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Bien que nous ne puissions pousser plus avant l'examen de l'ouvrage, il faut que nous rappelions que l'auteur après avoir étudié le « Matto grosso» jette un coup d'œil sur quelques autres exploitations de cultures relativement faciles dans ces régions, et il cite parmi elles noix du Brésil, cacao, tabac, manioc, guarana et bois.

Cette dernière production mérite une attention toute spéciale. et certes des capitaux, bien dirigés, peuvent largement fructifier au Brésil.

VIII. Nous pensons qu'il peut être utile de signaler aux lecteurs le volume que M. Shimooka, directeur du bureau de l'Agriculture au Japon, a consacré aux conditions actuelles de l'agriculture au Japon, bien qu'il ait déjà paru en 1910 (1).

Depuis quelques années le Japon a fait, en agriculture, des progrès immenses. Ces progrès ont été faits de façon spéciale, car bien que consommation, production, importations et exportations aient augmenté, la propriété ne s'est pas accrue, et c'est en général le petit cultivateur qui produit d'une façon de plus en plus intense.

Les progrès réalisés en Europe ont été vite utilisés au Japon et nous voyons, pour certaines cultures, grâce à l'influence du Département de l'Agriculture, le Japon se trouver parmi les régions les mieux partagées. Le riz qui est cultivé au Japon depuis la plus haute antiquité offre à cet égard un excellent exemple.

Le Gouvernement s'est pénétré de cette juste idée que le riz étant la base de la vie au Japon, devait par conséquent ètre l'objet de tous les soins.

La liste des produits végétaux que peut fournir le Japon est déjà très sérieuse et certes les Japonais pourront, avec la persévérance qui les caractérise, arriver à allonger cette liste et aussi à exporter notablement : riz, céréales, patates douces et même pommes de terre, coton, thé, tabac et soie.

L'élevage du ver à soie a en effet préoccupé beaucoup le Bureau de l'Agriculture, qui a, pour favoriser cette industrie, installé de véritables magnaneries modèles. On a abandonné au Japon le filage à la main et déjà depuis 1870 le Gouvernement

(1) C. Shimooka. Outlines of Agriculture in Japan. Published by Agric. bureau Departm. of Agric. and Commerce, Tokyo, 1910.

avait fait venir de France: ingénieurs et machines, pour se placer au niveau de l'Europe.

Dans la question du coton le Japon s'est également placé rapidement à un bon rang et il a pu augmenter sa consommation par de la marchandise brute obtenue sur place, et transformée dans le pays par des usines montées avec les derniers progrès. On est frappé, quand on jette un coup d'œil sur les photographies documentaires qui accompagnent le petit volume de M. Shimooka, du soin donné à la culture et à l'exploitation agricole dans ce pays que nous connaissons trop mal en Europe occidentale. Il est curieux par exemple de voir les soins que l'on apporte dans la culture des pépinières coopératives de riz où une main-d'œuvre abondante s'occupe de débarrasser la plante des insectes qui, dans trop de régions sont, au grand détriment des cultures, totalement négligés.

Nous pourrions répéter ces remarques à propos du thé. Un coup d'œil jeté sur les photographies de M. Shimooka représentant le palais du Département impérial de l'Agriculture et du Commerce, l'Institut agricole annexé à l'Université de Tokyo, dont les recherches scientifiques sont connues et appréciées de l'étranger, montre qu'au point de vue administratif et scientifico-pratique le Japon n'a rien à envier à l'Europe, au contraire, il paraît, au point de vue du haut enseignement, admirablement outillé.

É. D. W.

REVUE

DES RECUEILS PÉRIODIQUES

SYLVICULTURE

La surimposition de la propriété forestière privée en France. Ce sujet déjà ancien, cependant toujours actuel, risque, il est à craindre, de l'être longtemps encore. Le fisc, en tous temps et par tous pays rapace, se refuse obstinément à comprendre que le produit d'une forêt qui se réalise soit tous les 20 ans, soit tous les 120 ans ou tous les 150 ans, n'est pas assimilable au produit d'un champ ou d'un pré qui fournit annuellement sa récolte. En divisant le produit total d'une forêt par 20, par 120 ou par 150, on réalise, en plus du revenu annuel une partie du capital représenté par le matériel sur pied, et le contribuable se trouve imposé tout à la fois sur son revenu et sur son capital.

M'étant suffisamment étendu sur ce point dans le précédent bulletin (juillet 1910), je n'y reviendrai pas aujourd'hui. Mais il est intéressant de signaler de temps à autre les résultats vraiment paradoxaux auxquels conduit, en cette matière, le système du fisc français.

