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aîné, ses oncles paternels, etc., ont été négligées. On constate la même insouciance chez le vertueux Las Casas, qui a cependant eu des relations suivies avec plusieurs membres de la famille Colomb, mais qui a préféré faire ses emprunts à l'historien portugais Barros, qui n'était pas à même d'être aussi bien renseigné que lui sur les faits et gestes de l'amiral.

En ce qui concerne un point spécial de la vie de l'illustre Génois, son instruction, des historiens déclarent, encore de nos jours, que l'université de Pavie (3), où on lui a d'ailleurs érigé un monument, a eu l'honneur de présider à l'avenir de Colomb.

Le renseignement est emprunté à Fernand (4). << Dans sa première jeunesse, dit-il, Colomb s'adonna aux lettres et étudia à Pavie, dans la mesure voulue pour comprendre la cosmographie'; les livres qui traitaient de cette science, présentaient pour lui un attrait particulier; il s'occupa aussi d'astrologie et de géométrie, en raison des liens de connexité existant entre ces diverses branches du savoir humain. Enfin il apprit à dessiner des cartes géographiques:

Ce langage trouve sa confirmation chez Las Casas. D'après sa correspondance, Colomb, dans son enfance et sa jeunesse, acquit toutes les connaissances élémentaires et connut convenablement le latin. « Il apprit la moëlle et la substance nécessaire des autres sciences, à savoir de la géométrie, de la cosmographie, de l'astrologie, de la navigation » (1), et reçut, à Pavie, les premiers éléments des lettres (2).

Las Casas dit autre part, il est vrai, que Colomb connaissait très mal le latin; il ne possédait donc pas

(1) Elle a reçu en don du chapitre de la Cathédrale de Saint Domingue, le petit doigt... combien authentique..... de Christophe Colomb!

(2) Historie, chap. II, fol. 5 vo; 6 vo; chap. III, fol. 7 vo.

(3) Vignaud, loc. cit., p. 291, note 2.

(4) Historie, liv. I, ch. III, t. 1,

p. 46.

la seule langue véhiculaire de l'époque, qui permît d'aborder l'étude des sciences. Nous pouvons ajouter, d'après M. de Lollis, le savant de notre temps, le mieux renseigné sur les écrits de l'amiral, que le latin du grand Génois porte des traces indéniables de l'influence de l'espagnol ou du portugais. Au nominatif pluriel des substantifs, par exemple, il donne presque toujours la désinence espagnole (1).

Quel but pouvait bien poursuivre le fils de Colomb, en vantant la science de son père? Fidèle à son système, il voulait lui tresser une couronne, et montrer combien il était doué et armé pour la carrière maritime. Mais était-il indispensable, ou seulement nécessaire, que l'amiral, pour acquérir les connaissances exigées par le métier de marin, se rendit à l'université de Pavie, qui n'était pas renommée pour l'étude des sciences proprement dites? Ne lui aurait-il pas suffi de rester à Gênes, ville maritime de premier ordre depuis trois siècles, comme l'observe H. Harisse (2), et où des cosmographes de marque, Beccario. Bartolomeo Pareto, Graziozo, Benincasa, etc., faisaient école ?

Nous ne parvenons pas au surplus à concilier le passage de Fernand Colomb, qui vient d'être rapporté, avec l'extrait d'une lettre de l'amiral antérieure au 3 septembre 1501, et où il déclare qu'il a navigué dès l'âge le plus tendre « di età molto tenera », jusqu'au jour où il écrit, soit pendant plus de quarante ans (3). Christophe, ayant embrassé la carrière maritime avant 1461, aurait fréquenté l'université dès l'âge de dix ans! Mais nous savons d'autre part que ses débuts de marin remontent à l'âge de quatorze ans, soit à l'année 1465. Si le métier lui a souri, il n'est pas impossible que

(1) Qui a découvert l'Amérique? REVUE DES REVUES, 15 janv. 1892, p. 154. (2) Christophe Colomb, t. I, p. 245.

(3) Historie, fo 8 ro.

Colomb se soit décidé, au bout d'un an ou deux, à aller enrichir son bagage scientifique à l'université.

Dès lors se présentent plusieurs objections. Les chiffres de Colomb sont souvent fantaisistes, donc sujets à caution; loin de se rallier aux uns plus qu'aux autres, d'après les besoins de la cause, il est sage de ne les accepter que si une confirmation éclatante vient

d'une autre source. Or est-ce ici le cas ?

