Sayfadaki görseller
PDF
ePub

ne méritent pas. Le premier auteur qui ait parlé de S. Luc comme peintre est Théodore le lecteur, au VIe siècle. Cette date est certainement respectable par son antiquité, mais Théodore ne faisait que consigner dans ses écrits la tradition parvenue jusqu'à lui. Cet écrivain nous apprend qu'on envoya de Jérusalem à l'impératrice Pulchérie un portrait de la sainte Vierge peint par S. Luc et que cette princesse le plaça dans une église qu'elle avait fait bâtir à Constantinople. On a trouvé à Rome, dans un souterrain, près de l'Eglise de Sainte-Marie in viâ latâ une ancienne inscription où il est dit d'un portrait de la sainte Vierge que c'est un des sept peints par S. Luc. C'est plus qu'il n'en faut pour autoriser les peintres à se placer sous le patronage de ce saint évangéliste. Quoique S. Luc exerçât la médecine, il pouvait en même temps être versé dans le noble art du dessin et de la peinture. Pourquoi donc ces deux professions scraient-elles exclusives l'une de l'autre?

Raphaël a peint pour la célèbre académie de Saint-Luc, à Rome, un tableau qui passe pour le quatrième des sept chefs-d'œuvre qu'on admire. Il y a figuré cet évangéliste faisant le portrait de la sainte Vierge.

Sainte Ursule est honorée le 21 octobre. Une interminable discussion a été soulevée sur cette sainte martyre et principalement sur les onze mille vierges dont on prétend qu'elle était accompagnée et qui partagèrent avec elle la gloire du martyre. Il y a lieu de s'étonner que Molanus et Paquot n'aient pas dit un mot sur ces vierges qui sont principalement honorées sur les bords du Rhin, dans une contrée limitrophe de la patrie de ces deux iconographes. L'histoire raconte qu'à l'époque où les Saxons payens ravageaient toute l'Angleterre, Ursule, fille de Dionoc, roi de Cornouailles, s'empressa de quitter sa malheureuse patrie, avec un grand nombre de jeunes vierges, pour aller chercher un refuge dans la Gaule Belgique, mais que cette terre fut aussi inhospitalière à ces vierges chrétiennes qui y recurent la couronne du martyre, non loin de la ville de Cologne. On croit pouvoir placer ce fait en 453.

Le moine Wandelbert qui, en 850, composa un poème

sur ces vierges, en porte le nombre à mille. Il est permis de voir ici une de ces hyperboles si familières à la poésie, dans tous les temps. Evidemment ce chiffre n'est là que pour exprimer un nombre considérable. Sigebert, un autre moine qui écrivait dans les premières années du XIIe siècle, articule le chiffre de onze mille. Le nombre est plus que décuplé. Wandelbert, comme on voit, est beaucoup plus modeste dans sa poétique exagération. Plusieurs critiques ont pensé que l'erreur provenait du nom de l'unique compagne d'Ursule et cette compagne se serait appelée Undecimilla. Ceci est une puérilité qui n'est pas digne de réfutation; la vierge onze mille!.. Enfin d'autres auteurs plus sérieux attribuent l'erreur de Sigebert à l'abbréviation XI. M. V. où l'on a cru voir Undecim millia virginum au lieu de Undecim martyres virgines; onze mille vierges au lieu de onze martyres vierges. Ceci semble approcher de la vérité, quoique l'on ne puisse y voir qu'une raisonnable présomption.

Mais, d'autre part, il est certain que la ville de Cologne montre une châsse immense en une infinité de compartiments où se voient des têtes en un nombre extrêmement considérable et que l'on croit très-fermement être les chefs de sainte Ursule et de ses onze mille compagnes. On assure que ces reliques furent portées à Cologne, après le martyre des saintes et qu'on y édifia, pour les recevoir, l'église où elles sont vénérées. Dès l'année 643, sous le pontificat de S. Cunibert, cette église, à ce qu'on assure, était un lieu de pélerinage très-célèbre. Si l'on veut s'en rapporter à l'opinion populaire très-formellenent prononcée à Cologne, on ne pourra se dispenser de considérer cette innombrable quantité de têtes comme celles des onze mille vierges. Ce prodigieux reliquaire semble protester contre l'incrédulité la plus décidée et défier la plus sévère critique. Ce n'est pas ici le lieu d'entrer dans le fond de la question. Nous nous contentons d'exposer les faits. Nous disons seulement que l'Eglise n'interdit point aux artistes de se conformer à la légende de Sigebert.

Le peintre lorrain Claude Gelée a représenté l'embarque

ment de cette cohorte virginale. Il a groupé sur le bord de la mer un très-grand nombre de figures, dans les attitudes les plus variées. Sainte Ursule est au milieu de quelquesunes de ces vierges et la plus rapprochée des nombreuses barques qui viennent les prendre. Elle a une couronne sur la tête et à ses côtés flotte une bannière où la croix est cmpreinte. Le port est embelli de magnifiques édifices, tels, sans doute, que n'en possédait pas à cette époque l'île d'Albion. Mais du moins ils font honneur, par l'illusion de la perspective, au talent de l'artiste.