Nous en trouvons des exemples dans un rapport fait à l'assemblée générale des Agriculteurs de France (1), par M. Gouget, grand propriétaire de bois en Morvan. Il cite notamment une forêt de 350 hectares, dont le possesseur, depuis nombre d'années, pour faire face aux exigences du fisc, abattait avec son taillis une part de réserves plus forte que ne comportait la pos

(1) Séance du 16 février 1911.

sibilité. Si bien qu'un beau jour, pareille à l'homme entre deux âges de Lafontaine qui se trouva sans cheveux, la forêt se trouva sans arbres de réserve et réduite à un taillis simple ne rapportant plus que 3000 fr. par an. Or, elle est imposée pour 3300 fr. et le propriétaire non seulement ne touchera plus de revenus, mais aura à débourser 300 fr.

Les exemples analogues abondent dans les rapports de M. Gouget. Il fait judicieusement remarquer que, si l'on excepte quelques massifs traités en futaie pure, la forêt privée ne peut plus supporter de telles charges, lesquelles deviennent incomparablement plus écrasantes de l'énormité des droits de mutation par décès.

Ces droits, qui variaient naguère de 1% pour les successions en ligne directe, à 9% entre personnes non parentes, en sont arrivés aujourd'hui, dans le premier cas, de 2 à 7 1/2 % et dans le dernier, de 18 à 29 % (1). Si l'on prend les moyennes dans les sept degrés de successibilité, on voit que, lorsque naguère cette moyenne était uniformément de 5,86%, elle varie aujourd'hui de 11,57 à 20,57 %.

La cause permanente et principale des déboisements dont on se plaint et de l'insuffisance des reboisements que l'on déplore, est toute dans cette surcharge inique et injustifiée d'imposition qui pèse sur les forêts privées.

Les forêts et le papier. - Autrefois, et dans un passé qui n'est pas encore très lointain, les vieux chiffons provenant de nos défroques, fournissaient à eux seuls toute la matière première nécessaire à la fabrication du papier. Mais la consommation de ce dernier produit progressant démesurément, il a fallu chercher ailleurs, et ce sont les arbres, partant les forêts, qui sont principalement chargés de pourvoir au déficit.

Or, l'augmentation de la consommation et par suite de la fabrication ne cessant de progresser, on est à bon droit effrayé de l'appauvrissement qui finira par en résulter dans les forêts du monde entier. Les seuls États-Unis emploient annuellement 2730 000 tonnes de papier. Plus modestes l'Allemagne en consomme 937 000 tonnes et l'Angleterre 573 000. La France vient ensuite avec 419 000 tonnes, l'Autriche-Hongrie avec 346 000,

(1) Cf. le BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ FORESTIÈRE DE FRANCHE-COMTÉ ET BELFORT, pp. 158 et suiv. Communication de M. Gouget à l'assemblée générale de la Société, le 7 juillet 1911 à Grenoble.

et l'Italie avec 265 000. Ce qui fait pour ces six pays seulement, un total de 5 270 000 tonnes de papier consommé annuellement. Or, il y a vingt ans, soit vers 1890, la consommation du monde. entier n'était guère que de 950 000 tonnes fournies chaque année par 3955 usines à papier.

En rapportant, pour chacun de ces six pays, la quantité de papier produit et consommé à leur population, on a en nombre de kilogrammes par tête et par an, sur les deux années 1890 et 1910, les chiffres suivants :

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Ce qui donnerait, pour l'ensemble de ces six pays : en 1890, 3,70 kil. par tête et 14 kil. en 1910, soit un accroissement du quadruple (1).

Encore tout cela se rapporte-t-il au papier à imprimer. Mais en Amérique et au Japon, il s'emploie à bien d'autres usages. Les Yankees font avec du papier des tonneaux, des assiettes, des cuvettes et jusqu'à des chaussures (2). Les Nippons en font des vitres, des cloisons, des rideaux, des mouchoirs de poche, des bâches imperméables, des vêtements.

A Berlin, en pleine Europe, on emploie la pâte à papier à faire de petits cubes pour le pavage des rues (3).

On voit par là qu'il y a urgence à chercher et à trouver des succédanés à la pâte de bois pour la fabrication du papier. Déjà il a été question, non sans résultats encourageants, d'utiliser dans ce but la tourbe si fréquente dans certaines régions et de si faible utilisation (4). On parle aussi de recourir à la cellulose contenue en très forte proportion dans les sarments de vigne secs (5).

(1) Cf. le Cosmos, no 1365 du 25 mars 1911.

(2) Il faut y ajouter des roues de wagons et locomotives.

(3) Cf. le JOURNAL DE GENÈVE.

(4) Cf. le BULLETIN DE SYLVICULTURE de juillet 1909.

(5) Cf. le BULLETIN de juillet 1910.

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