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Lantsheere lui succéda dans la chaire de Thonissen. Le droit criminel, c'est de la philosophie et de la sociologie en action. Léon de Lantsheere fut, là encore, the right man in the right place (1).

Déjà alors Léon de Lantsheere était entré dans la politique. Il était depuis 1892 conseiller provincial du Brabant, élu par le canton d'Assche, berceau de sa famille qui y jouit d'une grande influence et de l'universelle sympathie. Il exerça ces fonctions jusqu'à son élection à la Chambre comme député de Bruxelles en 1900. C'est un honneur pour les délégués urbains de l'Association catholique d'arrondissement de lui avoir attribué une candidature utile.

A la Chambre, la dignité et l'indépendance de ses attitudes, l'autorité de ses discours sobres et rares lui acquirent bientôt une place de premier plan. Je n'ai pas à retracer ici sa carrière parlementaire. Je rappellerai seulement que ses collègues lui confièrent la charge entre toutes lourde et délicate d'être le rapporteur des projets de loi relatifs au Congo: le projet concernant la Charte coloniale et le projet portant approbation du traité d'annexion.

Nul ne s'étonna de le voir entrer dans les conseils de la Couronne, quand M. Renkin, sur les instances du Roi Léopold, accepta d'échanger le portefeuille de la Justice contre celui des Colonies.

Au nom de Léon de Lantsheere, ministre de la justice, restera attaché le souvenir du vote de la loi qui a octroyé la personnalité civile aux Universités de Bruxelles et de Louvain, et celui du procès relatif à la succession royale.

(1) Il fut donné à la Société scientifique, au cours de sa session du 25 octobre 1900, d'applaudir le savant professeur de Louvain, dont la belle conférence sur l'Histoire naturelle de la peine lui apportait l'écho de son brillant enseignement. ANNALES DE LA SOCIÉTÉ SCIENTIFIQUE, t. XXV, première partie, p. 97.

La loi créant, comme il le disait, deux belges de plus, procède d'une grande hauteur de vues, elle est large et loyale, et eut cette rare fortune de réunir tous les suffrages dans les deux Chambres. L'attitude si loyale aussi, et juridiquement si forte, que prit l'État dans le procès retentissant auquel donna lieu la succession de Léopold II, fut aussi le fait du ministre de la Justice, à qui cette affaire valut, tant au Parlement qu'au Palais, un accroissemeut s'il était possible – d'autorité et de légitime prestige.

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Devenu ministre sans l'avoir désiré, semble-t-il, Léon de Lantsheere ne fit que passer au ministère et voulut se solidariser avec M. Schollaert lors de la retraite de celui-ci.

Au lendemain des élections de juin dernier, c'est sur lui que ses amis comptaient pour assumer la charge de la présidence de la Chambre pendant la session ordinaire de 1912-1913. A la présidence comme au ministère de la Justice, il aurait succédé à son vénérable père le ministre d'Etat Théophile de Lantsheere, qui a la douleur de survivre à ce fils tant aimé. Comme son père, il aurait rempli les fonctions de la première magistrature élective du pays avec autorité et impartialité. Sa candidature aurait été accueillie avec sympathie par tous les partis et sur tous les banes de l'assemblée.

La Providence ne l'a point voulu. Le 26 août, le mal qui minait depuis longtemps notre ami et qu'avaient aggravé les fatigues de la dernière campagne électorale, le terrassa soudainement. Puisse le souvenir de sa noble et utile carrière être de réconfort à ceux qui le pleurent, et sa vie servir d'exemple à ses fils!

ÉDOUARD VAN DER SMISSEN.

VARIÉTÉS

I

GALILÉE OU HUYGENS?

A PROPOS D'UN ÉPISODE DE LA PREMIÈRE APPLICATION
DU PENDULE AUX HORLOGES (1)

«Depuis les inventions qui constituent les anciennes horloges à balancier dans le XIV siècle les premières dont on ait eu connaissance l'application du pendule à l'horloge vers le milieu du XVIIe siècle, forme une époque importante dans l'art de l'horlogerie. C'est de cette époque que commence cette perfection qui de nos jours a été portée à un si haut degré ; et, il faut en convenir, cette extrème perfection consiste autant dans

(1) Les quelques pages qui suivent m'ont été suggérées par la lecture d'un bel article publié par M. Favaro, dans la RIVISTA DI FISICA, MATEMATICA E SCIENZE NATURALI (t. 26, Florence 1912, pp. 3-20) sous le titre de Galileo Galilei e Cristiano Huygens. Nuovi documenti sull' applicazione del pendolo all'orologio. L'éminent éditeur des Œuvres de Galilée s'y place à un point de vue assez différent du mien. Il est regrettable qu'un travail intéressant autant l'histoire des sciences, dans les Pays-Bas, ait paru dans une revue peu répandue en Belgique.

En 1891, M. Favaro avait déjà donné un premier mémoire sous le même titre dans ses Nuovi Studi Galileiani, qui forme le tome XXIV des MEMORIE DEL REGIO ISTITUTO VENETO DI SCIENZE, LETTERE ED ARTI (pp. 389-418). J'y signalerai notamment dans la planche hors texte (entre les pp. 406 et 407) le curieux échappement employé par Galilée. C'est celui que J. B. Biot nomme « à double virgule et à repos ». (Dell' orologio à pendulo di Galileo Galilei. Dissertation de M. Eugenio Alberi par J. B. Biot, JOURNAL DES SAVANTS, année 1858, p. 678).

Le croquis de cet échappement a été reproduit depuis par Van Schaïk, dans son article Ueber die Pendeluhr Galilei's (ZEITSCHRIFT FÜR INSTRU

III SÉRIE. T. XXII.

