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Effets du goudronnage des routes sur la végétation des arbres. Le goudronnage des routes, conséquence amenée par la pratique de l'automobilisme, parait décidément défavorable soit aux arbres dont elles sont bordées, soit à ceux des forêts qu'elles traversent. Deux communications à l'Académie des sciences en font foi.

D'une part, M. Gatin s'est livré à des expériences sur les feuilles du sycomore, du noyer, de l'orme et de quelques arbrisseaux, tels que le seringa, la symphorine, le groseillier sanguin, etc.; il les a, à diverses reprises, en juillet et septembre, saupoudrées au soufflet de poussière de goudron, après un léger bassinage, et toujours le soir, pour éviter les effets d'un arrosage au Soleil. Toutes ces feuilles ont été plus ou moins brûlées, perforées, boursouflées ou au moins brunies. De plus, les ramilles attenantes du rosier et du seringa ont été rabougries et leur croissance entravée (COMPTES RENDUS, 9 octobre 1911).

D'autre part, le même M. Gatin et M. Fluteaux ont reconnu, au bois de Boulogne, les effets funestes des routes goudronnées sur les arbres. Les feuilles, moins développées, sont recroquevillées et tachées, les rameaux se rabougrissent, et le ralentissement de la végétation se traduit par un amoindrissement d'épaisseur des rameaux et par une entrave à la mise en réserve de l'amidon.

Ces résultats ont été principalement constatés sur des catalpas et le long de la route de Sablons (COMPTES RENDUS, 20 nov. 1911). Déjà M. Michel Mirande avait signalé (COMPTES RENDUS, 21 novembre 1910) l'action nuisible du goudronnage des routes sur la végétation, qu'il attribuait moins à la poussière qu'à la vapeur que dégage le goudron à la température ordinaire. Cette vapeur, en pénétrant dans les cellules provoquerait la mort du protoplasme.

Propriétés toxiques du bois de certaines essences. - Le bois d'un certain nombre d'essences possède des propriétés toxiques pouvant provoquer des troubles plus ou moins graves chez les ouvriers qui les mettent en œuvre. Le JOURNAL DE PHARMACIE ET DE CHIMIE en cite un certain nombre. Parmi les arbres et arbustes de nos climats, nous citerons principalement :

L'If commun (Taxus baccata, Lin.); le Buis (Bunus sempervirens, Lin.); le Cytise faux ébénier (Cytisus laburnum, Lin.); le Genévrier sabin (Juniperus sabina, Lin.) des sols arides et montagneux des Alpes. Le sapin lui-même (Abies pectinosa, D. C.), provoquerait, par son bois, quelqu'irritation de la peau

et des muqueuses, des démangeaisons, de l'inflammation des voies respiratoires. Le travail des autres amènerait, à la longue, des nausées, de l'oppression, des maux de tête, du ralentissement des mouvements du cœur.

Nous ne parlons pas des bois exotiques dont on tire l'ébène, le palissandre, l'acajou et les bois aromatiques, dont la maind'œuvre est incomparablement plus nocive que celle de nos bois indigènes.

Conservation des étais de mines par la créosote. M. Jules Garçon, dans ses Notes pratiques de chimie, constate que le meilleur agent conservateur des bois serait la créosote. Il fait remarquer que les bois de mines en sapin (Abies) imprégnés de cette essence de goudron ont donné les meilleurs résultats dans les mines de Mariemont; l'ingénieur en chef des exploitations, M. Wuilliet, a reconnu que des bois de sapin créosotés, ayant séjourné pendant onze ans dans des gisements humides, étaient encore bien conservés, alors que des étais de chène avaient dù être remplacés deux fois pendant la même période. Ces derniers bois durent plus longtemps dans les gisements secs; mais là où le chêne dure quatre ans, le sapin créosoté en dure huit.

A noter toutefois que là où, pour une raison quelconque, des bois créosotés ont dû être raccourcis, ce qui a mis à nu la surface sectionnée, celle-ci a été rapidement attaquée au cœur, d'où le mal pouvait rapidement se propager. Plutôt que de raccourcir un étai trouvé trop long, mieux vaudrait le remplacer par un autre qui aurait été créosoté à la longueur convenable (COSMOS).

