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NOEL.
I.

Ah! qu'il est une nuit que j'aime dans l'année,
Nuit où la brume épaisse enveloj po le ciel;
Nuit où l'aquilon souffle, où la brise est glacée :
C'est la sainte nuit de Noël.

Oui, ce deuil de l'hiver, qui couvre la nature,
Au cœur chrétien rappelle un sublime tableau;
Hélas! en entendant la brise qui murmure,
On pense à cet Enfant glacé par la froidure,
Souffrant pour nous dès son berceau.

Bientôt, dans une étable obscure et méconnue,
La Vierge de Juda, brûlant d'un divin feu,
Va mettre au jour l'Enfant !.....Anges quittez la nüe,
Venez semer des fleurs sur cette paille nue;

Celui qui va naître est un Dieu!

Un Dieu !....Mais où sont donc ces lambris magnifiques?
Terre, as-tu pour sa couche assez d'ivoire et d'or?
Poètes, sur vos luths, chantez vos saints cantiques;
César, de ton palais ouvre-lui les portiques,

A lui ta gloire et ton trésor.

Non! Le Dieu des combats va naître dans l'étable,
Une crêche sera son céleste berceau,

Un peu de paille est là pour ce Dieu redoutable,
Et l'écho redira pour concert ineffable,

Les chants des bergers du hameau.

De Jésus-Christ naissant, ô sublime tendresse !
Devant ce Dieu d'amour, peuples, prosternons-nous,
Il descend sur la terre avec notre faiblesse,

Il quitte ses palais et la céleste ivresse,
Pour être mortel avec nous!

Jésus, pourquoi trahir ta céleste origine?

Devant ton saint amour, grand Dieu, je suis sans voix;

Eh quoi! Seigneur, laisser l'auréole divine,

Pour choisir ici bas la couronne d'épine

Et les tortures de la croix !

II.

L'Enfant est né, silence! honneur, gloire à Marie !
De son sein virginal sort le Dieu Créateur,
L'Enfant est né ! ses yeux sont ouverts à la vie,
Mortels, prosternez-vous; c'est le divin Messie
Qui vient demander votre cœur!....

En vain, pour mieux cacher la crêche merveilleuse,

Il a choisi l'étable et l'ombre de la nuit :

Des rois ont vu briller l'étoile lumineuse,
Ils suivent ses rayons, lueur mystérieuse,
D'un Dieu puissant qui les conduit.

1

Ils sont devant Jésus !...dans ce jour admirable,
Mages, qui vous disait de courber les genoux,
D'adorer un enfant naissant dans une étable?
Ah! qui vous révélait son message adorable?
Mages pieux, honneur à vous !

Pendant qu'ils prodiguaient l'aloès et la myrrhe,
On entendit des chants retentir dans les airs,
Anges et Séraphins, dans leur sacré délire,
Avec leurs doigts brûlants ont accordé leur Lyre,

Et fait éclater ces concerts:

"Saint, saint est le Seigneur!

"Gloire à celui qui descend sur la terre,

"D'un Dieu naissant chantons le doux mystère;
"Célébrons sa grandeur!

"Il nait le Dieu de la victoire,

"Terre, tressaille de bonheur ;

"Tout l'univers est rempli de sa gloire :
"Chantons, publions sa grandeur.

"Votre règne est fini, fantômes de la terre,
"Tremblez devant la croix;

"Le Seigneur s'est levé, rentrez dans la poussière,
"Dieux, tombez à sa voix.

" Saint, saint est le Seigneur ;

"Gloire à celui qui descend sur la terre ;

"D'un Dieu naissant chantons le doux mystère,
"Célébrons sa grandeur."

P. T. GRANGER, S.J.

VISITE DE PIE IX. AUX BLESSÉS.

Le Saint Père dans sa sollicitude affectueuse pour les braves qui ont été blessés dans la lutte soutenue contre les envahisseurs de l'Etat de P'Eglise, non content de les avoir visités dans les hôpitaux, comme nous l'avons raconté, a bien voulu aller voir les convalescents qui, par son ordre, ont été admis au palais du Quirinal, ou la salubrité de l'air, l'aménité du lieu, les promenades délicieuses qu'offrent les jardins, contribuent à hâter leur guérison.

