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que la gloire de Dieu; d'autant que le Chrétien ne trouve rien qui soit digne de son ambition et de son courage, que les choses divines et immortelles. Or, la gloire de Dieu consiste en deux choses: premièrement, en sa puissance absolue; et après, en sa miséricorde infinie : car, pour avoir de la gloire, il faut être grand, et il faut faire éclater une grandeur. Si l'éclat n'est appuyé sur une grandeur solide, il est foible et n'a qu'un faux jour; et si la grandeur est ca. chée, elle ne brille pas de cette belle et pure lumière sans laquelle la gloire ne peut subsister. Je dis donc que la gloire de Dieu est en sa puissance et en sa bonté. Par la première, il est majestueux en luimême; par l'autre, il est magnifique envers nous. Par la puissance, il enferme en son sein des trésors et des richesses immenses; mais c'est la miséricorde qui ouvre ce sein, pour les faire inonder sur les créatures. La puissance est comme la source, et la miséricorde est comme un canal. La paissance fournit ce que distribue la miséricorde; et c'est du mé

lange de ces deux choses, que naît ce divin éclat que nous appelons la gloire de Dieu.

Ce qui a fait dire ces beaux mots au Psalmiste: «Dieu, dit-il, a parlé une >> fois ()». J'entends ici, par cette parole, le bruit de la gloire de Dieu, qui retentit par tout l'univers, selon ce que dit le même Psalmiste: « les cieux racontent la gloire >> de Dieu, et le firmament publie la gran. >>deur de ses œuvres (2)». Dieu donc a parlé une fois, dit David : et qu'est-ce qu'il a dit, grand Prophète? « Il a parlé une fois; »et j'ai, dit-il, entendu ces deux choses, » qu'à Dieu appartient la puissance, et »qu'à lui appartient la miséricorde (3) ». Par où vous voyez manifestement que Dieu ne se glorifie que de sa puissance et de sa bonté. C'est la véritable gloire de Dieu; parce que la miséricorde divine, touchée de compassion de la bassesse des créatures, et sollicitant, en leur faveur, la puissance; en même temps qu'elle orne

(1) Ps. LXI, 12.
(2) Ps. Xi III, 1.
(3) Ps. LXI, 12, 13.

ce qui n'a aucun ornement par soi-même, fait retourner tout l'honneur à Dieu qui seul est capable de relever ce qui n'est rien par sa condition naturelle.

Ces choses étant ainsi supposées, passons outre maintenant, et disons: la gloire de notre Dieu est en sa puissance et en sa bonté, ainsi que nous l'avons vu fort évidemment; or, c'est en la croix que paroissent le mieux la puissance et la misé ricorde divine; ce que je me propose de vous faire voir avec la grace du SaintEsprit. C'est pourquoi l'Apôtre Saint Paul, qui dit : « que tout l'Evangile con >>siste en la croix (1) », appelle l'Evangile << la force et la puissance de Dieu (2) ». Et d'ailleurs il ne nous prêche autre chose, sinon que « la croix nous rend Dieu pro»pice, et nous assure sa miséricorde par >>Notre-Seigneur Jésus-Christ (3). Par conséquent, il est vrai que la croix est la gloire des Chrétiens; et quand je vous au

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rai montré, dans le supplice de notre Maître, ces deux qualités excellentes, je pourrai dire, avec l'Apôtre Saint Paul: « A Dieu ne plaise que je me glorifie en >>autre chose qu'en la croix de Jésus »>! C'est le sujet de cet entretien. Je considère aujourd'hui, comme,les deux bras de la croix du Sauveur Jésus; dans l'un,je me représente un trésor infini de puissance; et dans l'autre, une source immense de miséricorde.

Inspirez-nous, ô Seigneur Jésus, afin que nous célébrions dignement la gloire de votre croix. Et vous, ô peuple d'acquisition (1), vous que le sang du prince Jésus a délivré d'une servitude éternelle, contemplez attentivement les merveilles de la mort triomphante de votre invincible Libérateur. Commençons avec l'assistance de Dieu, et glorifions sa toute puissance dans l'Exaltation de sa croix.

(1) I Piez. 11, 9.

PREMIER POINT.

Si vous voyez Notre-Seigneur Jésus

Christ abandonné à la fureur des bourreaux, s'il rend l'ame parmi des douleurs incroyables, ne vous imaginez pas, Chrétiens, qu'il soit réduit à cette extrémité par foiblesse ou par impuissance : ce n'est pas la rigueur des tourmens qui le fait mourir; il meurt parce qu'il le veut; « et >il sort du monde sans contrainte, parce » qu'il est venu volontairement »: Abcessit potestate, quia non venerat necessitate (1). La mort, dans les animaux, est une défaillance de la nature:la mort, en Jésus-Christ, est un effet de puissance. C'est pourquoi lui-même, parlant de sa mort, dit : « J'ai la puissance de quitter »la vie, et j'ai la puissance de la repren» dre (2)». Où vous voyez manifestement, qu'il met au même rang sa résurrection et sa mort; et qu'il ne se glorifie pas

(1) S. Aug. in Joan. Tract. XXXI, n. 6, tom. III, part. II, P. 522.

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