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de M. le Chanoine V. Grégoire

La Société scientifique de Bruxelles et la Rédaction de la REVUE DES QUESTIONS SCIENTIFIQUES ont à cœur de s'associer aux fêtes qui eurent lieu, le 29 mars dernier, à Louvain, en l'honneur de M. le Chanoine V. Grégoire, qui fut en 1913-1914 président de la Société scientifique et reste collaborateur aussi fidèle que distingué de la REVUE.

Victor Grégoire, né à Anderlues, le 5 décembre 1870, fit au petit séminaire de Bonne-Espérance de brillantes études d'humanité. Docteur en philosophie et en théologie de l'Université Grégorienne, il devint à Louvain le disciple de l'illustre biologiste Jean-Baptiste Carnoy. Reçu docteur en sciences naturelles, il fut appelé, en 1899, à succéder au maître que la mort était venue enlever, dans la chaire de botanique et de biologie cellulaire de l'Université catholique de Louvain.

Vingt-cinq ans se sont écoulés depuis cette nomination ; un groupe d'anciens élèves ont saisi avec empressement cette occasion de fêter en lui le savant et l'homme de cœur.

Pour célébrer le savant, le Comité lui offrit un livre jubilaire, que la revue LA CELLULE assuma la tâche de publier. Une quarantaine de biologistes belges et étrangers y ont collaboré, et leurs noms, particulièrement marquants dans la Science, font de cette gerbe de travaux un recueil flatteur pour le jubilaire et pour l'Université qu'illustre son enseignement.

Pour fêter l'homme de cœur, les marques de reconnaissance et de sympathie l'entourèrent à l'envi dans une très cordiale manifestation académique.

Nous avons la grande satisfaction d'en rapporter IV SÉRIE. T. VII.

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à nos lecteurs quelques passages de l'allocution de M. le Professeur Paul Debaisieux :

Cher Maître, cher Collègue et bien cher Ami,

<«< Tous ceux qui aiment à vous qualifier d'un de ces titres ont saisi avec un joyeux empressement la première occasion qui s'offrit à eux de vous témoigner leur grand attachement...

Ils veulent vous exprimer leurs sentiments en toute << joyeuseté»; aussi viennent-ils à vous, bien longtemps. avant que l'auréole de cheveux blancs ne couronne le maître vénérable; bien longtemps avant que le collègue ne se courbe sous les ans et sous l'éméritat; bien longtemps avant que les amis ne se dispersent et disparaissent... ils viennent à la première occasion, se rendant bien compte qu'une autre, plus tard, se parera de plus d'emphase et de titres, mais que celle-ci est joyeuse parce que jeune et marquant un départ, plutôt qu'une arrivée !...

Le collégien qui vient à l'Université se sent devenir un homme; il a des craintes d'enfant et des audaces viriles. Dès ses premiers pas dans cette voie difficile, il rencontre un maître qui calme ses craintes et dirige ses audaces. Dès les premières leçons c'est vous qu'il entend la cordialité de votre abord et la lucidité de votre enseignement rassurent ses angoisses... Mais bien vite votre réputation que les anciens transmettent aux jeunes trouble ce qui, dans sa confiance, serait trop grande quiétude ! Le maître est exigeant ! S'il n'épargne aucune peine pour semer son enseignement, il demande cependant que la graine ne tombe pas en un terrain stérile et pauvre. Le maître est bon, mais l'examinateur est sévère; il n'aime pas les médiocres, il veut de l'élite; et l'élite, qui n'admet pas que l'on sous-estime sa valeur, ses ambitions et ses audaces, l'élite aime votre sévérité.

Si votre première influence sur l'élève est de calmer ses craintes, votre in fluence plus profonde est d'encourager

ses audaces, de les canaliser et de les diriger. Dire de votre enseignement qu'il est clair ou même lumineux, c'est insuffisant vos leçons sont ardentes! Je ne veux pas dire, vous m'en voudriez, qu'elles sont enthousiastes, car il est un enthousiasme facile, un lyrisme de commande qui n'est pas digne de vous...

C'est dans la vie intime du laboratoire que votre << Maîtrise >> apparaît le plus parfaitement réalisée. Vous proposez à vos élèves les thèses les plus ardues et les plus complexes, vous en rendez l'énoncé si clair que la solution paraît aisée et simple. Mais votre esprit critique, scrupuleusement scientifique, veille; et quand la thèse s'élabore, volontairement vous désespérez votre élève vous le formez aux hésitations scientifiques en disséquant les réponses, en débusquant les moindres faiblesses, en faisant renaître les difficultés évitées ou contournées. Un autre trait de votre maîtrise au laboratoire, c'est que vous êtes pour tous vos chercheurs, aux tendances les plus diverses, une encyclopédie vivante, ou comme nous disions, moins respectueusement sans doute,... << une bibliothèque ambulante ». Les citations et les références sortent de votre bouche comme d'un fichier; et à chacun vous signalez et commentez le plus récent article qui le concerne ; à moins que vous ne critiquiez et ne démolissiez avec autant de verve que de « charité scientifique », la dernière baliverne publiée.

Je rendrais mal le souvenir que laisse la fréquentation de votre laboratoire et l'empreinte qu'elle donne à ceux qui vous approchent de si près, si je n'évoquais la franche cordialité que vous y faites régner et la bonne humeur et la joyeuse ardeur qu'y sément vos passages au pas accéléré, et vos rapides causeries...

Je ne pourrais dénombrer les professeurs de l'enseignement moyen que vous avez formés; je ne pourrais énumérer tous les étrangers que vous avez imprégnés de vos principes et qui ont emporté vers leurs compatriotes un peu du génie germé sur notre sol et cultivé de vos

mains... mais je puis aisément compter que dans notre chère Alma Mater vingt professeurs furent vos élèves...

Vous êtes un chef d'école ; élève du grand Carnoy qui régénéra et organisa notre faculté des sciences, vous êtes aussi son continuateur, et à votre tour vous formez ceux qui perpétuent votre action...

Vos écrits et vos travaux, j'aimerais à les analyser, et je devrais le faire si je tentais aujourd'hui votre biographie Heureusement ce n'est pas cette tâche qui m'incombe; d'autres, beaucoup plus tard, analyseront vos œuvres et résumeront vos idées.

Un coup d'œil rapide sur votre œuvre scientifique nous apprend cependant quelques particularités que je tiens à signaler, car, comme toutes celles qui vous concernent, elles sont à votre louange !...

Vos ambitions scientifiques tendent à faire rejaillir la considération et l'estime sur notre Alma Mater et sur ses élèves; vous-même, vous vous préoccupez fort peu que votre nom devienne illustre ou qu'il reste dans l'ombre !... et je crois que tous vos disciples m'approuveront et me feront écho pour proclamer que s'il y a vingt-cinq œuvres issues et signées de votre plume, il y en a une centaine issues et marquécs de votre esprit.

Toutes ces œuvres si considérables réclament un rapide examen, car elles nous renseignent sur les tendances de votre esprit, ainsi que sur son évolution.

Vos premiers travaux sont de minutieuses études de questions concrètes. Vous exercez votre esprit à la critique scientifique et vous développez vos rares qualités d'observateur. Cependant vous ne vous êtes jamais contenté du travail monographique et, à chaque problème que vous abordez par un exemple concret, vous donnez une grande ampleur par la discussion et la critique. Vous publiez sur « les cinèses polliniques » en vous basant sur les liliacées; sur « la réduction numérique des chromosomes et les cinèses de maturation >> en étudiant l'Allium; sur « la reconstruction et la formation du chro

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