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CEUVRES

COMPLÈTES

DE BOSSUET

TOME SEPTIÈME

BIBLIOTHÈQUE S.J.
Les Fontaines

60-CHANTILLY

Cet ouvrage, par les corrections et les additions considérables qui y ont été opérées, est devenu la propriété de l'Editeur, qui se réserve tous ses droits. Toute contrefaçon ou imitation, quelle que soit la forme sous laquelle elle se présente, sera poursuivie rigoureusement, conformément aux lois.

ŒUVRES COMPLÈTES

DE

BOSSUET

PUBLIÉES

PAR DES PRETRES DE L'IMMACULÉE CONCEPTION DE SAINT-DIZIER

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AVERTISSEMENT.

EN QUOI CONSISTE LE GALLICANISME DE BOSSUET.

Le Gallicanisme comprend deux graves questions: la question du gouvernement spirituel de l'Église, et la question du gouvernement temporel de l'État. Dans l'Église, le souverain Pontife a-t-il reçu de Jésus-Christ un pouvoir si absolu et si infaillible, que jamais il ne puisse érrer ni être rappelé par personne et le prince, dans l'État, est-il tellement indépendant de l'Église et du Pape, que dans sa conduite publique il ne doive prendre conseil que de sa raison? Voilà, croyons-nous, la double question contenue dans ce qu'on est convenu d'appeler le Gallicanisme.

De toutes les matières controversées par l'esprit humain, il en est peu sur lesquelles on se soit autant passionné, de part et d'autre, qu'on l'a fait sur celle-ci. Le plus prudent, le plus réservé de tous les hommes, comme l'appelle le comte de Maistre, devait y apporter plus de calme. « Il serait à désirer, dit le docte Libermann 1, que tous ceux qui se disent gallicans et qui sont fiers de marcher sous l'étendard de Bossuet, ne fussent pas si éloignés de la modération de ce grand homme, dont, au reste, ils interprètent les sentiments d'une manière qu'il n'aurait certainement pas approuvée. » Ce jugement est d'une irréprochable exactitude: seulement, pour exprimer toute la vérité, il faudrait ajouter que souvent les ultramontains n'ont été ni moins passionnés, ni moins portés à dénaturer la pensée du grand évêque. Il suffirait, pour s'en convaincre, de lire ce que le comte de Maistre et l'abbé Rorbarcher ont dit contre Bossuet au sujet de cette question. Ils ont égaré bien des esprits. Aussi, malgré notre respect, ou plutôt à cause de notre respect pour les services qu'ils ont rendus à la vérité, croyons-nous utile de résumer ici brièvement en quoi consiste le gallicanisme de Bossuet, « d'un évêque qui à tant de titres a si bien mérité a de la religion, » dit le grand pape Benoit XIV 2. Notre intention n'est pas de faire prévaloir son opinion, mais de l'exposer.

DU GALLICANISME DE BOSSUET EN CE QUI CONCERNE
LE GOUVERNEMENT DE L'ETAT.

démontrer, dans la France orthodoxe : » Que saint Pierre et ses successeurs, vicaires de Jésus-Christ, et que toute l'Eglise même n'ont reçu de puissance de Dieu que sur les choses spirituelles et qui concernent le salut, et non point sur les choses temporelles et civiles;... que les rois et les souverains ne sont soumis à aucune puissance ecclésiastique par l'ordre de Dieu, dans les choses temporelles ; qu'ils ne peuvent être déposés ni directement, ni indileurs sujets ne peuvent être dispensés de la sourectement par l'autorité des clefs de l'Eglise; que mission et de l'obéissance qu'ils leur doivent, ou

absous du serment de fidélité. »

On a tiré de cette doctrine les conséquences les plus manifestement fausses.

De ce que << saint Pierre et ses successeurs, vicaires de Jésus-Christ et toute l'Eglise même n'ont reçu de puissance de Dieu que sur les choses spirituelles, et qui concernent le salut, et non point sur les choses temporelles et civiles, » quelquesuns ont voulu conclure que, d'après Bossuet, le Pape ne pouvait posséder aucune principauté temporelle; et que, conséquemment, il l'en fallait dépouiller comme d'une usurpation contraire au dessein de Dieu. Mais le texte de la Déclaration ne dit autre chose, sinon que le domaine temporel n'est pas, comme la mission de prêcher l'Evangile et la dispensation des grâces du salut, d'institution divine. Le vicaire de Jésus-Christ et l'Eglise peuventils recevoir de la société chrétienne les biens temporels nécessaires à l'exercice de leur ministère spirituel, ainsi que Jésus lui-même recevait de ses pieux amis de quoi pourvoir à ses besoins, aux besoins de ses apôtres et des pauvres ? Cette question, agitée de nos jours avec tant de bruit, n'en a jamais été une pour Bossuet, et l'on a pu voir, dans les notes du livre Vle de son histoire, comment il se prononce sur ce sujet 1.

De ce que « les rois et les souverains ne sont soumis à aucune puissance ecclésiastique par l'ordre de Dieu, dans les choses temporelles, » d'autres ont conclu que l'Eglise n'aurait donc aucune autorité pour régler les affaires de morale et de conscience qui

Il enseigne, dans la Déclaration, et il s'efforce de concernent les choses temporelles, et que les puissances de

Inst. theol., lib. II, par. 2, cap. III, art. IV, § 2.- Inf., p. xv.

Hist. de Boss., liv. vi, n. 14, pag. 154; Gall. orth., lib. I, inf. p. 73.

TOME VII.

a

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