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blême de la douceur et de la pureté que le Saint-Esprit a choisi cet oiseau pour se manifester aux mortels. On comprend la touchante harmonie de ce symbole avec celui de l'agneau sous lequel le Fils de Dieu est fréquemment représenté et fut même indiqué au peuple par le saint précurseur du Messie.

La colombe figurant le Saint-Esprit est ordinairement blanche. Ses pattes et son bec sont de couleur rouge. La tête est ceinte d'un nimbe d'or dans lequel est inscrite une croix assez souvent rouge. Telle on la voit dans un vitrail du XIVe siècle, de la cathédrale de Fribourg ou Freybourg en Brisgaw. La croix du nimbe est une exception à la règle qui ceint exclusivement la tête du Christ d'un nimbe crucifère, et frise, pour ainsi parler, l'hérésie des Théopaschites dont il a été déjà parlé. Pour ce qui est de la couleur blanche de la colombe, elle est comme naturellement dictée par la pensée d'innocence et de pureté qu'on attache à la blancheur. Il n'est pas nécessaire d'y allier, comme on l'a fait, un souvenir de l'antiquité persane qui reconnaissait deux principes, Ormudz ou Ormuzd le bon, et Ahrimane le mauvais. Or ce dernier est désigné par un génie ailé tout noir.

On a déjà vu que dans la représentation du mystère de la Trinité, la troisième personne fut maintes fois peinte isolément, sous la figure d'un homme, d'un beau jeune homme paré de toutes les grâces de l'adolescence. L'Eglise a improuvé, par l'organe de son chef visible, ce type complétement étranger à la symbolique du catholicisme. Il n'est donc point possible de souscrire au vou formé par l'auteur de l'Iconographie chrétienne, selon lequel, le symbole de la colombe, relativement au Saint-Esprit, doit céder à la forme humaine. Si quelquefois le père est peint sous la forme d'un vieillard, ce n'est pas une raison pour figurer le Saint-Esprit sous la forme humaine et de le distinguer du Père par un air de juvénilité. Ne serait-ce pas mentir à la croyance de l'Eglise qui proclame la coéternité des trois personnes divines? Nous objectera-t-on que la forme humaine est plus noble que celle d'un oiseau? En

soi-même la chose est certaine, mais non pas respectivement, puisque la forme du Saint-Esprit en colombe est directement autorisée, pour ne pas dire imposée par le récit évangélique, par la tradition universelle, par la coutume enfin qui est passée en loi. On nous citerait vainement des miniatures où le Saint-Esprit est figuré en enfant tantôt porté sur les eaux, pour traduire ces mots de la Génèse. Spiritus Dei ferebatur super aquas, tantôt en adolescent comme choyé dans les bras du Père etc., nous répondrions, selon notre usage, que les idées capricieuses d'un artiste ne peuvent s'ériger en règles, de quelque réputation que son nom soit illustré. Les bévues de Raphaël ne seront jamais justifiées par l'éclatant renom de celui qui les a commises. Il n'est donc pas possible, nous le répétons, d'adopter l'avis de l'auteur de l'Iconographie chrétienne, ainsi formulé, page 462: « Quoique ce portrait du SaintEsprit en homme ait été abandonné à la renaissance, » c'est à nous de le reprendre et de le perfectionner. »> On ne pourrait s'autoriser de ce qu'on lit dans les voyages littéraires de D. Martène où il raconte qu'il a vu dans l'abbaye de Pralon l'instrument de paix sur lequel les trois personnes divines sont représentées par trois hommes. égaux. A l'époque où D. Martène vit cet instrument de paix, on ne s'en servait plus et il était gardé comme un monument ancien. Mais de ce que jadis on a pu figurer ainsi, sans inconvénient, les trois personnes divines, on ne peut inférer que cela se puisse de nos jours, après les improbations formelles de l'Eglise.

