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Pour eux, toute découverte dans ce nouvel ordre d'idées est une victoire démontrant l'absence de finalité dans le monde. Ils prétendent, par ces explications simplistes, faire comprendre la complexité si grande des phénomènes vitaux.

Ceux qui ont quelques connaissances des phénomènes biologiques et qui ont reçu un enseignement sérieux des sciences de la vie ne se contentent pas de si peu. Aussi parmi les hommes qui étudient et qui réfléchissent le nombre des vitalistes va tous les jours en augmentant, et vous êtes au courant de ce mouvement neovitaliste par les articles de la REVUE DES QUESTIONS SCIENTIFIQUES (1). Mais il n'atteint jusqu'ici qu'une élite.

Je vous ai exposé tous ces faits en les considérant simplement comme de pures manifestations de phénomènes physiques et chimiques, pour vous faire comprendre que la majorité d'entre nous, et la majorité du peuple, n'entrevoient la vie et n'expliquent les phénomènes vitaux qu'au travers de quelques notions de physique et de chimie.

Je vous laisse à penser quels arguments les matėrialistes peuvent en tirer, quand ils parlent devant des ignorants des sciences biologiques! Et on dirait que nous, catholiques, nous nous efforçons de leur préparer un auditoire sympathique, et que nous nous évertuons à leur fournir un terrain propice pour y faire éclore leurs sophismes.

La plus grande partie de notre jeunesse ne reçoit en fait d'enseignement scientifique que des notions élémentaires, très élémentaires, de chimie et de physique, et

(1) Voir entre autres les articles suivants : V. Grégoire, Le mouvement antimécaniciste en Biologie, 3° série, t. VIII, 20 octobre 1905, p. 385; R. de Sinéty, Un demi-siècle de Darwinisme, 3o série, t. XVII, 20 janvier 1910, p. 5; F. Donau, Un vitaliste idéaliste : Hans Driesch, 3e série, t. XVII, 20 avril 1910, p. 426; R. de Sinéty, Le monisme psycho-biologique, 3o série, t. XVIII, 20 juillet 1910, p. 123.

c'est à l'aide de ces rudiments qu'ils doivent s'expliquer à eux-mêmes les phénomènes essentiels de la vie.

Toutes les expériences que je viens de vous énumérer servent de prétexte pour étayer leur thèse fondamentale : « La vie est un phénomène physico-chimique résultant des interactions de l'organisme et du milieu. »

Pour la réfuter efficacement et empêcher que leurs sophismes continuent à égarer des ignorants, le meilleur moyen serait à mon avis d'enseigner à notre jeunesse les sciences biologiques; ce serait de lui montrer que la vie est encore autre chose qu'une réaction chimique ou un phénomène physique. Il faudrait lui faire voir de près, avec nos moyens modernes de la regarder, l'organisation des êtres vivants, et pénétrer le mystère de leur reproduction dans un cours de Biologie.

H. LEBRUN.

III SÉRIE. T. XXII.

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QUELQUES PROBLÈMES IMPORTANTS

DE LA

LUTTE ACTUELLE CONTRE LA TUBERCULOSE

Le 26 octobre 1911, la Société scientifique s'est réunie à Gand pour sa session d'automne. L'assemblée générale de l'après-midi s'est tenue à l'Hôtel du Gouvernement provincial, sous la présidence d'honneur de Mgr Stillemans, évêque de Gand, et de M. le baron de Kerckhove d'Exaerde, Gouverneur de la Province. M. le Dr Heymans, professeur à l'Université, a entretenu l'assemblée de la lutte actuelle contre la tuberculose. Des tableaux relatifs à la propagation et à la prophylaxie de la tuberculose bovine; des cultures de bacilles de la tuberculose humaine, bovine et aviaire, à divers stades de leur développement, illustraient eette conférence.

Nous sommes heureux de pouvoir en donner ici un résumé que M. le Professeur Heymans a bien voulu écrire pour les lecteurs de la REVUE.

PREMIER PROBLEME. La tuberculose est une maladie microbienne, contagieuse et que l'on contracte après la naissance.

