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<< A la lumière des données officielles, écrit-il, dans Argus, le 29-9-24, notre situation financière est excellente. Aucun ministre des Finances ne saurait en désirer une meilleure. Le budget de 1924 se soldera avec un excédent, qui peut aller jusqu'à 10 milliards de lei. Aucun pays n'a jamais eu une situation aussi florissante, ni la Roumanie n'a jamais connu un précédent aussi heureux... Mais notre budget est-il avant tout un budget réel ? Quand les fonctionnaires de l'Etat sont payés avec des traitements misérables, ce qui pousse beaucoup d'entre eux à des actes incorrects; quand le soldat roumain est sans chaussure et a faim; quand les chemins de fer et les routes deviennent impraticables à cause du manque d'entretien ; quand les dettes de l'État envers l'industrie du pays restent impayées, parler, dans ces conditions, d'un budget qui donne un excédent réel signife se transporter dans le domaine de la fantaisie ou dans celui de la témérité

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D'ailleurs, quelle a été, jusque maintenant, la destination des excédents obtenus? Le ministre des Finances nous le dit lui-même : « Nous avons accordé aux fonctionnaires de l'État un supplément de primes de vie chère ; nous avons acheté du combustible pour les chemins de fer; nous avons payé les frais de nourriture, d'approvisionnements et d'habillements de l'armée » (1)... La voilà donc, la réalité !

Le Gouvernement a établi son budget sans tenir compte des besoins, même elémentaires, du pays. Les évaluations des dépenses sont très minimes, afin de permettre aux recettes non seulement de les couvrir, mais encore de les dépasser.

Tel est le secret de la gestion financière du Gouvernement de Bucarest.

Tâchant de marcher de pair avec les exigences de la pratique internationale, il a confectionné un budget parfait qui n'est cependant qu'une image très embellie de la situation réelle intérieure.

P. TCHAIKO TCHAIKOVSKY.

(1) Exposé des motifs du budget pour l'année 1924.

Faut-il croire au danger des inhumations prématurées ?

Les journaux hebdomadaires rapportent fréquemment, mais avec une fidélité relative, des cas où des gens considérés comme morts sont revenus à la vie.

L'an dernier, il s'agissait d'un vieillard de l'Hospice de Roubaix, atteint d'une congestion due au froid et à l'alcool. Il fut considéré comme mort, et d'après le récit enjolivé du journal, tandis qu'on procédait à la toilette funèbre, il revint à la vie.

Vers la même époque, un télégramme de Tokio annonçait que le prince Matsukata était « ressuscité », à la grande stupéfaction des praticiens venant de délivrer le permis d'inhumer.

De tels faits jettent le trouble dans les esprits, et la crainte d'être enterré vivant, est pour beaucoup une véritable hantise. Elle explique certaines dispositions. testamentaires bizarres, dans le genre de celle-ci. En novembre 1923, on lisait dans un journal de Bordeaux :

« Ces jours derniers, Monsieur Joseph-Léon Vasquez, âgé de 71 ans, mourait chez lui, 4, boulevard Albert Ier. Le septuagénaire qui avait de la fortune, ne laissait aucun héritier direct. On ouvrit son testament; il contenait une clause peu banale. M. Vasquez avait exprimé la volonté formelle, qu'après sa mort on lui coupe la tête, en présence des personnes auxquelles il léguait ses biens. Il désignait le médecin qui devait être chargé de l'opération. On remplit les formalités légales qu'exigeait l'exécution de la volonté du défunt. Puis la décapitation fut faite par le médecin désigné, en IVe SÉRIE. T. VII 8

présence de deux confrères. M. Vasquez était tombé en février en léthargie, on l'avait cru mort, et c'est évidemment la crainte d'être enterré vivant qui détermina le vieillard à exiger cette macabre opération sur son cadavre ».

De telles mesures sont absolument inutiles, elles devraient être défendues comme capables de devenir homicides. On rapporte, dans un ouvrage assez ancien (1), il est vrai, le trait suivant, dont nous ne pouvons évidemment vérifier l'exactitude :

<< Jusqu'il y a environ quarante ans, une famille notable de la Virginie conserva une curieuse coutume, qui a été religieusement observée pendant plus d'un siècle. Cent ans et plus avant, on découvrit à l'exhumation qu'un membre de la famille avait été enterré vivant. Depuis ce temps, jusque vers 1850, chaque membre de la famille, homme, femme ou enfant, qui mourait, était frappé au cœur d'un poignard par la main du chef de famille. La cessation de cette coutume est due au fait que, vers 1850, une belle jeune fille fut supposée morte et, comme on lui plongeait le poignard dans la poitrine, elle laissa échapper un cri terrifiant et mourut. Elle était simplement tombée en léthargie. L'événement brisa le cœur du père et, dans un accès de remords, il se tua peu après. »

Dans son ouvrage « La mort réelle et la mort apparente et leurs rapports avec l'administration des Sacrements », le Révérend Docteur Geniesse, traducteur du Père Ferreres, prétend que cette coutume du percement du cœur persiste encore à Gratz (Autriche), malgré les efforts réalisés pour la faire abandonner.

