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contagieuses tandis que l'état de santé prospère ne se communique pas... Son appréciation de la fameuse Evolution créatrice, de M. Bergsen, mérite d'être citée:

Elle rappelle par certains côtés la fantaisie d'Empedocle. Son évolution aussi se passe sans l'intervention d'un créateur, d'une intelligence supérieure ou de lois scientifiques quelconques. Ni l'esprit ni même la raison n'interviennent dans les phénomènes de la création. C'est le système du Tout s'écoule d'Héraclite, un peu modernisé et développé dans un langage très beau, mais manquant trop souvent de précision et de clarté » (1).

Le reproche que l'on pourrait faire aux vues que nous apprécions, c'est d'être, en matière d'évolutionnisme, un peu trop générales, un peu trop absolues. Démontrer l'effondrement de l'évolutionnisme tel que l'a conçu Darwin, faire voir le côté faible des systèmes de Weismann et de Hugo de Vries, n'autorise pas l'auteur à confondre Lamarck et Darwin dans la même réprobation. « L'évolution reste-t-elle encore debout? » demandet-il; et il répond :

« Si l'évolution, impliquant la transformation des espèces, prétend à l'honneur d'être un système scientifique, comme l'ont voulu Lamarck et Darwin, la réponse ne saurait être que négative » (2).

Est-ce bien sûr?

Que le système de Darwin n'ait pas résisté, à la longue, à un examen approfondi et n'ait plus guère d'autre valeur aujourd'hui que celle d'un chapitre de l'histoire de la science, il n'en résulte point qu'il ne soit pas un système scientifique, c'est-à-dire fondé sur des observations méthodiques et nombreuses, combinées et présentées en un corps de doctrine, peut-être un peu superficiel, mais qui, n'ayant pas finalement prévalu, n'en a pas moins été utilisé à beaucoup d'égards, en provoquant de nouvelles recherches et découvertes.

Voilà pour Darwin.

Quant à Lamarck, le jugement dans lequel il est englobé est, en ce qui le toucha, plus injuste encore. La belle conférence que M. le Dr H. Lebrun a donnée, le 16 avril dernier, à la Société scientifique de Bruxelles, montre au contraire combien les vues, longtemps méconnues, de Lamarck, comme celles de Geoffroy

(1) DIEU ET SCIENCE, III partie, chap. IV.

(2) IBID.

Saint-Hilaire qui s'en rapprochaient, sont supérieures à celles de Darwin. Les travaux sur l'hérédité de Mendel, les observations sur certaines catégories d'insectes du R. P. Wassmann, jésuite suisse, les expériences du biologiste hollandais Hugo de Vries, celles de M. Giard, professeur à la Sorbonne, et d'autres. encore, semblent prouver que soit les changements lents réalisés sous les influences climatologiques, hydrologiques, cosmiques, etc. (1), soit les anomalies brusquement apparues, sont transmissibles par l'hérédité et peuvent apporter, après un plus ou moins grand nombre de générations, des changements notables dans certaines formes animales ou végétales. Et s'il n'y a pas là, jusqu'à présent, des éléments suffisants pour conclure à une loi générale, il y a cependant plus d'un cas particulier où la théorie semble se justifier.

Au lieu de s'acheminer vers une loi universelle des règnes organiques, ne serait-on pas plutôt en présence de cas spéciaux (?), et les phénomènes de transformation des espèces ne correspondraient-ils qu'à une sorte d'anomalie, à un mode particulier et exceptionnel de l'évolution générale?

Quoi qu'il en soit, sans adopter la fin de non-recevoir absolue opposée par M. de Cyon à la doctrine de Lamarck, reconnaissons, avec M. le D' Lebrun, que la plupart des tenants du néo-lamarckisme sont dans une voie incomplète, sinon fausse, en méconnaissant une partie essentielle de la doctrine du maître, en ne voyant dans les actions du milieu sur l'organisme et dans les réactions des organismes vis-à-vis des facteurs externes, qu'un simple processus physico-chimique ». Telle est l'erreur profonde des matérialistes; or Lamarck, qui était spiritualiste, reconnaissait l'existence d'un principe de vie supérieur à toute succession de phénomènes mécaniques et physico-chimiques. Il admettait, dans sa théorie, l'élément téléologique, et comptait les habitudes parmi les causes internes des variations pouvant concourir

(1) M. Giard comprend, dans les facteurs d'évolution 1° le climat, la lumière, la température, la sécheresse, l'humidité, la composition du sol et de l'eau, les vents, etc.; c'est le milieu cosmique; 2 l'alimentation, le parasitisme, la symbiose. En outre et secondairement, l'hybridation, l'hérédité, la sélection naturelle. Tous ces facteurs peuvent avoir une influence, et il se peut que, observés et utilisés au point de vue de la méthode lamarckienne, ils apportent à l'évolution transformiste un appui plus solide, une probabilité plus grande que n'ont pu faire les nombreuses tentatives de la discipline de Darwin. Il est douteux toutefois que cette théorie arrive jamais à une quasicertitude. L'avenir en décidera.

