Sayfadaki görseller
PDF
ePub

>> pauvre »> (1). Il ne suffit pas, Chrétiens, d'ouvrir sur les pauvres les yeux de la chair; mais il faut les considérer par les yeux de l'intelligence: Beatus qui intelligit. Ceux qui les regardent des yeux corporels, ils n'y voient rien que de bas, et ils les méprisent. Ceux qui ouvrent sur eux l'œil intérieur, je veux dire l'intelligence guidée par la foi, ils remarquent en eux Jésus-Christ; ils y voient les images de sa pauvreté, les citoyens de son royaume, les héritiers de ses promesses, les distributeurs de ses graces, les enfans véritables de son Eglise, les premiers membres de son corps mystique.. C'est ce qui les porte à les assister avec un empressement charitable. Mais encore n'est-ce pas assez de les secourir dans leurs besoins. Tel assiste le pauvre, qui n'est pas intelligent sur le pauvre celui qui leur distribue quelque aumône, ou contraint par leurs pressantes importunités, ou touché par quelque compassion naturelle, soulage la misère du pauvre; mais néanmoins il est véritable

(i) Pŝ. XL, 1.

qu'il n'est pas intelligent sur le pauvre. Celui-là entend véritablement le mystère de la charité, qui considère les pauvres comme les premiers enfans de l'Eglise ; qui, honorant cette qualité, se croit obligé de les servir; qui n'espère de participer aux bénédictions de l'Evangile, que par de la charité et de la communi

le

moyen cation fraternelle..

Donc, mes Frères, ouvrez les yeux sur cette Maison indigente, et soyez intelligens sur ses pauvres. Si je demandois vos aumônes pour une seule personne, tant de grandes et importantes raisons qui vous obligent à la charité, devroient émouvoir vos cœurs. Maintenant j'élève ma voix au nom d'une maison toute entière, et encore d'une Maison chargée d'une multitude nombreuse de pauvres filles entièrement délaissées. Faut-il vous représenter et le péril de ce sexe, et les suites dangereuses de sa pauvreté, l'écueil le plus ordinaire où sa pudeur fait naufrage? Que serviront les paroles, si la chose même ne vous touche pas ? entrez dans cette Maison, prenez connoissance de ses besoins;

et si vous n'êtes touchés de l'extrémité où elle est réduite, je ne sais plus, mes Frères, ce qui sera capable de vous attendrir. Il est vrai, des Dames pieuses ont ouvert les yeux sur cette Maison: elles ont entendu sur les pauvres ; parce qu'elles connoissent leur dignité, elles se tiennent honorées de les servir; parce qu'elles sont chrétiennes, elles se croient obligées de les assister; parce qu'elles savent le poids des richesses mal employées, elles se déchargent entre leurs mains d'une partie de leur fardeau, et en répandant les biens temporels, elles viennent en échange recevoir les graces spirituelles.

SERMON

PRÊCHÉ A LA COUR,

SUR LA CHARITÉ FRATERNELLE.

Trois préceptes de Jésus-Christ pour établir la concorde parmi les hommes. Ordre que Dieu a établi dans l'union des hommes. Quel est le fondement de l'amour du prochain. Pourquoi si peu d'amitié solide dans le monde. Combien un ami fidèle nous est utile. Dangers des flatteurs. Devoirs de la charité envers le prochain.

[ocr errors]

Ubi sunt duo vel tres congregati in nomine meo ibi sum in medio eorum.

Où il y a deux ou trois personnes assemblées en mon nom, je serai là au milieu d'elles. Matt. XVIII. 20.

CE

que dit Saint Augustin est très - véritable, qu'il n'y a rien de si paisible ni de si farouche que l'homme; rien de plus sociable par sa nature, rien de plus discordant et de plus contredisant par son vice: Nihil est enim quam hoc genus tam discordiosum vitio, tam sociale na

L

tura 1). L'homme étoit fait pour la paix, et i ne respire que la guerre. Il s'est mêlé dans le genre humain un esprit de dissennon et d'hostilité qui bannit pour toujours le repos du monde. Ni les lois, ni la raison, ni l'autorité ne sont pas capables d'empê cher que l'on ne voie toujours parmi nous la confiance tremblante et les amitiés in

certaines, pendant que les soupçons sont extrêmes, les jalousies furieuses, les médisances cruelles, les flatteries malignes, les inimitiés implacables.

Jésus-Christ s'oppose, dans notre Evangile, au cours et au débordement de tant de maux, et il y établit la concorde et la société entre les hommes, par trois préceptes admirables, qui comprennent les devoirs les plus essentiels de notre mutuelle correspondance. Premièrement il ordonne que l'on s'unisse en son nom, et se déclare le protecteur d'une telle société: Ubi fuerint duo vel tres congregati in nomine meo, ibi sum in medio eorum.

(1) De Civ. Dei, lib. XII, c. XXVII, tom. VII, p. 325.

« ÖncekiDevam »