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semble formuler l'hérésie des Théopaschites qui prétendaient que le Père, le Fils et le Saint-Esprit avaient également souffert. C'est ce qui fit condamner le Trisagion, où après avoir dit : « Dieu saint, Dieu fort, Dieu im» mortel; » on ajoutait: Qui passus es pro nobis, qui avez souffert pour nous. Tantôt les têtes des trois personnes sont ornées d'un seul nimbe crucifère, ce qui accuse encore la même erreur. L'imagination des peintres, des miniaturistes des manuscrits, s'est prodigieusement exercée à représenter ce mystère, ainsi qu'il vient d'être dit. Ainsi ce sont trois visages sur une seule tête et un seul corps.Trois visages à deux yeux et un seul corps. -Trois personnes, dont deux le Père et le Fils en papes et le Saint-Esprit en colombe. Trois cercles entrelacés. Un triangle équilatéral entouré d'une gloire, ou bien trois groupes de rayons jaillissant des angles. De nos jours, ce dernier type est assez commun. Le père en vieillard tenant un globe en main, le Fils à sa droite en homme d'âge mûr, portant en main la croix, le SaintEsprit en colombe, à ailes étendues, entre les deux premières personnes. Le Père en vieillard, couronné d'une tiare papale, tenant des deux mains le Christ attaché à la croix, et le Saint-Esprit figuré en colombe, au dessus de la croix et au dessous de la tête du Père. Trois têtes divines, inégales d'âge, dans un triangle.

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La représentation de la sainte Trinité en trois hommes exactement pareils a été combattue par quelques théologiens comme inconvenante. On s'appuie surtout, en ce qui regarde la figure du Père, sur un décret du pape Alexandre VIII, en 1690, dans lequel il dit qu'il est crimi nel à un chrétien de placer dans une église un simulacre de Dieu le Père: Dei Patris simulacrum. Paquot, dans une de ses notes sur Molanus, pense que ce pontife a voulu parler d'une statue de Dieu le Père, sous ce nom de simulacrum, mais qu'il n'a pas eu l'intention de condamner une peinture qui figurerait Dieu le Père en vieillard. On ne voit pas en effet que le plus simple fidèle, à une époque aussi éloignée des temps idolatriques, puisse atta

cher à une peinture ou à un relief de ce genre une superstiticuse adoration. Pour ce qui est de la Trinité figurée en trois hommes de forme parfaitement identique, Thomas de Welden ou Netter, théologien anglais du XVe siècle, n'y trouve rien de blåmable. Il dit que le Dieu de la Trinité, Deus Trinitatis, est considéré comme ayant apparu à Abraham, sous la forme de trois hommes. Or, selon S. Augustin, on envisage l'apparition de ces trois personnages de très-parfaite égalité pour l'âge, la taille, comme une sorte de révélation du grand mystère des trois personnes en Dieu. Abraham vit ces trois personnes et se prosterna devant elles, comme si elles n'en faisaient qu'une seule. On voit, dit Paquot, des tableaux représentant la Trinité sous la forme de trois personnes égales, en quelques lieux tels que Nanci, au couvent des Annonciades etc. On la trouve ainsi figurée, dans la partie d'été du Bréviaire romain de Paris, imprimé en cette ville en 1589. Nous avons vu, nous-même, récemment, dans la petite église de Chatenay, près de Paris, la Trinité représentée par trois têtes identiques. Elles sont accompagnées du triangle du Père, de l'agneau du Fils, et de la colombe, symbole du Saint-Esprit. Nous lisons dans le voyage littéraire de D. Martenne (1re partie, page 85), lorsqu'il parle du monastère du Paraclet, au diocèse de Troyes, le passage suivant: « Quelques personnes d'esprit ayant vu cet autel (celui de la Trinité) et remarqué

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que la figure de la Trinité était d'une seule pierre; qu'on y voyait les trois personnes représentées sous la » forme de trois hommes de même grandeur et de même » parure, avec cette distinction, que celui du milieu avait » sur la tête une couronne d'or avec cet écriteau en » main: Filius meus es tu; celui de la droite une cou>> ronne d'épines sur la tête, et en main une croix avec » cette inscription: Pater meus es tu; et celui de la gauche une couronne de fleurs avec ces mots : Unius» que spiraculum ego sum, au lieu qu'aujourd'hui les peintres nous représentent la Trinité sous la figure d'un » vénérable vieillard qui a devant les pieds un crucifix,

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» et de la bouche duquel il sort une colombe. Ces per» sonnes, dis-je, ayant remarqué cela, conseillèrent à

l'abbesse d'ôter cette pierre de l'endroit où elle était, et » de la mettre dans un lieu d'où elle pût être vue de tous » les étrangers... Ce qu'elle a exécuté depuis peu d'années >> etc. » Nous devons dire pourtant que s'il n'est pas rare de voir le Père et le Fils représentés en hommes, avec les attributs qui leur sont propres, il l'est beaucoup de voir le Saint-Esprit ainsi figuré. Il est sage de se conformer à l'opinion de Benoit XIV qui veut que l'on peigne la troisième personne en forme de colombe ou de langues de feu.

