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mettre en avant celle de traiter séparément et à la fois avec l'Autriche et l'Angleterre : avec l'Autriche en prolongeant l'armistice, avec l'Angleterre en continuant les hostilités.

Le ministre anglais montra beaucoup d'étonnement, et se récria sur l'étrange proposition d'un armistice naval : elle était nouvelle dans l'histoire des deux peuples; mais enfin il admit le principe. Le comte Otto qui était à Londres suivit les négociations avec lord Grenville; il ne tarda pas à s'apercevoir qu'en adoptant le principe, l'Angleterre voulait se refuser aux conséquences et rédiger les conditions de cet armistice de manière à ce qu'il n'offrît aucun avantage à la France. Les trois places allemandes bloquées recevaient des vivres; l'Angleterre consentit à ce que l'on en fit entrer dans les trois places bloquées de Belle-Ile, de Malte, et d'Alexandrie; mais Belle-Ile et Alexandrie n'avaient pas besoin de vivres, et pouvaient au contraire en fournir à l'Angleterre. Le seul avantage que la France pût tirer d'un armistice naval, était que les relations commerciales fussent rétablies de tous ses ports avec toutes ses colonies; l'Angleterre s'y refusait pour Malte et l'Égypte. La France proposa enfin pour ultimatum, que, pour tenir lieu de la levée du blocus d'Alexandrie, six frégates armées en flotte pussent y pénétrer

comme parlementaires : c'était un secours de 4,000 hommes qu'on pourrait ainsi faire passer à l'armée d'Égypte, bien faible avantage pour compenser ceux qu'obtenait l'Autriche par la prolongation de l'armistice qui lui permettait d'employer les nombreux subsides que lui payait l'Angleterre pour lever des troupes, et accroître ses moyens de résistance.

C'était cependant un spectacle assez satisfaisant pour un vrai Français, que celui des changements qui s'étaient opérés en si peu de mois ; en janvier et en février 1800. La France sollicitait la paix, lord Grenville y répondait par un torrent d'injures, se permettant les plus étranges insinuations; il desirait que les princes de cette race de rois.... remontassent sur le trône de France. Il exhortait le premier consul à constater par des preuves la légitimité de son gouvernement; et aujourd'hui c'était le même lord Grenville qui sollicitait comme une grace d'être admis à traiter avec la république : il proposait même d'acheter cette grace par des concessions navales.

Les négociations pour un armistice naval furent rompues ; les places d'Ulm, de Philipsbourg, d'Ingolstadt, furent livrées par l'empereur à la France, pour prix d'une prolongation de trêve de six semaines. Peu de mois après, la paix de Lunéville sauva la maison d'Autriche, et réta

blit le calme sur le continent. Et enfin peu après, le ministère signa les préliminaires de Londres, par lesquels l'oligarchie anglaise confondue reconnut la république française démocratique, non-seulement accrue des provinces belges, mais encore du Piémont, de Gênes, et de toute l'Italie. Et cependant de combien de millions ne s'était pas accrue la dette anglaise? tel fut le résultat de la politique passionnée de Pitt.

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<< Ses talents, qui n'étaient inférieurs à aucune élé«vation (Kléber), avaient excité la jalousie de Bonaparte. « La fermeté et l'indépendance de ses opinions avaient re<«< froidi leurs communications, et bientôt éteint toute con« fiance entre eux aussi n'en trouve-t-on aucune trace, ni << dans l'instruction de Bonaparte à Kléber, ni dans la lettre <«< de celui-ci au directoire républicain, dont il ne croyait « pas la chûte si prochaine. >>

(Page 128.)

«Ne voit-on pas, dans le testament militaire et politique <«< du conquérant de l'Égypte, la conviction secrète et même « l'aveu d'une vérité que sans doute il ne s'était jamais dissimulée, et que le général Kléber se hâta de dévoiler pour << l'intérêt de sa propre gloire? C'est que, sans l'appui mutuel << des forces de terre et de mer, aucune expédition lointaine <«< ne peut avoir un succès durable, un véritable résultat; « aucun établissement colonial ne peut être soutenu, et bien << moins encore au milieu d'une population immense et toute armée, et d'une nation dont l'éternelle inimitié est un sen«<timent inséparable de la croyance religieuse, et chez laquelle, au sein même de la paix et de la possession la «< moins contestée, ne pouvant changer la religion, ni faire << concevoir à ces peuples d'autres lois que celles qu'elle a consacrées, ne pouvant adopter leurs mœurs et leurs cou« tumes, on ne parviendrait jamais à associer les vainqueurs

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« aux vaincus..... La perte irréparable de la flotte française « avait décidé du sort d'une armée qui ne pouvait plus être ⚫ recrutée, ni secourue par la métropole; elle devait périr << par ses propres succès. Ainsi donc, dès son entrée dans le Delta, Bonaparte dut, comme à la porte de l'enfer du « Dante, laisser toute espérance. Après ce désastre, qui • rallia tous les Musulmans, releva leur courage, et doubla « les difficultés, il ne put douter un instant du dénouement • funeste qui l'attendait; inévitable écueil de sa fortune et de « sa gloire. Mais aussi quelle force et quelle habileté ne mit« il pas à soutenir le dévouement de ses soldats! Quelle acti«vité dans ses opérations! Et faut-il s'étonner si, ne pou« vant partager l'espoir et les illusions qu'il prodiguait, après • avoir usé la moitié de ses moyens, il ait saisi, après ses revers de Syrie et sa victoire d'Aboukir, le seul instant propice pour fuir saperte certaine, et tenter d'autres hasards « et de plus hautes destinées ? Le départ de Bonaparte fut un coup de foudre, et jeta l'inquiétude dans tous les esprits : « il fut d'abord vivement regretté; mais la réputation de Kléber, digne en tout de la confiance générale, ses ménagements pour la vie du soldat, dissipèrent cette espèce de « terreur, calmèrent bientôt les agitations, et rallièrent toutes « les opinions. Les Égyptiens, frappés d'étonnement par les « résultats de la bataille d'Aboukir, se regardaient comme « destinés à vivre désormais sous la domination française; ils ⚫ n'osaient plus croire qu'il fût jamais possible de les chas« ser du bord du Nil..... Les Mameloucks, toujours errants « dans la haute Égypte, n'étaient pas détruits. Mourad-Bey, · qui venait de voir anéantir en un seul jour toutes les es• pérances qu'il caressait depuis long-temps, avait repris ⚫ tristement le chemin de Girgé. Ibrahim-Bey était à Gaza << avec environ 2,000 des siens; il attendait impatiemment le grand-visir, dont 30,000 de sa grande armée étaient déja

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