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est Dinasta. (Les Mages furent rois). L'illustre écrivain prouve péremptoirement sa proposition dans le cours de ce. paragraphe.

Tertullien dit qu'en Orient les Mages, pour la plupart, furent rois. (Magos reges fere habuit Oriens). Molé s'évertuc à contester aux Mages cette qualité royale et accuse énergiquement les peintres qui les figurent en monarques. Il parait que l'œuvre précitée du grand pape était inconnue à l'auteur des Erreurs des peintres. Au surplus, ceci n'est pas un dogme de foi. Il y a liberté dans les choses incertaines, mais il n'est pas apparemment défendu d'embrasser les opinions les plus probables. La royauté des Mages nous paraît avoir tous les caractères de la probabilité. Elle concorde avec les prophéties qui annoncent que les ROIS viendront adorer le Sauveur et lui porter des présents. Elle concorde avec la croyance la plus universellement répandue qui a même été jusqu'à donner des noms à ces rois-mages. Tout le monde connaît Gaspar, Melchior, Balthasar, sans que nous prétendions que ceci soit chose certaine et indubitable. On a été aussi jusqu'à les désigner en grec et en hébreu; en grec, Magalat, Galgabat, Saracin; en hébreu latinisé, Apellius, Amarus et Dalmatius. L'un de ces rois vient de l'Asie, l'autre de l'Afrique, l'autre de l'Europe. Tout cela n'est plus qu'un faisceau de conjectures auxquelles on ne peut sérieusement s'arrêter.

Le costume de ces rois est nécessairement facultatif et arbitraire. L'artiste doit néanmoins étudier la tradition orientale sous ce rapport et ne pas négliger celle des maîtres qui jouissent d'une réputation méritée, dans ce bel art. Si l'on voulait s'en rapporter à un passage dont on gratifie le vénérable Bède, Melchior devrait être peint en vieillard à cheveux blancs et à longue barbe; Gaspar, en jeune homme frais et rubicond; Balthasar en coloris tirant sur le noir, et barbu. Le premier offrirait l'or, le second l'encens, le dernier la myrrhe. Les plus anciennes peintures figurent les trois rois en hommes d'âge mûr et blancs de couleur. Plus tard, on en a fait un qui est noir parce qu'il vient d'Ethiopie. La couronne étant le symbole de la royauté, on

en ceint le front des Mages. Ceci est préférable à certains turbans dont quelques artistes les coiffent. Il n'est pas à présumer que cette coiffure musulmane qui tend, de nos jours, à disparaître de la Turquie, fût alors connue et peutêtre soupçonnée.

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Molé observe pourtant, avec quelque raison, qu'il ne faut pas donner à ces personnages un cortége royal, parce qu'il n'y a pas lieu de croire qu'il en ait été ainsi en réalité, et qu'en les supposant investis du titre de rois, il était indispensable que cette qualité fût ignorée d'Hérode. Il faut donc retrancher, selon lui, « ces pages, ces écuyers, ces chars, ces chameaux, j'ai presque dit ces éléphants, car » le célèbre Raphaël a placé de ces animaux dans un ta» bleau de l'adoration. « Une jeune personne, continue » le même écrivain, assise au fond d'une grotte et qui » soutient sur ses genoux un enfant enveloppé de langes; » trois Asiatiques prosternés devant l'enfant et offrant trois » sortes de présents, tels qu'ils sont détaillés dans l'Evangile; une lampe dont la clarté pâle semble respecter >> l'obscurité mystérieuse qui environne tous les person» nages, voilà à quoi doivent se réduire tous les tableaux » de l'Adoration des Mages. » Ces avis sont dignes d'une sérieuse attention.

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L'étoile, guide miraculeux des Mages, doit nécessairement scintiller au-dessus de la grotte de Bethleem, puisque S. Mathieu nous apprend qu'elle s'arrêta sur le lieu où était l'enfant. (Supra ubi erat puer). Quant à la nature de cet astre, on ne s'attend pas à voir ici s'engager une discussion qui n'y serait pas à sa place. Il est probable que sous ce nom d'étoile l'Evangéliste a voulu parler d'un météore de cette forme, créé de Dieu pour remplir le but proposé. On ne peut, sans doute, contester au Tout-Puissant, au Créateur, des choses visibles et invisibles, le pouvoir de faire apparaître aux yeux des Mages ce merveilleux flambeau qui devait les diriger dans leur marche. On ne pourrait pas mieux lui disputer la puissance d'employer à cet office un de ces astres qui brillent au firmament. L'incrédulité serait ici par trop niaise. Un rayon échappé de la

nue et se dirigeant sur la crêche de Bethléem mentirait au texte sacré et accuserait, dans l'artiste, une foi perplexe ou une timidité qui n'est trop souvent qu'un orgueil mal dissimulé d'esprit-fort.

