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couvert du réfectoire d'un couvent lui eût été suffisant. Le grand-maréchal du palais n'avait donc qu'un soin à prendre, non de réduire la dépense, mais de l'étendre et de veiller à ce qu'elle fût convenable et sur le même pied que celle des Tuileries: enfin sa cour était aussi bien qu'au Vatican. L'empereur ne le vit qu'en janvier 1813, en compagnie de l'impératrice : l'un et l'autre lui firent la première visite; il la leur rendit sur le champ', selon l'usage.

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Pendant les trois jours qu'ils passèrent dans ce palais, et qui furent employés à la négociation du concordat de Fontainebleau, tous les rapports furent dans une forme amicale et gracieuse. Le concordat fut signé devant plusieurs cardinaux, un grand nombre d'évêques de France et d'Italie, et une partie de la cour impériale.

Napoléon a montré, dans cette circonstance, plus de patience que ne comportaient sa position et son caractère ; et si, dans sa correspondance avec le pape, il employa quelquefois le sarcasme, il y fut toujours provoqué par le style sacré de la chancellerie romaine, qui s'exprimait comme au temps de Louis-le-Débonnaire, ou des empereurs de la maison de Souabe; style d'autant plus déplacé, qu'il était adressé à un homme éminemment instruit des guerres

et des affaires d'Italie, qui savait par cœur toutes les campagnes, toutes les ligues, toutes les intrigues temporelles des papes. La cour de Rome eût pu tout éviter, en se liant franchement au systême de la France, fermant ses ports aux Anglais, appelant elle-même quelques bataillons français à la défense d'Ancône, enfin en maintenant la tranquillité en Italie.

Quant aux questions spirituelles, l'empereur n'en a eu d'autres avec le pape, que celles consignées dans les procès-verbaux des deux commissions ecclésiastiques et du concile de Paris: la seule importante est celle des évêques.

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IVe NOTE

CONCILE DE 1811.

(Volume II, page 493.) ·

« La déclaration de la non-compétence du concile équi<< valait à sa dissolution. Qu'est un concile sans compétence? Qu'aller faire auprès du pape, en commençant par lui « déclarer qu'on était les députés d'une assemblée sans pouvoir ? C'était déclarer au pape que lui seul était le «< maître dans l'église, et qu'il n'y avait pas de remède à <«< ses maux, vinssent-ils de lui, que par lui-même, etc.

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(Page 500.)

Que signifie d'assembler un concile pour emprisonner <«< ceux qui ne sont pas de notre avis; interroger les hommes, «< c'est connaître en eux jusqu'au droit d'errer. Mais ce n'é<«tait pas tout que de dissoudre le concile; les embarras << n'étaient point dissous avec lui, au contraire, ils redou«blaient le parti de l'opposition triomphait, le coup « frappé, Napoléon ne se trouva que plus embarrassé, etc., etc. »

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Napoléon voulait recréer la patrie italienne; réunir les Vénitiens, les Milanais, les Piémontais, les Gênois, les Toscans, les Parmesans, les Modenois, les Romains, les Napolitains, les Siciliens, les Sardes, dans une seule nation indépendante, bornée par les Alpes, les mers Adriatique, d'Ionie et Méditerranée; c'était le trophée immortel qu'il élevait à sa gloire. Ce

grand et puissant royaume aurait contenu la maison d'Autriche sur terre; et sur mer, ses flottes, réunies à celles de Toulon, auraient dominé la Méditerranée, et protégé l'ancienne route du commerce des Indes par la mer Rouge et Suez. Rome, capitale de cet état, était la ville éternelle couverte par les trois barrières des Alpes, du Pô, des Apennins, plus à portée que toute autre des trois grandes îles. Mais Napoléon avait bien des obstacles à vaincre! Il avait dit à la consulte de Lyon: Il me faut vingt ans pour rétablir la nation italienne.

La configuration géographique de l'Italie a influencé sur ses destinées. Si la mer d'lonie eût baigné le pied de mont Vélino; si toutes les terres qui forment le royaume de Naples, la Sicile et la Sardaigne, eussent été jetées entre la Corse, Livourne et Gênes, quelle influence cela n'eût-il pas eu sur les évènements? Avant les Romains, les Gaulois s'emparèrent de tout le nord de l'Italie, depuis les Alpes jusqu'à la Magra à l'ouest, le Rubicon à l'est, dans le temps que les peuples de la Grèce s'emparaient de Tarente, de Reggio, de tout le midi de la presqu'île; les Italiens furent refoulés en Toscane et dans le Latium.

Cependant, sans la politique des papes, l'esprit public des Italiens, peuple éclairé et pas

sionné, eût surmonté ces difficultés locales; mais le Vatican, trop faible pour réunir sous sa domination toute l'Italie, eût constamment assez de puissance pour empêcher aucune république, aucun prince, de les réunir sous son autorité. Trois choses s'opposaient à ce grand dessein: 1° les possessions qu'avaient les puissances étrangères; 2° l'esprit des localités; 3° le séjour des papes à Rome.

Dix ans s'étaient à peine écoulés depuis la consulte de Lyon, que le premier obstacle était entièrement levé aucune puissance étrangère ne possédait plus rien en Italie; elle était toute entière sous l'influence immédiate de l'empereur. La destruction de la république de Venise, du roi de Sardaigne, du grand-duc de Toscane, la réunion à l'empire du patrimoine de saint Pierre, avaient fait disparaître le second obstacle. Comme ces fondeurs qui, ayant à transformer plusieurs pièces de petit calibre en une seule de 48, les jettent d'abord dans le haut fourneau pour les décomposer, les réduire en fusion; de même, les petits états avaient été réunis à l'Autriche ou à la France, pour être réduits en éléments, perdre leurs souvenirs, leurs prétentions, et se trouver préparés au moment de la fonte. Les Vénitiens, réunis pendant plusieurs années à la monarchie autrichienne, avaient senti toute

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