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combie eût été battue et détruite si Kléber eût vécu. Déja la Porte avait montré des dispositions favorables pour faire la paix, indépendamment de l'Égypte. De quel poids un jeune fanatique de vingt-quatre ans, sur la foi d'un passage douteux du Coran a-t-il pesé dans la balance du monde ?

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« Mais le nom de Moreau était plus populaire, et <«< la nation l'eût préféré, si la dictacture l'avait séduit, ou si << la noble et secrète ambition de se faire le Monck des Fran

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çais l'avait excité; il aurait pu, bien avant cette époque, «< faire intervenir l'armée, et devancer son rival; il avait plus lui l'affection du soldat: on le connaissait davantage. « Il avait eu partout de grands succès, en Flandre, en Allemagne et en Italie, où sa retraite devant Souvarow ne l'illustra pas moins que celle qu'il avait faite devant M. l'ar<«< chiduc. Moreau n'avait pas la résolution d'esprit néces« saire pour de telles entreprises; il crut, en secondant « l'élévation du premier consul, se réserver le rôle de généralissime, qui lui convenait mieux: mais ce partage parut trop inégal à ce brillant et farouche amant de la gloire, qui se montra toujours jaloux de ses moindres faveurs, et <«< n'en connut jamais le véritable prix...........

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(Page 82.)

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« Son plan de campagne ne fut point d'abord adopté par « le gouvernement; il voulait agir par son aile droite, et se « borner à observer Saint-Gothard et les principaux pas<< sages du haut Valais jusqu'aux Grisons: il pensait que les premiers mouvements de l'armée de réserve suffiraient pour dégager Masséna; qu'il ne fallait rien entreprendre de plus jusqu'à ce que l'offensive contre le général Kray eût plei« nement réussi, et qu'on l'eût mis hors d'état de tenir campagne; que jusque-là il fallait bien se garder d'affaiblir

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« l'aile droite de l'armée du Rhin, et qu'on devait, au con

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traire, la soutenir en portant en avant, à la naissance des << plus hautes vallées, au débouché de l'Engadine et du « Vorarlberg, une partie de l'armée de réserve, et qu'elle

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s'y trouverait également bien placée pour fermer l'entrée de « la Suisse, du côté du Tyrol, si le général Kray tentait d'y opérer une diversion, ou pour prendre des revers sur la << nouvelle ligne d'opérations du général Mélas en Lombardie, et couvrir d'autant mieux celle de l'armée française << du Rhin, agissant dans le bassin du Danube. Bonaparte, au contraire, ne songeait qu'à reconquérir l'Italie et ses pre<< miers trophées; il avait, à la vérité, porté d'abord sur << l'armée de Moreau toutes les ressources disponibles et les plus à portée pour la mettre plus promptement en état d'agir, pendant qu'il rassemblait avec peine, à de grandes «< distances, le personnel, le matériel et grand nombre de <«< chevaux nécessaires pour son expédition : mais il considé-<«<rait cette grande armée du Rhin comme une masse qui << devait seulement paralyser les principales forces de l'Autriche, après que les premiers mouvements auraient rompu <<< tout concert entre l'armée impériale d'Allemagne et celle « d'Italie. Il suffisait donc au premier consul que la Suisse «< fût bien gardée, et la chaîne des Alpes rendue impéné<«< trable. Moreau devait rester en observation, et détacher << toute son aile droite pour renforcer l'armée de réserve <«< dans les plaines de la Lombardie, afin que lui seul pât frapper les grands coups sur le théâtre où il lui convenait « de remporter d'éclatantes victoires. »

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Le général Moreau n'a jamais commandé en Flandre, ni en Hollande; il a fait les campagnes de 1794 et 1795 sous les ordres des généraux Pi

chegru et Jourdan, comme Souham, Taponier, Michaud, etc.; il commanda en chef pour la première fois au mois de mai 1796 à l'armée du Rhin; il passa ce fleuve au mois de juillet. Napoléon était alors maître de toute l'Italie.

· La campagne en Allemagne de 1796 ne fait honneur ni aux talents militaires de ceux qui em ont conçu le plan, ni au général qui en a eu la principale direction, et qui a commandé la principale armée : 1o il passa sur la rive droite du Danube et du Lech, après la bataille de Neresheim le 11 août, tandis qu'en marchant devant lui sur l'Altmuhl par la rive gauche du Danube, il se fût joint en trois marches avec l'armée de Sambre-et-Meuse qui était sur la Rednitz, et eût par ce mouvement décidé de la campagne ; 2° il resta inactif six semaines pendant août et septembre en Bavière, pendant que l'archiduc battait l'armée de Sambre-et-Meuse, et la rejetait au delà du Rhin; 3o il laissa assiéger Kehl pendant plusieurs mois par une armée inférieure, à la vue de la sienne, et il le laissa prendre.

Dans la campagne de 1799, il servit d'abord en Italie sous Schérer, comme général de division; il y montra autant de bravoure que d'habileté à la tête d'une ou deux divisions; mais, appelé au commandement en chef de cette même armée, à la fin d'avril, par le rappel de Schérer, il ne fit

que des fautes, et ne montra pas plus de connaissances du grand art de la guerre, qu'il n'en avait montré dans la campagne de 1796. 1o Il se fit battre à Cassano par Suwarow; il y perdit la plus grande partie de son artillerie, et laissa cerner et prendre la division Serrurier. 2° Il fit sa retraite sur le Tésin, tandis qu'il eût dû la faire sur la rive droite du Pô, par le pont de Plaisance, afin de se réunir à l'armée de Naples que commandait Macdonald, et qui était en marche pour s'approcher du Pô: cette réunion faite, il était maître de l'Italie. 3° Du Tésin il fit sa retraite sur Turin, laissant Suwarow maître de se porter sur Gênes, et de le couper entièrement de l'armée de Naples : it s'aperçut à temps de cette faute, revint en toute hâte par la rive droite du Pô sur Alexandrie; mais quelques jours après il commit la même faute en marchant sur Côni, et abandonnant entièrement l'armée de Naples, et les hauteurs de Gênes. 4° Pendant qu'il marchait à l'ouest, Macdonald arrivait avec l'armée de Naples, sur la Spezia; au lieu d'opérer sa jonction avec ce général sur Gênes derrière l'Apennin, et de déboucher, réunis la Bocchetta, pour par faire lever le siége de Mantoue, Moreau prescrivit à Macdonald de passer l'Apennin, et d'entrer dans la vallée du Pô, pour opérer sa jonction sur Tortone; il arriva ce qui devait arriver: l'armée de

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