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un de mes aide-de-camp, et un officier chargé de la partie secrète de l'armée, qui suit continuellement les renseignements que donnent les lettres qu'on déchiffre.

Recevez l'assurance de l'estime distinguée et de mon inviolable attachement.

Signé, MOREAU.

III NOTE.

ARMISTICE NAVAL.

(Volume V, page S. )

« Tant que Bonaparte avait pu se flatter de dicter la paix « continentale sans l'accession de l'Angleterre, il avait évité « de faire des ouvertures dont la cour de Londres n'eût pas « manqué de se prévaloir; mais aussitôt que la note de lord « Minto, qui avait exigé le refus de la ratification des pré«liminaires de M. de Saint-Julien, eût été transmise par le

«

baron de Thugut au gouvernement français, le premier << consul fit expédier à M. Otto, employé à Londres comme commissaire pour l'échange des prisonniers, de pleins pouvoirs pour négocier un armistice naval. Cette mission <« délicate ne pouvait être confiée à un agent plus sage et plus capable de la remplir; c'était une idée nouvelle, une << forme de procéder tout-à-fait inusitée que le ministère anglais n'avait pas prévue, et dont il fut embarrassé. Lord « Grenville ne voulut d'abord traiter avec M. Otto que par <«<l'intermédiaire des commissaires secrets, et parut craindre « l'éclat des ouvertures et l'effet qu'il eût pu produire sur « l'opinion et sur les fonds publics. La demande d'un armi«stice naval, appuyée du motif spécieux de vouloir traiter << d'une manière entièrement semblable avec les deux cours alliées, cachait l'arrière-pensée de Bonaparte. Comme son <«< but était de secourir et de conserver les places de Malte et << d'Alexandrie, il voulait les assimiler à celles d'Ulm et d'In« golstadt..... Bonaparte persista à faire de l'armistice naval la condition sine quá non de l'admission du plénipoten¬ tiaire anglais; et fixa pour terme fatal, après lequel il re

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fuserait lui-même d'y consentir, le 11 septembre, jour de la reprise des hostilités en Allemagne et en Italie. M. Otto présenta, le 5 septembre, un projet dont les articles 2 et 4 stipulaient la libre navigation des bâtiments de guerre et de « commerce sans qu'ils puissent être visités, et l'admission « des vaisseaux neutres dans les ports de Malte, d'Alexandrie, et de Belle-Ile. »

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(Page 12.)

« Nous avons cru devoir rapporter avec quelques détails « cette première négociation pour la paix générale entre le << cabinet de Londres et le premier consul; elle fut conduite « par lord Grenville avec beaucoup de circonspection, mais avec le desir de la voir échouer. M. de Talleyrand, qui en espérait une meilleure issue, y mit beaucoup d'adresse. On << y vit à découvert cette politique impérieuse et tranchante « de Bonaparte, qui lui réussit long-temps, mais qui le perdit. « Il y avait donc une assez grande différence entre les deux projets d'armistice naval pour rallumer la guerre. Le fol espoir de conserver les résultats incertains d'une expédition avortée, et cette colonie d'Égypte, qu'il regardait << comme son plus beau trophée, devaient-ils l'emporter sur les << intérêts de la France, l'affranchissement du commerce, et le repos de l'Europe?»

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La France avait fait des propositions de paix au mois de janvier 1800: ses démarches loyales et conciliatrices avaient été repoussées; mais six mois s'étaient à peine écoulés que lord Grenville était obligé de chanter la palinodie. Lord Minto, ambassadeur à Vienne, remit une note, dans laquelle il témoigna le desir du cabinet

de Saint-James, d'entrer en négociation de paix avec la France conjointement avec l'Autriche : cette ouverture n'était pas sincère, l'Angleterre ne voulait intervenir dans les négociations que pour les faire traîner en longueur, et y trouver des prétextes pour rattacher la Russie à la coalition. En effet, si l'Angleterre voulait la paix, qui l'empêchait de conclure directement, en autorisant l'Autriche à conclure directement de son côté ?

En se présentant à Lunéville et faisant cause commune avec la cour de Vienne, elle voulait donc sacrifier une partie de ses conquêtes d'outremer, pour racheter les pays conquis par la France en Allemagne et en Italie ? L'égoïsme de la politique insulaire était trop connue pour que l'on pût se bercer de pareilles illusions : la paix était facile à conclure avec l'Autriche; il y avait un antécédent auquel on pouvait se rapporter, le traité de campo-Formio; la paix avec l'Angleterre était au contraire hérissée de difficultés : le dernier état de choses était le traité de 1783, et depuis ce temps le monde avait changé. Admettre un négociateur anglais à Lunéville, c'était lui mettre en mains la navette et les fils, pour tramer une nouvelle coalition.

Cependant le cabinet des Tuileries, pour mieux se convaincre de la vérité de ses conjectures,

proposa d'abord d'ouvrir les négociations de Lunéville avec les ministres d'Autriche et d'Angleterre, à condition toutefois que, pendant ce temps, les hostilités continueraient sur terre et sur mer; ce qui était conforme à l'usage de tous les temps. Les traités de Westphalie, d'Utrecht, d'Aix-la-Chapelle, etc., avaient été conclus ainsi : la supériorité des armées françaises était trop constatée, pour que les intrigues de l'Angleterre pussent retarder la marche des négociations; chaque victoire aurait été un puissant stimulant qui aurait forcé les coalisés à en finir : aussi cette proposition fût-elle rejetée. On proposa alors d'admettre les plénipotentiaires à Lunéville, de continuer l'armistice sur terre, à condition qu'il serait étendu à la mer, afin que les puissances alliées fussent toutes les deux sur le même pied en état d'armistice. Était-il en effet convenable que tandis que l'Autriche exigeait pour continuer à négocier la prolongation de la suspension d'armes, l'Angleterre obtint d'être admise au congrès, sans cesser les hostilités? Si le ministère anglais était sincère dans ses protestations, quel inconvénient pouvait-il trouver à faire quelques légers sacrifices, qui indemnisassent la France du tort qu'elle éprouvait par la prolongation de l'armistice sur terre; et enfin, si on se refusait à cette deuxième proposition, on devait

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