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ment de crédit pour assurer le développement économique du pays. »

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On ne saurait mieux souligner les avantages du crédit; mais à côté des avantages il faut en voir les dangers. Et c'est ici que la séparation des dettes apparaît, ainsi que nous l'avons dit plus haut, comme une garantie pratique. L'opportunité de l'émission et de l'amortissement d'un emprunt industriel dépend tellement de circonstances spéciales qu'il est utile de marquer aux yeux de tous les différences qui séparent ces opérations de celles de l'Etat-pouvoir. Si, comme le dit très bien l'économiste américain Adams dans son Traité de la science des finances, le créancier n'a guère d'intérêt à une classification de ce genre, il n'en est pas de même du débiteur, en l'espèce le gouvernement, car l'opportunité de ces emprunts « rentre sous l'empire de considérations qui ne peuvent être jugées qu'à la lumière de comptes tenus selon des « business principles » (1). Et c'est cela qu'il importe de mettre en lumière.

Les avocats qui remplissent les parlements sont portés à régler ces questions d'après la nature juridique des titres à émettre. Ils admettent difficilement que l'on puisse distinguer entre deux dettes ayant même gage et même débiteur; mais ici, comme en toute matière de gouvernement, il importe peu que la solution adoptée soit conforme aux vues systématiques de théoriciens qui veulent soumettre à l'empire de quelques syllogismes toute la science politique. Combien n'est pas expressif, à ce point de vue, ce petit dialogue relevé dans la discussion de l'autonomie des chemins de fer, au Sénat français !

M. Jenouvrier. « Que M. Pierre Baudin me permette de le lui dire; il n'a pas raisonné en jurisconsulte, et je vais vous le démontrer...

(1) Voir Adams, Science of finance, pp. 533 et suiv.

Un sénateur à droite. « Il a raisonné en homme de bon sens. >>

L'antithèse est fâcheuse, mais qui oserait dire qu'elle n'a pas souvent un fond d'exactitude?

L'influence que les régies peuvent avoir sur le crédit public est trop grave pour ne pas attirer l'attention. En ces temps de déclamation creuse il faut tâcher d'organiser la comptabilité de l'État de façon à donner le plus de force possible à l'éloquence des chiffres. La distinction des dettes, dans la comptabilité, nous paraît s'imposer partout, pour de seules raisons de sincérité financière. Nous n'attribuons à la séparation des dettes que des avantages psychologiques; mais au xx° siècle, c'est là un facteur que l'on ne peut en aucune façon négliger; en démocratie la Science des finances ne peut ignorer la psychologie des foules; elle lui est soumise tout comme le Droit public ou le Droit pénal. Il ne s'agit pas de tracer des règles idéales qu'appliqueront des savants dans le silence de leur cabinet d'étude; il s'agit de sauvegarder la richesse publique contre les mauvais bergers qui vont clamer dans les meetings, et de justifier, aux yeux de tous, une sage politique financière devant les électeurs. Il faut donc rechercher les procédés qui frappent l'imagination, qui dispensent l'orateur des distinctions et sous-distinctions ardues à saisir. La séparation des dettes met les points sur les i; elle facilite la besogne à celui qui veut prouver que l'amortissement n'est pas une charge inutile, inventée pour le plaisir des capitalistes; elle rend tangible la distinction à faire entre la dette publique proprement dite et la dette industrielle. Ce sont là en sa faveur des titres qu'on ne peut dédaigner dans un pays de suffrage universel.

Cte LOUIS DE LICHTERVELDE.

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En raison du nombre de composés qu'il forme et de leur importance, le carbone mérite une place spéciale dans l'exposé des doctrines de la valence.

La tétravalence du carbone a été mise en lumière dans les travaux fondamentaux de Kékulė (2) et Couper (3). Voici comment s'exprime Kékulé: « Si l'on considère ses combinaisons les plus simples, on constate que la plus petite quantité de carbone connue du chimiste, c'est-à-dire son atome, s'associe toujours à quatre atomes d'un élément monovalent, ou à deux atomes d'un élément bivalent en général, la somme des unités d'action chimiques mises en œuvre par l'atome de carbone, est égale à quatre ».

