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principale du catholicisme, centre de l'unité. Ceci, du reste ne saurait être qu'une opinion libre et qui n'a du mérite que dans la pensée mystique de Sedulius, du vénérable Bède et de S. Jean Damascène. Si, dans un tableau de crucifixion, le peintre veut figurer en perspective la ville de Jérusalem, cette observation pourrait mériter de sa part un respect dont la piété lui serait reconnaissante.

CHAPITRE XIII.

Déposition de la Croix; Sépulture de Jésus-Christ.

Consultons les Evangélistes; S. Matthieu nous fournit les détails qui suivent : « Joseph d'Arimathic alla trouver Pilate » et lui demanda le corps de Jésus. L'ayant reçu, Joseph l'enveloppa dans un linceul blanc, et le mit dans un sépulcre tout neuf qu'il avait fait tailler dans le roc, puis, ayant roulé une grande pierre à l'entrée du sépulere, il >> se retira. »

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S. Marc nous dit « Pilate remit le corps de Jésus à Joseph. Celui-ci ayant acheté un linceul descendit Jésus » de la croix, l'enveloppa dans un linceul, le mit dans un sépulcre taillé dans le roc et roula une pierre à l'entrée » du sépulcre. »

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S. Luc, à son tour, nous retrace en ces termes les mêmes faits Joseph alla trouver Pilate et lui demanda le » corps de Jésus, et l'ayant descendu de la croix, il l'enveloppa d'un linceul et le mit dans un sépulcre taillé » dans le roc, où personne n'avait encore été mis. » Enfin S. Jean nous révèle sur la déposition et la sépulture quelques circonstances omises par les premiers :

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« Les

soldats étant venus à Jésus, comme ils virent qu'il était déjà mort, ils ne lui rompirent pas les jambes (ils ve»> naient de les rompre aux deux larrons) mais un des sol>> dats lui ouvrit le côté d'un coup de lance et aussitôt il en sortit du sang et de l'eau............... Après cela Joseph d'Arimathie, qui était disciple de Jésus, mais en secret, parce qu'il craignait les Juifs, demanda à Pilate qu'il lui permit d'enlever le corps de Jésus. Pilate le lui ayant permis, il alla enlever le corps de Jésus. Nicodème, celui qui autrefois avait été trouver Jésus, durant la nuit, y » alla aussi avec environ cent livres d'une composition de » myrrhe et d'aloës. Ils prirent donc le corps de Jésus et

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l'enveloppèrent de linges, avec des aromates, selon la ma»nière d'ensevelir qui est en usage parmi les Juifs. Or il y » avait un jardin au lieu où il avait été crucifié, et dans ce jardin un sépulcre tout neuf, où l'on n'avait encore mis » personne. Comme donc c'était la veille du Sabbat des » Juifs et que ce sépulcre était proche, ils y mirent Jé

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» sus. »

Pourquoi cet évangéliste nous fournit-il beaucoup plus de détails que les précédents? C'est qu'il fut le témoin oculaire de la mort et de la sépulture de son divin maître. << Celui qui l'a vu, nous dit-il, en rend témoignage, et son >> témoignage est véritable et il sait qu'il dit vrai. »

Il faut pourtant avouer que tous ces textes réunis ne sauraient fournir à l'artiste chrétien des indications bien précises pour une déposition de croix et une sépulture. Ils ne présentent pas un fond principal mais seulement accidentel. Malgré cette absence de détails bien circonstanciés, l'art s'est exercé fréquemment sur cette grande scène de la déposition de la croix. Les plus grands maîtres y ont déployé toutes les ressources de leur génie. Voici un passage du cardinal Frédéric Borromée qui mérite de fixer l'attention « Le peintre aura soin de ne pas représenter ce corps » saint ne portant aucune marque des coups qu'il reçus, exempt de cette maigreur, de cette pâleur livide qu'une » si cruelle nuit et la mort si douloureuse de la croix ont dû >> lui imprimer......... Le peintre ne placera pas le Sauveur déposé de la croix dans les mains des anges, mais plutôt » dans les bras de sa mère ou de ceux qui descendirent de » la croix ce corps privé de vic. Joseph et Nicodème sou» tiendront ce corps. Si les peintres veulent y figurer un » ange, ils ne le représenteront pas comme remplissant une » fonction quelconque relative aux restes inanimés du Sau

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1) veur. »>

Ce qu'on vient de lire est destiné à combattre une opinion consignée dans un livre attribué à S. Anselme auquel la sainte Vierge est censée adresser cette allocution: « Après » que mon fils eut été déposé de la croix et avant sa sépulture, il fut glorifié tellement qu'on ne voyait sur son

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>> corps aucune plaie, aucune lividité. On distinguait seule>>ment les cicatrices de la lance et des clous. »

Cette révélation n'a pas assez d'autorité pour déterminer un peintre à s'y conformer. Au surplus, ce qui vient d'être dit se réfère plus intimement au corps déjà déposé de la croix qu'à l'acte de la déposition ou descente elle-même. Nous l'avons déjà dit, l'histoire évangélique ne peut fournir, à cet égard, de renseignement très-positif.