D'autre part la revue NATURE indique, comme moyen simple et économique de conservation des bois, au moins dans les pays peu éloignés de la mer, ce qu'on pourrait appeler la salaison du bois, c'est-à-dire son imprégnation par le sel. Le bois serait mis à macérer dans des bassins d'eau salée soumise à l'évaporation pendant trois ou quatre mois ; à la fin de cette immersion il aurait absorbé de 70 à 100 % de son poids. Ce mode de procédé pour la conservation des bois serait surtout recommandé pour les traverses de chemins de fer.

La den

Un arbre dont le bois est plus léger que le liège. sité du liège variant de 0,20 à 0,24, celle de ce bois ne dépasse pas 0,1 à sec. A quasi saturation d'eau, elle ne monte qu'à 0,34.

Sa fibre est longue et serrée, par suite de quoi il se débite facilement en planches. On peut en faire des portes et des tables. Les naturels du pays qu'il habite le débitent en lamelles de trois centimètres d'épaisseur qu'ils cousent ensemble avec des fils de cuir, et en font des boucliers à l'épreuve de la lance et de la sagaie. Il semble être, parmi les bois, ce que l'aluminium est parmi les métaux.

Son nom? AMBACH chez les indigènes, Herminiera elephroxylon, de la famille des mimosées, chez les botanistes.

Sa croissance est rapide et peut lui faire atteindre quatre ou cinq mètres de hauteur dans une même saison, avec vingt à trente centimètres de circonférence à la base. Ses branches sont chargées d'épines, son feuillage rappelle celui du mimosa; il porte de grandes fleurs jaunes. Sa puissance de propagation est telle qu'il peut, en quelques mois, envahir de grandes étendues de terrains.

Malheureusement, cet arbre ou plutôt cet arbrisseau, car il ne paraît pas dépasser les dimensions ci-dessus indiquées, ne croit que dans les terres marécageuses qui environnent le lac Tchad, au cœur de l'Afrique intertropicale.

Ce sont les officiers de la mission Niger-Tchad, capitaine Tillo, qui l'ont fait connaitre (1).

C. DE KIRWAN.

SCIENCES MÉDICALES

Dix-huit mois de 606. Voilà dix-huit mois que ce nouveau médicament, précédé d'une savante réclame, fut lancé dans le public. Selon ses parrains, Erlich et Hata, il devait guérir tous les accidents de la Syphilis et la Syphilis elle-même, en produisant la stérilisation complète de l'organisme (therapia sterilisans magna), et remettre celui-ci en l'état où il était avant d'avoir contracté cette terrible maladie. De plus, son emploi était inoffensif et une seule injection devait suffire.

(1) Cf. les journaux L'ÉCLAIR et LE BOIs, cités par la Société forestière de Franche-Comté et Belfort, dans son BULLETIN de septembre 1912.

A l'annonce de cette découverte, tout ce que les grandes villes comptent de viveurs, de tarés, comme aussi de malheureuses victimes, tous ceux que hantait la crainte des conséquences de cette maladie qu'on ne contracte qu'une fois, dont on ne guérit plus et dont les effets se font encore sentir 20 ou 30 ans après son début, tous se ruèrent à l'assaut des cabinets des quelques privilégiés à qui d'abord le mystérieux produit avait été confié, et, plus tard, lorsque tout le monde put se le procurer, chez les spécialistes et dans les hôpitaux. Les résultats immédiats, en effet, paraissaient confirmer les promesses faites; aussi, chez certains médecins, ce fut un véritable engouement les vieux remèdes furent abandonnés, toute syphilis était traitée par les injections de Salvarsan.

