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Le caoutchouc. - Dans le domaine du caoutchouc, les publications sont légion. Nous avons à diverses reprises signalé ici l'apparition de manuels destinés à donner sur la très vaste question du caoutchouc des aperçus généraux.

Nous avons le plaisir d'attirer cette fois l'attention sur un petit livre allemand publié dans le même but (1).

L'ouvrage très condensé il ne comporte que 128 pages de texte passe en revue l'origine du caoutchouc et les plantes productrices; il essaie un parallèle entre le caoutchouc provenant de plantes sauvages et celui de plantes de culture.

L'ouvrage n'est pas destiné aux planteurs, mais bien au grand public et aux industriels qui utilisent depuis quelques années de plus en plus ce produit et auront grand intérêt à avoir sur l'origine du caoutchouc brut, sur le commerce de ce produit, sur sa constitution chimique des renseignements précis.

L'auteur s'est donc étendu sur la partie fabrication, et dans celle-ci, il offre aux non-initiés des indications intéressantes qui lui permettront de juger des transformations nombreuses que doivent subir les produits bruts avant d'arriver à pouvoir être utilisés par l'industrie.

L'auteur a donné en annexe une liste de publications à consulter; elle est malheureusement un peu sommaire, des ouvrages de très haute importance n'y sont pas signalés, mais telle qu'elle est elle pourra rendre des services.

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Les matières grasses. Dans le domaine des productions coloniales, les matières grasses attirent de plus en plus l'attention. Il y a en effet place de par le monde pour l'utilisation d'une quantité de plus en plus grande de matières grasses et ce ne sont guère que les régions tropicales qui seront capables de satisfaire à la demande croissante.

Malheureusement, on trouve rarement sur ces matières grasses des renseignements synthétisés, c'est pourquoi nous signalerons ici avec plaisir les livraisons 27, 28, 29 et 30 du déjà célèbre Handbuch der Pharmakognosie, du prof. A. Tschirch de l'université de Berne, qui sont presque totalement consacrées à l'étude des matières grasses, parmi lesquelles les huiles végétales ont naturellement la plus grande importance (2).

(1) K.-W. Wolf-Czapek, Der Kautschuk, seine Gewinnung und Verarbeitung, in-16, 130 p., 50 fig. dans le texte, Berlin, Blücherstrasse, 31. Union Deutsche Verlagsgesellschaft.

(2) Prof. A. Tschirch, Handbuch der Pharmakognosie, Leipzig, Ch. Hern Tauchnitz.

Nous ne pourrions naturellement passer en revue les matières oléagineuses si consciencieusement étudiées par M. le professeur Tschirch; disons cependant que le colonial, planteur ou négociant, et l'industriel trouveront dans ces fascicules, copieusement illustrés, des indications nettes sur les matières grasses d'origine tropicale ou subtropicale suivantes : cotonnier arachide, sésame, ricinier, cocotier, Elacis, cacao, pour ne citer que les principales.

Chaque huile est traitée d'une manière monographique et le chapitre qui lui est consacré est accompagné d'une littérature souvent assez étendue.

Ce Handbuch du savant professeur de Zurich est un ouvrage que devraient d'ailleurs avoir sous la main tous ceux qui s'intéressent d'une façon quelconque aux produits commerçables et en particulier ceux qui ont à s'occuper de commerce aux colonies ou avec les colonies.

Les plantes médicinales. - En 1911, au Congrès pour l'avancement des sciences tenu à Dijon, le D' Aug. Chevalier et moi-même nous avons insisté sur les plantes communément cultivées par les noirs de l'Afrique occidentale française et du Congo belge; cette étude a donné naissance à deux travaux sur lesquels nous n'avons pas à nous étendre ici. Si nous les avons rappelés, c'est uniquement pour faire remarquer qu'à côté des plantes cultivées ou exploitées par les noirs pour leurs industries ou pour leur nourriture, il est une autre catégorie de végétaux qui elle aussi mériterait d'être étudiée.

C'est celle des plantes médicinales.

Pour la plupart des colonies africaines, une telle étude n'a pas été faite d'une façon méthodique, il existe des notices éparpillées, mais pas de travail d'ensemble. M. H. Pobéguin, un des explorateurs de la Guinée française a réuni en un fascicule les données qu'il a recueillies durant ses voyages, sur les plantes médicinales de cette colonie française.