La fameuse Société de Sorbonne était placée sous l'invocation de sainte Ursule. Adrien de Valois disait, à cet égard: « Je ne comprends pas comment les docteurs de

[ocr errors]
[ocr errors]

Sorbonne, parmi lesquels il y a tant d'habiles gens, ont >> bien voulu laisser pour patronnes tutélaires de leur église » cette troupe de saintes de contrebande, pendant qu'ils en avaient à choisir tant d'autres de bon aloy. » (Valesiana). Cet écrivain aurait dû reconnaître que le culte de sainte Ursule, vierge martyre, ne se lie pas nécessairement à celui des onze mille autres vierges ses compagnes. L'Eglise, dans son office, nomme simplement sainte Ursule et ses compagnes. Elle garde le silence sur le nombre de ces dernières. On sait qu'il existe, sous le patronage de cette sainte, un ordre religieux qui se dévoue à l'éducation des jeunes filles. Leur premier établissement à Paris date de 1611.

Le 28 de ce mois et consacré à la mémoire de SS. Simon et Jude. L'Eglise a uni en cette seule solennité la fête de ces deux apôtres. La tradition nous apprend que le premier subit un horrible supplice, que son corps fut partagé en deux par une scie. Quant à S. Jude, qu'on appelle aussi Thadée, la même tradition nous dit qu'il fut décapité par la hache. On ne cite aucun tableau de premier ordre qui retrace le martyre de ces deux saints. Seulement il existe divers tableaux qui figurent S. Simon tenant en main une scie. C'est ainsi qu'il est représenté par Raphaël. Un peintre de Bologne nommé Galatisia-fides lui a mis en main une palme, mais ceci ne caractèrise pas suffisamment cet apôtre.

Quant à S. Jude, on l'a peint de diverses manières, tenant une hache, une équerre, un bâton, une scie. M. Guénebaut, auteur d'un dictionnaire iconographique, dit que cet apôtre est figuré décapité par le moyen d'une guillotine... Ce dernier tableau est du XVIe siècle et signé Mathæus. On croit que ce genre de décapitation remonte au XIIIe siècle. Il n'est pas moins certain, en admettant ce dernier fait, que la décollation de S. Jude par une guillotine est un ridicule anachronisme.

L'attribut le plus authentique à donner à cet apôtre est incontestablement une hache. Si l'on veut représenter son martyre, c'est avec cet instrument de mort.

Comme la festivité de ces deux apôtres est unie, ainsi qu'il a été dit, il est aisé de les représenter ensemble avec les deux attributs qui leur sont ordinairement donnés.

Le dernier jour d'octobre est consacré à la mémoire de S. Quentin. Molanus dit qu'on le représente ordinairement en diacre. Il fait remarquer très-sagement qu'en ceci les peintres ne font que se copier mutuellement, sans avoir soin de s'enquérir de la vérité. Cette observation a été suggérée à notre auteur par S. Basile qui dit, dans son homélie 19e, que les peintres font des images avec des images. Il n'est pas possible de méconnaître la vérité de cette assertion. Quelques auteurs font de S. Quentin un évêque. Sa vie, dans Godescard, ne dit absolument rien sur la qualité de ce saint. Il est seulement certain qu'il vint de Rome, où son père était sénateur, pour évangéliser le nord de la France, dans la partie où se trouvent les villes d'Amiens, de Noyon et Soissons. Il souffrit le martyre en 287, auprès de la ville qui portait le nom de Augusta Veromanduorum et qu'on nomme aujourd'hui Saint-Quentin. Malgré le silence de Godescard, sur la qualité de ce martyr, il nous semble très-probable qu'il était revêtu du caractère épiscopal, car ordinairement ces missions étaient confiées à des évêques. Dans l'office particulier de ce saint, pour l'ancienne abbaye royale de S. Quentin, l'hymne de Matines lui donne le titre de chef et de conducteur du troupeau Dux gregis et caput, ce qui surtout, à cette époque,

ne

pouvait s'appliquer qu'à un évêque. Il est vrai que cette hymne très-moderne ne saurait être d'une autorité décisive dans cette question. Nous croyons donc que l'artiste peut se contenter de copier les tableaux anciens où S. Quentin est figuré en diacre et la palme à la main; pourvu toutefois que ceci ne le fasse pas confondre avec les SS. martyrs Etienne, Laurent et Vincent. S. Quentin subit un affreux martyre. On le battit d'abord cruellement. Puis on le tira sur le chevalet avec des poulies, au point que ses os furent disloqués. On lui versa sur le dos de la poix et de T'huile fondues. On lui appliqua des torches ardentes sur les côtés. Après qu'il eût été transporté d'Amiens à la ville des Véromanduens, Rictius-Varus, vulgairement nommé Rictiovare, fit percer le martyr, depuis le cou jusqu'aux cuisses avec deux broches de fer; lui fit enfoncer des clous entre les ongles et la chair, et même jusque dans la cervelle. Enfin il ordonna qu'on lui coupât la tête, ce qui eut lieu, le 31 octobre de la dite année 287.

A S. Quentin, nous joignons le saint évêque de Ratisbonne, Wolfgand ou Wolgang, qui est honoré le même jour. Il vivait au Xe siècle. On le figure tenant une église de la main gauche, et une hache de la droite. Le premier attribut est une église conventuelle qu'il édifia. Le second rapelle le zèle de S. Wolgang à détruire les abus qui s'étaient introduits dans le monastère de S. Emmeran.

« ÖncekiDevam »