Sayfadaki görseller
PDF
ePub

qu'au premier ennui qui vous prend, vous quittiez et la lecture et la prière, et que vous désespériez, non de vous-même seulement, mais de Dieu et de sa grace; c'est une lâcheté insupportable. Que ne vous éveillez-vous donc, et que n'entre. prenez vous votre salut? Et ne l'entreprenez pas d'une manière molle et relâchée; «< car celui qui est mou et lâche dans » ses entreprises, ressemble à celui qui dé>>truit et qui ravage »: Qui mollis et dissolutus est in opere suo, frater est sua opera dissipantis (1). Commencez donc quelque chose dans cette sainte assemblée, maintenant que vous êtes sous les yeux de Dieu, à la table de sa céleste vérité, sous l'autorité de sa divine parole, commencez et vous trouverez à la fin la paix de la conscience, et le repos, qui ne sera qu'un avant-goût de celui que je vous souhaite dans l'Eternité, avec le Père, le Fils et le Saint-Esprit.

(1) Prov. XVIII, 9.

SERMON

SUR LES AVANTAGES

DE LA LOI DE DIE U.

Ignorance, désordre, inconstance de l'homme : loi de Dieu, lumière de l'esprit, règle de la volonté, repos de l'ame.

Cogitavi vias meas, et converti pedes meos in testi

monia tua.

J'ai étudié mes voies, et, enfin, j'ai tourné mes pas du côté de vos témoignages. Ps. CXVIII, 59.

PUISQUE la licence effrénée tient maintenant ses grands jours (1), puisqu'en haîne de la pénitence que nous allons bientôt commencer, le diable s'efforce de noircir ces jours par l'infamie de tant d'excessives débauches; c'est une institution sainte et salutaire de les sanctifier, autant que nous le pourrons, par des prières pu bliques, par la parole divine. Mais comme,

(1) Les derniers jours de Carnaval.

durant ce temps, les hommes ensevelis dans le vin, la bonne chère, les délices brutales, semblent avoir oublié qu'ils sont faits à l'image de Dieu, puisqu'ils égalent leur félicité à celle des bêtes brutes; j'ai cru que je ferois une chose fort profitable à votre salut, si je vous représentois aujourd'hui, avec le Prophète David, les vrais devoirs de la vie humaine. C'est pourquoi j'ai choisi ce verset du Pseaume cent-dixhuitième, où ce grand Roi et ce grand Prophète, après avoir considéré ce qu'il a à faire en ce monde, nous déclare tout ouvertement qu'il n'a point trouvé de meil leures voies que celles de la loi de Dieu:

[ocr errors]

J'ai étudié mes voies ». Fidèles, rendezvous attentifs à une délibération de cette importance. Cet excellent serviteur de Dieu, qui nous a laissé les paroles que je vous ai rapportées, dès sa tendre jeunesse a eu à se défendre de puissantes inimitiés; il s'est trouvé souvent impliqué dans les dangereux intérêts des Princes et des Potentats; il a eu à gouverner un puissant Etat où il avoit à s'établir contre les restes de la famille de Saul son prédécesseur :

enfin, durant un règne fort long, jusqu'à ses dernières années, il lui a fallu soutenir l'embarras, non seulement d'une Cour factieuse et de sa propre maison toujours agitée de cabales, mais encore de cruelles guerres, civiles et étrangères. Toutefois si vous lui demandez sa pensée touchant ce qu'il nous propose dans ce sage et admirable verset que je vous ai allégué pour mon texte, il ne craindra pas de vous dire, que jamais il n'a eu une affaire plus importante. Puis donc qu'étant impuissans de nousmêmes, d'autant plus que les choses sont de conséquence, plus nous avons besoin de l'assistance divine adressonsnous, mes Frères, avec une ferveur extraordinaire, au Père de toute lumière, afin qu'il lui plaise, par sa bonté, nous remplir de son Esprit saint aux prières de la sainte Vierge.

[ocr errors]

:

DANS cette importante délibération, où il s'agit de déterminer du point capital de la vie, et de se résoudre pour jamais sur les devoirs essentiels de l'homme,

Chrétiens, je me représente que, venu tout nouvellement d'une terre inconnne et déserte, séparée de bien loin du commerce et de la société des hommes, ignorant des choses humaines, je suis élevé tout-à-coup au sommet d'une haute montagne, d'où, par un effet de la Puissance divine, je découvre, d'une même vue, la terre et les mers, tous les emplois, tous les exercices, toutes les occupations différentes qui partagent en tant de soins les enfans d'Adam, durant ce laborieux pélerinage. C'est avec un pareil artifice que le bienheureux Martyr Cyprien fait considérer les vanités du siècle à son Fidèle ami Donatus (1). Elevé donc sur cette montague, je vois, du premier aspect, cette multitude infinie de peuples et de nations avec leurs moeurs différentes et leurs humeurs incompatibles, les unes barbares et sauvages, les autres polies et civilisées.. Et comment pourrois-je vous rapporter une telle variété de coutumes et d'inclinations? certes, c'est une chose impossible.

(1) Ad Donat. Ep. 1, p. 3, Edit. Ben.

« ÖncekiDevam »