L'art chrétien s'est fréquemment exercé sur ce grand sujet. Raphaël et notre peintre français Poussin y ont réussi sous le rapport de l'art pratique. Nous ne pouvons envisager ici que la théorie de composition, sous notre point de vue habituel. Nous dirons donc que le dernier a surchargé sa toile d'un nombreux cortége qui accompagne les adorateurs. Il a placé la scène de l'Epiphanie dans une masure délabrée en parfait contraste avec les superbes ruines d'un grand édifice qui, par une gratuite supposition, aurait existé dans la chétive bourgade de Juda. Tout ceci est donc éclos de l'imagination du peintre. Mais cet artiste a été fort heureux en représentant les trois mages prosternés simultanément aux pieds de Jésus pour l'adorer. C'est une tradition fidèle du texte sacré : Procidentes adoraverunt eum. En plusieurs tableaux d'Epiphanie, un mage adore, tandis que les autres semblent attendre leur tour... La simultanéité d'adoration n'est-elle pas plus poétique? Et cela n'empêche pas chacun des trois rois d'offrir le présent dont l'Evangile fait connaître la qualité. Ce n'est pas que, dans certains monuments anciens, on ne voie un mage prosterné, tandis que les autres sont debout. C'est ainsi qu'on voit représentée l'Epiphanie dans les sculptures en relief sur bois, au pourtour intérieur du chœur de Notre-Dame-de-Paris, et dans un très-grand nombre de vitraux du moyen-âge. Ici, comme en beaucoup d'autres cas, il n'est point permis d'excuser, sur l'autorité des anciens, l'atteinte portée au récit évangélique.

CHAPITRE III.

Présentation de Jésus-Christ au Temple.

Aux principaux événements de l'enfance de Jésus-Christ qui viennent d'être exposés sous l'aspect artistique, succède un fait moins important en lui-même, mais qui a cependant exercé souvent le pinceau des artistes. Quarante jours après sa naissance Jésus fut présenté au Temple de Jérusalem. C'est la solennité célébrée par l'Eglise, le deuxième jour de février. Elle se lie intimement avec la Purification légale de Marie. On doit s'étonner que Molanus n'entre, à ce sujet, dans aucun détail. Il prononce uniquement le nom de Hypapante par lequel les Grecs désignent la Présentation, ou plutôt la rencontre de Siméon et de Marie, car telle est la signification du terme précité. C'est donc l'instant où Marie et Joseph allant présenter l'enfant Jésus au Temple trouvent venant au devant d'eux le saint vieillard Siméon. Dans l'Eglise grecque l'Hypapante, ou, par contraction l'Hypante est identique avec la Présentation de Notre-Seigneur considérée comme solennité liturgique. Mais la rencontre dont il vient d'être parlé est un fait particulier, un incident que l'art chrétien doit bien se garder de confondre avec le cérémonial de la Présentation, telle que la loi de Moïse le prescrivait. Nous devons d'abord parler de celle-ci.

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L'Evangile raconte ce fait en peu de mots : «Quand les jours de la Purification de Marie, selon la loi de Moïse, » furent accomplis, Jésus fut porté à Jérusalem pour y » être présenté au Seigneur..... et pour y faire l'offrande prescrite par la même loi, savoir, une couple de tourte»relles ou deux jeunes colombes. » Ici il n'est point parlé du Temple, mais il est nommé dans les versets qui suivent. Nulle part, dans ce chapitre, il n'est question de prêtre ou de ministre présidant à ce cérémonial, encore moins du

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Grand-prêtre. Celui-ci ne venait au Temple que dans les solennités du premier ordre. Or une présentation de premier-né, parmi les Juifs, était un rite fort ordinaire. Il paraît donc contraire à l'histoire de représenter dans un tableau de ce genre le suprême pontife de la loi de Moïse. Un évêque, dans son diocèse, n'administre point journellement, par exemple, le sacrement de baptême, encore moins peut-on le penser du chef suprême de la religion catholique. La comparaison n'est pas, nous le croyons, dénuée de toute justesse. Il n'est pas rationel d'y faire intervenir le Grand-prêtre de la loi. Admettons toutefois que l'artiste, pour honorer et glorifier à sa manière la Présentation du Sauveur, et par respect pour ce mystère, soit autorisé, du moins par le silence tolérant de l'Eglise, à y faire figurer le Grand-prêtre lui-même, il doit étudier le costume. Il doit se garder de se livrer aux caprices de son imagination. Or rien de plus facile que d'acquérir une connaissance exacte sur ce vêtement liturgique de l'ancienne loi. Voici une description précise et détaillée de ce costume sacerdotal.

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<< Par dessus son habit de lin qui lui était commun avec » les prêtres, le grand pontife avait une robe bleuâtre ou » de couleur de pourpre, sans manches et sans couture. Le »bord en était garni d'une riche frange, à laquelle étaient >> attachées de petites sonnettes et des pommes de grenade » admirablement travaillées en or, à une égale distance » l'une de l'autre, afin que le son qu'elles rendaient en s'entrechoquant, servit à avertir de son approche. Cette » robe était attachée avec une riche ceinture qui faisait deux » fois le tour du corps et dont les bouts pendaient fort bas » par devant. Sur cette robe, le pontife mettait le vête>>ment qu'on appelle Ephod, richement brodé en or. Il » était fort court et n'avait que deux pieds de longueur. A » la partie supérieure de ce vêtement étaient attachées deux pierres précieuses enchassées d'or et sur lesquelles étaient gravés les noms des douze tribus d'Israël. Sur le devant, » à l'endroit de la poitrine, il y avait un espace vide, long » d'une demi-coudée et large à proportion. C'était là que

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