède et du savon, puis on y applique le masque dont nous avons parlé. Le malade est ensuite épongé sur tout le corps avec une solution d'acide chimique et renfermé dans une chambre complètement privée de lumière. Si l'on a soin de renouveller ce traitement tous les deux jours et surtout de maintenir le varioleux dans l'obscurité, la guérison se fera promptement, et il ne restera sur la figure aucune trace de la maladie.

La théorie de ce mode de traitement, dit le Dr. Black, est facile à comprendre lorsqu'on considère l'influence de la lumière sur le développement des plantes et des animaux et l'action destructive de l'oxygène sur les tissus malades.

Même les Hindoux, nos devanciers dans la science, mais aujourd'hui plongé dans l'ignorance ou la superstitution ont pu apprécier ce fait ; seulement l'explication qu'ils donnent est en rapport avec cet état moral et intellectuel que je viens de rappeler.

D'abord, pour eux, la petite vérole, comme tous les grands fléaux, n'a

pas de remèdes, et tâcher de la guérir serait une insulte contre la déesse "Mariatha" (nom qui paraît correspondre avec "Marie") leur auteur, et qui vous les envoie de temps à autre pour vous faire connaître sa toute puissance et notre devoir envers Dieu. Mais, lorsque quelqu'un de leur famille est atteint, le respect pour les Dieux est dominé par l'affection paternelle et l'instinct de la conversation de la vie. Ainsi lorsqu'un indigène de l'Inde est atteint de la petite vérole, on le garde presque toujours dans une pièce obscure, et le corps entier, depuis la tête jusqu'aux pieds, est recouvert d'une pâte composée de feuilles du margousier hachées, et d'eau ou d'huile extraite des graînes de cet arbre.

Nous terminerons cette revue par un article intéressant que nous empruntons à l'Union des Cantons de l'Est.

Les messieurs Marengo, d'Iberville, dit ce journal, citant le FrancoCanadien, viennent d'inventer une machine très-ingénieuse dont ils ont obtenu la patente pour le Canada et au moyen de laquelle ils réussissent à faire manufacturer par un seul ouvrier plus de 4000 cigares par jour. Ces cigarres, dont la forme est très-élégante, sont un tabac coupé revêtu d'une enveloppe en papier, à laquelle on a donné la couleur et la saveur des meilleurs cigares en les faisant tremper dans une infusion de tabac et d'essences. L'extrémité du cigare est revêtue d'une couche d'ambre qui empêche le papier de se dissoudre dans la bouche.

Au moyen de cette invention les messieurs Marengo sont en état de fournir des cigares du plus pur Havane pour à peu près la moitié du prix ordinaire; ils en font aussi de qualités inférieures à des prix extraordinairement réduits.

Leur établissement vient d'entrer en opération; ils ont maintenant quatre machines constantes à l'œuvre, et cependant ils ne peuvent suffire aux nombreuses commandes qui leur arrivent de toutes parts. Tel est l'accueil et l'encouragement qu'ils reçoivent déjà du public qu'ils ont décidé d'ajouter huit nouvelles machines à celles déjà installées. Elles sont actuellement en voie de confection et seront sous quelques jours en pleine opération.

Nous ne pouvons trop recommander aux fumeurs et aux débitants de tabac d'encourager cette nouvelle industrie canadienne qui se présente sous de si beaux auspices. Ils le doivent d'autant plus qu'ils y trouveront leur profit.

On nous informe que les messieurs Marengo, sont à prendre des mesures pour obtenir une patente du gouvernement des Etats-Unis.

E. Y.

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