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>>de fer que Dieu élevoit pour le soutien de sa sainte Eglise, pendant que la charité se >> refroidissoit par-tout ailleurs (1)», Pélage II se promet des descendans de Clovis, comme des voisins charitables de l'Italie et de Rome, la même protection pour le Saint-Siége qu'il avoit toujours, reçue des Empereurs (2): et Saint Grégoire, le plus saint de tous, enchérit aussi sur ses saints Préd écesseurs, lorsque, touché de la foi et du zèle de ces Rois, il les met « autant au -dessus des autres Souverains, que les >>Souverains sont au-dessus des particu>>liers (3)».

Leur for croissoit en effet avec leur Empire; et, selon la prédiction de tant de Saints, l'Eglise s'étendoit par les Rois de France. L'Angleterre le sait, et le Moine Saint Augustin, son premier Apôtre, Saint

(1) Anast. II, Ep. II, ad Clod. t. IV, Conc. p. 1282.

(2) Pel. II, Ep. ad Aunach. Autiss, tom. I, Conc. Gall. p. 376.

(3) S. Greg. M. Epist. lib. VI, Epist. V1, t. II, p. 795.

Boniface, l'Apôtre de la Germanie, et les autres Apôtres du Nord ne reçurent pas un moindre secours de la France; et Dieu montroit dès-lors, par des signes manifestes, ce que les siècles suivans ont confirmé, qu'il vouloit que les conquêtes des Français étendissent celles de l'Eglise.

Les enfans de Clovis ne marchèrent pas dans les voies que Saint Remi leur avoit marquées Dieu les rejeta de devant sa face; mais il ne retira pas ses miséricordes de dessus le Royaume de France. Une seconde race fut élevée sur le trône; Dieu s'en mêla, et le zèle de la Religion s'accrut par ce changement: témoin tant de Papes refugiés, protégés, rétablis et comblés de biens sous cette race. Les Papes, et toute l'Eglise, bénirent Pepin, qui en étoit le chef(1); les bénédictions de Saint Remi passèrent à lui de lui sortit cet Empereur, père d'Empereur, que ce saint

(1) Paul. I, Ep. X, ad Fr. t. II, Conc. Gall. p. 59.

De schol. instit, Capit. Baluz. tom. I, pag. 202, 203.

Evêque semble avoir vu; et Charlemagne régna pour le bien de toute l'Eglise. Vaillant, savant, modéré, guerrier sans ambition, et exemplaire dans sa vie, je le veux bien dire en passant, malgré les reproches des siècles ignorans, ses conquêtes prodigieuses furent la dilatation du règne de Dieu, et il se montra très-Chrétien dans toutes ses œuvres. Il fit revivre les anciens Canons; les Conciles, long-temps négligés, furent rétablis, et la discipline revint avec eux (1). Si ce grand Prince rétablit les Lettres, ce fut pour mieux faire en

(1) Conc. Francof. can, VIII, t. 11, Conc. Gall. p. 196.

Capit. Aquis. an Imp, III, cap. IV, Baluz. t. I. p. 380, 381.

Capit. de divis. Regni, cap. XV, ibid. p. 444.

Capit. Car. M. de hon. sed. Apost. an. Imp. I, Baluz. t. 1, p. 357.

Conc. Tribur. sub. Arn. Imp, can. XXX, t. IX. Conc. p. 456.

Capit. Angilr. data, tom. II, Conc. Gall. p. .100. Epit. can, ab Adr. Car. M. oblat. Conc. t. VI, p. 1800.

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tendre les saintes Ecritures, et l'ancienne Tradition, par ce secours. L'Eglise Romaine fut consultée dans les affaires douteuses, et ses réponses, reçues avec révérence, furent des lois inviolables. Il eut tant d'amour pour elle, que le principal article de son testament, fut de recommander à ses Successeurs, la défense de l'Eglise de Saint Pierre, comme le précieux héritage de sa maison, qu'il avoit reçu de son père et de son aïeul, et qu'il vouloit laisser à ses enfans. Ce même amour lui fit dire, ce qui fut répété depuis par un Concile, sous l'un de ses descendans, que,<«< quand cette Eglise imposeroit »un joug à peine supportable, il le fau» droit souffrir » plutôt que de rompre la communion avec elle. Elle n'imposoit point de tel joug; mais ce sage Prince vouloit tout prévoir, pour affermir l'union dans tous les cas. Au reste, les Canons que lui envoya son sage et intime ami le Pape Adrien, n'étoit qu'un abrégé de l'ancienne discipline, que l'Eglise de France regarde toujours comme la source et le soutien de ses libertés : nous demandons encore d'être

jugés par les Canons envoyés à ce grand Prince; et, sous un nouveau Charlemagne, nous souhaitons d'avoir toujours à vivre sous une semblable discipline.

Jamais règne n'a été ni si fort, ni si! éclairé; jamais Prince n'a été moins guidé par un faux zèle; jamais on n'a mieux su distinguer les bornes des deux puissances. On voit parler, dans les décrets du Concile de Francfort,tantôt les Evêques seuls, tantôt le Prince seul, et tantôt les deux puissances ensemble (1). Je ne veux pas m'étendre sur les diverses matières qui donnèrent lieu à cette diversité; je remar querai seulement que les Evêques ayant prononcé seuls la condamnation de la nouvelle hérésie qu'on vit alors s'élever en Espagne, ce grand Roi sut bien trouver sa

(1) Conc. Francof. can. I, II, can. III, V, can. IV, VI, V, VII, t. II. Conc. Gall. p. 193 et seq.

Ibid. can. I, p. 195.

Ibid. Epist. Car. M. p. 188.
Ibid. p. 188, 190.

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