La crainte des inhumations prématurées a provoqué en Allemagne, la création des obitoires ou dépôts mortuaires considérés à Munich comme une véritable attraction touristique! On recommande, en effet, aux étrangers (2) la visite du cimetière où les morts sont exposés au milieu des fleurs à la vue du public. Autrefois, un anneau en

(1) Premature Burial.

(2) Il en était tout au moins ainsi en 1901, époque à laquelle nous avons nous-même visité Munich.

relation avec une sonnette électrique était passé au doigt du cadavre, le gardien devait donc être inévitablement averti en cas de réveil. On enregistra peut-être (1) plusieurs cas d'alertes justifiées, mais les sonneries furent le plus souvent actionnées par les déplacements provoqués par les phénomènes de décomposition. On renonça donc à leur usage. Les obitoires allemands très répandus de nos jours restent néanmoins des sortes de dépositoires, où l'on transporte les morts dans un cercueil restant ouvert jusqu'au moment des funérailles.

Faut-il donc que la crainte du réveil possible dans la tombe nous poursuive comme une hantise? Non, mille fois non. Encore faut-il prendre les précautions voulues pour éviter tout danger. Et pour que le lecteur puisse se former une opinion, et comprenne nos raisons, nous croyons indispensable :

1o de définir ce qu'il faut entendre par le mot « mort »; 2o de faire la critique de certains faits jetés en pâture par les journaux à la masse de leurs lecteurs crédules et incompétents;

3o de montrer la possibilité de réaliser avec certitude le diagnostic immédiat de la mort chaque fois qu'on veut s'en donner la peine.

Cette possibilité est une réponse consolante à la question formant le titre de cet article. Encore est-il indispensable de connaître la nécessité d'une vérification minutieuse. Car dans les cas où cette vérification n'est pas faite, mais seulement dans ces cas, le danger reste à redouter.

Il ne saurait être question dans cette rapide mise au point de critiquer l'ensemble des faits rapportés par les divers auteurs. Nous n'étudierons pas non plus l'ensemble des signes dont la constatation tardive permet une cer

(1) Il est bien difficile d'être exactement fixé, c'est à peine si nous avons pu recueillir un ou deux cas paraissant authentiques.

titude à peu près absolue. Nous retiendrons seulement les faits essentiels qui nous paraissent convaincants.

I. QUEL EST LE MOMENT DE LA MORT ?

On ne passe pas instantanément de vie à trépas et la mort se fait en deux étapes, confondues dans le langage courant en une seule appellation. Nous avons discuté ailleurs (1) la nécessité de distinguer la mort relative et la mort absolue.

La mort relative, étape inévitable, se caractérise par la suspension réelle de toutes les manifestations vitales. et l'impossibilité du retour spontané à la vie. Pour tout le monde, c'est la mort, et pratiquement, il faut la considérer comme telle. Quand on parle de faire le diagnostic de la mort, on veut dire la nécessité du diagnostic de la mort relative. La mort relative n'est plus la vie, mais elle n'est pas encore la mort au sens absolu du mot, car dans certaines circonstances (exceptionnelles il est vrai) il est possible de rappeler à la vie celui que l'on peut cependant inhumer sans avoir à craindre le réveil dans la tombe ! (2) Combien de temps dure cette étape préparatoire ? Il est difficile de donner des précisions; l'expérimentation nous a montré qu'elle pouvait atteindre une heure et demie, mais ce chiffre ne saurait être considéré comme une limite extrême.

La mort absolue est toujours précédée par la mort relative. Elle est caractérisée par la destruction totale et définitive de l'individu et l'impossibilité complète de la reviviscence quels que soient les moyens employés.

(1) Dr Maurice D'Halluin, Les Etapes de la Mort. COMPTES RENDUS DE LA SOCIÉTÉ DE BIOLOGIE, 1905, p. 370. REVUE de Lille, mars 1906. Le Problème de la Mort, REVUE DE PHILOSOPHIE, 1913, Paris, Rivière, éditeur.

(2) Dr Maurice D'Halluin, Est-il possible de ressusciter un mort? JOURNAL DES SCIENCES MÉDICALES DE LILLE, 1920, t. II, à 46 et 53 à 61.

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