Que la tuberculose soit due à un microbe, le bacille de Koch, c'est là un fait actuellement admis par tout le monde; si quelques esprits extravagants font entendre une note discordante et trouvent encore çà et là quelque revue où placer leurs rêveries, ils ne sont pris au sérieux par personne.

Le bacille de Koch se retrouve, en effet, in situ dans toutes les lésions tuberculeuses typiques; on peut l'en isoler, le cultiver et, à l'aide de la culture pure, ne renfermant dès lors que le bacille en question, reproduire chez les animaux la maladie « tuberculose »

identique dans ses débuts, dans ses manifestations, dans ses évolutions, à la maladie spontanée qu'elle s'appelle du terme général de « tuberculose », ou du terme particulier de « phtisie

La tuberculose est contagieuse : l'homme ou l'animal qui en est atteint, non seulement fait sa maladie bacillaire, mais peut éliminer des bacilles vivants et virulents dans le pus des abcès ouverts, par exemple, et dans les expectorations capables d'infecter ou de donner la maladie à des personnes saines jusque-là, ou à des animaux indemnes de tuberculose. De là le danger de l'infection familiale et, d'une manière générale, le danger d'infection tuberculeuse par le contact direct ou indirect d'un malade tuberculeux qui élimine des bacilles. Si dans une famille un membre devient malade de tuberculose et se met à éliminer des bacilles, à moins de prendre des précautions appropriées, ces bacilles seront suspendus dans l'air et se déposeront partout, sur les ustensiles destinés à contenir les aliments et les boissons auxquels ils pourront être mélangés au moment où on les absorbe. Dès lors rien d'étonnant si, avec l'air inspiré et les aliments ou les boissons ingérés, pénètre en même temps le bacille vivant et virulent et se propage l'infection.

De même, si le lait qui provient d'une vache laitière dont le pis contient des abcès tuberculeux ouverts n'a pas été stérilisé avant d'être bu par les enfants et même par des adultes, il va de soi que le bacille tuberculeux provenant des bovidés entrera vivant dans l'organisme. Or, les tuberculoses humaine et bovine, à formes ouvertes, sont fréquentes; les occasions de s'infecter le sont donc également et suffisent à expliquer la fréquence de l'infection tuberculeuse acquise, par opposition à la tuberculose dite héréditaire.

A part des cas exceptionnels, où la mère, avant la naissance de son enfant, était atteinte de tuberculose généralisée et, en particulier, de tuberculose utérine ou placentaire, le nouveau-né ne renferme nulle part dans son organisme le bacille tuberculeux; il n'a donc reçu, ni du père ni de la mère, le bacille de la tuberculose; dès lors le germe du mal faisant défaut, la maladie ne se développera pas chez les descendants de parents tuberculeux en tant que tels; en d'autres termes, la tuberculose n'est pas une maladie héréditaire, mais une maladie que l'on contracte après la naissance et qui date exactement de l'époque de la première infection bacillaire. En dépit de vues plus ou moins théoriques et de quelques faits expérimentaux publiés dans ces derniers temps, telle est bien l'exacte vérité ; la preuve en est que chez le nouveau-né l'examen le plus minutieux ne décèle aucune lésion tuberculeuse, aucun bacille; d'autre part, il a été constaté, sur des milliers de veaux nés de mères tuberculeuses, qu'ils restent indemnes de la tuberculose leur vie durant, si on les tient isolés de toute contamination, ce qui démontre bien que, pendant la vie intra-utérine et pendant l'enfance, le virus tuberculeux ne se cache pas sous une forme inconnue jusqu'ici et qui apparaîtrait plus tard sous la forme connue, dans les modifications tuberculeuses typiques.

Toutefois, si pratiquement l'individu issu de parents tuberculeux naît toujours sans renfermer le germe de la maladie, il n'en est pas moins vrai que l'enfant porté et nourri avant sa naissance par une mère débilitée et intoxiquée par la tuberculose, peut venir au monde mal armé pour la lutte et, quoique non infecté, offrir une proie facile, non seulement à l'infection tuberculeuse, mais à toutes les infections microbiennes et à toutes les fautes contre l'hygiène. S'il échappe aux maladies de l'enfance, son développement et sa crois

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