Maintenant qu'un certain temps écoulé a permis d'un peu mieux juger des effets du traitement et en a montré les accidents possibles, un revirement se dessine qui, nous n'en doutons pas, s'accentuera, peut-être même à l'excès si l'Arséno-Benzol ne mérite pas sa vogue des premiers jours, il est néanmoins un bon médicament, inférieur il est vrai au mercure et à l'iodure, mais qui, en certains cas, est le remède de choix.

Voici à ce sujet le résumé d'une leçon du professeur Gaucher, de Paris, rapportant à ses élèves les discussions qui ont eu lieu cette année au Congrès de dermatologie de Rome, discussions terminées par ces mots du professeur Finger, de Vienne, résumant ce qui avait été dit : « Le 606 ne stérilise pas la Syphilis ; les récidives après le 606 sont plus nombreuses qu'après le

mercure. >>

Le 606 est un remède de circonstance qui a un pouvoir de cicatrisation très rapide. Toutes les ulcérations syphilitiques, à toutes les périodes, guérissent, en général, très rapidement par l'Arséno-Benzol, plus rapidement que par le mercure, mais c'est

tout.

Ces ulcérations, une fois guéries, récidivent toujours si elles appartiennent à une période de la Syphilis où les lésions sont sujettes à reparaître (périodes primaire et secondaire). Le chancre reparait au bout de deux à trois mois, et ce sont ces chancres redux, ces ulcérations chancriformes qui ont été présentées avec grand tapage comme des cas de réinfection syphilitique. (Celleci, en effet, aurait démontré la stérilisation de l'organisme par le 606.)

En réalité le 606 est un trompe-l'oeil... il ne produit pas la stérilisation de l'organisme. Si certains cas ont paru guérir complète

ment, cela tient à ce que beaucoup de Syphilis restent bénignes et ne produisent des accidents que des années plus tard; or il n'y a que dix-huit mois que nous expérimentons ce médicament. Une réaction de Wasserman négative n'est pas une preuve de guérison. Nous avons tous vu des réactions négatives être suivies, quelques mois après, d'accidents syphilitiques avec réaction redevenue positive.

Le 606 ne guérit donc pas la Syphilis, il ne guerit que l'ulceration syphilitique, mais il a sur l'évolution de la Syphilis une action retardatrice très curieuse le chancre, les plaques muqueuses, reviennent au bout de plusieurs mois ; ils reviennent, mais, chose curieuse, avec une intensité et sous une forme inusitées à cette période de l'infection syphilitique. L'ArsénoBenzol peut contribuer à rendre la maladie plus ou moins latente, il ne la guérit pas. De plus, s'il agit sur les lésions cutanées ulcéreuses, il est sans action sur les lésions quaternaires parasyphilitiques, telles que le Tabès et la Paralysie générale.

Le professeur Gaucher conseille la prudence dans l'emploi de ce médicament; il ne faut y recourir qu'en tremblant car il peut être dangereux, même à petite dose, sans qu'on sache ni comment, ni pourquoi. La cause de la mort qu'il peut entrainer est probablement l'intoxication arsénicale. Comme toutes les préparations organiques d'Arsenic, le 606 est funeste au rein, et surtout au système nerveux central et périphérique.

Vient ensuite la relation d'une série d'accidents causés par l'Arséno-Benzol cécités complètes, surdités, névrites, même des morts plus nombreuses que la Syphilis laissée à elle-même n'aurait pu en produire.

Quelles seront donc les indications du Salvarsan?

1° Cicatrisation momentanée des chancres et des plaques muqueuses;

2' Les cas où le mercure a été impuissant ou n'est pas toléré. La conclusion de cette leçon est que, vu le grand danger du 606 et son action limitée et momentanée, il n'y a pas lieu de faire de ce nouveau médicament le remède habituel de la Syphilis.

Au point de vue pratique et social, toutes ces observations ont encore une autre portée, beaucoup plus grande. En ce qui concerne le mariage des syphilitiques, en effet, si le 606 produisait vraiment la stérilisation de l'organisme, on pourrait permettre à ces malades de contracter union peu de temps après que la réaction de Wasserman est devenue négative. C'est là une déduction qui, dans ces derniers temps, a assez souvent été

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