Kolbe (4) et Frankland (5) réclamèrent la prioritė

(1) Voir la REVUE DES QUESTIONS SCIENTIFIQUES, 3a série, t. XXI, 20 janvier 1912, pp. 125-163, et 20 avril 1912, pp. 511-539.

(2) ANN. CHEM., 101, 200; 104, 129.

(3) C. R., 46, 1157.

(4) J. PRAKT. CHEM., 23, 366.

(5) PROC. ROY. Soc., 14, 198.

de cette découverte. Quoi qu'il en soit, c'est à Kékulė que l'on doit d'en avoir fait ressortir le premier la grande importance (1).

Le carbone est un élément de valence très constante. Il est tétravalent aussi bien vis-à-vis de l'oxygène que de l'hydrogène, ce qui n'est pas, en général, le cas pour les autres éléments. Cette propriété est bien en rapport avec la place que lui assigne Mendeleef dans son système périodique: premier membre de la série médiane, on devait s'attendre à ce qu'il puisse se combiner avec tous les éléments quel que soit leur caractère électrochimique.

Si la tétravalence du carbone est bien établie, cela n'implique cependant pas qu'il ne puisse fonctionner aussi avec d'autres valences.

Pour Kékulé, la tétravalence du carbone est une propriété fondamentale de l'atome, aussi invariable que le poids atomique lui-même. Mais depuis le temps où Kekulé parlait ainsi, dogmatisait pour employer l'expression de Kolbe, les faits expérimentaux se sont accrus, et les idées sur la valence ont dû se modifier parallèlement. Examinons les faits principaux :

Une valence plus élevée que quatre n'a été discutée que dans fort peu de cas et n'a jamais été admise.

Landolph (2) a obtenu dans l'action du trifluorure de Bore sur l'acétone, un fluoboracétone qui, détruit par l'eau, fournit les composés :

C3 H6 OH Fl et C3 He O 2H Fl.

Pour expliquer la structure de ces composés, il admet l'hexavalence du carbone. Rien n'est plus douteux ni plus arbitraire; des hypothèses plus simples peuvent expliquer aisément cette structure. Ainsi Hinrichsen (3) admet la formation d'un groupe hydroxyle:

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(1) Voir Ladenbourg, Leçons sur le développement de la chimie. Voir aussi RAU, J. PRAKT. CHEM., 20, 209.

(2) C. R., 86, 1463.

(3) Gegenw. Standt der Valenzlehre, p. 61.

Friend (1) admet la tétra-atomicité de l'oxygène et la tri-atomicité du fluor dont on connait de multiples exemples à l'heure actuelle.

On connait d'autre part de nombreux composés plurihalogénés où le carbone, à première vue, semble fonctionner avec une valence très élevée : leur structure cependant s'explique fort bien par la pluri-valence des atomes d'halogène.

On sait depuis longtemps que l'acide acétique forme des molécules associées et que même la densité de vapeur correspond à la formule

(C2H4O2)2

On a cru y voir l'indice d'une valence plus élevée que 4; la formule de V. Meyer (2) cependant explique bien la constitution sans introduire d'hypothèse nouvelle :

CH2-C-OH
00

CH3COH
OH

En ce qui concerne une valence inférieure à quatre, le matériel expérimental est plus fourni, les théories dès lors plus nombreuses et les hypothèses plus hardies.

Il y a lieu de s'arrêter d'abord à l'hypothèse du carbone trivalent, qui se rapporte à la découverte du triphenyl-méthyle par Gomberg en 1900.

Comberg (3) a montré que si l'on traite, par la poudre de zinc, le chlorure, le bromure ou l'iodure de triphényl-méthane en solution dans le benzène, on obtient un corps qui renferme un atome d'halogène en moins que le point de départ et qui peut donc s'appeler triphényl-méthyle:

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Ce corps forme de petits cristaux incolores qui, à la longue, jaunissent et donnent d'ailleurs une couleur jaune dans tous les dissolvants.

Ce composé est éminemment réactionnel.

Sous l'influence de l'oxygène de l'air, il forme un peroxyde:

(C6H5)1⁄2 C — O — O — C(CH3)3

L'acide sulfurique le transforme aisément en triphényl-carbinol.

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