à la transformation des espèces. En refusant de la suivre sur ce terrain, en s'obstinant à repousser la finalité dans l'ensemble des causes qui produisent les harmonies de la nature, les lamarckiens matérialistes se privent d'un puissant élément de succès dans la construction de leurs théories; et peut-être M. de Cyon n'eût-il pas été d'une sévérité injuste pour Lamarck, s'il ne l'eût vu, un peu trop peut-être, dans ses disciples d'aujourd'hui.

Mais où la thèse de M. Elie de Cyon défie toute critique, c'est dans l'exposé et la réfutation des doctrines monistes de Haeckel, ce savant, passionné d'irréligion et de matérialisme, n'utilisant ses vastes connaissances, ne dirigeant ses observations et ses recherches que dans le but préconçu d'arriver à la négation de Dieu et de tout ce qui s'y rattache. Notre auteur le suit pas à pas dans ses classifications, dans ses procédés, dans les prétendues falsifications que la nature se serait apportées à elle-même à travers des millions et des millions d'années, dans les falsifications autrement réelles que Haeckel lui aurait apportées luimême dans ses descriptions, en vue de confirmer sa théorie.

Enfin, rappelant que les récentes découvertes de la Chapelleaux-Saints (Corrèze) et de Moustiers (Dordogne), comme celles de Néanderthal et de Spy, confirment pleinement les déclarations de Virchow contre la prétendue origine simienne de l'homme, et en en fournissant la démonstration, il conclut finalement, d'une manière encore trop exclusive peut-être, par cette appréciation d'un savant allemand, M. Hertweig, contenant néanmoins une bonne part de vérité :

«Le lamarckisme, le darwinisme et toutes les théories évolutionnistes, ne font qu'indiquer des phases passagères de l'histoire de la science; elles n'offrent que des fragments de la vérité à rechercher. Présentées comme des thèses dogmatiques, elles ne peuvent que faire obstacle à tout progrès ultérieur » (1).

IV

VUE D'ENSEMBLE

Il ne nous reste guère à mentionner que pour mémoire la quatrième et dernière partie du livre de M. de Cyon, intitulée : «Dieu et l'homme », et sur laquelle nous n'avons à donner que des approbations. L'auteur y fait ressortir, comme conclusion

(1) Oscar Hertweig, cité par l'auteur, troisième partie, chap. V, in fine.

de l'ensemble, l'absence de tout antagonisme réel entre la religion et la vraie science, entre l'une et l'autre et la vraie philosophie. Il donne à l'appui les résultats d'une sorte d'enquête sur les opinions, en matière philosophique et religieuse, des grands naturalistes dont l'humanité s'honore, et termine par une réfutation du positivisme d'Auguste Comte, avec des détails sur ses crises de folie et des aperçus touchant l'absence absolue de sens moral de ce philosophe.

Au résumé, le savant écrivain a mis, au service de la meilleure des causes, de vastes connaissances, une pensée profonde, et malheureusement aussi des considérations dont quelques-unes iraient logiquement, bien que contre son évidente intention, à desservir cette même cause. Car donner à des idées éminemment abstraites, comme celles d'espace et de temps, une origine directement organique, et d'autre part assigner aux fonctions vitales un principe autre que l'àme pensante (wuxń πνευμаτIкη) et périssable avec le corps, ce serait faire le jeu de ceux-là même que combat notre auteur.

C. DE KIRWAN.

BIBLIOGRAPHIE

I

ŒUVRES DE FERMAT, publiées par les soins de MM. PAUL TANNERY et CHARLES HENRY, Sous les auspices du Ministère de l'Instruction publique. Tome quatrième. COMPLÉMENTS, par M. CHARLES HENRY: Supplement à la Correspondance. Appendice. Notes et Tables. - Paris, Gauthier-Villars, 1912.- Un vol. in-4° de x-277 pages.

Le tome IV des Euvres de Fermat, qui vient enfin de paraître, s'est fait attendre seize ans. Il contient des compléments divisés en cinq parties.

I.

SUPPLÉMENT A LA CORRESPONDANCE DE FERMAT. En tout six lettres, pas très importantes: une de Roberval à Fermat; une autre du P. Maignan, minime; enfin, quatre lettres de Fermat au président d'Augeard. Dans ces dernières il n'est pas question de mathématiques, mais de la composition des diverses chambres du Parlement de Toulouse.

II. APPENDICE en neuf chapitres. L'éditeur y a réuni des extraits de publications, de manuscrits, de correspondances concernant Fermat, émanant tous des contemporains. Ces extraits, nous apprend la préface, ont été réduits au minimum. Les historiens des mathématiques s'en apercevront de prime abord, mais la remarque n'est pas inutile pour les lecteurs de Fermat qui ne seraient que géomètres.

CH. 1. La discussion sur la méthode De Maximis et Minimis. Sept lettres datant toutes de 1638 : cinq de Descartes, une de Roberval, une de Desargues. A plusieurs points de vue cette dernière est l'une des pièces les plus importantes du présent volume, sinon la plus importante. Datée du 4 avril 1638, elle est adressée à Mersenne. C'est le seul autographe de Desargues qui soit authentiqué par une signature. Dans le BULLETIN DES SCIENCES

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