Sa Sainteté a adressé à tous des paroles affectueuses et elle éprouvait une vive consolation en voyant ces braves répondre à sa sollicitude paternelle par l'expression de leur reconnaissance et de leur dévouement. Elle s'est retirée après les avoir bénis et des acclamations enthousiastes ont éclaté à son départ.-(Journal de Rome.)

UN SAGE.

Il y avait autrefois un homme issu de sang royal, mais qui était pauvre, et qui vivait tranquille dans sa petite maison. Il s'occupait à cultiver son jardin, labourant ses carrés de légumes, taillant ses arbres fruitiers et arrosant quelques fleurs pour son délassement. Le coq chantait dans sa cour au milieu de quelques poules, et le soir deux vaches rentraient dans son étable en mugissant. Et il vendait au marché des légumes de son jardin, et le fruit de ses arbres, et le lait de ses vaches. Or, 1 arriva qu'il y eut de grandes agitations dans le pays, et le roi fut renversé de son trône, et l'on vint apporter la couronne à cet homme simple, parce qu'on savait qu'il était du sang des rois. On le trouva occupé à bêcher son jardin, on le revêtit des ornements royaux, et on le conduisit en pompe devant le peuple. Il ne fut pas ébloui de cet appareil; mais quand il vit qu'on se pressait autour de lui, et qu'on poussait des cris en son honneur, et qu'il n'était pas possible de refuser cette dignité, il dit: J'étais heureux et tranquille, je ne demandais rien à Dieu que de l'eau pour arroser mes légumes et mes fleurs. Fasse le ciel que je supporte les grandeurs aussi bien que j'ai supporté la pauvreté. N'ayant rien je ne manquais de rien, et mes mains ont suffi à tous mes besoins. Y avait-il autre chose que je pusse désirer?

L'ANNEE 1867 ET SES SOUVENIRS.

Elle a donc disparue à jamais cette brillante année 1867, à laquelle l'histoire attachera le souvenir de l'Exposition Universelle de Paris, visitée par tant de souverains, de princes, d'étrangers venus des pays les plus lointains. Dans les annales souvent tristes et sanglantes de notre pauvre humanité, cette date re-tera pure et glorieuse pour la France.

On pourra dire encore en parlant de l'année 1867: Gesta Dei per Francos, non-seulement parce que la France aura convié les rois et les peuples à une fête de paix et d'union, mais aussi parce que son épée aura une fois de plus protégé la papauté, ce trône de la vérité et de la civilisation dans le monde.

L'année 1867 conservera un autre titre encore au souvenir reconnaissant des catholiques: quelle page dans l'histoire de l'Eglise, que cette majestueuse réunion des Evêques dans Rome, pour célébrer le dix-huitième centenaire du martyr de St. Pierre, le premier des Papes! De cette époque datera également le projet du concile œcuménique dont la chrétienté toute entière attend avec un espoir impatient l'ordre de convocation. L'année 1867 aura vu ainsi ou s'accomplir ou se préparer de grands événements qui pourront exercer sur la marche générale des destinées humaines une influence plus considérable que bien des Sadowas et des Solferinos!

NOTA. Plusieurs circonstances indépendantes de nous, nous ont forcés de différer la publication de l'Echo jusqu'à ce jour ; à l'avenir il sera expédié pour être reçu le 15 de chaque mois.

HISTOIRE DE LA COLONIE FRANÇAISE

EN CANADA.

LIVRE SECOND.

SECONDE COLONIE FRANÇAISE,

TOUTE COMPOSÉE DE CATHOLIQUES.

[Depuis 1632jusqu'à l'arrivée des colons pour l'île de Montréal, en 1641.] CHAPITRE IV.

LES CENT ASSOCIÉS NÉGLIGENT LA CONVERSION DES SAUVAGES
ET L'AUGMENTATION DE LA COLONIE.

I.

Espérances que donna d'abord la Compagnie des Cent Associés.