Ce travail comporte environ 80 pages et contient l'énumération de près de 200 plantes dont diverses parties sont employées dans la médecine indigène (1).

Quelle est exactement la valeur de ces médicaments? Certes il

(1) H. Pobéguin, Les plantes médicinales de la Guinée, 1 vol. in-8°, 85 pages, Paris, A. Challamel, 1912.

en est sans valeur, mais il est d'autres très utilisables et dont la médecine européenne pourrait, peut-être, tirer parti.

Cette très intéressante étude forme un chapitre de l'œuvre que M. H. Pobéguin a publiée naguère sur la Guinée sous le titre : Essai sur la Flore de la Guinée, et il serait à souhaiter que l'exemple donné par le naturaliste-explorateur français fùt suivi. Il y a là, pour le botaniste, comme pour le colon et le résident colonial un sillon à poursuivre.

Bien qu'incomplète, cette étude pourra rendre des services. à ceux de nos voyageurs qui s'intéressent aux plantes et à la santé de tous ceux qui résident dans les Colonies.

É. D. W.

HENRI POINCARE

1854-1912

Tout récemment, les RENDICONTI DEL CIRCOLO MATEMATICO DI PALERMO contenaient un mémoire de M. Poincaré, dont la préface résonnait comme un glas funèbre.

Jamais, disait l'illustre auteur, je n'ai publié un travail aussi inachevé, mais plusieurs années, peutêtre, seraient nécessaires pour arriver au terme, et à mon âge saurait-on répondre de l'avenir?... C'était un bien douloureux pressentiment et, hélas, peu de temps après, M. Henri Poincaré rendait le dernier soupir, épuisé par la maladie qui s'était déclarée à Rome, en 1908, pendant le Congrès International des Mathématiciens.

Sa mort a été très vivement ressentie par les savants du monde entier, qui acclamaient en lui le « prince des géomètres ». Les Français ont été tout particulièrement éprouvés, tant ils ont compris, à cet instant, quelle force morale c'est pour une nation que de posséder l'homme le plus éminent, le plus compétent, le plus génial dans un domaine du savoir, dans une direction. de la pensée.

Plus nous le trouvons grand et plus difficile est la tâche de rendre hommage à un savant illustre.

Peu d'esprits sont de taille à mesurer ce grand esprit. On pourrait même dire que M. Poincaré avait,

III SÉRIE. T. XXII.

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sur certains horizons très mystérieux de la science, des intuitions qu'aucun autre homme, peut-être, ne saurait, présentement, revivre et reconstituer dans leur obscur bourdonnement, dans leur pâle et chaude lumière, dans leur murmure lointain comme celui d'un écho incertain, dans leur réalité souple et fuyante, dans leur fluide palpitation...

Nul ne sait exactement ce que contenait cette tête algébrique.

Dès lors, qu'importe que le génial penseur soit apprécié par un savant ou par un étudiant de vingtième année ?

Tel est le sentiment qui me justifie à mes propres yeux lorsque je vais essayer de parler de l'œuvre de M. Poincaré, ou bien plutôt, lorsque je vais donner libre carrière à mes sentiments d'admiration devant cette œuvre ample et profonde, étincelante.

Avant d'analyser brièvement - l'œuvre, que dire de l'homme? Chacun sait que M. Poincaré est sorti de l'École Polytechnique, le premier de sa promotion, qu'il appartenait au « Corps des Mines », mais qu'il n'inspecta pas très souvent le sous-sol, une remarquable thèse d'Analyse mathématique l'ayant introduit, tout jeune ingénieur, dans l'Université et, presque d'emblée, en Sorbonne.

J'ai écouté des leçons de lui, sur la Mécanique céleste. Dès le début, en un instant, le tableau noir était couvert de formules et on avait une impression extraordinaire de puissance; le débit était rapide et sûr. Je ne puis m'empêcher de préférer la manière de M. Emile Picard... La leçon de M. Picard est une conférence, une causerie, qui commence toujours par un résumé synthétique des résultats précédents ou des faits admis, puis, doucement, insensiblement, avec beaucoup d'art, M. Picard nous élève très haut et nous entraîne très loin, sans fatigue, tant il a soin d'éviter ce qui, n'étant pas essentiel, pourrait ralentir la

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