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celle que la main-d'œuvre a acquise, que dans les inventions ajoutées à celles des Anciens; et, nous le répétons ici, les anciennes inventions sont encore la base de toutes nos horloges actuelles.

>> Mais, pour en revenir au pendule, plus cette application est importante, et plus il est nécessaire de fixer ce qui appartient véritablement à son auteur, ce qui est dù aux premiers inventeurs des horloges à balancier et, enfin, de tracer également ce que l'application elle-même a procuré de justesse de ce qu'elle a acquis des auteurs qui ont perfectionné les horloges à pendule depuis cette première application. Nous devons d'autant plus insister sur la nécessité de cette espèce d'analyse, que les historiens qui ont rendu compte de l'application du pendule à l'horloge, ont toujours confondu ces trois choses: les inventions anciennes, l'application elle-même, et les perfections ajoutées. »

Ainsi s'exprimait, dès 1802, dans une page trop oubliée de son Histoire de la Mesure du temps par les Horloges (1), un historien éminent, horloger lui-mème d'une habileté incomparable, Ferdinand Berthoud, Mécanicien de la Marine, Membre de l'Institut national de France et de la Société Royale de Londres.

N'ayant aucune compétence en horlogerie, je suis heureux de pouvoir m'abriter sous la grande autorité d'un technicien tel que Berthoud, et j'extrais encore quelques passages de son Histoire.

«Avant de rechercher quel est le véritable auteur de l'applica

MENTEKUNDE, 7e année, Berlin 1887, pp. 350-354) et plus récemment par Gerland, Ueber die Erfindung der Pendeluhr (BIBLIOTHECA MATHEMATICA, 3o sér., t. 5, Leipzig, pp. 234-247).

On le trouve, en outre, dans les OEuvres Complètes de Christiaan Huygens, publiées par la Société Hollandaise des Sciences. Tome troisième. Correspondance 1660-1661, La Haye, Martinus Nijhof, 1890, planche hors texte entre les pp. 14 et 15; et dans Le Opere di Galileo Galilei, Edizione Nazionale, t. 19, Florence 1907, p. 656.

Je ne puis terminer cette note sans nommer ici, pour mémoire, le grand travail de Van Swinden, Verhandeling over Huygens als uitvinder der slingeruurwerken (VERHANDELINGEN DER EERSTE KLASSE VAN HET KONINKLIJKNEDERLANDSCHE INSTITUUT VAN WETENSCHAPPEN, LETTERKUNDE EN SCHOONE KUNSTEN TE AMSTERDAM, 3a deel, Amsterdam, pp. 27-168). L'échappement à double virgule et à repos s'y trouve dans le croquis de l'horloge de Galilée, pl. 4, fig. 6.

(1) Histoire de La Mesure du Temps par les Horloges, par Ferdinand Berthoud, Méchanicien de la Marine, Membre de l'Institut national de France et de la Société royale de Londres, t. 1. A Paris, De l'Imprimerie de la République. An X [1802 v. s.] pp. 93 et 94.

tion du pendule, dit Berthoud, il est nécessaire de rappeler ici quel était l'état de l'horlogerie à l'époque où cette application paraît. avoir eu lieu; c'est par là seulement que l'on pourra fixer le degré de mérite qui doit être accordé à cet auteur.

>> On croit communément que l'application du pendule aux horloges a été faite vers le milieu du dix-septième siècle. Or, à cette époque, il y avait plus de cent ans que toutes les inventions importantes qui constituent les horloges, avaient été faites; car longtemps avant le milieu du quatorzième siècle, on était en possession des horloges à roues réglées par un balancier dont les vibrations étaient produites par l'échappement. Ce balancier était suspendu par un fil ou petit cordon; ces horloges étaient mises en mouvement par un poids; on avait, dès ces premiers temps, des horloges qui marquaient les heures, les minutes, les secondes et parties de seconde, et par conséquent les plus petites portions de la durée. Dès 1544, on avait des horloges d'appartement à sonnerie et à réveille-matin. L'invention des horloges portatives ou montres devait, à cette époque, être ancienne. Ces montres avaient pour moteur un ressort spiral réglé par une fusée. Elles marquaient les minutes. Le régulateur était le balancier, réglé par l'échappement à roue de rencontre, le premier connu, celui des anciennes horloges. » Tel était l'état de l'horlogerie vers le milieu du seizième siècle, c'est-à-dire plus de cent ans avant l'application du pendule aux horloges. Or, nous verrons ci-après que la première horloge à pendule est exactement construite et composée des mêmes inventions qui constituent les premières horloges. Donc l'auteur de cette application a simplement substitué le pendule au balancier; il a conservé le même échappement, le même rouage, le même moteur, etc. (1) ».

Ici j'abrège. Berthoud raconte la découverte de l'isochronisme des oscillations du pendule par Galilée; son application à la régularisation des mouvements d'horlogerie, qui, d'après lui n'oublions pas qu'il écrit en 1802 est certainement le fait d'Huygens; mais, à ce propos, il croit devoir citer, pour la critiquer, une page de Montucla (2).

(1) O. c., t. I, pp. 94 et 95. Le balancier décrit ici se meut dans un plan horizontal. Mais, il est important de le remarquer, ailleurs il se mouvait très souvent aussi dans un plan vertical. (Voir : Berthoud, o. c., t. I, pp. 81-83 et pl. 1, fig. 3; Van Swinden, o. c., passim, notamment, p. 95).

(2) O. c., t. I, pp. 102 et 103. Berthoud cite la première édition de l'Histoire des Mathématiques. A Paris, chez Ch. Ant. Jombert, 1758, tome 11, pp. 384 et 385.

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