C'est de cette manière qu'était peinte la Trinité, dans un tableau que possédait l'église de Nole, bâtie par S. Paulin, en l'honneur de S. Félix. Le Christ était dans le fleuve du Jourdain, la voix du Père se faisait entendre dans la nue et l'Esprit-Saint descendait en forme de colombe. Voici comment s'exprime S. Paulin :

Pleno coruscat Trinitas mysterio

Stat Christus amne, vox Patris cælo tonat
Et per columbam Spiritus sanctus fluit.

« La

Il en est toutefois qui lisent: Stat Christus agno, le Christ est figuré en agneau. Traduisons ces vers: » Trinité brille dans toute la plénitude du mystère. Le » Christ est debout dans le fleuve, la voix du Père tonne » dans la nue, l'Esprit-Saint descend en forme de co» lombe. » Ce ne serait donc pas ici le baptême de NotreSeigneur par le précurseur, mais une Trinité. Les vers de S. Paulin ne disent pas non plus que le Père soit représenté en homme, mais d'autre part, ils n'articulent rien de contraire. On a prétendu que, dans ce tableau, le Père était personnifié par une main qui sortait d'un nuage. Il ne peut y avoir à cet égard que des présomptions.

On a vu quelquefois les trois personnes divines figurées dans le ventre de Marie. Gerson raconte qu'il a vu une représentation de ce genre dans une église de Carmélites et il manifesta son improbation. En effet, d'une si bizarre idée semblerait résulter que la Trinité tout entière s'incarna dans le sein de la sainte Vierge. La Trinité peinte

en un seul homme à trois têtes est une monstruosité qui n'en deviendra pas légitime, parce qu'on la rencontrera dans un monument ancien. Il est bien certain que, dans le moyen-âge, ou même dans les premiers siècles, il existait des imaginations capricieuses et déréglées, aussi bien que dans nos temps modernes. Leurs excentricités ne peuvent être pour nous des modèles, sous prétexte du respect qui est dû aux vieilles traditions. L'archéologie ne saurait être en aucun temps un engouement aveugle.

Les Egyptiens figuraient la divinité par un œil sur un sceptre. C'était donc pour eux une providence souveraine, et cette pensée n'est pas à dédaigner. L'Eglise ne fait aucune défense d'user de ce symbolisme et l'on voit quelquefois un œil dans un triangle comme emblême de la providence divine de la très-sainte Trinité. On inscrit néanmoins plus fréquemment, au centre du triangle le nom de Je hova ou Adonaï, en caractères hébraïques.

CHAPITRE III.

Continuation du chapitre précédent, en ce qui concerne principalement la seconde et la troisième personnes de la sainte Trinité.

On conçoit que l'imagination la plus riche, la plus féconde, est impuissante à personnifier par l'art le mystère de la Trinité. Aussi aucune des manières diverses qui viennent d'être exposées n'offre une peinture satisfaisante. Nous croyons bien que jamais l'art ne pourra, sous ce rapport, produire quelque chose de parfait. Il ne peut cependant être aussi difficile de peindre la seconde personne incarnée et le Saint-Esprit. On a vu la description de diverses peintures du Fils de l'homme, dans ce que Guillaume Durand nous en a appris. Nous ne pouvons borner à ces notions tout ce qui regarde l'art chrétien, relativement à cette personne divine et au Saint-Esprit.

Dans l'ouvrage déjà cité (l'Iconographie chrétienne) nous rencontrons beaucoup de curieux documents qui méritent ici une place distinguée. Nous faisons un choix parmi les anciens monuments où le divin Sauveur est diversement figuré.

Jésus-Christ est souvent représenté en agneau, dans les vieux monuments de l'art. Sa tête est couronnée d'un nimbe dans lequel est inscrite une croix. Il est porté sur trois pieds, et celui de droite, au devant, semble soutenir une croix montée sur une hampe, comme nos croix processionnelles. Cette figure symbolise assez bien l'Agneau de Dieu qui ôte les péchés du monde par le bois sacré. Quelquefois aussi cet agneau mystique est représenté triomphant de la mort et du péché. En ce cas la longue croix est ornée d'une banderolle emblême de la victoire. C'est le Vexillum du triomphe.

Jésus est figuré en très-petite créature dans le sein de la Vierge Marie. On le voit ainsi sur un vitrail de Jouy, du XVIe siècle. Jésus, en souverain juge et en tiare, en

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