LE PRÉDICATEUR ÉVANGÉLIQUE, OU SERMONS DE JEAN-FRÉDÉRIC NARDIN, MINISTRE DU SAINT-ÉVANGILE ET PASTEUR DE L'ÉGLISE AU BUREAU DES ARCHIVES DU CHRISTIANISME, Et se trouve aussi CHEZ POULET, IMPRIMEUR - LIBRAIRE, 1821, 2.1888 10092. e. 2 .2 Et quand il fut entré dans la barque, ses disciples le suivirent, Et il s'éleva tout à coup une grande tempête sur la mer, en sorte que la barque était couverte de flots, mais il dormait. Et ses disciples s'approchant de lui le réveillèrent et lui dirent: Seigneur, sauvenous, nous périssons, etc. SAINT-MATTHIEU. Chapitre VIII, 23, 27. Mes chers et bien-aimés Auditeurs! L'HOMME, en tombant dans le péché, est tombé dans un état de souffrance qui en est une suite naturelle ; et quoiqu'il se trouve quelquefois dans une situation qui paraît extérieurement heureuse et riante, il n'en est pas moins exposé aux afflictions extérieures, parce qu'elles sont inséparables de sa nature corrompue. Le sage et patient Job a bien dépeint cet état de misère, quand il l'appelle un train de guerre. En effet l'homme mortel est exposé pendant sa vie à une guerre continuelle. Dès Vol. II. le moment de sa naissance il est en guerre avec la mort, contre laquelle il est obligé de se défendre tous les jours. Les créatures même qui sont destinées à contribuer à sa conservation ne lui prêtent leur secours que comme à regret, et deviennent souvent ses ennemis dangereux. Ce qu'il y a de plus triste et de plus déshonorant pour l'humanité, c'est que l'homme est presque toujours en guerre avec son prochain; enfin pour comble de malheur, il est dans une guerre continuelle avec lui-même. Mécontent de son état, il est agité par toutes sortes de pensées, de désirs et de passions qui le portent vers mille objets différens, tous également incapables de le satisfaire et de le rendre heureux. Mais de toutes ces guerres la plus criminelle et la plus funeste est celle qu'il fait à Dieu; et comme il se déclare par-là l'ennemi de celui en qui est le souverain bien, la source de la parfaite félicité, il ne peut résulter de cette opposition qu'un déluge de maux. Job avait donc bien raison de dire, que la vie est un train de guerre; et c'est avec autant de raison que le sage roi Salomon l'appelle une occupation fâcheuse. Les enfans de Dieu ne sont pas exempts des misères auxquelles l'humanité est assujétie. Si par la grâce de Dieu ils sont affranchis du mal' souverain, de l'aiguillon de la mort, qui est le péché, ils se trouvent encore exposés à beaucoup de souffrances. Le caractère d'enfans de Dieu, de chrétiens et de disciples de Jésus, ne les en exempte pas. Les exemples que l'Ecriture Sainte nous en fournit sont en aussi grand nombre que les enfans de Dieu dont elle fait mention. Cela paraît particulièrement par cette partie de l'histoire évangélique qui fait notre texte d'aujourd'hui. Nous y voyons, d'un |