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la plume de Grégoire VII; elles contrastaient avec la douceur et l'aménité de son caractère, il n'en était que le signataire. Il parlait sans cesse de sa juridiction, de sa suprématie sur les puissances terrestres; parce que, disait-il, le ciel est au-dessus de la terre, l'ame au-dessus de la matière.

Cependant, après la paix de Presbourg, une armée française était entrée dans Naples; le roi Ferdinand s'était refugié en Sicile, tout le royaume avait été conquis; un prince français était monté sur le trône, qui se trouvait séparé par les états du pape de l'armée de la haute Italie; les agents de la cour de Palerme, de celle de Cagliari, les intrigants que l'Angleterre soudoie toujours sur le continent, avaient établi le centre de leurs intrigues à Rome; des soldats étaient souvent assassinés, en parcourant isolément la partie de la route qui passe sur les états de l'Église, entre Milan et Naples. Cet ordre de choses n'était pas tolérable : l'empereur en prévint le pape, et lui fit connaître que par la nature des choses, il fallait que la cour de Rome fit une ligue offensive et défensive avec la France; qu'elle fermât ses ports à l'Angleterre ; qu'elle chassât de Rome tous les intrigants étrangers, ou qu'elle s'attendît à perdre la partie de son territoire située entre les Apen

nins et l'Adriatique; c'est-à-dire, les marches d'Ancône, qui, réunies au royaume d'Italie, assureraient la communication entre Naples et Milan. Le saint-siège répondit par d'impuissantes menaces: il était évident que la longanimité de l'empereur, qui contrastait avec son caractère, avait accrédité à Rome l'idée qu'il redoutait les foudres de l'Église. Pour détruire cette folle croyance, il ordonna à un corps de 6,000 hommes d'entrer à Rome, sous prétexte de se rendre à Naples, mais d'y séjourner. Il donna pour instruction particulière au général qui commandait cette expédition, de montrer le plus grand respect pour la cour du Vatican, et de ne se mêler de rien: il fit en même temps insinuer que, lorsqu'il osait faire occuper Rome, c'est qu'il était décidé à tout, et ne serait pas arrêté dans des affaires temporelles par des menaces spirituelles; qu'il fallait que le faible eût recours à la protection du fort.

La cour de Rome était en délire : les monitoires, les prières, les sermons, les notes circulaires au corps diplomatique, tout fut mis en œuvre pour accroître le mal; elle déploya toutes ses armes spirituelles pour la défense de son temporel: mais la portée de toutes avait été calculée par le cabinet de Saint-Cloud. Enfin, au commencement de 1808, l'empereur écrivit au

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pape qu'il fallait que cela finît, et que, si sous deux mois, il n'avait pas adhéré au traité de fédération avec les puissances d'Italie, il regarderait la donation de Charlemagne comme nonavenue, et confisquerait le patrimoine de saint Pierre, sans que cela portât aucune atteinte au respect, et à la liberté de sa personne sacrée, comme chef de la catholicité : aucune notification ne pouvait être plus claire; on n'en tint pas compte. Ainsi bravé et poussé à bout, il décréta, en 1808, la réunion des Marches au royaume d'Italie, laissant au pape Rome et toute la partie de ses états, située entre l'Apennin et la Méditerranée. Les agents français firent connaître en même temps, que les troupes françaises quitteraient Rome et les états de l'Église, aussitôt que cette cour aurait reconnu le démembrement des Marches; mais à cette nouvelle, elle envoya l'ordre à son ministre, à Paris, de demander ses passe-ports, et de partir sans prendre congé : les passe-ports furent accordés sur-le-champ, et la guerre déclarée. C'était la puissance faible qui ne pouvait opposer aucune résistance, qui rompait toute mesure, et déclarait la guerre à la puissance forte et victorieuse du monde : mais le systême était à Rome de porter tout à l'extrême, d'opposer les armes spirituelles aux temporelles. On s'y flat

tait encore de voir renaître le temps, où tout se prosternait à la vue des foudres sacrées. Napoléon les redoutait peu; mais il était enchaîné par les sentiments qu'il portait au pape: il laissa les choses encore in statu quo.

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Mais, au commencement de 1809, la quatrième coalition se déclara la cour de Vienne annonça les hostilités; le général qui commandait à Rome demanda un renfort de troupes, pour pouvoir contenir la population de cette grande ville et le pays; et, si cela était impossible, que l'on mît un terme à l'anarchie du gouvernement pontifical. Il reçut l'ordre de s'emparer du gouvernement, d'incorporer les troupes papales dans l'armée française, de maintenir une bonne police, et d'avoir soin que le pape continuât à recevoir les sommes qu'il avait l'habitude de prendre au trésor pour l'entretien de sa maison.

La circonstance de la guerre dans laquelle la France se trouvait engagée avec l'Autriche et l'Espagne, parut favorable au saint-siège : il lança sa bulle d'excommunication. L'occupation de ses états avait été le résultat de la guerre qu'il avait déclarée à la France; mais il n'avait été troublé en rien dans la direction des affaires spirituelles, et il avait reçu l'assurance que sa personne n'en serait pas moins

sacrée, pourvu qu'il ne fit rien pour troubler l'exercice du gouvernement établi à Rome. Il ne voulut pas profiter de cette ouverture, regardant que sa qualité de souverain de Rome était confondue et inhérente avec son caractère spirituel : ce systême n'était pas soutenable. Les troupes françaises, dans ses états, étaient peu nombreuses, et la bataille d'Essling ayant jeté quelques doutes sur l'issue de la guerre, la population était agitée : le saint-père, renfermé au fond de son palais, avait fait élever des barricades autour ; elles étaient gardées par quelques centaines d'hommes armés qui exerçaient la plus grande surveillance. Les troupes françaises qui occupaient les postes extérieurs, se prirent de querelle avec elles; elles se crurent bravées tout cela excitait leurs sarcasmes. La situation du pape était dangereuse : il était à craindre que, d'un moment à l'autre, on en vînt aux mains les balles ne respectent personne. Le général commandant à Rome fit les plus vives remontrances ; il ne put, faire comprendre que le pape serait beaucoup plus en sûreté, gardé par la sainteté de son caractère, et que d'opposer la force à la force pouvait avoir les effets les plus funestes. N'étant pas écouté, il prit alors conseil des circonstances': Mélanges.-Tome 1.

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