et la révolte de leurs sujets, le Czar au nom du Cabinet de Berlin, leur aurait, dit-on, promis que les baïonnettes prussiennes arrangeraient tout pour le mieux, et comme le jeune roi de Bavière se montrait incrédule et se tenait à l'écart, pour rompre ses hésitations on le fiança à la princesse Olga, et le voilà gendre futur de l'Autocrate.

C'est après cette assemblée de souverains que Alexandre et Guillaume se virent à Schwalbach. Là, dans une entrevue entourée de mystère, sur un tertre élevé et hors de la portée de toute oreille indiscrète, les deux monarques purent se féliciter de voir leurs ambitieux projets en bonne voie, et se partager à leur aise l'Europe et l'Asie. Il ne reste plus qu'à les réaliser, mais c'est là le difficile.

Pendant ce temps, le prince Gortchakoff, à Bade, mettait en mouvement tous les agents russes, et il prétend que c'est lui qui a obtenu le traité d'extradition en vertu duquel les Etats du Sud livreront au Cabinet de Berlin quiconque aura encouru son mécontentement: et la convention militaire qui installe la Prusse au-delà du Mein, et fait de tous les Souverains du Sud de l'Allemagne des satellites du roi Guillaume. La campagne est en effet magnifique, et le Russe peut s'en vanter, mais Guillaume n'est pas encore Empereur d'Allemagne, il n'est que l'Oncle de mon neveu.

Le chemin de fer d'Alexandrie à Suez par Zagazig, a été ouvert le 8 septembre par une suite de fêtes auxquelles ont pris part les représentants des nations dont les intérêts sont engagés dans cette entreprise.

Une voie ferrée d'Alexandrie à Suez par le Caire existait déjà, mais traversant un pays de montagnes, les fortes rampes et les pentes qu'il avait fallu lui donner la rendaient insuffisante pour le vaste commerce de l'Orient. Ismaïl-Pacha ordonna donc de construire une nouvelle voie, passant par Zagazig, longeant le canal d'eau douce, et qui courant sur un terrain peu accidenté, pourrait s'étendre et donner au commerce de l'Asie toutes les facilités qu'il réclame; l'œuvre a été conduite à bonne fin par Faïd-bey, et là, comme dans le canal de M. de Lesseps," sont toute la prospérité et tout l'avenir de l'Egypte, qui grâce à ces grandioses et rapides moyens de transports deviendra nécessairement le lieu de transit de tous les produits et de tous les voyageurs du monde entier." (Disc. de F'aïd-Bey.)

IV.

Le général Grant sera donc le nouveau Président de la République Américaine; cette élection fait espérer le retour à une situation moins équivoque et moins tendue que celle qu'a traversée le Président.

Quoique les Radicaux aient gagné l'élection présidentielle, leur triomphe est moins complet qu'on pourrait le croire. Où l'influence des partis se fait le plus sentir, ce n'est pas dans le choix du Président, mais plutôt dans le choix des représentants au Congrès; or, de ce côté, les Radicaux ont beaucoup perdu. Ils ne posséderont pas dans le prochain Congrès la majorité absolue avec laquelle ils pouvaient passer outre, malgré le Veto du Président, et ils perdront encore si tous les Etats du Sud viennent à être réintégrés dans l'Union.

Il n'est pas à craindre d'ailleurs que le Général Grant, quoique leur élu, veuille sanctionner toutes les lois tyranniques qu'il plaira à son parti de voter et les empiétements sur le pouvoir exécutif. L'amour des pré

rogatives de sa charge et de sa propre indépendance saura lui inspirer une résistance légitime. "Ayons la paix" a-t-il dit, c'est très-bien, mais que de choses à faire pour l'avenir!

Le Sud à pacifier;

La suprématie des noirs à abattre :

Les Etats séparés à réintégrer dans l'Union:

La dette nationale à éteindre :

Enfin la corruption à réprimer dans toutes les branches de l'administration!

Malgré tout, on espère dans la prudence et le sens politique du Général Grant dont l'élection a été favorablement accueillie par la grande majorité du pays et même par une grande section du parti démocratique.

A propos de cette élection la Presse publie de judicieuses observations: "Le succès du général Grant, dit-elle, a été rendu plus certain par les fautes du parti qui le combattait. Il y a eu deux vaincus dans la guerre civile: le Sud d'abord, et ensuite la Constitution. L'échauffement de la lutte avait fait arriver dans les deux chambres du Congrès la fraction la plus exaltée du parti unioniste, les républicains noirs. Maîtres du pouvoir au moment où le Sud succombait, ils ne voulurent pas s'en tenir au rétablissement de la Confédération; ils voulurent satisfaire leur haine et leur soif de vengeance. Pour les contenir il aurait fallu l'ascendant moral que le Président Lincoln puisait dans son patriotisme incontesté, dans son intégrité, dans l'éclat de ses services et dans sa réputation de droiture et de bon sens. Lincoln disparu, l'autorité passa aux mains d'Andrew Johnson qui n'apporta, dans cette lutte difficile, que le sentiment de son droit et l'honnêteté de ses intentions. Pour vaincre ses résistances, le Congrès n'hésita pas à mutiler le pouvoir présidentiel et à dénaturer la Constitution.

Cet abus de la forcè et les mesures tyranniques adoptées vis-à-vis des Etats du Sud ont eu pour résultat de provoquer dans l'esprit public une réaction dont l'influence est visible dans les chiffres des derniers scrutins. Partout la majorité républicaine s'est notablement affaiblie des Etats où ce parti avait eu, en 1864, les deux tiers des votants, ne lui donnent plus, en 1868, que quelque milliers de voix de majorité! Si donc les Démocrates avaient eu le bon esprit de prendre pour candidat, un homme dont les antécédents et dont la conduite pendant la guerre civile eussent été au-dessus de tout soupçon: si surtout ils avaient choisi ce candidat parmi les notabilités des Etats de l'Ouest, qui jettent maintenant le poids décisif dans la balance électorale, ils auraient pu espérer de rallier à eux les républicains modérés, tous ceux qui inclinent vers les idées de conciliation et qui s'inquiètent des atteintes que la Constitution a reçues. Ils auraient abordé la lutte avec des chances de succès.

XXII. Que la Franc-Maçonnerie est, quoi-

qu'elle en dise, essentiellement impie, anti-

chrétienne et Athée..

770 XXIII. Comme quoi la Maçonnerie se con-

sole de ses peines dans le culte du soleil.

XXIV. De la presse maçonnique.

497 XXV. Que la Franc-Maçonnerie commence

633 XXXII. Ce que nous devons faire en face de

901 Fusil Chassepot.

Guigues, Evêque d'Ottawa, lettre de Mgr.
aux rédacteurs de l'Echo
495 Gulf-stream. Le fleuve.....