Dès sa formation, la compagnie de la Nouvelle-France avait paru disposée à établir une colonie à Québec, et à relever les Français du mépris où ils étaient tombés sous l'administration précédente. Elle fit, en effet, quelques envois de colons, et les protestations qu'elle donnait de son dévouement au bien du pays avaient fait concevoir les plus belles espéL'un de ces Messieurs écrivait: "On verra un notable change"ment dans le Canada, quand la compagnie générale entrera dans "l'entière administration des affaires, la résolution étant de laisser tout le "profit pour améliorer le pays et y faire passer grand nombre de Français, "sans rien rapporter de longtemps, aux Associés, du profit qui proviendra "de la Nouvelle-France." D'autres écrivaient: "Le secours qu'on vous envoie fera augmenter la moisson: c'est la principale fin qu'ont ceux qui se mêlent de cette affaire." Et encore: "Il y a apparence que "notre compagnie, continuant son trafic sans s'enrichir, votre colonie s'aug"mentera de plus en plus." D'après ces assurances et d'autres semblables, les missionnaires, comme on l'a rapporté, annonçaient chaque année, aux sauvages, l'arrivée prochaine d'un grand nombre d'ouvriers et de colons; mais toutes ces belles promesses demeurèrent sans résultat.

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II.

Les Cent Associés ne font presque rien pour l'avantage de la colonie. Malheureusement cette Compagnie, quoique composée de plus de cent、 membres, pris parmi les magistrats et les riches négociants du royaume

n'avait qu'environ trois cent mille livres de capital, chacun d'eux devant y mettre trois mille livres ; et ce fonds fut diminué encore, tant à l'occasion des pertes que la compagnie éprouva, de la part des Anglais, dans son premier armement, que des dédommagements que de Caën exigea pour se désister de ses prétentions sur la Nouvelle-France. Mais, comme la plupart de ces Associés étaient étrangers au négoce, il se forma, dans la compagnie même, une autre compagnie particulière, qui fut chargée du commerce, et fit un fonds de cent mille francs pour ses propres intérêts. Ainsi Champlain avait mis trois mille livres dans les fonds de la compagnie générale, et huit cents livres dans ceux de l'autre. Celle-ci devait payer les appointements du Gouverneur, lui procurer des vivres, entretenir des garnisons dans le pays, fournir toutes les munitions de guerre, avoir à sa charge les réparations des magasins; et, pour couvrir ses dépenses, elle jouissait du commerce exclusif des pelleteries, que la grande compagnie lui avait cédé, à condition que le surplus des profits appartiendrait à la compagnie générale. Il arriva de là que toute la conduite des affaires se trouva entre les mains des marchands, devenus, par cet arrangement, les mobiles essentiels de toutes les opérations de la compagnie, et il était difficile qu'ils entrassent dans les vues si pures et si désintéressées que les autres Associés avaient eues en la formant. Le P. Vimont, dans les paroles de louange et d'encouragement qu'il donnait, en 1640, à la compagnie en général, fait assez entendre, par la réserve avec laquelle il parle, que plusieurs n'y étaient entrés que pour s'enrichir et n'avaient que des vues intéressées. "La plus saine partie de leur corps, "dit-il, s'est jetée dans leur association, non tant pour retirer des biens "périssables du Nouveau-Monde que pour coopérer puissamment au salut "de ces peuples." C'était dire assez clairement que les autres n'y cherchaient que des avantages matériels; et comme ceux-ci dirigeaient selon leurs vues particulières toutes les dépenses de la compagnie, il résultat de là qu'elle ne fit rien, ni pour la civilisation et la conversion des sauvages, ni pour la colonie, qu'elle ne releva point de l'état de mépris où elle était tombée dans l'esprit des indigènes, sous l'administration de de Monts et sous celle de de Caën.

III.

Les deux Séminaires ne se développent pas, par l'inaction des Cent Associés. Nous avons vu que, pour civiliser les sauvages et les rendre ensuite chrétiens, il y avait deux moyens à employer: élever des enfants, les former à nos mœurs et aider les parents à s'établir près des Français, en leur construisant des maisons, et en leur donnant des défricheurs et des agriculteurs pour leur apprendre à cultiver la terre. La compagnie ne fit ni l'un ni l'autre, et sembla en laisser tout le soin aux communautés, à qui même elle refusa constamment son concours. Madame de la Pelterie

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