Tout en critiquant ce qui, dans l'ouvrage mentionné, est inharmonique avec l'esprit de l'Eglise, nous disons que ce livre présente les notions les plus précieuses ct nous lui empruntons avec un empressement reconnaissant tout ce qui peut éclairer la question qui est le but de notre présent travail. Nous y lisons que jusqu'au XIIe siècle on ne voit pas de portrait ou figure de Dieu le Père. En effet, dans notre chapitre deuxième, presque entièrement extrait de Guillaume Durand, il n'y est pas fait mention d'une figure quelconque destinée à retracer la première personne

de la sainte Trinité. Ainsi, selon cet écrivain, la présence de Dieu le Père ne se révèle, dans les tableaux antérieurs à cette époque, que par une main qui bénit. Parfois cette main lance des rayons de chaque doigt. Parfois aussi le petit doigt et celui qui lui est contigu restent fermés et cette main bénit avec les trois autres doigts ouverts. C'est de cette manière que le Pape donne sa bénédiction, tandis que les évêques ouvrent entièrement la main. On voit, dans quelques anciens monuments, la main bénissante du Père qui sort d'un nuage et entourée d'un cercle rayonnant dans lequel est inscrite une croix. Cette main est dirigée du haut en bas, dans la miniature d'un livre de prières du IXe siècle où S. Etienne est représenté au moment où il voit les cieux ouverts. La main bénissante se dirige de bas en haut dans une sculpture du XIIe siècle, qui existe sur la façade du portail de la cathédrale de Ferrare. Au portail occidental de la cathédrale de Sens, une main divine inscrite sur un nimbe crucifère semble descendre également du ciel, pour bénir, à la manière papale, un cordon de martyrs qui montent à droite et à gauche, le long des flancs de l'ogive. Ajoutons à ceci que ces trois doigts allongés sont l'expression emblématique des trois personnes divines. Aucun geste solennel ne se fait dans l'Eglise, sans une intention mystique, et toujours dans un but d'instruction ou d'édification. Cette main bénissante est souvent reproduite dans un assez grand nombre de dessins peints, sculptés ou gravés dans la pierre, les métaux, le bois. Elle est aussi un accessoire dans plusieurs sujets bibliques.

Terminons en rappelant une fresque grecque du siècle dernier où l'on voit une main sortant d'un nuage et recueillant, dans ses doigts fermés, de petits êtres humains qui prient, les mains jointes. Ce sont les justes que l'Ecriture sainte nous représente dans les mains de Dieu, selon les paroles du livre de la Sagesse, chap. : « Les âmes » des justes sont dans les mains de Dieu. Justorum animæ » in manibus Dei sunt. » La reproduction d'un symbolisme de cette nature est digne d'une place honnorable,

dans nos églises du rit occidental. Il est infiniment préférable à une multitude d'autres emblêmes qui sont le produit d'une imagination assurément féconde, mais, puisqu'il faut le dire, trop rarement heureuse. L'étude des livres saints est éminemment digne, comme on le voit par cet exemple et par mille autres qui pourraient être cités, d'inspirer le génie de l'art religieux. Nulle part ailleurs ne peut se rencontrer une source aussi féconde, une mine aussi riche à exploiter.

CHAPITRE IV.

Anciennes images ou représentations de la sainte Vierge, des Anges, de S. Jean-Baptiste, des Patriarches, des Prophètes, des Apôtres, des Mar1yrs, des Confesseurs.

Nous avons exposé dans le chapitre II ce que nous a transmis Guillaume Durand sur la peinture chrétienne de son temps, non seulement pour ce qui concerne la Trinité mais encore les saints. Cela ne peut suffire et l'on a de droit de s'attendre à des développements plus intimes sur cet objet. Ils ont leur place marquée immédiatement après ce qu'on a lu sur la représentation des trois personnes divines qui est le sujet le plus fréquemment traité, soit en principal, soit en accessoire. Ceci n'est pourtant encore que la thèse générale et ne peut être considéré comme une anticipation irrationnelle sur les développements spéciaux qui font la matière des divisions de notre travail.

Après la sainte.Trinité doit être placée la Reine des anges et des saints, Marie mère de Dieu, et à la tête de toutes les images de Marie doit être sans contredit placé le portrait que possèdent les religieuses dominicaines du couvent de Bologne. Est-ce avec raison qu'on le présente comme peint par S. Luc, et faut-il classer cette tradition au rang des faits les plus certains? Plusieurs auteurs émettent des doutes sur l'authenticité de cette image. On pense bien que nous n'allons pas ici ouvrir une discussion critique sur ce point. On lira pourtant avec plaisir ce qu'en rapporte le P. Labat qui a vu ce tableau et qui, comme l'on sait, n'admettait pas avec une aveugle crédulité tout ce qu'on lui racontait de merveilleux, dans ses nombreuses pérégrinations. Nous ne changerons rien au récit de ce religieux :

....

« On donna au directeur du monastère la clef du tabernacle où le tableau est renfermé. On tira les rideaux » qui le couvrent et nous vimes ce portrait admirable

D

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