L'amiral, qui affiche volontiers des prétentions, ne dit mot de son séjour à Pavie: c'était pourtant un argument excellent à faire valoir dans sa lettre de 1501, car il aurait donné du poids à cet étalage outré de science, qui devait faire considérer Colomb comme un homme universel. Mais le marin n'a qu'une chose en vue fournir la preuve de son expérience nautique.

Est-il admissible au surplus que le jeune Colomb se soit aventuré à franchir, par dessus les Apennins, la distance considérable qui sépare Gênes de Pavie? et que Domenico, pratiquant le dur et ingrat métier de tisserand, ait eu les moyens, c'était un gros sacrifice, d'envoyer son fils aîné dans une ville éloignée pour y étudier l'astronomie et la cosmographie, connaissances totalement étrangères à sa profession et à celle de sa famille ?

Enfin, si Colomb a étudié à Pavie, n'est-il pas étrange qu'on ne constate nulle part de traces de son passage à cette Alma mater? Son nom ne figure ni dans les archives, ni dans les matricules de l'université, qui sont conservées et ont été examinées avec soin; aucun historien, aucun professeur de l'époque, pas même Scillacio, qui publia la relation du second voyage de Colomb, ne relate un fait, si honorable pour l'établissement et pour le corps professoral.

En vérité, l'amiral ne s'est point appliqué à des études supérieures ; à considérer le milieu social où il vécut, nous nous rangeons sans hésiter à l'opinion de

H. Harrisse et de M. H. Vignaud, pour qui sa première instruction a été très élémentaire; c'est aussi l'avis d'un contemporain de Colomb, Antonio Gallo, et peut-être de Agostino Giustiniani, d'après lequel l'amiral avait une profession manuelle.

Il n'est pas impossible que Colomb ait suivi les leçons à l'école primaire, établie à Gênes, dans la ruelle de Pavie (Vico di Pavia), et où la corporation des lainiers envoyait ses enfants (1). Il dut en tous cas quitter de bonne heure l'école pour l'atelier, et servir d'apprenti dans la maison paternelle. Cependant, vu son goût prononcé pour la marine, rien n'empêche d'admettre qu'au sortir de l'adolescence, il n'ait mené de front les exigences du métier, quelques études nautiques, et certains voyages dans la Méditerranée. Mais tout tend à prouver, malgré ses assertions contraires, que sa principale occupation, sa véritable profession, alors même qu'il eût atteint l'âge de la majorité, fut de carder de la laine ou de tisser du drap (2). »

(A suivre).

FERN. VAN ORTROY.

(1) Desimoni, Quistioni Colombiane, RACCOLTA, IIe partie, t. III, pp. 29-30 (cf. H. Vignaud, loc. cit., p. 294, note 9).

(2) Harrisse, Christophe Colomb, t. I, p. 247.

LA VALENCE CHIMIQUE (1)

(Suite)

§ 4. Valence des autres éléments

Groupe 0

Dans le groupe 0, ajouté par Ramsay au système de Mendeléeff et de L. Meyer, se trouvent les gaz inertes ou gaz nobles. Flawitzky (2) et Thomson (3) avaient entrevu leur existence, en se basant sur des raisons purement mathématiques.

Ces éléments sont complètement dépourvus d'affinité chimique; non seulement ils ne se combinent pas avec eux-mêmes pour former des molécules polyatomiques, mais encore ils sont inactifs vis-à-vis de tous les éléments connus.

D'après Berthelot (4) l'action prolongée de l'effluve sur un mélange d'hélium et de benzène ou de sulfure de carbone, produit des matières condensées qui renferment de l'hélium. D'après Troost et Ouvrard (5) l'hélium pourrait sous I'nfluence de fortes décharges être absorbé par le magnésium; d'après Travers (6) il en est de même pour le platine, mais il semble qu'il n'y ait là que des phénomènes d'occlusion. Troost et Ouvrard (7) ont combiné l'argon

(1) Voir la REVUE DES QUESTIONS SCIENTIFIQUES, 3° série, t. XXI, 20 janvier 1912, pp. 125-163; 20 avril 1912, pp. 511-539; t. XXII, 20 juillet 1912, pp. 109-146.

(2) Z. PHYS. CHEM., 2, 102.

(3) Z. ANORG. CHEM., 9, 283.

(4) C. R., 120, 581 et 660; 124, 113.

(5) C. R., 121, 798.

(6) PROC. ROY. SOC., 60, 449.

(7) C. R., 121, 294.

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