Selon le Musée religieux de Reveil, où nous puisons de très-utiles documents, la descente de croix de Daniel Ricciarelli (plus connu sous le nom de Daniel de Volterre) est regardée comme un des sept plus beaux tableaux d'autel qui soient à Rome. Les disciples, après avoir détaché Jésus de la croix, l'en descendent avec un respect touchant. Marie est entourée de plusieurs femmes qui la secourent dans son évanouissement. Ici le spasme qui a été réprouvé pour la scène de la crucifixion ne contredit aucun texte sacré. L'apôtre S. Jean élève les bras vers le corps du Sauveur encore suspendu dans ceux de ses disciples. Quoique la Vierge ait les yeux fermés, on découvre sur ce visage, altéré par une violente douleur, une immense force d'âme qui va lui permettre de recevoir sur ses genoux maternels ce corps inanimé. L'église de la Trinité-du-Mont possède ce chefd'œuvre. On sait que notre célèbre Lebrun a très-dignement traité ce grand sujet.

Nous demandons franchement pardon de placer ici une remarque dont nous espérons cependant que la justesse ne sera point méconnue, car nous pouvons la légitimer par des faits trop souvent reproduits, surtout de nos jours. Au moment où la sainte victime expirait sur la croix, quel pouvait être l'âge de Marie, sa mère? En admettant qu'à la crêche de Bethléem cette vierge-mère ne fût âgée que de quinze ans, elle devait en compter quarante-huit, alors que s'accomplit le mystère de la Rédemption sur le Calvaire. Il faut bien cependant avouer que sur un grand nombre de tableaux de crucifixion les artistes nous présentent au pied de la croix, soit pendant l'agonie du Sauveur, soit au moment de sa déposition et de sa sépulture, une jeune

vierge dont la physionomie accuse tout au plus l'âge de vingt ans !... Nous avons vu même des scènes d'Assomption de Marie où cette vierge était parée des fleurs d'une jeunesse de quinze ans !... Nous conseillons à ces artistes de méditer sur ce que dit le cardinal Borromée, dans son chapitre sur l'âge, transcrit dans notre première partie, chapitre VI.

La sépulture du Sauveur est décrite surtout par S. Jean d'une manière assez détaillée pour que l'artiste puisse utilement s'inspirer de ce récit. L'acte d'embaumement n'est pas néanmoins facile à retracer, même en l'isolant de la mise au tombeau. Quant à celui-ci, on n'ignore pas que l'art chrétien l'a reproduite avec succès. Une des plus remarquables œuvres de ce genre est celle dont on est redevable au savant pinceau du Titien. Il a peint la sainte Vierge que Madelaine semble vouloir écarter de ce triste spectacle. On ne saurait blâmer l'artiste de ce touchant incident, quoiqu'il ne soit nulle part énoncé dans le texte sacré. La douleur de S. Jean, l'apôtre bien-aimé qui aide Joseph et Nicodème, et qui semble présider à ce devoir suprême, est admirablement rendue.

Michel-Ange Caravage a excellé dans le même sujet. Ces deux pages sont complètement irréprochables comme monuments chrétiens. Mais Rubens semble avoir, avant tout, visé à l'effet, en montrant sur le premier plan le corps du Sauveur qui est une étude savante de carnation. Il faut dire aussi que ce grand peintre s'est montré fidèle à ́la prescription plus haut relatée du cardinal Borromée. Quant à la forme du sépulcre, ce dernier écrivain ne veut pas que l'on figure une pierre bien polic, bien taillée, conformément à la coutume mal à propos reçue, lapidem..... politum... sicuti ferè adhibetur. Cela contredit, selon lui, la vérité et l'Evangile où se lisent ces paroles: Joseph

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plaça le corps de Jésus dans un sépulcre qui n'avait point >> encore servi et qu'il avait fait tailler dans le roc. » Nous pensons, continue ce cardinal, qu'il est mieux de donner à cette sépulture la forme d'une caverne; antri alicujus faciem.

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